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HRP / Attention : pavé ! De plus, pour bien comprendre ce qu'il se passe avec le personnage de Petitetaru, je vous recommande de lire son rp le sommeil blanc (qui n'est pas fini) sur le site vdalliance.info (section forum / roleplay) \ HRP
Chapitre 13
En arrivant à l’entrée de l’Arbre Boyahda, un comité d’accueil nous attendait. Des hommes de main et des Mange-Mort formèrent un demi-cercle devant nous. L’un des Humes s’approcha, nous regardant un à un.
« Vous êtes lourdement armés à ce que je vois. Vous prévoyez des complications ? »
« Il m’arrive d’être prudent » répondis-je.
Je montrai les Mange-Mort du doigt.
« Et vous ? »
Le Hume eut un sourire.
« Je n’aime pas les surprises. Suivez-nous. »
« Nous y voilà » murmurai-je pour moi-même.
L’Arbre Boyahda. Un vaste réseau de galeries et de salles sous le Sanctuaire de Zi’Tah. Des couleurs, une faune et une flore étonnante et exubérante. La dernière fois que j’étais venu ici, je cherchais une paire de vieux gants pour mon équipement de Chevalier Dragon. Un agréable souvenir. Mais cette fois, ce n’était pas aussi réjouissant.
Nos guides nous amenèrent dans une vaste salle voûtée. Une rivière souterraine traversait la caverne et, en regardant autour de soi, rien ne laissait penser que nous nous trouvions sous terre. Une légère brise soufflait et on pouvait voir les animaux manger tranquillement des baies ou de l’herbe. Trouver cette végétation sous terre était toujours à mes yeux une surprise de la nature.
Sur une hauteur, je pus voir la Mithra avec deux Humes encadrant Loacoon et Peepolopee. Celui-ci était bâillonné. Arrivé à quelques mètres les uns des autres, nous nous arrêtâmes. Miala était à côté de moi. Pendant quelques secondes, rien ne vint troubler la quiétude des lieux. Nos deux groupes se faisaient face. On entendait le clapotis de la rivière ainsi que la légère caresse du vent.
La Mithra rompit le silence en désignant Epok.
« Je vois que tu as retrouvé celle que tu aimes, Kalten. Je suis sincèrement contente pour toi. »
« Merci » fut ma seule réponse.
Les deux Mithras se défièrent du regard.
« En effet, elle me ressemble comme deux gouttes d’eau. »
« La ressemblance s’arrête là » répondit Epok.
Sorane la gratifia d’un sourire.
« Pourquoi Peepolopee est-il bâillonné ? » demanda Falkhen.
« Rien de grave, je vous rassure. »
Sorane regardait le Tarutaru.
« J’ai été obligée de le faire car il parle vraiment beaucoup. Il n’a pas arrêté de poser des questions ! Et en plus, il faut toujours qu’il dise monsieur, mademoiselle ou madame ! Il ne veut pas simplement utiliser nos prénoms. Comment faites-vous pour le supporter ? »
Je ne pus m’empêcher de sourire.
« Nous avons le même problème » répondit Nomahios en riant. « Il fait la même chose avec nous. »
« Bon, vu que Peepo et Loacoon sont présents, que faisons-nous ? » demandais-je.
Sorane haussa les épaules.
« Voici comment je vois les choses. Miala s’avance et je fais avancer vos deux compagnons. Je récupère la petite et nous repartons chacun de notre côté. »
J’opinai de la tête.
« Ca me semble correct. »
Mon ton se durcit.
« Sauf que je garde Miala avec moi. »
Les hommes de main et les Mange-Mort nous encerclèrent immédiatement.
Petitetaru se rapprocha de Falkhen.
« Normalement, il n’aurait pas du utiliser le plan A ? Il n’aurait pas du essayer de ruser un peu ou de gagner du temps ? »
Falkhen sourit à la remarque de la Tarutaru.
« Tu sais bien que Kalten n’a jamais été porté sur la stratégie. »
Loacoon se mit à rire.
« Je vous avais prévenu qu’il n’accepterait pas. »
La Mithra soupira.
« Tu ne me facilites pas la tâche, Kalten. Il n’y a plus beaucoup d’options maintenant. »
« En effet » répondis-je. « Première possibilité, Loacoon et Peepo viennent et nous repartons avec Miala. »
« Tu sais bien que ce n’est pas possible » me dit-elle.
« J’en suis conscient. Deuxième possibilité, tu les tues par représailles et comme il n’y a plus de monnaie d’échange, nous nous battons tous jusqu’à la mort. »
« Je n’ai aucune raison de les tuer, Kalten » s’offusqua Sorane.
« Heureux de te l’entendre dire. »
« Kalten, des fois, tu me fais peur » dit Nomahios.
Je fixais les yeux de la Mithra. Elle faisait de même.
« Il ne reste plus que la troisième possibilité, Sorane. »
« Dans ce cas, j’ai l’avantage » Elle désigna ses Mange-Mort.
Midgard et Nomahios s’avancèrent.
« C’est là que tu te trompes, Sorane » Midgard souriait presque en parlant.
« Cet Elvaan et moi sommes des représentants Raihgrin et Pahalgrin. Nos âmes ne sont pas à porté de tes Mange-Mort. Nous pouvons donc les combattre. »
Sorane hocha la tête.
« J’avais bien discerné que vos âmes étaient différentes. Ainsi que la tienne, Kalten. »
« Oui, moi aussi je suis habité par une entité qui peut me protéger de tes Mange-Mort. »
« Je comprend » dit-elle.
Elle fit un signe et les Mange-Mort disparurent.
« Dans ce cas, il ne me reste qu’une seule chose à faire. « Il » avait raison. »
Elle recula de quelques pas et se concentra.
L’air sembla s’alourdir anormalement. Autour de Sorane, une boule ténébreuse commença à se former.
Il sort, petit Hume. Elle est en train de l’invoquer pour vous combattre.
Avant que je ne puisse réagir, les hommes de main encerclèrent la Mithra pour la protéger de nos attaques.
« On est mal » dis-je. « Elle invoque son entité. Le temps de tuer ses hommes et elle aura fini. »
Nous sortîmes nos armes, prêt à combattre.
La boule ténébreuse pris une vague forme insectoïde au fur et à mesure qu’elle enflait. Après un dernier effort qui sembla lui faire mal, Sorane s’effondra au sol, haletante.
L’entité avait pris forme et nous regardait.
« Vous allez me donner vos âmes, petits êtres. »
Les hommes de main de Sorane ne savait pas trop quoi faire. Nous combattre ou fuir devant cette apparition ?
Je ne pourrai pas protéger tes compagnons, petit Hume. Uniquement toi.
« Merde » pensai-je.
L’entité tendit un membre vers nous.
« Vous allez me donner vos âmes. MAINTENANT ! »
Un flash nous aveugla tous et une forte douleur nous assaillit. Tous tombèrent à terre, haletants et ne comprenant pas ce qu’il s’était passé. Tous, sauf Midgard, Nomahios et moi.
« Il les a eu ! » cria Nomahios, horrifié.
« Oui, petit être. Leurs âmes sont maintenant miennes. Ils n’ont plus que quelques minutes à vivre. Après, je m’occuperai de vous trois. Et ensuite, je m’occuperai de ce monde que vous appelez Vana’Diel. »
« NON ! » cria Sorane, en larmes.
« Tu devais m’aider à retrouver celui que j’aime en échange des âmes de mes ennemis ! Tu ne devais rien faire d’autre ! »
L’entité se mit à rire.
« Tu étais tellement désespéré, petit être, que tu aurais accepté n’importe quoi. C’était tellement facile de te tromper. »
« Tu m’as menti ! Tu ne m’aideras jamais ! »
« Bien sûr que si, petit être. Je t’ai promis que tu retrouverais celui que tu aimes. Tu va le rejoindre….dans la mort. »
Sorane bondit, ses lames prêtes à frapper. Mais au moment de porter son coup, l’entité l’intercepta et l’envoya atterrir lourdement sur une roche. Sorane ne put se relever, à moitié assommée.
Tout semblait perdu. Mais ce que personne ne savait, c’est que le destin allait s’en mêler.
En effet, Petitetaru semblait réagir différemment. Comme tous autour d’elle, elle savait que l’entité avait réussi : il les avait dépossédés de leurs âmes. Mais elle n’avait pas reçu cette impression de décharge, de vide absolu et de peur. Au contraire, elle se sentait sereine. Quelque part dans sa petite tête, quelque chose s’était enclenchée, comme en réponse à cette agression. Elle se sentait soudainement consciente des problèmes et de la douleur de Vana’Diel. Elle se sentait remplie d’une sagesse, d’un savoir qu’elle ne connaissait pas mais qui lui rappelait un vague souvenir d’enfance. Elle regarda ses compagnons, ses amis qui eux aussi savaient. Ils savaient qu’ils allaient mourir. Et ça, elle ne le supportait pas !
Son visage, d’habitude si enjoué, se durcit. Son regard, d’ordinaire si pétillant de gaieté, se fronça tout en regardant l’entité qui buvait les âmes de ses amis.
« D’accord » murmura t’elle « c’est un défi. J’aime les défis. »
Alors Petitetaru se concentra. Sans se demander pourquoi ni comment elle le savait, elle allait les sauver. C’était son rôle, ce pour quoi elle était née.
L’entité sentit une vague d’énergie qu’il ne connaissait pas. Essayant d’en déterminer l’origine, il vit la petite Tarutaru debout, sereine, comme si rien n’était arrivé. Pourtant, il savait que son âme lui appartenait. Il la vit s’élever dans les airs au fur et à mesure que la vague d’énergie enflait autour d’elle.
« Tu n’arriveras à rien, petite idiote. »
Et il lança sur la mage blanche une énorme boule de feu.
Je me sentais faible. « Il » m’avait prévenu qu’ « il » ne pourrait pas me protéger de la puissance de cette entité.
Il nous restait à tous quelques minutes à vivre. Il fallait faire quelque chose ! Nous ne pouvions pas mourir si facilement !
« Petit Hume, une magie très puissante est apparue. »
Je l’avais également ressentie. En regardant mes compagnons, je m’aperçu qu’ils observaient tous quelque chose derrière nous.
« Pas quelque chose, petit Hume, mais plutôt quelqu’un » me dit-« il ».
En me retournant, je vis Petitetaru flottant dans les airs. Elle semblait si….tranquille.
« Petite sœur » murmurais-je « qu’est ce qu’il se passe ? »
C’est alors qu’une boule de feu s’écrasa sur elle. La déflagration fut si puissante qu’elle nous projeta tous dans les airs. Je me relevai avec peine, sentant ma vie s’écouler à chaque battement de cœur.
« Mon dieu, Petite ! » pensai-je.
Je regardai avec la peur au ventre ce qu’il lui était arrivé.
Elle n’avait rien eu ! La boule de feu semblait ne lui avoir rien fait. Elle flottait toujours dans les airs, concentrée, avec toujours cette impression de sérénité. Elle ouvrit alors les yeux !
Petitetaru pouvait ressentir le monde autour d’elle. Elle ne cherchait même pas à savoir ce qu’il lui arrivait. Elle n’avait qu’une idée en tête : trouver la solution qui les sauverait tous.
Dans sa tête, elle entendit alors une voix très ancienne, mais qui lui rappelait un être cher.
« Bonjour Leeloa, bonjour ma fille. »
Ma fille ? Petitetaru ne comprenait pas. Une image se forma dans son esprit. Un Tarutaru apparut. Elle savait qu’elle le connaissait ! Elle chercha alors dans les moindres recoins de son esprit, la magie affluant encore plus vite dans son petit corps. Elle remontait les années, les dizaines d’années de sa vie. Et elle trouva.
« Papa » murmura t’elle.
Le Tarutaru sourit.
« Oui Leeloa. Je suis Awakaru, ton père. »
« Papa » répéta Petitetaru. « Que se passe-t-il ? Où étais-tu ? Et pourquoi m’appelles-tu Leeloa ? »
« Cherche, ma fille. Remonte dans tes souvenirs et tu trouveras les réponses. »
Petitetaru obéit. Sans savoir pourquoi, elle savait qu’il s’agissait bien de son père. Elle remonta encore une fois le fil de sa vie. Ses compagnons de guilde, sa rencontre avec Kalten, son apprentissage de mage blanche, sa famille d’adoption. D’adoption ? Elle fronça les sourcils, se concentrant encore et encore. Et elle comprit ! Un nouveau déclic se fit dans son esprit !
« Oui Leeloa. Tu es la dernière de notre clan. Tu es détentrice d’un pouvoir dépassant l’imagination, d’une sagesse infinie. Mais il a fallu te protéger de nos ennemis le temps que tu sois suffisamment mûre. Nous avons choisi de mourir pour que tu puisses vivre. Il a fallu te faire oublier ta véritable identité, tes véritables dons et te faire adopter. En attendant que tu retrouves un jour la mémoire pour sauver ce qui doit être. »
Awakaru prit son enfant dans ses bras. Petitetaru pouvait sentir le contact doux et réconfortant de son père.
« Maintenant, tu vas devoir faire un choix, ma fille. Toi seul a le pouvoir de décider. »
Elle leva ses petits yeux d’enfant vers son père. A cet instant, elle était Leeloa, elle était cette petite fille joyeuse et espiègle qui aimait les courses de chocobos agrippée aux jambes des disciples de son père et qui mangeait goulûment des cinnacookies.
« Tu es en mesure de sauver tes compagnons. Le don ultime de toi-même, sans peur, mais sans retour. »
Petitetaru comprenait ses paroles.
« A toi de choisir ma fille. Tu es la Vie, tu es le Choix. »
L’image d’Awakaru devenait floue.
« Papa ! Ne t’en vas pas ! »
La petite fille avait les larmes aux yeux.
« Ne pleure pas Leeloa. Je ne m’en vais pas. Je retourne là où je dois être. Dans ton cœur, dans tes souvenirs. Et lorsque le moment viendra, nous nous retrouverons. C’est une promesse. »
La petite fille souriait.
« Je t’aime Leeloa. »
« Je t’aime papa ».
Awakaru avait disparu. La petite fille réfléchit alors aux paroles de son père. Le don ultime, sans peur, mais sans retour.
Elle savait ce qu’elle devait faire. Elle avait choisi.
Elle ressentit alors une vague d’énergie. Sans regarder, elle savait que l’entité l’avait attaquée. Elle ne fit rien pour éviter la boule de feu. Elle l’accueillit, comme on accueille un ami. Elle était la Vie, elle était le réceptacle de toutes choses.
Leeloa repartit elle aussi dans ses souvenirs. Elle avait fait son choix, sans peur, sans retour.
Et Petitetaru ouvrit les yeux.
L’entité vit que la petite mage le regardait et il prit peur. Pour la première fois de son existence, il douta.
Falkhen tenait aussi fermement que possible Yris. Il ne voulait pas qu’elle meurt. Il avait peur pour elle. Elle lui sourit, essayant de le rassurer. Elle savait que leur fin était proche et lui prit la main, se tournant vers la petite mage. Falkhen suivit son regard. Il connaissait Petitetaru, et malgré ses taquineries, il avait vite compris qu’elle était un peu le ciment de leur guilde. Elle apportait beaucoup d’amour et de gaieté au groupe.
« Ne fais pas de bêtises, Petite. Cette fois, ce n’est pas un jeu » pensa t’il.
Petitetaru regarda autour d’elle. Ses amis étaient tous là, l’observant. Elle sentait la vie s’écouler de leur corps comme une rivière remplissant un trou béant. Elle se tourna alors vers ce trou. Elle reconnu son ennemi. Il prenait la vie pour se nourrir, elle donnait la vie par amour. Elle sourit. La lutte éternelle du bien contre le mal. Elle vit alors Sorane, terrifiée, se rendant compte de ce qu’elle avait fait. Petitetaru lui envoya un message d’amour. La Mithra s’apaisa, regardant avec étonnement la petite mage.
Petitetaru se tourna alors vers Miala. Leurs regards se croisèrent et elles se sourirent mutuellement. Elles se comprenaient. Miala hocha la tête. Le temps était venu.
Petitetaru écarta les bras et parla d’une voix douce et réconfortante.
« Vous tous qui vous battez pour sauver ce qui doit être, recevez ce que j’ai de plus précieux, recevez mon amour. »
« BENEDICTION » cria-t-elle.
Soudain, un vent violent envahit la caverne, suivi immédiatement d’une aveuglante lumière blanche. Dans le même temps, l’entité hurla de douleur. Une vague de magie curative d’une puissance inimaginable souffla. Un à un, chaque membre du groupe sembla renaître. Et aussi vite que cela était apparu, tout redevint calme.
Petitetaru retoucha terre et s’assit tranquillement, le dos contre une pierre.
« Je me serai bien amusée. » Elle souriait. « Fais attention à toi, grand frère. Pas de bêtises » dit-elle en me regardant.
Elle ferma alors les yeux.
Rien n’est plus exubérant qu’une Tarutaru pleine de vie. Rien n’est plus discret qu’une Tarutaru qui se meurt.
Petitetaru avait fait son choix, sans peur, sans retour.
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