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((HRP: Un petit background perso pour la route, même si en définitive je ne joue pas si souvent que cela sur les serveurs français.
![]() ________________________________________________________________ Maudit sois-tu, Arilan Adler, toi qui naguère me promit la lune, et ne me donna jamais d'elle que son reflet inexistant... et maudite sois-je pour avoir bu tes paroles comme nous nous enivrions aux grands banquets donnés par l'élite de notre cité! En un temps où nous ignorions encore le funeste destin qui nous attendait, le fléau d'Arthas et les immenses, glorieux, terrifiants pouvoirs d'Archimonde, tu vins trouver ma mère pour lui demander ma main, et lui promettre de faire de moi l'une des plus fortunées Dames de Dalaran. Ce n'était point la première fois que nos regards se croisaient, mais comment une jeune étudiante des Arcanes aurait-elle pu se douter que l'éminent Archimage lui enseignant les secrets des runes prendrait un si grand intérêt dans ses pouvoirs naissants? Fière et flattée, je l'étais, fière d'être parvenue à séduire un si grand homme, fière de m'entendre combler de louanges, fière d'écraser de ma supériorité les autres élèves de l'Académie. Hélas, combien jeune et naïve cette pauvre Nezha! Si fortunée je fus, ce n'était qu'en or et en bijoux, car dès notre union consommée, tu ne tardas point à me montrer ton véritable visage... Maudit sois-tu, toi, mage de toute puissance, mage parmi les mages, qui me jura sur les Arcanes que jamais encore tu n'avais vu un tel don naturel... et maudite sois-je, pour t'avoir laissé me briser comme tu le fis, ivre de dépit et de jalousie! Un jour, oui, un jour, je serais devenue une menace, pour ton ascension, pour ta Maison, pour ces postes que tu convoitais tant. Un jour, peut-être l'ambition serait-elle née en moi comme elle le fit en toi, et peut-être nos pouvoirs seraient-ils allés en se heurtant. Néanmoins, j'étais jeune encore, et souvent jeunesse est soeur d'ignorance et d'aveuglement. Je croyais que tu m'apportais la gloire sur un plateau d'argent; l'argent n'était qu'une fine couche dissimulant le plomb le plus laid, et la seule gloire que je connus jamais fut celle de sourire à tes invités et à nos familles, et à leur faire croire que nous allions heureux et prospérant. Maudit sois-tu, toi que j'appelais tendre époux, pour avoir laissé ton bâtard de frère cadet jouir de ta maison et de tes privilèges, et jouir de ton épouse par la même occasion! Combien de nobles et de confrères encensaient ta magie et ton renom, trinquant au haut nom d'Adler au cours de vos si nombreuses réunions, tandis que j'étouffais mes larmes et mes cris dans des oreillers de soie, tâchant d'oublier l'homme qui me chevauchait sans vergogne? Bien entendu, que tu le savais; Kheran n'en faisait pas vraiment mystère. Mais lorsque je demeurais des journées entières à pleurer, du moins n'étudiais-je plus les arcanes, du moins ne prêtais-je plus attention à cette magie qui peu à peu, inexorablement, se dérobait à moi. Un oisillon terrifié dans une cage d'or et de parures: n'était-ce point là plus tentant qu'une épouse commandant aux éléments déchaînés? Maudits soyez-vous tous! Par la plus cruelle ironie du sort, c'est le Fléau d'Arthas qui enfin me délivra, qui me donna la force de briser mes chaînes et de fuir ma ville, cette ville que j'avais prise en haine, elle et son conseil de mages où tu siégeais. L'obscurité s'abattit sur les contrées du Nord, la panique saisit les foules, et l'Exode commença. Je ne sais comment ni quand exactement je parvins à rassembler mes dernières bribes de courage et de volonté, les lambeaux de ce qui avait été ma fierté, pour acheter mon passage dans l'une des caravanes descendant vers le sud, vers la sécurité toute relative de Stormwind. Un bras de mer et les terres de Khaz Modan me sépareraient enfin de toi, et cela constituait pour moi la plus grande des sécurités. Serais-tu heureux d'apprendre ce que j'ai dû traverser pour en arriver là, mendiant dans les rues, l'estomac rongé par la faim, alors que je cherchais désespérément un travail pour subvenir à mes besoins? Ah, elle était belle, l'épouse de l'Archimage! Je bénis encore aujourd'hui ma pauvre mère de m'avoir au moins appris à coudre et à travailler le lin et la soie, et parfois aussi, je bénis le Fléau. Maudit sois-tu, Arilan! Sur ton nom désormais je crache, oui, ton nom que je ne porterai plus, ton nom qui n'était pas vraiment le mien, ton nom qui ne m'a jamais apporté que le malheur! Et si maudite je suis, que ce ne soit pas avant d'avoir pu de mes yeux contempler ta déchéance, de ma lame tranché ta gorge grasse, de mes doigts arraché ton coeur encore palpitant. Morte tu me crois, Arilan, peut-être par le Fléau emportée, qui pourrait le savoir? Et morte est désormais ta jeune épouse, l'innocente arcaniste que tu avais prise sous ton aile. La magie que tu brisas en moi jamais ne s'en remit, mais dans l'étude des arts obscurs, une autre force j'ai gagnée, et crois-moi, Arilan, très cher soleil de mes jours passés, si seulement tu la connaissais, tu tremblerais dans tes braies et dans tes somptueuses robes brodées. Il n'est pas donné à tous d'asservir les créatures du Néant Distordu. Une fois encore, ironie des ironies, je puis toucher du doigt le sentiment de pouvoir et de domination que tu devais ressentir lorsque ma déchéance tu contemplais, et à jamais cela conservera ma haine et ton souvenir vivaces en mon coeur. Car cette force, un jour, te fera goûter le venin de ma revanche, et tu ne saurais soupçonner combien il croît en puissance à chaque année qui passe.
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Zashiki Warashi |
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