Môr'haun se rappelait de ce concours de poésie, quelques temps après il croisa Coeurnoir, un des compétiteurs.
- Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit mes idéaux, mes songes...
Un jour, différent des autres, son inspiration était revenue, titillée d'un doux rêve, par quelqu'un, par Elle. Un poème de plus, jeté aux pieds du bibliothécaire, comme si le Mercenaire détestait avoir en lui ses sentiments troublants et déstabilisants, lui "la brute", le violeur, le fou comme certains disent.
Femme Elfique
Une robe neige, un verbe acéré,
Une chevelure aux fils d'argent,
La colère, une silhouette nacrée,
Des yeux féeriques, scintillants.
Auteur d'un murmure inavoué,
Qui s'immisce en toi, impudique.
Subjugué et mon orgueil chassé,
Une étreinte convoitée, j'abdique.
Des sentiments nés, insoupçonnés,
Les fines lèvres réclament leur dû.
Des liens tissés, un regard cendré,
Je m'abandonne à toi, mis à nu.
Elle caresse, dépose des baisers,
J'en frissonne de toute mon âme.
Je suis son «lui», le fruit convoité,
De la femme Elfique, mon Ayame.
Môr serrait le poing, de rage s'abandonnant à l'amour mais aussi à la haine en lançant un regard de provocation à la créature innocente proche de lui. Le cuir craque, grince d'une pression beaucoup trop grande.
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"Je n’obéis à aucune règle, aucune injonction...
Si je dois honorer un contrat, je décide
seul, pour qui et quand ! "
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