Traditionnalisme, culture... Oh my Gode !

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Bonsoir les geôliens. Voici pour vous un joli titre racoleur.

Encore un de ces sujets étranges et venu d'ailleurs, qui va vous faire baver sur le cercle. L'influence des sujets sur Koh Lanta et autre Île de la tentation n'est pas sans doute pas étrangère à ces soudains accès d'inspiration.
(Voilà c'est dit)

Lagrasse, petit village près de Carcassonne, accueillait un festival plutôt sympathique : son habituel Banquet du Livre avec au programme, projections, débats, stands philo autour du thème du sexe, car son hommage cette année, c'est pour Pascal Quignard (si vous connaissez tant mieux, faut croire qu'c'est normal, on me dit qu'il a gagné le Goncourt 2002).
Films projetés pendant la nuit sexuelle : Salo ou les 120 journées de Sodome, L'empire des sens. Ils n'y vont pas de main morte, car la place est fréquentée :
Ils ont choisir l'Abbaye pour les manifestations.

Citation :
CE SOIR, l'abbaye médiévale de Lagrasse, dans l'Aude, va résonner des sulfureuses rumeurs de Salo ou les 120 journées de Sodome, de Pasolini. Demain, c'est L'Empire des sens, d'Oshima, qui sera projeté dans l'ancienne cuisine des moines, à destination des participants au Banquet du livre. Cette manifestation culturelle annuelle se tient cet été sur le thème de « La nuit sexuelle », en hommage à l'écrivain Pascal Quignard. Problème : si les activités se déroulent dans la partie de l'abbaye qui est propriété du conseil général, une communauté de religieux, les chanoines réguliers de la Mère de Dieu - traditionalistes -, est installée depuis 2004 dans la partie principale située à quelques mètres.

« Je souhaite de tout mon coeur qu'il ne s'agit pas d'une provocation », affirme le jeune père abbé Emmanuel-Marie, qui ajoute : « Ce sont des gens sérieux et intelligents. » Mais le responsable des religieux, qui déplore une vision du sexe « qui ne porte pas vers le haut », est au moins mal à l'aise. « Ce sont des habitants du village qui sont venus nous prévenir du thème de la manifestation, dit-il. Pour eux, il s'agit d'une profanation de ce lieu à vocation spirituelle. »
Article du Figaro présentant le festival
Les moines espèrent que ce n'est pas une provocation, les villageois sont consternés, les politiques se frottent les mains. C'est ce que dit le Figaro - en résumé.

Aujourd'hui, j'apprends en écoutant le journal d'une chaîne publique, que tous les livres ont été souillés d'un mélange de carburant :
Citation :
"Les 600 Lagrassiens se sont réveillés dans une drôle d'atmosphère, jeudi matin. Dans la nuit, ce petit village des Corbières a été le théâtre d'un moderne autodafé: près de 10000 livres consciencieusement souillés, un à un, par un mélange d'huile de vidange et de gasoil."
Ca c'est sur mon netvibes qui distille les grands titres de rue 69. Lorsque j'essaie d'avoir plus de précision, l'article a disparu. Grumph.

Voici donc la brève de la maison d'édition :
Citation :
Dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 août, des inconnus ont pénétré par effraction dans l’abbaye de Lagrasse (Aude), où se déroule depuis le vendredi 3 août le dixième Banquet du Livre.
Ils ont saccagé la librairie en répandant un mélange de gas-oil et d’huile de vidange sur tous les ouvrages.
Le SRPJ de Carcassonne, arrivé sur place dans la matinée, procède aux premières constatations. À cette heure, cet acte n’a toujours pas été revendiqué.
Cette importante librairie de plus de douze mille volumes est organisée chaque année, le temps de la manifestation, en partenariat avec la librairie toulousaine Ombres Blanches.
Tous les intervenants du Banquet, écrivains, éditeurs, artistes, ont pris la décision, avec les organisateurs (l’association Le Marque-Page) et les partenaires (Région Languedoc-Roussillon, Conseil Général de l’Aude, CNL, Ministère de la Culture), de maintenir le programme de la manifestation jusqu’à la date prévue pour sa clôture, le vendredi 10 août dans la soirée.
Le Banquet de Lagrasse, organisé cette année autour de Pascal Quignard (Prix Goncourt 2002) et de son livre à paraître (La Nuit sexuelle, Flammarion), propose dans ce village des Corbières, des ateliers de philosophie, des lectures, des conférences et un cycle de cinéma documentaire.
Source

Tout cela ressemble à un film comique pas drôle des années 50, avec au générique les seconds rôles hauts en couleurs : moines vexés mis à la porte de leur Abbaye pour cause de projections de Passolini, maires qui les poussent car ils sont alléchés par les retombées sonnantes et trébuchantes de ces touristes qui vont venir s'emplir les mirettes, villageois choqués.

Voici ce qui semble à l'origine de la polémique ; l'article du Figaro écrit un peu plus haut !
(d'après le Monde)
Citation :
La représentante du conseil général de l'Aude, Valérie Dumontet, a déclaré à l'AFP : "On ne peut pas s'empêcher de faire le lien avec des mails orduriers à la suite de la parution d'un article dans Le Figaro. En gros, l'article a lancé une polémique." Publié dans l'édition du 4-5 août, cet article faisait état d'un conflit qui aurait opposé les organisateurs du Banquet, le département et une communauté catholique traditionaliste, les chanoines réguliers de la Mère de Dieu, installée dans un bâtiment de l'abbaye depuis 2004. Mais rien, jusqu'à l'acte de vandalisme, ne permettait d'accréditer l'idée d'une telle polémique.
Résultat de la flambée une des colonnes corinthienne de l'Abbaye bousillée gratos, les moines tristes, les villageois outrés, les cultureux abasourdis.

Cette moche petite anecdote devait me servir à lancer un sujet sur les relations entre la culture et les politiques, les journaux et le sensationnalisme, et le devenir du Cercle - mais finalement - j'préfère laisser place à Koh Lanta et ces sujets pin-ups qui recueillent un fort engouement.

Qu'est-ce qui attire les foules finalement ?
Le cul, la violence et l'exhibition - et ce qui réunit tout ça pour nous faire tenir entre deux écrans publicitaire.
Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce qu'on est aussi obligés de supporter ça ici ?

Quelqu'un se propose pour relancer un de mes vieux sujets sur le corps de la femme dans l'histoire de l'art ?
10 000 livres brûlés et remboursés par l'assurance, ça fait marcher le commerce de la librairie. Je suis pour.
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Tu m'auras pas deux fois.
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