[BG] Genèse de la Balsamine (Jiva)

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Fraîche et colorée, par le vent bercée,
Frêle et fragile, du bout des doigts frôlée,
Par milliers dans les airs s’envolent,
Ta semence, tes fruits, tes graines folles,

Tous, tu nous as dispersés au vent,
Tous, nous avons grandi, mûri,
Pour vivre l’existence à laquelle tu nous destines,
Nous, tes enfants, Mère Balsamine.

Ces doux mots qu’elle gravait sur un petit morceau d’étoffe claire, pour qu’à jamais elle se souvienne de tout ce qui lie les êtres vivants en ces lieux vieux de plus de mille ans... Assise dans un coin du grand fauteuil, Noso avait posé le calame, et observait la pièce comme si elle la voyait pour la première fois. Le bureau n’avait été inauguré que deux mois auparavant, mais semblait déjà avoir vécu dix ans. La table, qu’on avait prise pour un gros parchemin, la porte, qui semblait à bout de force, tenait par on ne sait quel miracle. Elle tourna la tête, et elle vit le bwak déplumé, témoin des passages de visiteurs, d’amis… Elle se sentait bien, épanouie, elle avait atteint ce qui lui tenait à cœur.

Olorim entra dans la pièce. Un papillon sur le couvre-chef, quelques égratignures sur les genoux, il semblait sortir des ronces. Il sourit distraitement et pénétra dans l’arrière-boutique pour y faire on ne sait quelle farce. Elle se leva, et se dirigea au dehors, où l’on entendait Ghym et KitKat discuter des dernières armes à la mode…
- Et donc, si j’allais combattre cette bête, je lui arracherais ses défenses ! Tu sais, on en fait de superbes dagues et donc
Ghym écoutait, d’une oreille, Kit s’emballait, ses yeux brillaient, son discours le portait.
- Dis, tu m’écoutes ? Nan, parce qu’après faudra que je t’amène à la boutique, ils font de ces capes ! Et après on pourra toujours aller draguer des filles à l’auberge, j’ai entendu qu’un groupe de donzelles avait fait escale à Amakna, et qu’elles étaient aussi belles quedétonantes, si tu vois ce que je veux dire ! Ensuite

Kit continuait à parler. Noso souriait, tandis que Ghym laissait porter son regard au loin, écoutant assez pour répondre de temps en temps par un hochement de tête. Soudain Olorim sortit en trombe de la bâtisse, dissimulant maladroitement quelque chose dans son dos avant de disparaître dans la forêt toute proche. Non loin, on distinguait la cabane de smocky derrière un amas de petits buissons. Il piquait apparemment un somme sous un vieux chêne, le ploukosse enfoncé sur le nez.
Tout semblait aller pour le mieux.

Le soir tomba. On fit un grand feu, et tout autour des flammes qui donnaient des couleurs aux joues de chacun, on parla de projets, de vies passées et futures. Tous autour du foyer avait vécu des existences très différentes. Certains avaient dû essuyer des défaites et des larmes, d’autres avaient vécu dans l’insouciance la plus totale. Tous avaient en commun cette envie de changement, de se retrouver autour d’un projet commun, de répandre les semences qu’ils avaient obtenues à bout d’effort et de maturité. Celles-ci, symboles de leur épanouissement personnel, grandiraient en terre, celle qui nous a vu naître, après que nous ayons été tous été déposés par le vent, lorsque nous n’étions encore que de petites graines dont le futur était incertain.

Les yeux se fermèrent peu à peu. Les braises nous réchauffaient, et peu à peu nous rejoignions les couches pour un sommeil réparateur.
Pour Noso, Balsamine veillait sur tous, elle dont le fruit susceptible avait répandu au loin ces petits êtres en devenir, au gré du souffle du vent, lorsqu’il était à maturité.

(Fin de la première partie)
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