[Kirin Tor] Psychose

Répondre
Partager Rechercher
Môr'haun restait concentré, la nuit lui apportant ce silence qu'il aimait plus que tout. Il avait minutieusement calculé le moment idéal pour commettre le meurtre. Les ombres ainsi que les rayons lunaires filtraient le terrain sablonneux. Le petit campement était animé par deux brigands qui sentaient la couardise.

- J'vais allé m'prendre une chop', je r'viens, surveille le matos du patron !

J'appliquai délicatement un poison mortel ainsi qu'un affaiblissant sur « perce-veine » et ma griffe. Le combat se dessinait déjà dans ma tête, linéaire et sans surprises. Encore quelques secondes de concentration, pour faire monter en moi cette haine, ma plus fidèle alliée. Je pouvais sentir mes muscles se raidir, mes dents se serrer, l'adrénaline circulait librement dans mon sang bouillonnant. Dans un tel état de transe je me sentais devenir invincible, mon corps absorbait l'éther, j'étais une ombre. Cette cible devenait peu à peu l'ennemi le plus important à mes yeux, ma volonté de la voir souffrir me faisait lécher instinctivement mes lèvres de plaisir. Je m'imaginai que le sujet était une femme, que je pourrais violer quand elle serait encore tiède. Quel délice ! Les images viraient au rouge de sang, aux cris d'horreur... J'embrassais les ombres et avançais lentement, espérant contenir mes impulsions qui m'auraient poussées à me jeter sur lui sans me soucier de ma propre vie.

- Fais le vide « saigneur nocturne », il ne doit pas te voir... Laisse toi bercer par la connaissance, chaque point vital doit s'éclairer et te dire langoureusement : Viens à moi, fais moi l'amour ! Là ta lame doit oublier le temps et faire son oeuvre.

En pensant à ces quelques mots, j'étais déjà presque sur l'humanoïde. Discrètement je jetais à coté de lui une capsule de gaz sonore. L'effet fut immédiat, la pauvre créature stérile de toute réaction intelligente laissa son attention s'enfuir vers cette farce de foire.

Mon premier coup se portait aux bas du dos, une technique similaire à celle pratiquée sur les femmes enceintes de la noblesse, pour leur éviter de trop souffrir pendant la déjection de leur larve. La seconde fut presque fatale, elle traversa de part en part le haut de l'épaule, violente au point de laisser ressortir ma lame de l'autre coté, faisant gicler l'hémoglobine sur nos deux corps. Le temps n'avait plus d'importance, seul comptait cette communication funeste entre lui et moi. Le solide gaillard avait encore la force de se retourner pour percevoir son agresseur. Mais je ne lui laissai pas cette volonté, en quelques parcelles de temps, j'étais déjà sous sa gorge pour lui asséner un coup qui lui coupa le souffle net. Le regard vasouillard, presque fébrile, la lueur de la mort commençait à rassembler les énergies glaciales autour de ma main meurtrière. La douleur de mon bras était presque insupportable, pourtant j'avais de l'entraînement. Mais je savais ce que cela voulait dire, un rire sadique s'échappait de mes lèvres. Le regard plongé dans le sien guettant le moment où il allait pouvoir rencontrer le mien en reprenant connaissance, mon arme l'éviscérait profondément, le charcutant, le triturant en libérant la tripaille et les fluides, tout cela au son de ses gargouillis chantant et magnifiques. Quelle douce musique ! Je percevais en lui ce qui parfois me faisant avoir une érection honteuse : de la pitié. Cet instant magique où l'on décide qui doit vivre handicapé à vie ou mourir, finalement je suis quelqu'un de bon...

- Qui suis je ? Il faut que je fouille dans mon passé. Mes délires vont finir par m'emporter dans le néant. Parfois je voudrais en finir avec ma vie charnelle et me faire subir mille sévices. Peut être l'Elfe de la cathédrale un jour m'aidera, je ne vois qu'elle qui puisse me comprendre, elle à l'air de me connaître si bien, est ce Nathalya ?

Dans ces moments, il est difficile pour moi de revenir à la réalité. Je dérobe la caisse étrange rapidement et commence à partir en sprint vers les fourrés. Heureusement que mon instinct et mon entraînement sont ancrés en moi comme des tares génétiques. Les ombres reprennent leur instrument de mort, je deviens invisible aux yeux des mortels, je m'efface de toute inquiétude.

Non loin, quelques secondes de crochetage viendront à bout d'une serrure ouvragée, pour découvrir à l'intérieur quelques pièces et une arme que je n'avais jamais vu...

http://membres.lycos.fr/morhaun/temp/dechiqueteuse.jpg

- Parfois, je me répugne, je me déteste. Je me demande si je ne suis pas tout simplement malade...
__________________
"Je n’obéis à aucune règle, aucune injonction...
Si je dois honorer un contrat, je décide
seul, pour qui et quand ! "

Relevant le nez comme soudain une proie sentant un danger indistinct, la souris ressent un étrange frisson lui remonter le long de l'échine.
Quelques part, une bête hurle vers le ciel toute sa haine, sa colère ou sa douleur...

Combien d'autres... ailleurs...
__________________
http://membres.lycos.fr/screen35/WoW/avatar%20souris.jpg La souris, peste des champs...
-Qu'est-ce qu'il me veut ?

-Je n'en sais rien, Ashinah

-Depuis cette rencontre à la cathédrale je me pose des questions. Je t'ai raconté les quelques brides de son passé. Qui est ce demi-elfe ? A qu'elles interrogations veut-il que j'ai réponse ? Dis -moi ?


-Ce n'est qu'un Sang impure torturé par les même vices que son père !

Ma Réponse consterne Ashinah, et ses yeux écarquillés, presque effrayés me fixent un long moment

-Ton sens de la déduction me ferra toujours bouillir, Ayame

-Dans ce cas ne me le demande pas


Ashinah soupire, pourtant habitué à l'humeur coutumière de sa soeur de foi, c'est dans un haussement d'épaules qu'elle capitule à se taire.
Elle s'apprête à partir à la rencontre du mystérieux personnage, en passant l'embrasure de la porte de l'établissement, elle entend a nouveau mon dernier avis...

-Encore une chose Enfant d'Elune...Méfis toi.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés