Un étrange rêve ...

 
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« Ademor ! …. Ademor ! … Réveille-toi ! »

J’entendis cette voix inquiète très loin. J’avais beau m’accrocher à ce son, je me sentais repartir dans ces cauchemars. Cela fait plusieurs « vies » que j’ai l’impression de mener sans arriver à me réveiller. Quand ces tourments cesseront enfin ? Depuis combien suis-je dans cet état de transe ?

Le premier de ces cauchemars fut une sensation étrange à laquelle je commence à m’habituer.
A chaque fois, je me sens enfermé dans un corps qui n’est pas le mien. Certaines « vies » durent plus ou moins longtemps et il y en a eu tellement que je ne me souviens pas de toutes. Mais voici les plus marquantes.

Au début, je me suis retrouvé dans la peau d’un Breton vénérant la Lumière mais ayant prêté serment au Duc Bors et faisant donc parti des Défenseurs d’Albion. Je compris seulement plus tard que c’était un Moine. Sa vie fut consacré à aider ses congénères. Il fonda une guilde qu’il appela La Fraternité Sacrée avec un Sorcier appelé Luxxor il me semble et une disciple d’Arawn appelée Alonia qui disparut tragiquement après que je l’ai épousée. Ce fut le pire moment de cette vie. C’est ce qui me précipita dans les tonneaux à cette époque. Je fus donc bien moins utile que je n’aurai dû l’être et cette décadence me poursuivit jusqu’à ma mort. Cette fin de « vie » me parut durer une éternité.

La deuxième fois marquante, j’incarnais un musicien ayant la capacité de se cacher dans le décor. Etrangement, on m’appelait par un nom qui ressemblait au mien mais qui n’était pas exactement le même : Adesel si je me souviens bien. Mon côté fragile me faisait penser que je venais de terres plus lointaines car j’avais du mal à comprendre la culture dans laquelle je vivais, alors que je me suis rendu compte plus tard que c’était la même que celle du Moine. Je me souviens parcourir un sombre donjon rempli de Démons, Fées, Nécyomanciens et autres joyeusetés à la recherche d’ennemi hiberniens et midgardiens. Seulement, je ne saurai dire pourquoi je me battais pour des terres qui avaient du mal à m’accueillir et dont je ne savais même pas pourquoi je m’y trouvais. Qu’est-ce qui avait pu me pousser à aller si loin de chez moi, seul, pour me battre pour un pays que je ne connaissais même pas contre d’autres que je connaissais encore moins ?
Cette question me taraude encore aujourd’hui, comment des gens peuvent-ils sacrifier leur vie pour des causes qui ne les concernent pas ?

Je me souviens aussi vaguement me souvenir d’être dans le corps un mage accompagné d’esprit se battant à ma place. Mais cette vie fut la plus brève de celles dont je me souvienne.

L’avant-dernière « vie » fut certainement la plus mouvementée mais aussi la plus étrange. J’étais enfermé dans un corps de pierre, gigantesque comparé à mes compagnons. La encore, je prenais le même nom que lors de ma vie de Ménestrel. J’étais chargé par mes chants de porter mon groupe et de le soutenir. C’était une musique dure et agressive. Je me souviens avoir souvent combattu auprès des mêmes compagnons, deux nains qui nous soignaient, un viking borgne qui appelait des esprits de Nifleheim pour l’aider dans ses combats, un Troll comme moi qui invoquait les pouvoirs de la Terre, un combattant capable de se transformer en Ours quand il était très énervé … De toutes les « vies » que j’ai pu vivre, c’est certainement la plus accomplie de toutes et pourtant, un goût d’inachevé me reste dans la gorge. Lorsque me sentant fatigué, je suis parti m’isoler dans les lointaines terres glacées d’Aegir pour mourir sereinement …

La dernière dont je me souvienne est elle aussi étrange. Je suis un mage capable de m’entourer d’anneaux de glace détruisant les ennemis qui m’entourent. Je me fais appeler différemment la, Zohn je crois. Sa vie se consacre à aider les membres de sa guilde sans but précis. J’erre par delà les Terres d’Albion sans but précis et sans motivation particulière. Un pressentiment m’oppresse en permanence. Je sens la fin proche, et pourtant cela ne m’affole pas, au contraire je le vis sereinement.

Une dernière chose étrange s’est passée avant mon réveil. La sensation de bien connaître quelques personnages, un peu comme si je les avais incarné sans le faire réellement. Un mystère de plus. Le plus étrange c’est que la plupart sont des femmes pratiquant des arts inconnus comme les soins et la faculté de maîtriser le feu, ou encore celle de pouvoir invoquer le pouvoir de la Lumière.

« Ademor ! …. Mais ce n’est pas possible, que se passe-t-il ? Pourquoi je n’arrive pas à le réveiller ? »

Je me sentis secoué par les épaules, avec un sentiment de réchauffement difficilement explicable. Après un effort surhumain, je parvins à ouvrir les yeux et je me sentis aussitôt aveuglé. Je retombais dans un sommeil profond. Quelques longues heures plus tard, je me réveillais avec une sensation de fatigue abominable. Je me retrouvé dans une paillasse, une femme assise dans un fauteuil à mes côtés, dormant avec une peau sur elle pour lui tenir chaud. La cheminée laissait apercevoir quelques braises presque éteintes. Je voulus me lever pour remettre du bois mais j’en fus incapable. J’avais la gorge tellement sèche que je ne pus prononcer une seule parle, seul un geignement put sortir de ma bouche. C’est alors qu’elle se réveilla.
« Enfin, dit-elle, tu es revenue parmi nous ! Je vais te chercher à boire. Ne bouge pas. »
J’en étais de toute façon bien incapable. Elle revint avec un bol de ce qui me sembla être de l’eau. Le liquide m’arracha la gorge au fur et à mesure que je buvais.

« Cela fait plusieurs jours que tu es dans un sommeil étrange. Il m’a été impossible de te réveiller jusqu’à hier soir ou tu as enfin ouvert les yeux. Tu étais glacé et tu as maigri à vue d’œil. »

Je mis longtemps à me remettre malgré mon jeune âge. Quand je racontais ce que j’avais vécu, personne ne voulait me croire. Et pourtant, je savais que ce n’était pas des cauchemars normaux. Cela avait trop joué sur mon corps pour que ce soit le cas. Je décidais donc de me rendre dans la Capitale pour consulter les plus puissants mages du Royaume afin de savoir ce qu’il m’arrivait. Seulement, on ne peut les rencontrer aussi facilement et je ne pus obtenir d’audience.

C’est alors que je rencontrais un être étrange qui me dit que si je voulais en savoir plus, je devais le rejoindre dans un village à côté de la Capitale le soir même à la tombée de la nuit.

J’ai longuement hésité à le rejoindre. Assis à la table de l’auberge, je pesais le pour et le contre quand je compris que je n’avais pas guère le choix. C’était la seule option qu’il me restait.

Je me rendis donc le soir même au lieu de rendez-vous. Il me dit, encapuchonné dans son manteau afin que je ne puisse voir son visage.
« Les personnes que tu cherches à contacter ne communiquent qu’avec les Champions de notre bon Roy. Si tu veux comprendre ce que tu as vécu, il te faut choisir une carrière et prouver ta valeur. Sinon, tu resteras dans l’ignorance toute ta vie. »

C’est ainsi que je décidais d’aller voir un instructeur pour commencer mon apprentissage et donc une nouvelle vie …
 

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