[Kirin Tor] Les secrets de la forêt des murmures, récit véritable de Tenelorn Sage-Chêne

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Notre histoire remonte à des années et des années de cela. Je ne saurais dire combien de temps exactement a pu passer, car toutes ces années de malheur avaient eu tendance à nous empêcher de compter, à nous faire perdre le fil du temps, si fragile et si evanescent. A ces temps de malheur, de corruption, de souillure et de pertes nous avons survécu, témoins d'un temps antérieur à ceux ou guerre et fléau s'abattirent sur nos contrées.

Ce temps là ne doit pas être oublié, car il est une lueur d'espoir pour tous ceux qui l'ont vécu, la promesse d'un avenir meilleur. C'etait le temps de l'insouciance, de la félicité et des joies paisibles, avant même que cette nauséabonde tempête ne balaie les terres bienheureuses de ses relents corrompus.

Je voudrais vous parler d'une forêt, une forêt dont les habitants n'avaient jamais encore rencontré le peuple nommé "les hommes", ni d'autres peuples du même genre. Une forêt ou tous vivaient en parfaite harmonie, que ce soient les animaux, ou les elfes de la nuit qui la peuplaient, que ce soit les ents vénérables ou les somptueuses dryades, que ce soient les centaures ou les furbolgs, ils cohabitaient en bonne intelligence.

Ah, mes amis ! Je suis sur que vous auriez aimé cette foret, que l'on nommait jadis "forêt des murmures" dans notre langage, et que nul autre être n'a nommée. Vous auriez pu y voir ses arbres millénaires, ses fleurs toutes plus magnifiques les unes que les autres, semblables aux plus beaux des joyaux, ses créatures merveilleuses, telles que les licornes ou les centaures, mais également de petites fées malicieuses, de petits dragons aux ailes en forme de papillons, qui voletaient dans le zephyr léger. Mais ce que vous auriez tout d'abord constaté, sans meme fournir d'effort, c'etait ce chant si merveilleux, cette ambiance féérique, ces couleurs chatoyantes et multiples, et ces senteurs suaves. Tout dans la forêt des murmures n'etait que candeur, douceur et bonheur.

C'etait donc un lieu propice a l'épanouissement de l'enfance, qui ne connaissaient rien de la guerre, de la peur, de la souffrance et de la violence, de la haine et du dégoût que viendraient susciter plus tard la menace. Ces mêmes enfants d'elfes, exhubérants, chantaient, riaient et batifolaient a travers les bois. La plus véloce d'entre eux semblait également la plus agile, ses longs cheveux argentés, semblables à des rayons de lune, avaient ce je ne sait quoi d'admirable, de radieux. Nul n'etait dupe en la voyant, elle qui faisait l'emerveillement même de ses parents, sur le fait qu'elle irait probablement loin dans la vie.

Pourtant elle avait la réputation, a l'image de ses cheveux cascadant librement jusqu'au bas de son dos, qu'elle etait éprise de liberté, qu'elle s'enivrait de cette folle course, riant aux eclats et s'amusant du fait que le jeune elfe derrière elle ne parvenait jamais a la rattraper, malgré de nombreux ralentissements afin de le lui permettre. Facétieuse, la petite elfe a la chevelure de lune passait ses journées a vagabonder, a courir ça et là, peut etre plus que de raison.

Sans cesse inventant de nouveaux jeux, sans cesse désireuse d'explorer davantage la forêt des murmures, et peut etre un jour de la quitter, pour vivre une myriade d'aventures, et enfin etancher sa soif de découvertes, si cela etait possible. La petite elfe, du nom de Celryndel, possédait un coeur brûlant d'un feu que rien ou presque n'aurait pu éteindre, qui aspirait a tout voir, tout connaitre, tout comprendre et tout faire, qui battait toujours à un rythme des plus endiablés et qui s'enflammait, s'entousiasmait, s'agitait avec une promptitude surprenante pour une jeune elfe de son age.



Celryndel ! Celry ! attends moi ! suppliait une voix cristalline et mélodieuse, l'une des plus belles que la forêt eut jamais entendue, et qui, parfois, arrivait même à faire cesser le chant que l'on pouvait a chaque instant percevoir dans cette foret si magique. En de tels instants, on eut dit que la foret elle même s'arrêtait de respirer, afin d'écouter ce petit elfe a la voix si plaisante. Cette même voix qui parvenait à arracher a celryndel un moment de répit, voire même un court arrêt de sa part.

Il etait evident que ce petit elfe a la longue chevelure azurée, au visage angélique et au coeur rempli de compassion n'arrivait guère a égaler les impressionnantes prouesses physiques de sa comparse. En fait, Tenelorn, car c'etait là son nom, aurait préféré une vie paisible ou il etait en compagnie des fleurs et ou il soignerait les animaux blessés, une vie plus calme et moins effrénée. Au lieu de cela, il etait sur que, tôt ou tard, il franchirait ses propres limites physiques et finirait par se blesser, comme il en etait coutumier. Je suis persuadé que vous vous demandez pourquoi ce jeune elfe chétif persistait a suivre son entêtée d'amie? Pourquoi deux tels êtres, qui etaient l'un pour l'autre ce que le jour etait pour la nuit etaient constamment ensemble, malgré leurs caractères opposés?

Cette réponse nous sera donnée par une troisième petite elfe, ressemblant tellement a Tenelorn, que celui qui passerait a coté de leur lien de parenté serait pris pour un aveugle. En fait, la seule différence flagrante qu'elle partageait avec son frère jumeau etait la couleur de ses cheveux, qui n'etait non pas bleue, mais violette. Keshindraë, car tel etait son nom finissait toujours, en voyant son frère arriver en piètre etat, par lui poser la même question :


Teny ! Je vois que tu es encore allé gambader avec Celry ! Je sais bien que tu as juré sur Elune de la protéger et de la suivre quoi qu'il arrive. Je sais également qu'elle compte autant que moi à tes yeux, mais tu te fais du mal ! tu devrais arrêter, ou tu finiras par t'attirer des ennuis, ou te faire davantage de mal qu'un simple genou ecorché!

Ce a quoi, Tenelorn répondait toujours la même chose :

Ecoute ma petite Keshi Car tels etaient les surnoms qu'ils se donnaient tous trois. Tenelorn etait devenu Teny, Celryndel, Celry, meme si ce fait ne lui plaisait pas trop. Quant a Keshindraë, c'etait tout naturellement qu'on la surnomma Keshi Tu sais bien que je n'aime pas savoir Celryndel toute seule. Et puis, je m'amuse bien en sa compagnie.

A cela Keshindraë ne trouvait rien a redire. C'etait la stricte vérité. Les caractères de Tenelorn et de Celryndel etaient des plus complémentaires. Celryndel incitait Tenelorn a l'action, tandis que Tenelorn incitait Celryndel a la prudence lorsque cela s'avérait nécessaire. C'etait egalement la raison pour laquelle ils passaient la majeure partie de la journée ensemble, car une véritable alchimie se faisait entre eux. Il etait tout de même etrange qu'un etre soit plus vu en compagnie d'une totale etrangère qu'avec sa propre soeur jumelle, mais ce n'etait pas toujours le cas. En effet, Keshindraë etait de temps en temps incluse dans leurs innombrables jeux. Si la vie avait été clémente, ils auraient pu grandir dans ce monde paisible, d'ou l'on voyait le mont hyjal et parfois les neiges eternelles de winterspring, que les enfants pouvaient voir de loin et qui les faisaient rêver.

Mais le destin ne fut pas clément, car de sombres nuages se dessinaient a l'horizon. Ils etaient de ceux qui annonçaient une catastrophe imminente. Ces nuages se rapprochèrent à l'insu des habitants de la forêt des murmures, qui ignoraient qu'ils allaient vivre la plus grande tragédie de ces temps. Les destins de Tenelorn, de Celryndel, de Keshindraë et de tous les habitants de la forêt des murmures allaient être bouleversés à un point inconcevable par la majorité des esprits sains et bienheureux. Finies les années de bonheur, qui resteraient a jamais gravées dans leur mémoire. La menace etait en marche, et à cause d'elle, la foret des murmures vivrait ses derniers instants...

Mais cela, je ne puis encore le narrer, car le temps m'est compté pour aujourd'hui. Qu'à cela ne tienne ! ce n'est que partie remise. Ce sera pour une prochaine fois, mes amis. Oui, je vous le promets. La prochaine fois que nous nous reverrons, j'aurai le plaisir de vous raconter la suite. Une suite ou la menace apparaitra et ou les destins de nos trois elfes seront bouleversés, ou leurs chemins se sépareront, et ou la quiétude de l'enfance ne reviendra plus jamais...


(Le vieux conteur referme doucement son recueil, dont on peut à présent lire le titre : "Les véritables péripéties de Tenelorn Sage-Chêne". Toussant, renâclant, le vieil elfe de la nuit se lève et prend congé de son auditoire, pour lentement s'éloigner, puis totalement se soustraire a la vue d'autrui. Beaucoup en viendront a se demander comment le vieil elfe a pu ainsi disparaître, d'autres encore réfléchiront a l'histoire du moment, qu'ils l'aiment ou l'abhorrent, qu'elle les enthousiasme ou les laisse indifférent, car de tout ceci il y a forcément des leçons a tirer, et bientôt en viendra t-il davantage)
Des murmures, c'est les murmures qui m'attirent vers le vieil conteur.
Son histoire est déjà commencé alors je n'ose m'approcher plus.
Je reste à l'écart mais tout de même assez proche pour que les paroles qu'il narre me soient audibles.
J'apprécie les descriptions, les détails, et lorsque vient la présentation des personnages, je me surprends même a penser que je les ai déjà croisé...Peut être..
Le bruit familier d'un livre qu'on referme m'invite alors a reprendre ma route.



(hrp: J'aime beaucoup, encore plus tes descriptions)
Sombres présages : la fin de la forêt des murmures
(Une fois encore, le conteur faisait son apparition en un lieu ou le plus de gens l'écouteraient. La place, noire de personnes qui vaquaient a leurs occupations, qui s'activaient, semblables a des fourmis en quête de nourriture, bien que dans leur cas, la nourriture n'etait pas au centre des intêrets. La plupart avaient en tête des interêts plus lucratifs et bien moins essentiels, si bien que malgré la voix du conteur, qui etait pourtant aussi puissante que le fracas de moults épées sur le champs de bataille, ils ne furent toutefois qu'une minorité à l'écouter. C'etait toutefois plus qu'il n'en fallait au conteur pour débuter son histoire, car, quand bien même l'auditoire fût il a manquer, il l'aurait tout de même racontée, imperturbable. Sa voix etait puissante, mais mélodieuse et quelque peu fascinante, fluide comme une source qui se serait écoulée non loin. Il commença son histoire sans aucune mise en garde, ni explication : )


Les temps bienheureux etaient a présent révolus, tous le savaient a présent mais beaucoup se refusaient à y croire. La forêt des murmures, jadis si calme et si paisible etait en proie a de nombreux signes, tous plus inquiétants les uns que les autres. D'une part, certains animaux etaient devenus agressifs, sanguinaires et semblaient même désireux d'abattre le plus grand nombre d'elfes de la nuit possible et imaginable. Les furbolgs etaient de ceux là, jadis alliés et protecteurs de nos elfes de la nuit de la foret des murmures, les membres du clan de Souffle-vent, etaient devenus des ennemis ô combien hargneux. Le changement aussi soudain de leur comportement dépassait les elfes de la nuit qui furent obligés de se défendre des incessants assauts de ces imposantes créatures, non sans en souffrir.

Vanité ou faux espoirs? Quelle etait la raison de l'aveuglement des elfes, qui ne voulaient voir en ce changement d'attitude les prémisces de changements encore plus horribles? Se pouvait il que les elfes etaient à ce point confiants en leurs propres forces qu'ils ne crurent pas bon de préter attention aux présages, pourtant des plus évidents? Ou bien pensaient ils que les choses pourraient simplement revenir à la normale, sans qu'ils aient à faire quoi que ce soit en ce sens?

Lorsque les vents deviennent méphitiques, que la forêt perd de ses couleurs chatoyantes pour devenir d'un gris fade, que les animaux se mettent a changer et à devenir des aberrations, il est grand temps d'agir, et là ou les elfes auraient du le faire, un immobilisme teinté de confiance allait sceller a jamais leur destin.

Bien entendu, me direz vous, il est impossible qu'un peuple en son intégralité soit inconscient à ce point, et je vous donne raison sur ce point : il y eut bien quelques visionnaires, des devins qui avaient su interpréter les signes de la nature à leur juste valeur. Mais que peut faire une goutte d'eau qui voudrait aller a l'encontre du cours d'eau? Absolument rien, et ces visionnaires furent plus considérés avec dérision plutot qu'avec considération.

Bientôt, les doux eclats de ce cher soleil ne parvinrent plus a filtrer la foret, et un sombre manteau se déroula sur celle ci, accompagné de nombreux éclairs, et autres manifestations qui n'avaient rien de naturel. Les plus visionnaires avaient deviné l'approche de démons, car leur seule présence parvenait a flétrir et corrompre la faune et la flore ambiantes. Jaderaïn feuille-épine, que l'on nommerait plus tard "le sombre augure" sermonnait les elfes avec de plus en plus de virulence. Il exhortait ses pairs a quitter un endroit désormais maudit, car il etait trop tard pour le combattre. Eussent ils combattu plus tôt, une lueur d'espoir aurait pu naitre, comme en des lieux tels que l'actuel gangrebois, ou comme dans les maleterres, un mince espoir, mais pourtant bel et bien reel.

Au lieu de fuir, comme le leur préconisait Jaderaïn, ils se résolurent a affronter un ennemi trop puissant pour eux. Les parents de Tenelorn et Keshindraë d'un côté, et ceux de celryndel de l'autre, obligés de combattre, confièrent leurs enfants au dit Jaderaïn, avant de partir au combat, les visages tendus. Tous et toutes furent sollicités pour sauver leur contrée natale, car ils savaient qu'en cas d'echec, il n'y aurait plus de lendemain. Je revois encore la mère de Tenelorn et Keshindraë, Kyalee, reprendre lames en mains sans dire un dernier adieu. Son passé de chasseuse de démons allait la rattraper.

Je revois leur père, Allanon, le plus grand archer de la forêt des murmures, a l'oeil perçant et aux membres lestes, capable, dit on, de toucher une cible a plus de mille lieues de distance.

Je revois les parents de Celryndel, si chaleureux d'ordinaire, mais si résignés en ce jour. Que de gens bien allaient être envoyés à la mort, pour la seule faute d'avoir cru jusqu'au bout en la paix et le bonheur. Pourtant, tout semblait bien se passer pour les elfes, qui luttèrent avec une vaillance et une férocité décuplées par leur désir de vivre et de protéger ce qu'ils avaient de plus cher. Mais une fois de plus, les choses allaient tourner en leur défaveur au moment ou ...

(Le conteur prend une profonde inspiration, et change de voix, comme s'il faisait revivre l'un des guetteurs de la forêt des murmures : )

Par Elune ! Le sinistre mannoroth est arrivé ! Il vient en aide aux légions des orcs

Tel fut le dernier cri de ces elfes. Que pourraient ils faire face a une telle entité alors qu'eux n'etaient que des créatures de chair. Ils furent les premiers a découvrir que les orcs avaient eu recours a une alliance contre nature, et que cette même alliance etait la raison de leur attaque ainsi que des transformations de leur chère forêt, qui en même temps etait dévastée par ce flot de peaux vertes. Un instant plus tard, tout n'etait plus que cris et hurlements. La mort emportait des centaines et des centaines d'âmes dans chaque camp, tandis que le gigantesque démon avançait, lentement mais surement.


La terreur, tel etait le nom de ce sentiment nouvellement vécu par les enfants, qui heureusement avaient été confiés a Jaderaïn. Le visionnaire avait pris soin de les emmener hors du village, qui fut rapidement dévasté, sous leurs yeux impuissants. Ils pouvaient tous entendre les pas des créatures vertes qui se rapprochaient, car leurs pas etaient plus rapides que ceux d'enfants, et que leurs habitudes martiales les avaient habitués aux longues marches, tandis que les enfants n'etaient guère accoutumés à de tels efforts ,sauf peut etre Celryndel, dont les marches quotidiennes s'avéraient en cet instant infiniment utiles pour elle.

Le groupe d'enfants essoufflés pour la plupart, mené par Jaderaïn, reprenait courage au fur et a mesure qu'ils se rapprochaient du grand arbre monde. Tous sentaient la terreur diminuer en leurs coeurs, mais ce fut encore là une erreur, car leur vigilance s'etait amoindrie, surtout celle de Jaderaïn qui ne parvint pas a détecter un groupe d'orcs qui les avait pris à revers, et qui se dressait à présent devant eux, pret à tous les massacrer. Jaderaïn fut le premier a succomber, non sans avoir intimé aux enfants l'ordre de fuir vers le majestueux arbre, ce furent la ses dernieres paroles, car, sous l'horreur générale, il fut déchiquetté par les lourdes haches orques.

Fuir, fuir très loin, voilà quelle fut la pensée première de Tenelorn. Fuir pour sauver sa vie. Voilà ce que tout être sensé aurait fait, et c'est ce que fit Tenelorn dans un premier temps, avant d'entendre les cris de ses compagnons, en particulier ceux de Keshindraë et de Celryndel.

Que faire? Il ne pouvait pas venir en aide aux deux elfes qui comptaient le plus à ses yeux et devait faire un choix. D'un coté celryndel etait trop loin de lui pour qu'il parvienne a temps, et puis, celryndel avait toujours su se debrouiller quoi qu'il en dise, ce qui motiva sa décision d'aller secourir sa soeur, qui semblait en bien mauvaise posture.

Rongé par le regret de devoir laisser celryndel, il se hâta en direction des cris de Keshindraë. En parvenant pres de Keshindraë, il eut le sentiment d'avoir fait le bon choix, tant celle ci etait en mauvaise posture. La massive silhouette d'un orc faisait balancer sa hache pres d'elle, s'appretant à la pourfendre. La jeune elfe, acculée, ne pouvait même pas se défendre. Il fallait agir à la vitesse de l'eclair pour détourner l'attention de l'orc et Tenelorn fut prompt à le faire. Quelques pierres dans la tête d'un orc peut souvent suffir a faire diversion, et il ne s'en priva pas. Les yeux rouges et dépourvus d'intelligence de l'orc se tournèrent vers lui, laissant dans le coeur de Tenelorn l'impression lointaine que cet orc obéissait à "quelque chose" de peu naturel et que le fait qu'il ne soit qu'un pantin sans volonté allait peut être lui sauver la vie.

Certes, l'orc courrait plus vite que le jeune elfe, mais Tenelorn connaissait chaque recoin de cette forêt qui l'avait vu naître. Il espérait donc semer la masse de muscles qui petit a petit se rapprochait de lui. Tenelorn sentait dores et déjà l'haleine puante de cet être des plus immonde lorsqu'il vit un sentier que l'orc ne pourrait pas suivre, car il etait trop etroit pour lui. S'engouffrant dans le sentier, Tenelorn eut l'impression d'être sauvé pour un moment, mais qu'il ne fallait qu'il s'eternise. Son instinct lui recommandait de fuir, de fuir très loin jusqu'a ce que le grand arbre soit tout proche, ce qu'il fit.

Lentement, il entendait les clameurs du combat, les grognements inhumains, les déflagrations et autres bruits troublant la quiétude de la forêt devenir plus distants, ce qui etait rassurant. Il avait courru durant des lieues et des lieues, beaucoup plus que sa propre condition physique de jeune elfe ne le lui permettait. Ce fut avec une pensée pour Keshindraë et Celryndel qu'il sombra dans l'inconscience, tandis que des mains amies l'emportaient loin, si loin que le grand arbre ne serait plus visible...

Trois êtres en cette nuit fatidique, si proches en temps normal, avaient été séparés. Chacun d'entre eux, bien entendu, finira par retrouver les autres, mais ce ne sera que bien des années plus tard. Chacun d'entre eux aura sa propre histoire, mais je leur laisse le soin de la raconter eux même. Sachez, avant que je ne m'efface afin de leur laisser la parole, que ce jour la fut le début de la fin de la foret des murmures, qui a été entièrement dévastée. Quand bien même les rescapés des murmures seraient a même de se souvenir de l'emplacement exact de leur forêt, ils n'y verraient plus que des terres désolées, sans vie et foulées par moults créatures corrompues voire démoniaques. Mais j'ai assez parlé ce soir, et laisse a nos amis le soin de raconter leurs propres histoires:


(Le conteur se met doucement en retrait, et désigne d'un geste précis trois silhouettes très proches les unes des autres, qui, sortant de l'ombre, révèlent les visages et les corps de trois elfes de la nuit ayant quitté depuis peu l'adolescence. Aux descriptions du vieil elfe, il apparait évident qu'il s'agit de Celryndel, Keshindraë et Tenelorn. Ils semblent, a voix basse, essayer de déterminer qui racontera son histoire en premier...)

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(hrp : merci pour vos encouragements, cela me fait chaud au coeur)
Message roleplay
L'histoire de Celryndel
Citation :
Les trois silhouettes semblent discuter de qui parlera en premier, une voix féminine et boudeuse s'élève alors et déclame
Bon d'accord, j'y vais la première... Mais vous savez que les discours c'est pas mon truc, vous étonnez pas si y'a plus personne pour vous écouter !!

Une jeune Elfe à la silhouette fine et élancée, d'allure athlétique s'avance alors hors de la pénombre. Vous la reconnaissez tout de suite grace à la description qu'en a fait le conteur, ses longs cheveux argent cascadant librement le long de son dos. Elle tends la main derrière elle et dit d'une voix douce.

Allons, viens ici mon gros, c'est ton histoire aussi après tout.

Un ours énorme sort alors timidement de l'ombre, grogne un peu d'un air pas très rassuré et s'approche de Celryndel qui s'empresse de le carresser. L'ours se place derrière elle, se collant à ses jambes, comme pour lui offrir un siège sur son dos.

Bonjour à tous et merci à toi l'ancien dit-elle au conteur en lui souriant
Par ou commencer...
Oh je sais, par cette journée ou nous avons été séparés !! Comme on vous l'a dis, les orcs venaient de partout, de mon coté je comptais sur ma rapidité et mon agilité pour m'en sortir, j'évitais les grosses mains vertes, les poings massifs, les coups de haches émoussées du mieux que je pouvais tout en essayant de me rapprocher de Teny. Ensemble nous aurions plus de chances de nous en tirer face à cette marée verte.

C'est la que je l'ai vu, au loin, groggy et un peu plus loin encore, Keshindraë couchée au sol, semi inconsciente alors qu'un orc énorme levait son énorme hache pour la couper en deux. J'ai crié alors "Tenyyyyyyyyyy !!!" Il a du m'entendre, ou du moins entendre ma voix, car il a tourné la tête vers moi, mais dans son mouvement il vit sa soeur jumelle dans sa périlleuse situation,je lui criais d'aller la secourir mais dans le tumulte de la bataille il n'a certainement pas entendu ce que je disais. Il m'a regardé d'un air désolé, j'ai su alors que sa décision était prise et qu'elle lui brisait le coeur. Il ne pouvait nous aider toutes les deux et c'est vers son sang qu'il se tournait plutot que moi !

*La jeune Elfe lève la main devant elle, comme pour repousser un invisible reproche*
Oh n'allez pas croire que je lui en veuille, au contraire !! Sa décision etait la plus censée. Je pouvais m'en sortir, comme toujours diraient certains, alors que Keshi elle allait mourir s'il n'intervenait pas mais dans ses yeux ce jour la j'ai vu la douleur de DEVOIR abandonner l'une de nous deux. S'il m'avait porté assistance plutot qu'à sa soeur, c'est ce même regard qu'il aurait tourné vers elle.

Alors j'ai fais mon possible pour faire ce que je sais faire le mieux : Semer une belle pagaille dans les rangs orcs !!
Je me faufillais entre leurs jambes, les forcant à se rentrer les uns dans les autres, passant dans le dos de celui-ci, évitant de justesse la hache de celui-la. Et si dans la mellée un coup qui m'était destiné devait s'abattre sur un de ces orcs alors c'était tant mieux. De toutes facons je n'avais pas assez de force pour en mettre un hors de combat, et je n'en ai toujours pas assez aujourd'hui d'ailleurs, alors autant utiliser la leur. J'arrivais tant et si bien que la troupe presque entière se ruait sur moi.
Puis, profitant de la confusion générale, je m'éclypsait discrètement du champ de bataille.
Je n'esperais qu'une chose, que ma diversion ait pu permettre à Keshi et Teny de disparaitre. Ce dernier regard douloureux, c'est la dernière image que j'avais de Teny. Et je du vivre avec durant les années qui suivirent, car ce n'est que très longtemps après que je devais le revoir, lui et Keshi... Mais ceci est une autre histoire, presque'une autre vie.

Une fois que la débandade fut générale et dès que l'occasion se présenta, je fuit la scène de combat pour m'enfuir, m'enfuir, m'enfuir, le plus loin possible, loin du tumulte assourdissant de ce combat, Loin de mes souvenirs qui partaient en fumée.
Quitter le foret, la était mon but !!

Après des lieux de course, épuisée, rompue, je m'effondrait dans les buissons et me laissait glisser dans l'inconscience. Combien de temps ? Je ne pourrais le dire. Tout ce que je sais c'est qu'à mon réveil, le soleil etait bas et la lune se levait. Je mis quelques minutes avant de savoir ce qui m'avait réveillée. Des grognements, à la fois plaintif et menacant... Oh non, pas les grognement de quelques monstres à la peau verte, des grognements animals. Je me glissait avec milles précautions hors de mon buisson pour atteindre l'orée d'une clairière ou un camp de chasseurs était en train d'être monté, mais par quelles créatures... presque aussi grands que des Elfes mais voutés, de longues oreilles comme les notres mais déchirées pour la pluspart, de longues deffenses sortaient de leur bouche. Des Trolls !! Le sang quittait mon visage.

Les Trolls se tenaient en cercle autours d'une portée de jeunes ours, s'amusant de leurs terreur et de leurs cris plaintifs, les agacant de leurs lances, l'un des ours se trouvait déjà en cage et ce sont ses grognements qui m'avaient sortis de ma torpeur. Il criait, grognait de rage face à son impuissance à démanteler la cage qui le tenait prisonnier. Alors un formidable rugissement venant de derrière moi se fit entendre, me retournant précipitament, je vit une énorme ourse se dresser sur ses pattes arrières, prète à se lancer à la charge pour sauver ce qui devait être sa portée. Foncant au milieu de la clairière, provoquant une nouvelle panique. Je ramassait les pierres à ma portée et n'écoutant que ma rage, je me mit à les lancer aussi fort et précisément que je pu. Je ne pourrais vous raconter ce qui se passa ensuite, mes souvenirs sont trop flous, embués qu'ils sont par ma rage et ma terreur du moment. Ce dont je me souviens, c'est d'une chute dans l'eau glacée d'une rivière, suivie de près par le même ours qui etait en cage, tous deux nous fumes emportés loin du danger, alors que l'ourse qui nous avait sauvés s'effondrait, fauchée par les lances des chasseurs.

Plus bas, après quelques cataractes, j'arrivais à me hisser sur la berge, puis me trainer contre la falaise, dans une infractuosité de la roche, rompue, incapable du moindre mouvement, je me laissais encore sombrer dans l'inconscience.

Un grognement... avais-je rêvé les évènements de la veille ? Mon esprit, dans cette semi conscience qui précède le réveil, avait-il simplement imaginé ces évènements ? Un mouvement, la douleur qui parcourait mon corps me fit comprendre très vite qu'il n'en etait rien. Je sentis bouger quelque chose à coté de moi. Le jeune ours s'éveillait lui aussi, pelotonné contre moi, voulait-il me tenir chaud, ou bien cherchait-il le réconfort d'une mère perdue la veille... Il me regarda un moment, penchant la tête de coté, de cet air qui donne l'impression qu'il va se mettre à parler. Puis, je l'ai vu aller vers la rivière, pêcher son déjeuner et, à ma grande surprise, alors que je faisais un rapide constat des dégats des dernière péripéties sur mon corps, je le vis s'approcher de moi, un poisson dans la gueule qu'il déposa à mes pieds. C'est alors que j'ai compris, j'avais encore plus besoin de lui que l'inverse et pourtant, par ce don désinterressé, il me faisait comprendre que lui aussi avait besoin de moi...

"D'accord mon gros, on va s'en sortir, tout les deux, je te le promet."
Lui dis-je d'une voix douce, puis il vint me prendre par ce qu'il restait de ma manche pour me tirer vers la rivière. Je vis alors mon visage pour la première fois depuis ma séparation de Teny et Keshi. Mes pleurs incessants depuis au moins deux jours avaient rendu ma peau rouge, je me tournais vers l'ours qui se tenait à mon coté et lui dis :
"Mouaip, pas belle à voir hein ?
Groumpf approbateur
Non mais ho, tu t'es regardé ? Tu as le poil tout collé, t'es pas bien reluisant toi non plus je te signale
Groumpf ?
Ouaip, bon bin va falloir qu'on retrouve un aspect Elfique pour moi et d'ours pour toi" Lui dis en lui caressant le crane

Après une "luxueuse" toilette, je pris des cailloux de couleur bleu que je réduisit en poudre, puis, grace à un bout de bois taillé en pointe, je décidais de tatouer les ailes de papillon que je porte maintenant sur le visage.

Si jamais d'autres pleurs venaient, qu'ils glissent sur moi sans jamais me changer.
Je ne peux plus me permettre de m'apitoyer sur mon sort
Je ne peux plus me permettre de regarder en arrière
Je dois... Nous devons, hein mon gros ?
Groupmpf
Aller de l'avant, regarder vers l'avenir

Puis nous nous mimes en route, Bouba, car tel etait le nom que j'avais donné à mon nouveau compagnon, et moi.

Mais ceci est une autre histoire
-
Tenelorn et son initiation à la voie druidique
*succédant a Celryndel, la silhouette de Tenelorn apparut, le regard presque vide, empreint d'une infinie tristesse, sa voix vibrait lentement telle une plainte rapidement étouffée*

En cet instant j'aurais tout donné pour avoir la force de caractère de Celryndel, en cet instant j'aurais tout fait pour ne pas sombrer dans l'inconscience et être emporté loin du combat. Au fond, ma place n'était elle pas de mourir aux côtés des miens?

En y repensant non, car Elune l'a souhaité ainsi. Avec du recul, avec une armure mentale aussi solide que l'eternium, je peux à présent dire que mon rôle n'aurait jamais été de périr lors de ce véritable drame, plus apparenté au cauchemar qu'à quelque chose de bien tangible.

Je n'ai toutefois pas aussi bien enduré le choc que Celryndel dans un premier temps. Mes souvenirs avaient été anéantis en même temps que mes terres natales, qui a présent ne sont plus que des terres désolées, ternes et sans vie. Semblable à une forêt réduite en cendres, ma mémoire n'était plus qu'une page blanche et vierge, dont les horreurs passées ne pouvaient plus être lues. Ma voix, également, jadis si cristalline, si mélodieuse lors de mes chants, ne se fit que rarement entendre. Les moments heureux etant fort peu nombreux, mon coeur ne fut plus du tout enclin a chanter.

Ce fut en être innocent que je me réveillai, en un lieu qui m'etait a la fois familier et inconnu. De cette cabane hissée sur le plus grand des troncs d'une des mirifiques forêts de Teldrassil, je pouvais contempler ce monde a la fois si semblable et si différent de celui qui fut jadis le mien.

De mes yeux, je pus redécouvrir la beauté sylvestre qui s'offrait a moi, tant la vue me semblait imprenable. Aujourd'hui encore, je reviens en ces lieux lors de mes moments de solitude, quand bien même ceux qui y vivaient ne sont plus.

*la voix de Tenelorn redevient chaleureuse et bienveillante, marquant un contraste avec la précédente partie de son histoire*

Une voix me tira alors de ma contemplation, une voix bienveillante et chaleureuse, puis des mains que je reconnus aussitot comme celles qui m'avaient été salutaires. Je me souviens encore du respect et de la sympathique que celui qui allait être mon premier maitre m'avait inspiré. Au crépuscule de sa vie, mais encore pétillant de vie, couvert de cicatrices et d'anciennes blessures mais encore souriant et heureux de vivre, en accord avec lui même et en parfaite harmonie avec les autres.



Aerethir Saelissirim, tel etait le nom de ce vieux druide qui m'avait probablement sauvé la vie. Beaucoup le prenaient pour un original, un vieux solitaire excentrique qui n'avait que rarement mis les pieds hors de chez lui, et qui n'avait souhaité nouer de contact avec aucun de ses comparses. Je me suis toujours demandé, et me le demande encore a l'heure ou je vous parle, comment il a pu briser sa solitude pour moi.

Qu'a t-il bien pu me trouver de plus que les jeunes elfes qu'il pouvait observer a longueur de journée du haut de sa "tour improvisée"? Le mystère restera à tout jamais insoluble.

Plus qu'un mentor, j'ai pu trouver en lui un confident et un père, un compagnon et un ami, qui m'enseigna, me reconforta, m'aida, m'encouragea et me permit de prendre conscience de mon propre être.


Tandis que l'image de deux elfes m'aidait a surmonter le choc de la redécouverte de mon passé Aerethir, qui etait l'un des rares druides corbeaux, m'apprit a relativiser toute chose. Si, au départ, j'éprouvais une véritable haine envers les orcs, quels qu'ils soient, Aerethir me révéla la vérité a leur sujet, et me força à être moins enclin a la vengeance gratuite, qui ne pouvait mener qu'a mon auto destruction, et a une vie insipide, courte et fort triste.



Plus que la voie druidique en elle même, avec sa proximité envers la nature heureuse, il m'enseigna l'art de la méditation, l'art de la reflexion, de la rhétorique et de l'etiquette, ainsi qu'une soif de savoir et de connaissances ecrites que tous les druides ne partagent pas avec mon maitre (en effet, certains druides pensent que la connaissance écrite est une véritable hérésie). Le savoir ecrit comme oral se diffusa en moi pour y être aussitôt assimilé. Il en resulta chez moi une inextinguible soif de savoir et de connaissance que seules les présences de la nature ou de personnes amies peut appaiser.

Mais ce que mon maitre m'apprit par dessus tout fut l'art et la manière de chérir toute vie, de tenter de la préserver a tout prix ainsi que, si jamais je devais prélever quelque chose, que ce soit animal, végétal ou autre, je devais rembourser au centuple ce que je prenais. C'est pourquoi, meme si je suis féru d'herboristerie et d'alchimie, je fais toujours en sorte de replanter ce que j'ai pris, tout en louant la nature pour ce qu'elle m'apporte à chaque instant.

Là encore, certains druides s'opposeraient catégoriquement au simple fait de récolter les graines d'une fleur, mais tel n'est pas mon point de vue. A condition que ce ne soit pas pour le profit, et que ce soit avec une certaine mesure, tout le monde peut prélever dans la nature ce dont il a besoin car ainsi va la vie.

On pourrait croire que mon végétarisme est du au fait que je suis intransigeant quant au fait de prendre une vie pour se nourrir, mais ce n'est pourtant pas le cas. Le simple fait de me nourrir de fruits, baies, champignons et herbes, ainsi que d'autres bienfaits que me prodiguent la nature releve simplement d'un choix personnel. Pour preuve, mon propre maître se délectait de la chair de tigres sabres de nuit.

C'est donc sous la tutelle de mon premier maitre que j'appris le druidisme, qui se révéla très tôt être fort différent du sien, au vu de ma personnalité si différente de la sienne. Bien qu'il m'apprit énormément, du moins dans les premiers temps, je finis par me construire selon mes propres aspirations et mes propres gouts, ce dont Aerethir ne me tint jamais rigueur, vu que le druidisme n'est pas chose fixe et immuable, et qu'il dépend des époques, des envies, des choix personnels, des particularités de chacun et des buts de ceux qui arpentent cette voie.

Quelques lunes après le décès de mon maître, qui avait tout de même atteint un age vénérable, je décidai de mettre mes talents druidiques au service de mes pairs. J'ai toujours été persuadé que ce qui mettait en péril l'équilibre de notre monde devait être détruit sans pitié, mais qu'il ne fallait pas se tromper d'ennemis, ce que beaucoup, à mes yeux, font sans cesse. C'est dans cette optique que mon druidisme s'est avéré aussi offensif que défensif. J'arpentai la voie de l'équilibre telle que je l'imaginai.

Bien que gardant en mémoire les souvenirs de Keshindraë et de Celryndel, je ne me doutai pas que j'allais les retrouver des années après nos déchirantes séparations, et ce plus tôt que prévu. Mes périples en tant que druide, mais aussi en tant qu'esprit, coeur et corps, allaient très vite commencer

*se met enfin en retrait, afin de laisser parler les autres, ou même de permettre au conteur de pouvoir reprendre son récit*
Un dernier échos manque pour que se ferme les secrets de la forêt, un dernier murmure qui tardait à venir mue par une pudeur excessive ou une peur certaine de voyager dans le passé.
L’elfe c’était approchée en silence, presque sans que personne ne la voit, sa fine silhouette perdue dans ses voiles sombres renforçaient la pâleur de son teint, ses mèches violines tombaient sur ses épaules, et son regard impénétrable se promenait sur les curieux qui attendaient peut être qu’elle ne parle.Tenelorn l’y poussait sans doute , d un regard encourageant, c’est pour lui qu elle se décida à ouvrir la bouche et entamer son récit de sa voix basse et chaude, éraillée et pénétrante.

Je ne saurais décrire mon enfance, je pourrais dire d’elle qu’elle fut semblable à toute autre, bercée de moment de petites joies , de petites peines, de sourires et de larmes. Notre seule préoccupation était de s’amuser, d’apprendre, de rire, de vivre en profitant de la douceur d’un temps qui ne connaissait pas encore la froideur de la guerre. C’était doux et c’était bon, comme les bras aimant d’une mère, comme le sourire tendre d’un père, comme une comptine le soir avant de dormir, comme le baisé d’un frère après un chagrin, comme une citronnade fraîche une après midi d’été, comme une couverture chaude une nuit d hiver. C’était Simple et le monde s’ouvrait à nous

Puis tout s’est effondré, en quelques heures…quelques heures dont je me souvient à peine et sans doute est ce aussi bien. J’entend juste la voix de Tenelorn, perdue dans le fracas et le chaos de la guerre, de la cavalcade, au milieu des hurlements des loups et des elfes effrayés, puis celle de Celry, un peu plus lointaine…je sens le poids d’une masse sombre s’abattre sur moi, le souffle roque de ma douce Féline, une panthère pesant son poids, son pelage doux et chaud, elle étouffe le bruit, je respire à peine sous elle , mais je suis en sécurité, je le sais alors je ne bouge pas…des heures et des heures…des siècles d’attentes en attendant que le calme revienne. Je ne sais pas combien de temps nous sommes rester ainsi, immobile.



Puis le calme est revenue, enfin, et Féline me libera.
J’aurais aimé ne pas me souvenir du reste, ne pas voir les corps mutilés, le sang, les membres disséminés , ne pas sentir cette odeurs de chair calcinés qui flottaient encore dans l’air. Je n’aurais pas du rester la, je n’aurais pas du remonter vers le village en regardant tout cela, en me laissant envahir par la colère, la douleur, en imprimant dans mon regard le souvenir de ce charrié.
C’est la bas que j’ai rencontré Gwyneed. Celui qui prendrait soin de moi pour les années à venir, celui qui avait survécue aussi, celui qui m’avait aidé à enterrer ma mère, mon père… et tant d’amis..Tenelorn et Celryndel ne faisait pas partie du lot.. Ce fut bien la seule chose qui sans doute m’empêcha de sombrer totalement…les savoir en vie, quelques part.
Alors j’ai grandie, en espérant les retrouver un jour. J’ai grandie loin de tout, Gwyneed, Feline, moi et c était tout, c était mon petit monde au milieu des bois. J’ai appris à chasser, j ai vue lentement la corruption se répandre, ronger nos foret, ramper à nos portes, corrompre tout ce que j’aimais encore. J’ai appris la solitude et la ténacité, j’ai cherché a préserver mon monde, les bois, les forets, les animaux qui me fascinait tant…J’y ai perdue Gwyneed, j’y ai perdue Féline, j’y ai perdue un peu de mon âme…
Et j’aurais pu y perdre ma vie.

C’est la maladie qui m’a vraiment ramené dans le monde des Elfes. C’est à Darnassus que l on m’a soigné, que l on m’a empêché que je devienne une de ses créatures décaties qui hantent Gangrebois.
C’est la bas que j ai recommencé ma vie, sous la houlette de l archi druide, sous le regard de Tenelorn que j’y ai retrouvé.. Peu a peu mes forces me sont revenues, à mesure que la nature se mettrait à battre en moi… et j’ai recommencé à vivre.

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