[BG] Iluan, passé-présent d'une jeune Féca

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Je vivais il y a encore peu, loin de notre belle contrée d’Amakna. En effet je vivais paisiblement avec mon père, Gradub, sur des hauts plateaux rocailleux battus par le vent et résonnant des bourrasques s’engouffrant dans les mines et excavations naturelles. La vie était parfois dure et rustre mais vraie et souvent enjouée tant mon père était un père attentionné. Il passait ses journées à récolter les minerais nécessaires à la forge de ses marteaux. De temps à autres nous allions à la ville chercher des victuailles, quelques stères de bois et vendre le fruit de son travail. Nous vivions paisiblement à l’abri du chaos extérieur. Il m’apprenait son savoir-faire avec une patience inouïe. C’était un homme bon qui tâchait de compenser de son mieux la disparition précoce de ma pauvre mère qui nous quitta lorsque je vins au monde.



Les années s’écoulaient dans cette belle insouciance mais les choses changeaient et de plus en plus de bêtes sauvages s’approchaient de notre cabane. Chose qu’ils ne faisaient pas dans le passé comme si leur agressivité s’était démultipliée…

Des voyageurs porteurs de sombres nouvelles concernant une contrée du nom d’Amakna en proie à un chaos naissant parcouraient nos terres.



Un soir où nous remontions les couloirs sombres et humides de la mine, que nous pouvions parcourir sans lumière tant nous les connaissions bien, des bruits suspects attirèrent notre attention. Il nous fallut peu de temps pour comprendre qu’un groupe d’individus avait pénétré dans la mine. Ils bloquaient la sortie de la mine…et ne semblaient pas disposer à nous laisser sortir. Mon père comprenant immédiatement le danger de la situation fit appel aux pouvoirs de notre Dieu et se mit en garde tout en saisissant son fidèle marteau qu’il ne le quittait jamais. A ce moment précis il me regarda droit dans les yeux et me dit :

« Iluan, je veux que tu écoutes très attentivement : je veux que tu fuies dans la mine et que tu empruntes l’autre sortie et que tu coures le plus vite possible. Ne te retourne pas. Je ne pourrai pas les contenir longtemps, ce sont des démons qui ne cherchent que de l’or et du sang. Je t’aime ma petite fille, rappelle toi de moi et des préceptes de notre Dieu. Va cours maintenant !! »



Je restais alors interdite devant l’horreur de la situation. J’entendis ensuite les sortilèges de mon père qui un à un venaient renforcer ses défenses. Il me donnait du temps et se sacrifiait pour que j’en réchappe. Je compris alors et courus mais pas avant de fixer mes yeux dans ceux de ces démons qui allaient ôter la vie de mon père pour me rappeler à jamais d’eux…



Quelques instants plus tard alors je pénétrais au plus profond de la mine j’entendis ces sons qui me glacent encore le sang : l’agonie de Gradub et les rires sardoniques de ses assassins…



Je courus ce qu’il me sembla une éternité et ne me retourna pas….Quelques jours plus tard, après avoir versé toutes les larmes de mon corps je revins chez moi…

La cabane avait mise à sac puis entièrement brûlée. Plus rien. Je retourna à la mine et retrouva le corps sans vie de mon père complètement calciné et lui donna une sépulture décente. Je ne sais où je puisais l’énergie et le courage de faire une telle chose.



Ces démons ne pouvaient savoir où Gradub cachaient certaines de ses possessions les plus chères comme son premier marteau de forgeron de marteau qu’il avait gardé pour me le confier quand j’en serai digne. Une petite trappe aménagée à même la roche à quelques mètres des ruines de notre cabane contenait ledit marteau et une autre chose merveilleuse : une bague ayant appartenu à ma mère et qui portait sa signature…



Je décidai alors de quitter ces lieux maudits et prendre la route avec mon maigre bagage.



Mon voyage me porta jusqu’en Amakna où je tentais tant bien que mal de survivre. Là je découvris le monde : celui dont m’avait tenu éloigné mon père pendant toutes ces années. Un monde violent où seuls les plus forts peuvent survivre. Amakna.



Je me mis au travail et n’oubliai pas la promesse que je fis à mon père sur sa tombe : Je retrouverai ses assassins…et je ferai du dernier acte de sa vie un exemple et un guide pour la mienne.


Iluan.
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