[Kirin Tor] Memoires d'une Enfant

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Parcourant pour la énième fois les différents vélins de toutes les bibliothèques de capitales, Ashinah se demandait si elle était capable de griffonner elle aussi quelques mots.

Elle ne se sentait pas à l'aise avec les thématiques romantiques pour s'y lancer, même si ce courant semblait à la mode. Elle choisit alors d'aborder un sujet moins conventionnel, mais qu'elle maîtrisait plus : sa propre expérience.

Elle s'assit alors à un pupitre de scribe, se saisie d'une plume dont elle imprégna la pointe d'encre noire, et commença son oeuvre.

Pendant plusieurs heures, on pouvait entendre le bruit caractéristique de la plume grattant l'épais papier, entrecoupé de temps à autres d'invectives enragées suscitées par un cruel manque d'inspiration.

Enfin, elle déposa victorieusement un point final à son "oeuvre", de manière appliquée, comme pouvait en témoigner le petit de langue qui dépassait des commissures de sa bouche.

Elle se relut alors à voix haute :

Citation :
Un cri étouffé, par beau matin d’été,
Petite Enfant, adorable, je suis née.
Depuis lors, l’attention maternelle,
M’assurais une vie heureuse et belle.

Dans l’insouciance, je grandis,
De rires et de chants était ma vie.
Mais le souffle de Mère, un jour, s’éteint,
Me laissant dénuée d’amour et de pain.

Dans l’ignorance, je grandis,
Froides et humides étaient mes nuits.
De menus larcins je survivais,
Une tire laine douée, je devenais.

Dans les basses fosses, je grandis,
Souffrance et douleur, j’y ai appris.
Jusqu’au jour où lame acérée,
Côtes d’un maton, vint transpercer.

Comme une hors la loi, je grandis,
De chasse et de pêche, je me nourris.
Mais, alors que l’autorité me traquait,
Une Dame d’Argent me recueillais.

Sous l’égide de l’Argentée Etoile, j’appris,
La voie des Enfants de la Lune, je suivis,
A entendre Ses murmures, elle m’enseigna,
Et d’encore grandir, elle m’acquitta.

Maintenant Kaldorei, je ne grandis plus,
Une Eternelle Enfant, en moi, fut reconnue.
Nouvelle famille, nouveau foyer, une renaissance,
A nouveau, sur mes traits, se voit l’insouciance.

Maintenant Kaldorei, je ne grandis plus,
L’ombre et la nuit, mes alliées, sont devenues.
Avec d’autres Enfants, d’autres horizons venus,
La Dame d’Argent nous suivons,
Elune, notre Déesse, nous servons,
Pour Elles, sans hésitation,
Notre vie, nous donnerions.
Ashinah réfléchît quelques instants.

Tout de même ... J'ai serieusement exageré certains passages...

Mmmmmmh...

Nul ! C'est nul, nul, nul, et archi nul ! Je ne suis vraiment pas faite pour ce genre d'exercice.

Elle froissa alors la feuille jaunie en une boule qu'elle jeta par dessus son épaule, et s'écarta du pupitre, en se tapotant sur le crane.
Pas très loin...non jamais très loin d'une Enfant de la déesse...

J'attends le départ d'Ashinah avant de me saisir de la boule de papier, je tente, tant bien que mal de défroisser le vélin afin de lui donner une apparence plus saine, puis finalement je me décide à le laisser ainsi. Des mots lisses sur un parchemin tortueux, je le pose près des autres écrits des Enfants d'Elune, et ne m'attarde pas plus dans la bibliothèque...
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