Non!
Je me réveillai brusquement étouffant à peine mon cri, alors que ces cauchemars venaient me hanter à nouveau.Ca faisait plusieurs fois cette semaine, trop souvent à mon goût. Je me levai donc et me dirigeai vers une bassine d'eau pour me rafraîchir un peu et restai quelques instants à me laver le visage puis je jetai un oeil à la fenêtre, il faisait encore nuit.
-Bien, je n'ai pas trop le choix manifestement, soupirai-je tandis que je descendais vers la cuisine pour prendre une cruche d'alcool quelconque et une miche de pain avec du fromage. Je remontai ensuite tranquillement jusqu'à ma chambre, une fois arrivé sur mon lit j'entamai mon repas et faisait passer le tout avec l'alcool, du vin, pas mauvais qui plus est, au bout d'une demi-heure j'avais terminé mon repas comme ma cruche et me sentais déjà plus léger, Je me laissai tomber sur mon lit et fermai les yeux. Le sommeil vint rapidement et je sombrais dans un épais brouillard sans rêve.
Me revoilà dans ce maudit village, là où il fut pendu, il a bien changé on dirait, je reconnais les maisons et autres échoppes mais elles semblent toutes éteintes, il n'y a personne dans les rues. Je n'y porte pas trop attention et je me retrouve vers le cimetière, là où sont enterrés tout les morts du village. j'ignore pourquoi je suis revenu ici mais soudain j'aperçois des formes qui s'approchent, on dirait des géants avec des chiens, je ne les distingue pas très bien il fait sombre, la nuit à du tomber rapidement. Néanmoins je me cache derrière un arbre et je les observe, j'aurais pu m'en aller mais pour une raison étrange je n'y songe même pas. Soudain alors qu'ils arrivent au centre du cimetière, le clair de lune illumine l'endroit, je me dissimule du mieux que je peux tandis que je les observe. Et je sens mon sang se glacer dans mes veines. Ce ne sont pas des géants avec des chiens, mais des morts-vivants, manifestement une dizaine. Il faut que je parte, une voix dans ma tête me hurle de m'enfuir mais je reste. Avec eux il y a un homme dans une longue toge armé d'un sceptre. Il se dirige vers le centre des tombes et commence à agiter ses bras, je n'entend plus ce qu'il dit mais j'ai l'impression que la lumière de la lune est remplacée par une autre lumière, qui émane de l'homme est semble s'infiltrer dans les tombes. Je suis incapable de bouger, terrifier par ce spectacle, puis l'homme cesse de bouger et je doit me mordre les lèvres jusqu'au sang pour ne pas crier alors que les morts sortent de la terre. Je savais que l'armée des morts-vivants étaient capable d'une telle chose mais le voir de mes propres yeux, ça me terrifiais. Une fois tout les morts revenus à la vie ils vinrent se rassembler devant l'homme en robe et s'agenouillèrent devant lui. Puis ils s'apprêtèrent à repartir quand l'homme se retourna brusquement. Je retins mon souffle craignant qu'il m'eut repéré mais il se tourna vers le bois qui longeait la forêt. Ce que je pris pour un homme au début s'avéra être un mort-vivant, mais celui-ci se déplaçait différemment de ceux qui venait de ceux qui venaient de se lever. Lui semblait avoir une volonté propre. Lorsqu'il arriva jusqu'à l'attroupement de morts-vivants il se mit à parler et je pu entendre toute leur conversation:
-Je vous ai attendu longtemps, dit l'homme d'une voix train ante.
-Qui es tu? Ce n'est pas ma magie qui t'as réveillé, alors parle! Qui est ton maître? le nécromant semblait plus intrigué que méfiant comme si il ne courrait aucun danger.
-Je n'ai pas de maître, on m'a mis à mort et je me suis réveillé il y a quelques semaines, il avait toujours sa voix traînante, presque envoûtante, et ne semblait pas craindre pour sa vie non plus
-Tu t'es réveillé tout seul c'est ce que tu me dis? Hmm voila qui est intéressant... Tu as une idée de ce qui pourrait t'avoir poussé à revenir? l'homme en toge semblait maintenant curieux.
Quant à moi j'étais toujours immobile craignant qu'ils ne finissent par me voir si je bougeais trop.
-Je ne me souviens pas vraiment, à vrai dire je ne me rappelle que de ma mise à mort, une pendaison et aussi d'avoir éprouvé une haine féroce alors que l'on me tuait, je croit me souvenir que j'en voulais à quelqu'un en particulier et qu'il me regardait mourir. Mais c'est très vague, son attitude n'avais pas changé mais j'avais l'impression de sentir une haine froide émaner de lui tandis qu'il parlait
-Hum je vois, la vengeance... Tu dois vraiment le haïr pour que cela t'es permis de revenir dans ce monde, ton histoire m'intéresse suit moi peut-être pourrais je t'aider à te remémorer qui il était, puis après ça, tu pourras m'aider j'aurais peut-être besoin d'un lieutenant. Viens ne restons pas plus longtemps ici.
-Bien je vous suis, si vous pouvez m'aider je suis prêt à tout, avant de partir il jeta un coup d'oeil au environ et le clair de lune vint se refléter sur son visage. J'eut un hoquet de surprise alors que ces yeux étaient en fait deux rubis rouges sang. Il sembla entendre mon cri mais alors qu'il allait se diriger vers ma cachette le nécromancien l'interpella:
-Et tu as un nom? Enfin tu te souviens de ton nom?
L'homme réfléchit quelques instants avant de répondre:
-Ilmerick, oui c'est ça Ilmerick. il sourit et partit avec la troupe de morts-vivants.
Je me relevais en sursaut, et tout tanguait autour de moi, j'eus à peine la force de me lever jusqu'à la bassine pour vomir.
Ilmerick, ce nom je le connaissait, c'était cet homme, celui-la même qui avait tué ma mère et que j'avais tué ensuite. Je frissonnais de tout mon corps alors que mes entrailles finissaient de se vider. Je retomber lourdement allongé sur le plancher tandis que j'essayais de me convaincre que ce n'était qu'un cauchemar de plus. Mais c'était bien la première fois que l'alcool ne m'empêchait pas de rêver. Pourtant celui ci restait encore graver dans ma mémoire et je voyais encore ces deux rubis se poser sur moi et plonger au fond de mon âme. Je n'avais plus la force de dormir. En fait j'étais terrifié à l'idée de refaire un tel rêve.
Je restai donc ainsi allonger sur le parquet, agité par des tremblements, refusant de m'endormir jusqu'à ce que finalement la fatigue l'emporte sur ma volonté. Dans un dernier acte conscient, je me promit de retourner dans ce village pour réellement voir ce qu'il en était, en espérant que cela calme un peu mes cauchemars.
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