[ Récit ] Adieu, Gnomeregan.

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Après publication sur le forum off, il était inconcevable pour moi de ne pas me soumettre à l'oeil critique de la communauté Jolienne...

Voici donc, en 5 parties, le récit de la bataille de Gnomeregan... Vous me pardonnerez, je l'espère, quelques libertés avec le background officiel.

En attendant la suite des aventures de Passpass, je vous laisse apprécier ce modeste récit. Je compte sur vos commentaires à tous ! Bonne lecture...


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Partie 1 : Invasion.


Maggibot faisait face au milieu de ses camarades. Seuls les coups sourds et réguliers contre la grande porte, témoins de la proximité des troggs, accompagnaient le ronronnement de la salle des machines. Les gnomes demeuraient silencieux, inquiets mais déterminés à sauver ce qui pouvait encore l'être. Car pour le conseiller Thermaplugg, la salle des machines devait être préservée de toute intrusion. À tout prix.


Voilà maintenant deux jours que Gnomeregan était assiégée. L'offensive avait été aussi fulgurante que surréaliste : à la tombée de la nuit, une foule de créatures hideuses et primitives avait déferlé sur la ville, surgissant des montagnes environnantes et, avait-on dit, des entrailles de la cité elle-même. La garde avait été massacrée, l'entrée principale éventrée, et en moins d'une heure le premier étage était perdu. Dans la panique, les sentinelles mécaniques destinées à l'Alliance avait été relâchées, repoussant l'invasion quelques heures et permettant à la population de se réfugier aux étages supérieurs.

La stupeur s'était abattue sur les assiégés. Les gnomes, aussi loin qu'ils s'en souvenaient, n'avaient jamais eu d'ennemi, héréditaire ou non. Leur participation à l'effort de guerre de l'Alliance était primordial, mais il était essentiellement de nature industrielle : les gnomes préféraient de loin les découvertes scientifiques aux honneurs des champs de batailles... On commença par donner un nom aux créatures assaillantes : les monstrueux troggs. Leur existence demeurait un mystère, de même que leur provenance. Plus grands que des nains et presque aussi poilus, ces humanoïdes aux traits grotesques et aux longs doigts acérés ne possédaient d'autre habileté que celle d'être possédés par la folie. On n'avait décelé chez eux aucune organisation, ni aucune compétence particulière : le nombre était leur force, et lorsque l'un d'entre eux tombait au combat, trois autres marchaient sur son corps encore fumant, prêt à mordre et lacérer tout ce qui passait à portée.

Mais la consternation laissa vite la place à la détermination et au courage. Toutes les armes mécaniques ou chimiques disponibles furent récupérées et distribuées à tous les gnomes et gnomettes en âge de les utiliser. Maggibot constituait une arme à lui tout seul ; une arme singulière pour un gnome, mais une arme quand même. Rares étaient ceux de sa race à suivre l'enseignement des humains, d'autant plus lorsque cela concernait la science... des arcanes. Sa robe de mage et sa longue barbe grise trahissaient son rang, mais on le reconnaissait surtout à ses élégantes oreilles décollées (selon des critères relatifs à sa race). Chez les gnomes, la magie était souvent sujet à plaisanterie ; mais les témoignages rapportés de la guerre contre la Horde et les nombreux “faits d'armes” attribués au petit mage suscitaient l'admiration parmi les habitants de Gnomeregan. Comme ses congénères, il avait fuit devant la fureur du premier assaut, emportant avec lui son jeune fils Passpass. Puis après s'être assuré de sa sécurité, s'était mis à la disposition du Grand Artisan. Le petit peuple ne pouvait plus compter que sur lui-même : depuis plusieurs semaines, la guerre faisait à nouveau rage aux frontières des royaumes humains, et l'armée naine avait depuis longtemps quitté Ironforge. On doutait par ailleurs qu'un messager puisse parvenir vivant jusqu'à la cité alliée, et encore plus que les renforts parviennent ici à temps.

Les sentinelles mécaniques avaient finalement été balayées. Aussitôt les troggs avaient tenté de pénétrer le second étage : par une manoeuvre habile, on leur avait abandonné l'aile ouest avant de faire sauter ses fondations. Plusieurs centaines de monstres avaient été ensevelies grâce au sacrifice de quelques artificiers, mais rien ne semblait pouvoir les arrêter... Toutes les issues subissaient maintenant les assauts furieux des troggs, mais sur ordre du conseiller Thermaplugg, le gros de « l'armée gnome » comme ils se nommaient désormais, était posté dans la salle des machines.


Les coups contre la grande porte en bronze cessèrent. Un murmure d'inquiétude parcouru la foule présente... Maggibot était prêt depuis de longs moments déjà, avec en tête chacun des sorts qui, le moment venu, pourraient lui sauver la vie.Un frisson lui parcourut l'échine. Il ressentait la magie... pourtant il était le seul mage présent parmi les troupes, les autres demeurant auprès du Grand Artisan. Puis un grognement distinct se fit entendre derrière la porte. Des ordres ? Non. L'intonation lui était presque familière. Le grognement continuait, répétant inlassablement les mêmes sonorités. C'est alors que Maggibot comprit, et la peur lui saisit les entrailles. « Ce n'est pas un ordre, c'est une incantation. », se dit-il, avant que la porte ne vole littéralement en éclat...

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Partie 2 : Ne pas Reculer.

Le souffle de l'explosion renversa les premières lignes. Dans un vacarme assourdissant, la horde des troggs se rua à l'assaut. Soulevant des fusils plus grands qu'eux, les artilleurs firent feu et décimèrent les rangs adverses. Aussitôt, une deuxième vague de troggs remplaça la première et se jeta sur les défenseurs.

Maggibot esquiva la charge du premier trogg d'une roulade et incanta sans prendre le temps de se relever : la bête prit feu et s'effondra dans un râle. Un deuxième assaillant subit le même sort, puis un troisième, avant que le mage ne soit contraint de battre en retraite pour ne pas être piétiné. Autour de lui un féroce corps à corps avait lieu : brandissant haches, épées et clés à mollette, les gnomes défendaient rageusement la moindre parcelle de terrain. Maggibot recula pour mieux se concentrer et tendit le bras devant lui : la boule de feu traversa les rangs des troggs dans un nuage de cendres. Les gnomes en profitèrent pour contre-attaquer et repousser les monstres sur quelques mètres, massacrant les troggs isolés et tenant tête à la charge démente des créatures humanoïdes. Le petit mage reprenait son souffle ; devant lui se battait une jeune gnomette aux cheveux roses, maniant une masse de nain aussi lourde qu'elle avec une dextérité prodigieuse. L'arme tournoyait dans les airs, fracassant un membre, défonçant un torse : la guerrière n'avait de sa vie jamais manié autre chose qu'un tournevis et un alambic, mais la fureur qui se lisait dans ses yeux à cet instant précis aurait fait reculer le plus sauvage des orcs. Ainsi se battaient les gnomes, mus par le désespoir et l'instinct de survie, le courage et l'amour de leur cité... Jamais aux yeux de Maggibot son peuple n'avait paru aussi grand.

Une énième vague d'assaillants surgit de l'entrée et les défenseurs reculèrent à nouveau, laissant devant eux un sol jonché de cadavres. La guerrière aux cheveux roses tomba à la renverse, le front tailladé d'un violent coup de griffe. Deux troggs se jetèrent sur elle mais furent calcinés avant d'avoir frappé à nouveau. Maggibot se jeta en avant et leva les bras : tout autour de lui, les créatures furent violemment repoussées. La guerrière se releva à ses cotés, le visage en sang, assommant un trogg qui tentait de les contourner. Mais avant qu'elle puisse à nouveau soulever sa masse, un éclair bleu illumina le champ de bataille, la tuant sur le coup. Le corps sans vie fut projeté dans les airs et retomba comme une poupée de chiffon parmi les défenseurs. Alors, Maggibot le vit : plus grand et massif que les autres, le sorcier se tenait en arrière, défiant le petit mage du regard. Un trogg surgit sur sa droite : il eut le temps de lacérer l'épaule du gnome avant d'être décapité par un mot de pouvoir. Le sorcier profita de la diversion pour attaquer le mage : l'éclair bleu le frappa en pleine poitrine, brûlant sa chair malgré les protections magiques. Maggibot tituba mais resta sur ses jambes. Sans le voir, il sut que le trogg allait incanter à nouveau ; mais il fut le plus rapide et interrompit son adversaire, le privant de ses pouvoirs quelques secondes, le temps nécessaire pour canaliser ses forces. Une première décharge d'énergie renversa le sorcier ; la deuxième lui arracha un bras et lui laissa le temps de hurler, avant qu'une troisième décharge ne le réduise définitivement au silence. Alors, les troggs hésitèrent, désorientés. Ils commencèrent par reculer mollement, subissant la colère des gnomes, avant de battre en retraite dans le plus complet désordre...

Les troggs furent repoussés suffisamment loin pour permettre de bloquer l'ouverture et interdire temporairement l'accès à la salle des machines. La situation avait mal tourné prêt des autres issues : après un court affrontement, les gnomes avaient du abandonner leurs positions pour se réfugier dans les salles intérieures et éviter un massacre. La mort du sorcier avait complètement hébété les troggs présents pendant l'affrontement, au moins pour un temps, et la perte d'un élément précieux semblait les avoir quelque peu rendu... prudents. L'offensive trogg cessa, pour le moment.

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Partie 3 : Les Gnomes ne mourront pas.

Les gnomes les plus jeunes étaient restés à l'écart avec le Grand Artisan et son conseiller, sous la protection de sa garde personnelle. Laissant la surveillance de la salle des machines au reste des troupes, Maggibot alla retrouver son fils avec soulagement. En bon gnome qu'il était, Passpass n'avait rien perdu de sa bonne humeur et trépignait d'impatience de pouvoir, à un moment ou à un autre, se joindre à la lutte. Il avait conscience de la gravité de la situation, bien sur ; mais les gnomes étaient ainsi, vaillants et optimistes. Il n'avait pas connu sa mère, elle aussi versée dans la magie mais plus encore dans l'alchimie, ce qui causa sa perte. L'explosion malheureuse de son laboratoire avait détruit un quartier entier de Gnomeregan, et dans un réflexe miraculeux, elle avait sauvé son fils par un mot de pouvoir... son dernier mot. Le bouclier était encore actif lorsque l'on retrouva le nouveau-né sous les décombres. Passpass grandit heureux, avec le souvenir héroïque d'une mère dont il ne se rappelait pas le visage ; car le peuple gnome était une grande famille, et la mort, pensaient-ils, était après-tout aussi naturelle que la naissance d'un enfant.

- Papa, pourquoi j'peux pas m'battre moi ? Eh ! Regarde !

Le petit gnome, les sourcils froncés et le regard fixé sur sa paume ouverte, fit apparaître une flamme chancelante, manquant de mettre le feu à la robe de son père.

- Ola mon garçon ! C'est pas le moment de griller du gnome ! Tu es déjà un grand magicien, doublé d'un sacré garnement... Mais faut comprendre, t'es pas encore assez grand ! Et ça compte la taille, chez un gnome. Pas vrai ?

A contrecoeur, Passpass ne put qu'approuver la logique implacable du raisonnement de son père. Lui aussi voulait être maître-mage, lui aussi voulait voir Ironforge et Lordaeron... D'ailleurs son père lui avait promis de l'emmener bientôt à Dalaran, et pour lui faire tenir sa parole, Passpass était prêt à faire rôtir toutes une armée de ces sales bestioles si nécessaire.

- T'inquiètes pas, dès que t'auras pris trois bons centimètres, on ira chasser le trogg tous les deux.
- Essaye de pas tous les tuer ici alors !
- Promis !

Maggibot ne put s'empêcher de rire à une telle idée. Il avait déjà accepté l'inéluctabilité de sa propre mort, mais il espérait de toutes ses forces que son fils et la race gnome puisse en réchapper. Suite aux recommandations du Grand Artisan, la population fut ensuite emmenée jusqu'aux quartiers résidentiels auxquels on accédait par de longs et étroits couloirs enfouis sous terre à la périphérie de la ville. Les accès à l'étage, hormis l'issue menant à la salle des machines, furent abandonnées à une simple surveillance, sachant pertinemment que le prochain assaut des troggs serait le dernier. Retranchés au plus profond de leur cité, les survivants de Gnomeregan attendaient.

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Sur les dix mille habitants de la cité, un millier de gnomes manquaient à l'appel, la plupart tombés durant la première heure de l'invasion. Le Grand Artisan, impuissant, avait assisté au massacre depuis l'atelier de commandement. Il n'avait jamais vu la guerre de ses yeux, et jamais il n'avait cru la voir un jour à Gnomeregan... Par miracle, on avait réussi à préserver la salle des machines, où résidait le dernier espoir de son peuple.

- Mes grands et fiers gnomes !

Debout sur une énorme pompe à eau, le Grand Artisan Mekkatorque s'adressait à une poignée de gnomes réunis dans la salle des machines ; derrière lui s'affairaient le Mekgineer Thermaplugg et ses assistants. Etaient présents les différents représentants de Gnomeregan et de son peuple, ainsi que les membres de la garde encore en vie.

- Vous le savez tous, la situation est grave. Nombre d'entre nous sont déjà tombés au combat. Les troggs ne tarderont pas à se déverser par centaines sur les derniers habitants de Gnomeregan.

Pas un gnome ne broncha. L'évidence était déjà connue et acceptée de tous, même si aucun d'entre d'eux ne songeait à mourir sans emporter quelques dizaines de troggs avec lui.

- Cependant, l'espoir n'a pas encore quitté notre merveilleuse cité. Il fut un temps très éloigné ou les gnomes luttaient jour après jour pour leur survie, de la même façon que nous luttons aujourd'hui. De ce temps-là peu de légendes ont subsisté. Mais nos ancêtres vont aujourd'hui sortir de l'oubli dans lequel les siècles les ont plongé. Grâce au courage de nos frères, qui ont défendu nos machines si vaillamment...

Son regard croisa celui du maître-mage Maggibot, dont on lui avait narré les exploits.

- ... mais aussi parce qu'ils nous ont laissé une arme au coeur même de Gnomeregan. Une arme qu'il est temps de ressortir du passé.

Le Grand Artisan lut la surprise sur les visages de son auditoire, puis se tourna vers les machines qui ronronnaient derrière lui. Thermaplugg se tenait devant une console, raide comme un piquet, affichant un léger sourire teinté d'ironie... Son visage maussade et ses petits yeux cruels lui avait valu le sobriquet de “goblingénieur”, un surnom qui serait devenu officiel s'il n'avait pas été le plus talentueux des ingénieurs de Gnomeregan, surpassant même son supérieur dans bien des domaines. Sa mine sombre, son esprit froid et calculateur lui avaient valu la défiance de ses congénères lorsqu'il avait fallu choisir un nouveau chef : Mekkatorque lui avait été préféré, mais il gardait toute la confiance de ce dernier en tant que premier conseiller.

- Grand Artisan, les machines seront bientôt prêtes...

Mekkatorque crut entrevoir une lueur dans le regard de son conseiller. Mais le Mekgineer détourna les yeux et retourna à ses machines.

- Mon conseiller, le Mekgineer Thermaplugg...

A ces mots, le petit ingénieur grinça des dents.

- ... a lui-même découvert et étudié cette arme, dissimulée dans les fondations de la ville depuis plusieurs siècles. Nos ancêtres n'en ont jamais fait usage, mais pensaient sans doute que ce jour viendrait, même dans un futur qu'ils ne pouvaient imaginer. Son principe est simple : en quelques minutes, les machines plongeront Gnomeregan dans un bain de vapeur toxique qui tuera nos assaillants... et épargnera les Gnomes.

L'agitation gagna la petite assemblée... Etait-ce possible qu'il existe une telle arme ? Oui, ça l'était, forcément. Les gnomes avaient toujours eu fois en la technologie, et maintenant que leur survie était en jeu... plus que jamais. Mekkatorque s'éclaircit la voix et réclama le silence.

- La soudaineté de l'invasion ne nous a pas permis d'en faire usage plus tôt. Et d'ailleurs, personne ici n'aurait pensé en faire usage un jour. De plus, nous ne pouvons être certains de son efficacité, même si nous connaissons aujourd'hui les moindres rouages de son fonctionnement.

Ceci était partiellement faux. Thermaplugg en connaissait effectivement les rouages : avec Mekkatorque, ils étaient les seuls capables d'étudier l'étrange et complexe mécanisme dont les ramifications s'étendaient sur toute la cité. Le Grand Artisan, lui-même rebuté par l'ampleur de la tâche et accaparé par sa fonction, abandonna ensuite l'étude de l'antique machine à son premier conseiller.

- Le Mekgineer Thermaplugg procède actuellement aux derniers réglages. Esperons que ces maudits troggs attendront patiemment leur fin d'ici là. Car Moi, Grand Artisan Mekkatorque, vous déclare ceci : les Gnomes ne mourront pas aujourd'hui !

Derrière lui, Thermaplugg abaissa une série de leviers, scellant définitivement le sort de Gnomeregan.

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Partie 4 : Le Sommeil, puis la Mort.


Une faible lueur verte éclaira la plaie un instant, et la blessure disparut. Le sorcier trogg relâcha sa concentration et émit un grognement de satisfaction. D'un vif coup d'épée, un gnome trapu avait manqué de lui trancher l'épaule : frappé par la foudre, le défenseur l'avait payé de sa vie. La créature se leva et jeta un regard circulaire à ses troupes. Des milliers de troggs somnolents occupaient maintenant le premier étage, ainsi qu'une partie du second. L'heure de réveiller à nouveau leur fureur était proche. Enjambant les corps, le sorcier se rapprocha de ce qu'il ignorait être la salle des machines de Gnomeregan. Ses semblables se tenaient à bonne distance de l'entrée, craignant de ressentir à nouveau les affres de la mort qui avait frappé l'un des leurs. Prisonniers de leur transe meurtrière et gagnés par la soif de sang, les troggs et leur sorciers avaient perdu tout contrôle sur le lien qui les unissait, le laissant croître et enfler jusqu'à la démesure. La mort du grand trogg dans la salle des machines avait ainsi frappé de plein fouet l'esprit des autres sorciers, se répercutant ensuite sur l'armée toute entière et ébranlant la Conscience qui les menait au combat...

Depuis des temps immémoriaux, la race dégénérée des troggs attendait, dormant sous les ruines cachées d'Uldaman. L'arrivée des orcs en Azeroth et les forces mystiques qui furent déchaînées lors du conflit entre la Horde et l'Alliance ébranlèrent les fondations du monde, brisant la léthargie dans laquelle les avaient plongé leurs créateurs. Reprenant vie peu à peu, les troggs avaient quitté leur prison souterraine pour se répandre dans tout Khaz Modan, demeurant cachés aux yeux des autres races. Lorsque les archéologues nains mirent à jour les secrets de l'antique cité, ils furent les premières victimes de la nouvelle menace qui pesait sur leurs montagnes.

Les troggs n'étaient pas à proprement parler intelligents, mais ils n'en possédaient pas moins une Conscience. Certains individus, plus grands, plus évolués et héritiers d'un enseignement de nombreuses fois millénaire, maîtrisaient instinctivement la magie sous une forme primitive mais puissante. Reliés entre eux par un lien éthéré très fort, les membres de la caste des sorciers formaient ainsi une conscience de groupe capable de soumettre les autres troggs à sa volonté.

La Conscience finit par rencontrer celle du chaman orc Nerz'hul, maître du Fléau naissant dont l'esprit demeurait prisonnier du trône de glace de Northrend. Dans sa soif de conquêtes, il tenta de la soumettre à son pouvoir ; mais la race des troggs, aussi vieille que le monde vivant et dont la haine viscérale échappait à tout contrôle, s'éveilla dans toute sa colère et repoussa l'influence du chaman maudit. Nerz'hul, vaincu, se retira ; les troggs, en proie à une fureur sans nom, quittèrent alors leurs cachettes pour s'attaquer aux être vivants qui peuplaient Dun Morogh. Plusieurs tribus de trolls des glaces furent massacrées, les survivants se terrant dans leurs cavernes. Puis ce fut au tour de la cité gnome d'être la cible de leur folie meurtrière, et les faibles défenses de Gnomeregan tombèrent sans lutter face à cette invasion dont l'ampleur soudaine dépassait l'entendement. Déjà, la Conscience regardait vers l'est et la capitale des Nains...


Le sorcier fit craquer ses longues phalanges et fendit l'air de ses griffes dans un geste d'impatience ; un à un, les troggs relevaient la tête, oubliant l'effroi qui les avait gagné quelques heures plus tôt. La Conscience se remettait en mouvement. Un hurlement strident déchira l'atmosphère, auquel répondirent aussitôt le sorcier et ses semblables ; avant d'être repris par l'armée trogg toute entière, dans un grondement de tonnerre qui fit trembler les murs de la ville. Lorsque la clameur retomba enfin, les monstres se jetèrent par centaines sur le peu de chose qui les séparaient encore de leurs proies.

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Partie 5 : Pour Gnomeregan.


- Calme Thalos, calme ! Ce n'est que le vent.

Nori Frosthammer regrettait déjà d'avoir quitté le confort de l'auberge et les chopines de Thunderbrew. Il flatta l'encolure de son ours ; inquiète, la bête apprivoisée grogna et poussa son maître du museau pour lui signifier son désaccord.

- Montagnards ! Pressons le pas ! Nom d'un murloc, c'est trop calme par ici.

Le chasseur nain reprit la marche, suivi de prêt par la vingtaine de montagnards d'Ironforge qu'il avait sous ses ordres. Le gros des troupes naines, avec le frère du roi à leur tête, était parti se battre aux cotés des humains contre un mal terrible dont on taisait encore le nom... Et le Sénateur Redstone était peu enclin à affaiblir un peu plus les défenses de la ville, ne serait-ce de quelques nains. Mais on avait perdu tout contact avec Brassetout depuis trois jours, et Gnomeregan ne répondait plus, alors qu'un régiment entier de fusiliers nains attendait une importante livraison d'armes pour partir sur le front. Il arrivait fréquemment que les Gnomes, sujet à de facheux “problèmes techniques”, soient trop absorbés à leur bricolage et oublient simplement de donner des nouvelles d'eux-même. Il en allait autrement du campement nain.

Bousculée par une violente tempête, la troupe avait du faire halte à Kharanos quelques heures. Seul le vent troublait maintenant le silence de mort qui s'était abattu sur les environs et les Montagnards progressaient à grand pas dans la neige fraîchement tombée. Bientôt, le lac glacial fut en vue. Et de l'autre coté, les ruines gelées de Brassetout.

Nori avançait silencieusement parmi les décombres et les corps à demi recouverts par la neige. L'attaque avait été fulgurante, et la plupart des nains avait à peine eut le temps de saisir une arme. Les quelques Montagnards qui gardaient le camp avait tué une douzaine d'assaillants avant d'être submergés. Le chasseur se pencha sur le cadavre humanoïde qui gisait à ses pieds. Une gueule immonde et velue dévoilait un sourire carnassier ; la bête semblait être aussi grande qu'un nain, ou même plus grande, elle était maigre et décharnée, et ses mains squelettiques étaient pourvues de griffes tranchantes, tachées de sang.

- Que mon grand ami Barbeybrew m'en soit témoin, lui qui repose ici en paix : de Booty Bay jusqu'en Northrend, c'est la première fois que je croise une telle bestiole !
- Par Anvilmar ! Nori !!!

Le chasseur se retourna et suivit le regard de ses Montagnards. Une fumée verdâtre s'élevait dans les airs et bouchait l'horizon, surgissant des profondeurs de Gnomeregan.

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Mekkatorque et ses suivants avaient déjà quitté la salle des machines lorsque les troggs renversèrent les débris qui en barraient l'entrée. Ailleurs, les dernières portes cédaient une à une et les monstres affluaient par centaines. Quelques dizaines d'assaillants se précipitaient déjà vers les tunnels extérieurs lorsqu'un sifflement puissant résonna dans toute la ville. Dans les profondeurs de Gnomeregan, d'antiques rouages se mirent à tourner sur eux-mêmes ; en quelques secondes, le gigantesque réservoir en thorium, tapi sous la cité depuis des siècles, déversa son poison dans le circuit d'air qui permettait aux Gnomes de respirer sous Terre comme s'ils demeuraient à la surface. Partout les cheminées d'aération se mirent à cracher une épaisse fumée verte, poisseuse et nauséabonde. Un trogg hurla et s'effondra, la gorge prise dans un étau. La Conscience s'inquiéta... mais il était déjà trop tard. Les créatures avaient stoppé leur avancée et succombaient, les unes après les autres.

Debout sur une des barricades qui barraient l'entrée des quartiers résidentiels, Mekkatorque tendait l'oreille vers les tunnels qui menaient au centre de la cité. A son bras gauche brillait le célèbre Bouclier mécanique, héritage des Grands Artisans ; dans sa main droite, il tenait fermement une clé à molette en argent, celle avec laquelle il avait monté son premier mécanotrotteur. Derrière lui, les survivants se tenaient prêts au combat. L'arme des Gnomes devait maintenant faire son office, et il imaginait l'agonie des troggs recouvrant le sol de Gnomeregan de leurs cadavres... Les résidences avaient été aménagées plus récemment que le reste de la ville et possédaient leur propre système d'aération. Mekkatorque s'attendait à tout instant à voir surgir des tunnels la fumée verte qui allait sauver sa race et libérer la ville de cette armée d'abominations.

Un trogg apparut à l'entrée, titubant. La foule des gnomes se tut. La créature trébucha et se releva maladroitement, complètement perdue. Mekkatorque interrogea Thermaplugg du regard, qui ne broncha pas. Le trogg resta là un moment, le regard vide. Il avait le teint un peu... verdâtre. Puis il leva les yeux vers Mekkatorque, dans une étrange expression. Le gnome bondit sur le sol et d'un violent coup de bouclier, brisa la nuque de la créature.

C'est alors que le poison apparut, envahissant les tunnels et emplissant l'air autour des gnomes, diffusant une légère odeur de souffre. Ils hésitèrent, et laissèrent le brouillard les envelopper. Et ils connurent la douleur lorsque le poison se diffusa dans leur corps, une douleur aiguë et soudaine. Mekkatorque se prit la tête à deux main, priant pour que les tenailles qui broyaient son crâne relâchent leur emprise... ou terminent leur oeuvre au plus vite. La douleur s'atténua peu à peu... et le gnome rouvrit les yeux. Horrifié, il comprit. Le poison allait le tuer lui aussi. Il allait tous les tuer.

- Thermaplugg !! Thermaplugg !!

Le petit ingénieur avait disparu. Tant bien que mal, Mekkatorque reprit son souffle et ses esprits : il était trop tard pour savoir et comprendre, il fallait fuir... ou mourir. Abandonner la ville. Déjà, la panique avait gagné les survivants de Gnomeregan qui suffoquaient dans le brouillard vert.

- Gnomes ! Ecoutez-moi ! ECOUTEZ-MOI !!

Dans un ultime effort, il parvint à capter l'attention de ses semblables. Parmi eux, les plus faibles se mourraient déjà.

- Que les Gnomes en arme encadrent les vieillards et les enfants ! Nous devons rester groupés ! Il nous faut évacuer la ville, MAINTENANT !

Et avant qu'il puisse réaliser la portée de ces dernières paroles, l'armée gnome était en marche pour l'ultime bataille de Gnomeregan.

Les gnomes traversèrent rapidement les tunnels, occupés seulement par quelques cadavres et une poignée de créatures apathiques. Ceux que le poison n'avait pas tué étaient plongé dans un profond désarroi, attendant patiemment leur mort. En première ligne, Mekkatorque ne leur laissait pas le temps de réagir et ouvrait la voie de son bouclier étincelant, suivi de prêt par la garde et quelques guerriers improvisés. Derrière eux se tenaient Maggibot, maître-mage de Gnomeregan, brûlant et repoussant la menace croissante à mesure que l'on se rapprochait du centre de la cité. Parmi la foule, les gnomes mourraient, inexorablement.

Les survivants parvinrent à la sortie et se taillèrent un chemin jusqu'au premier étage. L'armée trogg ignora la présence des gnomes, et les créatures qui barraient le passage furent balayées sans résistance. Les gnomes débouchèrent enfin sur la place centrale et Mekkatorque aperçut au loin la lumière du jour qui pénétrait par l'entrée béante. En face de lui, il vit un grand trogg, qui le regardait, incrédule. Ses yeux brillèrent d'une lueur malsaine et il afficha une sorte de sourire.... Autour des gnomes, la clameur monta. Les milliers de monstres encore debout fondirent sur l'armée de Gnomeregan et enfoncèrent ses rangs. Même mourante, la Conscience ne pouvait pas laisser échapper sa proie.

Une cohue indescriptible s'en suivit et les gnomes furent rejetés de toute part. Mekkatorque se retrouva seul au milieu des troggs : le bouclier fendit l'air et renversa toute une rangée de créatures. Le Grand Artisan se redressa et hurla avec l'énergie du désespoir :

- POUR GNOMEREGAN !!!

Partout autour de lui les gnomes lui répondirent, faisant le serment de se battre jusqu'au dernier souffle de leur race. Mekkatorque para un coup de griffe et brisa une jambe d'un coup de clé. Il esquiva un deuxième coup et défonca la carotide de son aggresseur. A quelques mètres devant lui, un artilleur faisait tonner son arme et abattait méthodiquement ses assaillants, jusqu'à ce qu'un trogg le surprenne dans son dos et le transperce de part en part. Sur sa droite, il reconnut un des mages, repoussant les troggs autour de lui par dizaine jusqu'à être totalement vidé de son énergie et égorgé d'un coup de griffe. Mekkatorque repoussa un nouvel assaut et tomba en arrière.

- Il est à moi !!! A MOI !!!

Un puissant bras articulé saisit le trogg qui s'apprêtait à sauter sur le Grand Artisan. Les os craquèrent.

- MEKKATORQUE !!! LE BOUCLIER M'APPARTIENT !!! GNOMEREGAN EST A MOI !!!

L'exosquelette déploya ses bras et repoussa les créatures autour de lui. A ses commandes, le conseiller Thermaplugg s'agitait frénétiquement sur ses leviers, affichant une expression complètement démente.

- Toi ! Thermaplugg ! Comment... ?! Tu m'avais juré !! Cette arme était inoffensive pour les gnomes !!
- PAUVRE FOU !! Tu n'as toujours pas compris, vieillard sénile !! Ce n'est pas une arme, c'est la corde que nos ancêtres ont eux-même noué autour de leur cou ! Ils savaient que ce jour viendrait... ils savaient aussi que leur race stupide serait incapable de repousser l'envahisseur !! Ils voulaient mourir avec leurs secrets... Mourir avec Gnomeregan !! Que la cité soit perdue à jamais !! MAIS GNOMEREGAN EST A MOOOOIIIIIII !!!!!

Le bras de métal s'abattit sur Mekkatorque et son bouclier, lui brisant le bras. Gémissant, il esquiva d'une roulade le coup fatal et de son bras valide, lança la clé en direction de son conseiller. L'outil en argent le frappa en plein visage et Thermaplugg, dans un geste incontrôlé, actionna plusieurs leviers. L'exosquelette émit un son aigu et effectua un bond prodigieux, percutant une plate-forme et retombant plus loin dans la foule des troggs, emportant avec lui les cris de rage du traître gnome...

Mekkatorque, blessé, se releva en titubant. Les troggs se ruaient à nouveau sur lui mais il n'avait plus la force de lutter. Dans un dernier effort, il ramassa son bouclier et se prépara à mourir dignement.

- Les Gnomes ne mourront pas aujourd'hui, Grand Artisan !

Une boule de feu jaillit derrière lui et pulvérisa les créatures. Maggibot cria.

- Allons-y ! POUR GNOMEREGAN !!!

Dans la mêlée, Maggibot avait brûlé, écorché, écrasé et gelé jusqu'à en perdre l'équilibre. A bout de force, il avait aperçu non loin de lui son fils à demi-conscient, rongé par le poison qui s'était répandu dans la ville. Dans un second souffle, il était parvenu à se téléporter à ses cotés et à le prendre sous son bras, avant de faire place nette autour d'eux d'un puissant sort de zone. Puis il vit qu'une partie de l'armée gnome était parvenue à se regrouper et continuait à avancer vers la sortie.

- Passpass, mon garçon... Nous ne pourrons pas sauver les gnomes sans toi...

A ces murmures, l'enfant parvint à ouvrir les yeux.

-Accroche toi à mon cou, j'ai besoin de mes deux mains. Et en route pour Dalaran !

Aux cotés du Grand Artisan, Maggibot et l'armée gnome chargèrent vers la lumière du soleil ; mais les troggs étaient trop nombreux, et les gnomes continuaient à mourir sous les coups quand ils n'étaient pas victime du poison, sans compter que les troggs ne cesseraient de les traquer une fois sortis des murs de la cité...

Une fusillade retentit à l'extérieur. Puis l'écho puissant d'un cor, reconnaissable entre tous... les Montagnards d'Ironforge ! Dans une clameur effrayante, l'armée gnome força le passage et parcourut d'une traite la distance qui la séparait encore de la sortie. Une vingtaine de nains avaient nettoyé l'issue, fusils à l'épaule ; à leur tête se tenait Nori Frosthammer et son ours.

- Montagnards ! Protégez les gnomes !

Maggibot prit place à ses cotés, faisant maintenant face à l'entrée depuis l'extérieur.

- Ils nous suivront jusqu'au bout, il faut les retenir jusqu'ici.

Nori ajusta sa cible et fit sauter une tête.

- Comment ! Je ne connais pas ton nom et tu prétends donner un ordre à un Frosthammer ?

Devant eux prit feu un trogg un peu trop téméraire.

- Maggibot, ami nain, répondit le gnome en souriant. Mais l'heure n'est pas à la courtoisie. Va et protège les gnomes !! J'ai encore une dernière chose à faire à Gnomeregan. Montagnard, je te confie Passpass !

Nori appela un camarade à ses cotés.

- Thorgas, prend soin de l'enfant et part avec les gnomes. Vite !

Sans discuter les ordres mais déçu de quitter la bataille, le nain prit l'enfant dans ses bras.

- Adieu fiston, je ne pourrais pas tenir ma promesse... les troggs doivent tous mourir ici !

Sans se retourner, le nain disparut dans la foule des gnomes. Passpass vit son père s'éloigner et disparaître pour toujours. Tendant la main vers Gnomeregan, il réussit à faire apparaître une petite flamme, avant de perdre connaissance.

Tout en reculant, Maggibot, Nori et les Montagnards frappèrent et frappèrent encore, retardant les poursuivants autant que possible.

- Eh bien maître-mage, croyais-tu vraiment qu'un nain accepterait de laisser tous les honneurs à un gnome ?
- Si tu es prêts à mourir, je suis heureux de les partager avec toi !
- HA HA HA ! La seule chose pour laquelle un nain n'est jamais préparé, c'est la soif, maître-mage. Fais ce que tu as à faire et tuons cette racaille !!

A leur coté grondait Thalos, frappant et déchirant tout ce qui passait à portée. Malgré les salves de fusil, les troggs se rapprochèrent et engagèrent un furieux corps à corps avec les nains. Nori écarta un assaillant d'un coup de crosse et dégaina sa hache.

- Maggibot, il est temps !!!

Le gnome ferma les yeux et rassembla ses forces dans une ultime incantation. La vie le quittait tandis que les mots de pouvoir sortaient de sa bouche... Les Montagnards s'étaient rassemblés autour de lui, maintenant encerclés de toute part. Nori fut jeté à terre et sentit les griffes lui transpercer la poitrine. Thalos rejeta les agresseurs d'un coup de patte, tandis que le nain tentait de se relever. Une dernière fois, le cor de Nori Frosthammer résonna dans les montagnes de Dun Morogh.

Le petit mage termina son incantation et mourut, vidé de son énergie. Sous ses pieds jaillit un volcan de flamme qui désintégra le gnome, les nains et leurs assaillants et brûla tous les être vivants alentours sur plusieurs dizaines de mètres. Un mur de feu s'éleva devant Gnomeregan, magique et incandescent, couvrant la fuite de l'armée gnome. Devant la résistance des nains, les troggs avaient négligé leurs proies, et le sort réduisit en cendres leurs dernières velléités de poursuite. Lorsque les flammes s'éteignirent enfin, l'armée gnome avait disparu. La bataille était terminée. La Conscience, gravement affectée par le poison, sombra dans un profond sommeil. Et les troggs demeurèrent là, hagards, nouveaux propriétaires de la cité perdue.

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L'armée gnome parvint jusqu'à Ironforge, ou le roi nain Magni Bronzebeard recueillit, incrédule, le témoignage du Grand Artisan Mekkatorque. Sur les dix mille habitants de la cité, seuls deux mille survécurent à la guerre et au poison, et beaucoup plus auraient péri sans l'aide des prêtres nains. Longtemps encore, les nains et les gnomes réunis chanteront la bravoure de Maggibot, Nori Frosthammer et ses Montagnards, et de tous les héros anonymes tombés au cours de la bataille de Gnomeregan.

La nation gnome, désormais exilée, se vit attribuer un petit quartier d'Ironforge. Mekkatorque fut pardonné pour ses erreurs, en égard à sa bravoure au combat (et aussi au fait qu'il était élu à vie). On n'eut aucune nouvelle du traître Thermaplugg, et l'idée de reprendre la ville rapidement fut abandonnée, car d'autres menaces planaient sur Azeroth. Ainsi démarra une nouvelle ère pour la race des gnomes, comprenant enfin que la technologie ne suffirait pas à leur survie. De simples ingénieurs, ils devinrent de puissants guerriers, de redoutables assassins, et des mages parmi les plus puissants, voyageant et combattant aux cotés de l'Alliance jusqu'en Kalimdor, attendant le jour prochain ou le Grand Artisan lèverait à nouveau son bouclier vers le ciel, les menant au combat pour libérer Gnomeregan...
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