Ce poème est un extrait d'un recueil complet intituler BILE NOIRE ,protéger par la loi française et actuellement publier Chez Micro-édition .
Et mon âme songeait
Et mon âme songeait, et mon âme saignait,
Des feux noirs dans la nuit éclairaient mon visage,
Triste comme un désert et autant dessécher,
Mon cœur fut pris au piège des affres du naufrage.
J’étais loin de la mer et loin des goélands,
Pareil a des abeilles aux ventres jaunes et blancs.
J’étais vaincu, essoufflé d’air agonisant,
D’air rare et qui pue les gaz d’échappements.
Je songeais au tout, aux lendemains sans gloires,
Aux cruelles habitudes qui grillaient mes espoirs,
Aux haschich et au bruit, servitude profonde,
Rond de fumée opaque, qui monte, ronde, ronde…
Dans cette jungle de carcasse fragile comme du verre,
J’ai goudronné mon corps et mon cœur et ma chair.
Mes songes n’étant plus des larmes acidulées.
Roule dans mon esprit un moteur oxydé.
J’étais seul, bercé d’un chant de solitude,
Et le chant des oiseaux et les cris aériens,
Troublaient l’eau de mes yeux et de mes attitudes.
Moi, je rêvais d’un monde inconnu des terriens.
Et mon âme saignait, et mon âme songeait,
Les lumières de la ville sous les cieux archaïques,
Mettaient dans mon émoi leurs lueurs mécaniques,
Quelques jets de douceur sur mon front explosaient.
Pas un souffle de vents qui gémit dans la salle.
Seules, des milliards d’étoiles s’accrochaient à la vitre,
Telles des araignées aux pattes de cristal,
Constellant leur regard au bois de mon pupitre.
Je pensais ; agonie, mais où est la valeur ?
L’avenir est un fleuve, ses rives sont soupirs,
Et l’homme est l’assoiffé dans la mer souvenir,
Océan d’or souillé d’un siècle de fureur.
J’étais haut dans l’espace, près du grand roi soleil,
Dormant au pied de Mars d’un prodigieux sommeil.
Mes sens s’enlaçaient et l’exquise semence,
L’extase béatitude dans l’obscur silence,
Ondulait sous les plis d’un sphinx de lumière.
Ainsi naissait la vie de l’espace poussière.
De ma plume ravi, tout l’encre venimeux,
S’imprimer d’une ivresse sous mes doigts épineux.
Ces doigts qui composaient les pages assassines,
Encre de délivrance sur le livre racine,
Humble songe évanoui au brouhaha des villes,
Qui violait ma pensée et la rendait stérile.
Plus rien ne m’atteignait, je lisais la grande ourse
Comme on lit les étoiles, je sentais l’idéal,
L’orbe consolatrice, liquidité bleue, rose et pale.
Je n’étais qu’une larme a l’œil sans ressource.
Et mon âme songeait et mon âme saignait,
Mourante auréole que coiffait lucifer.
Une fièvre perfide de douleurs m’enflammait,
Et coulait sur mon front en torrent d’eau amer.
Je brûlais tous les maux de l’hécatombe humaine.
Moi, je voulais périr et au dernier sanglot,
M’éteindre dans un cri où jaillirait ma haine.
O je la voudrais la paupière sous les flots.
Piètre figure malade dont les lèvres trop blanches,
Trop souvent murmuraient de tristes poésies,
Et des choses inconnues sur lesquelles je me penche,
Du mystère je succombe d’avoir trop réfléchi.
J’étais le sacrifice, j’invectivais les mots,
Elevez-vous mes frères, sortez de vos cercueils.
Rendez-nous la jeunesse de vos verbes héros,
Car la mort vient ce soir vêtue de son linceul.
Ma secrète obsession battait à la mesure,
De mon cœur automate, instrument de l’azur.
L’amertume souffrance montait du précipice,
Entonnoir qu’est ce corps, pépite de délice.
|