[Kirin Tor] Nouvel Air

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A deux pas du vide, droite dans le vent, elle contemple l’horizon. La nuit est calme, silencieuse, juste habitée par le murmure du vent et le bruit des chutes, éclairée d’une lune à la rondeur épanouie éclipsant toute les étoiles dans un ciel mue en une toile d’un bleu uni et profond. L’air humide glisse sur sa peau nue, le vent murmurant son chant à ses oreilles, répondant à l’échos des feuilles des arbres tout proche qui s’agitent dans une danse fluide et discrète au mugissement feutré. Elle a un peu froid, l’air battant son corps nue, agitant sa chevelure violine ornée d’une plume de corbeau, faisant teinter doucement l’étrange collier de perles colorées qui glisse entre ses seins et la ceinture de coquillages et de plumes ceignant sa taille en en rehaussant la finesse. Elle est immobile, stoïque, sa peau luisant sous la bruine des chutes et l’éclairage pale de la lune, lui conférant un éclat entre l’azur et l argent, presque irréel. Elle semble ailleurs, son regard lointain se perdant dans le ciel, ses oreilles délicates restant tendues au murmure plaintif du vent.

Puis elle s’évade, sautant souplement de son promontoire rocailleux pour retrouver les berges herbeuses, ou déjà un feu de camp l’attend. Enfermé dans un cercle de pierres le petit bûcher flamboie, le feu léchant avidement chaque planche de bois secs en dégageant une fumée acre, qui bientôt se charge d’une odeur épicée, plus légère, quand elle y jette une poigné d herbes et de poussières. La fumé s’épaissie, se diffuse, emplie l’air lentement, et elle inspire profondément, à plein poumon, ouvrant ses bras vers le ciel en murmurant un chant désuet, venu d’un autre temps, les notes sonnent, montent de sa voix chaude et impérieuse aux accents éraillés, c’est de l elfique sans doute, un elfique vieux et haché par une mélodie ancestrale dont le refrains semble raisonner dans le ciel, y trouver un échos. L’air semble danser aux sons de sa voix; vibrer, s’agiter, comme si ce chant le ravivait, le chargeait de souvenirs lointain que la terre avait trop oublié. C’est un réveil ou un éveil, lent et profond et dans la brume blanche qui s’élève du feu l ombre d’un corbeau se dessine..

Elle ferme les yeux, ses pieds, ses jambes s’ébranlent sans y penser, poussés par les vibrations qui animent la terre; une énergie, cette vie, qui s’éveille, se réveille, comme un printemps avant l’ heure. Ses bras et ses jambes dessinent des arabesques gracieuses, son corps ondule, glissant, se pliant au rythme de son chant avec une douceur et une aisance insoupçonnée. A chaque mouvement, son corps se tend et se relâche, ses jambes fendent l’air de mouvements langoureux, ses bras s’arrondissant au milieu des volutes de fumés comme pour essayer d’en enserrer l’essence, avant de la relâcher. Sa peau frissonne, elle tourbillonne, son dos s’arrondie et se cambre, son bassin frémis et ondule à chaque notes d’un mouvement impudique presque indécent. La danse se fait plus frénétique, le rythme du chant plus vif, presque violent, ses mouvements se syncopent alors qu elle suit les dernières notes dans un tourbillon intense, le chant mourrant dans un cri ou dans un dernier bond elle se retrouve à genoux, la peau nimbée d une bruine de sueur, le cœur battant à tout rompre, elle reprend son souffle les yeux clos..



Un silence qui perdure, le vent s’est arrêté.
Un battement d’aile, suivie d une caresse légère sur sa joue puis son épaule.
Elle entrouvre les yeux et pause le regard sur l’oiseau au plumage de nuit, un sourire effleurant ses lèvres un instant. Il la fixe de son œil de miel alors que la silhouette minuscule semble se distordre, se détendre et finalement s’allonger en une silhouette d’elfe, haute et imposante, couvert d’un vêtement fait de plumes de feuilles.
Il contemple Keshindrae d un œil d abord sévère, avant que ses traits ne se détendent dans un sourire..
«Gweeneed ».. Encore à genoux, au sol devant son mentor, elle le regarde avec fascination..
« J’ai réussit tu es la .. »
Il hoche la tête, en fixant toujours la jeune elfe, serein et souriant et sa voix s’élève sans que ses lèvres ne bougent.
« Tu as réussit, l’enfant sauvage à beaucoup souffert, beaucoup appris…C’est une femme à présent.. Ta rage.. ton désespoir.. ta colère.. Tout cela appartiens au passé, maintenant tu es la vie.. c’est pour cela qui tu as réussit cette fois et pas les autres, et c est pour ça que je suis venu.. »
« Vous me manquez Maître.. j’ai tellement de questions » Elle tend la main vers lui, effleurant sa main glacé et s’accroupie à sa hauteur dans le froissement soyeux de son plumage.
« Tu n’as plus besoin de moi, tu connais toutes les réponses, ou tu sais ou les chercher, la vie à retrouver son cours en toi, j’ai sentie le changement, je l’ai vue, je l’ai prévue au moment même ou le guerrier Elfe est entré dans ta vie. » Il se penche, ses lèvres effleurent le front moite de Keshindrae libérant une onde bienfaisante dans son esprit, une ondulation douce et légère qui la fait frissonner, se détendre, elle ferme les yeux et sourit un peu alors que l’échos de la voix du Maître Druide se fait murmure lointain..
« Va, vie, profite de chaque instant, protége ceux que tu aimes, abat ceux qui portent les ténèbres… »
Elle ouvre les bras essaye de retenir son image qui s’efface dans la brume..
« Reste! Encore! J ai des questions, tellement de questions! »
Et sa voix meurs dans un dernier murmure…
« Je suis fier de toi ma fille. »


Elle s’éveille en sursaut, frissonne, le corps vidé et frigorifié , pausant un regard hésitant alentour, le feu semble mort depuis longtemps n’étant plus qu un tas de cendre froide.. Elle se laisse retomber, sans force, replongeant dans le plus profond des sommeils en murmurant le nom du guerrier elfe, un sourire un instant illuminant son visage…
Message hors-roleplay
C'est super joli ça :')

J'aime bien l'aspect... !

Les détails, comme tu les expliquent, mais il y a quand même du mystère...

Très bien fait, ça donne envie de lire !

La suiiiiiite !
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