Le quai grouillait de monde. Combien était-il dans ce navire ? le prêtre, n'étant jamais sorti de sa cabine, ne se doutait pas que le capitaine avait amené tant d'aventuriers à son bord. Une phrase résonna dans sa tête comme un écho hurlant, celle de son Maitre d'Arme : "
Quand tu arrivera à Stormreach, considères-toi comme Mort"
Combien était venu sur ce quai, jaillissant tout comme lui d'un navire vermoulu, et combien était encore en vie ? Il le savait, en venant sur ces terres, son espérance de vie devenait nulle. Et pourtant ! certains semblaient être ici depuis des années, armure cabossée, épée effilée, peau tailladée ...c'est donc que l'on pouvait tout de même survivre en ces lieux. Et il était là pour ça : soutenir ceux qui allaient au combat, les soulager et les porter jusqu'à la victoire. Sans doute, il s'en demandait trop ...
La taverne était là, juste en face du débarcadère. On y entrait, on y sortait, on y discutait. Lieux de vie et de rencontre. Il entra.
Le bruit ... voilà sa première impression. Il était lourd et abrutissant. Des mots, des sifflements, des verres cognés sur le bois pourri des tables, et même des sons de lutte et des cris semblant venir des caves de l'établissement. Toutes les tavernes de Stormreach ressemblent à ça ? Etonnament, l'aubergiste ne semblait pas s'en soucier. Droit, les mains posées sur son comptoir, il regardait d'un oeil circulaire la "bonne" tenue générale de ces clients.
Velabilis vit dans un coin, un homme de la Silver Flamme, Frère Augustus apprit-il plus tard. Debout et pénétré par ses lectures, l'homme de foi ne semblait pas pouvoir être distrait par quoique ce soit.
On lui tira sa robe ... un geste rapide et fort ... un Nain ! Le petit homme le dévisageait d'un regard profond et pénétrant. Ces Nains avait la faculté de le mettre mal à l'aise. On les percevait gauches, mais ils semblaient lire dans votre âme en un regard. Et celui-là ne venait pas de débarquer : il était marqué par la guerre et les combats. Eberron l'avait envoûte, bien que manifestement, il n'y connaissait pas grand chose à la magie et à ses préceptes, il émanait de lui une Force qui ne pouvait provenir que des âges anciens du Royaume de Khorvaire.
bien de venu a touah je spérer que tu pouvoir rattraper temps perdu maintenant

. tu vouloir boire bière de vec Garl?
Et voilà comment le Nain se présente : le coude prêt à lever des litrages de bières ! Décidément, il ne comprendra jamais cette race. Mais, il faut avouer qu'il n'y avait certainement pas meilleure entrée en matière que de discuter avec ce Nain jovial et un brin moqueur.
- Comment refuser telle invitation Maitre Nain ? cela sera un plaisir que de mesurer ma résistance à la bière avec vous !
C'est en se dirigeant vers la table qu'il l'aperçu. On lui en avait parlé, mais jamais il n'avait eu l'occasion d'en voir un vrai : un Forgelier.
Ni tout à fait "Humanoïde", ni tout à fait "Machine", il ne savait que peu de chose sur eux. Seuls les enseignements de son Maitre Soigneur lui en disait. "
Velabilis, il ne sert à rien de tenter de soigner un Forgelier, tu épuisera ta magie et ta patience sur eux. Ils n'ont pas de sang comme nous, ils n'ont pas chair comme nous. Ils sont vivants et pourtant n'en ont pas les organes. Prend cette baguette, elle seule te permettra de rendre un peu de souffle à ces créatures." Sorte de branchage en chêne vert, on lui avait appris qu'elle pourrait avoir les mêmes effets que les sorts qu'il savait manier. On ne soigne pas un Forgelier, on le répare ...
Ils se dévisagèrent un instant. Cette machine semblait triste ... comment une machine peut-elle connaitre ce genre de sentiments ? ou alors Eberron n'avait pas encore tout dévoiler de sa magie ... Décidément, le Prêtre ne savait que peu de chose encore ...
Le Nain le noyait de récits. Il parlait, il parlait, toujours une histoire à conter ... et Velabilis écoutait. Ventard et grossier, ce Garl avait réussi à capter l'attention du prêtre.
Il faut écouter ceux qui savent, c'est ainsi que l'on apprend ...