[AduNaph3L]

"Bon allez, c'est pas tout ça ma grande, mais faudrait peut-être te bouger si tu veux te faire des isks."
C'est sur cette phrase que débuta une nouvelle journée. Je me levai péniblement de ma couchette, en grommelant en partie contre son exiguïté, et pour autre partie le fait de devoir la quitter prématurément.
La nuit a été courte et pas spécialement reposante. Je me dirigeai vers le coin toilette, et m'arrêtai devant le miroir et me regardai. J'ai le visage fin, typiquement Caldari. Je passai doucement mes doigts sur le morceau de métal qui ornait ma joue droite, cruel souvenir d'une attaque surprise. J'étais en mission de routine de transport pour mon agent quand il m'est tombé dessus, chien galeux de Gallente. J'avais tout juste réussi à en réchapper en capsule de survie, et même là il ne m'avait pas abandonné. Il a voulu jouer avec moi et endommager les systèmes de survie. Manque de bol pour lui, je suis plutôt teigneuse et résistante, même si une fois dockée en station j'ai dû passer les 2 mois qui ont suivi dans un bain de fluides réparateurs qui n'ont hélas pas su effacer tous les dommages que j'ai subi. Mon regard s'enflamme une fois de plus au souvenir de ce moment de faiblesse, et la haine envers ce personnage (et toute sa race en général) se fait plus tangible encore quand mon poing se resserre par réflexe.
Je me détourne de mon image, prends une rapide douche et consulte mes eve-mails. Dans le fatras de pubs et autres annonces sans intérêt, un message attire mon attention. "Si tu veux te venger de celui qui a laissé sa trace sur toi, Bratisla Mammoth Bar 23h ce soir."
Une question (ou plutôt deux) se sont tout de suite imposées à moi : "Qui était-il ? Et pourquoi m'aidait-il ?"
Le nom de l'expéditeur étant complètement bidon, c'est pas de ce côté là que je trouverai mes réponses.
Si ça se trouvait, peut-être quelqu'un qui se paye ma tête, ou alors un piège. Je penchais plutôt pour la première solution, étant habituée aux eve-mails d'insultes en tout genre depuis avoir déclamé mes idées et penchants haut et fort sur le canal de discussion public francophone.
Mais néanmoins, le doute étant présent en moi, je préférai vérifier mon vaisseau plutôt que de bourlinguer. Mais étant relativement soigneuse de mon matériel, mon Caracal pouvait aisément passer comme neuf aux yeux de tous, et il était fièrement prêt à répondre à l'appel du combat. Et m'occuper de mon matériel me permettait de ne pas me perdre dans de futiles suppositions sur le résultat de ce rendez-vous.
22h30 à l'horloge interne de mon vaisseau, temps de se mettre en route pour pouvoir attendre tranquillement mon poisson dans ce boui-boui inter-galactique (et sûrement le temps de descendre une ou deux choppes de la mixture faite maison par la barmaid relativement peu orthodoxe qui gère l'endroit).
Je pousse le sas et me mêle à la faune qui peuple les lieux. Je rentre juste à temps pour voir le droid serveur faire un vol plané à cause du magistral coup de pied qu'il a reçu par la patronne des lieux. Elle tourne son regard vers moi et je lui commande son alambic spécial, avant de me diriger à l'écart des Gallentes ici présents, non sans leur avoir décoché à tous mon plus beau regard haineux.
Le droid m'amène ma boisson tant bien que mal, et je lui décoche un coup de pied pour en avoir renversé sur la table.
"Pour le prix qu'on demande pour cette cochonnerie, tu pourrais au moins me livrer toute la marchandise et pas en gaspiller"
Je règle ma conso, et m'enfonce un peu plus dans mon siège en portant le verre à mes lèvres.
"Un pur tord-boyau à l'image de la patronne, arg ça arrache ..."
L'heure tourne, le lieu est toujours aussi cosmopolite et relativement animé.
23h ... 23h15 ... 23h50 ... Après mon 4e verre, et sûre une fois de plus de m'être fait prendre pour une conne, je quitte les lieux et me rends à mon vaisseau (un probe modifié pour le transport, rapide mais pas solide) et marche d'un pas rapide à travers le spatioport.
Une ombre surgit de derrière un vaisseau, mon premier réflexe est de plonger ma main dans ma combinaison pour sortir mon arme de poche.
" Pas la peine, Melle Corrino, je suis l'ami qui vous veut du bien.
- Alors pourquoi ne pas être venu comme convenu ?
- On ne pourrait que trop me reconnaître, et je n'y tiens pas
- Ou peut-être avez vous peur que JE vous reconnaisse" répondis-je en finissant de sortir mon arme.
" Toujours aussi directe ma très chère Wens. Vous permettez que je vous appelle ainsi ?
- Vous connaissez mon nom. Quel est le vôtre ?
- Le connaître ne vous avancera en rien. Mais ce que j'ai mis dans votre ordinateur de bord vous sera utile, et vous m'en serez reconnaissant.
- T'as fait quoi à mon vaisseau ? Rien que pour y avoir mis tes sales pattes dessus je devrai t'étriper ...
- Vous me remercierez plus tard ma chère, et je vous contacterai pour vous dire mes tarifs.
- Tu crois que je vais avaler ton baratin, que t'es là pour m'aider pour mes beaux yeux ?
- Vous m'avez mal compris. Je cherche juste à nous rendre mutuellement service. A bientôt"
Cette silhouette disparut alors. "On devrait interdire les camouflages thermo-optiques à proximité des vaisseaux, maugréais-je".
Je fis trois fois le tour de mon Probe, l'inspectant du mieux que possible sans matériel dédié, mais aucune modification apparente, ni aucune bombe (remarque je ne serais peut-être plus là pour le remarquer si il y en avait une).
Je montais dedans, me mit au poste de pilotage, et allumais l'ordinateur de bord. Et effectivement, un message et une destination ont été ajouté pendant ma présence au bar.
Relativement laconique le message : un descriptif de vaisseau, une horaire et des coordonnées.
"hmmmm, un Thorax à atomiser ... Quitte ou double, soit y aura des moustiques avec lui, soit c'est un nood et il va être en fitting de minage ...
Mais tes heures sont comptées mon garçon. On se connaît pas, t'aura pas le plaisir des présentations, juste le temps de faire ta prière quand on se croisera."
J'allumai les moteurs et allai chercher mon Caracal. Je lui transmis les coordonnées, et en route !

To be continued ....

[Pardot / Chap]

Je me retrouve encore dans cette bataille, mon unité était au complet pour défendre le vaisseau de transport que nous devions convoyer jusqu'à destination. Le trajet et la destination étaient tenus secrets, personne même certains hauts dirigeants n’étaient pas dans le secret. Il avait du avoir une fuite pourtant car une horde de vaisseaux Caldari nous attendait au beau milieu du voyage armés jusqu’aux dents. Ce n’était pas une simple bande de pirate, car malgré notre force militaire ils ne nous laissèrent aucune chance, le vaisseau de transport fut vite sous leur contrôle. Apparemment ils ne voulaient pas de témoins car les rares pilotes qui avaient réussit à s’enfuir à l’aide de leur capsule de survit se faisait détruire. J’étais seul ma flotte avait été détruite si je ne faisais pas quelque chose personne ne saurait ce qui s’est passé. Je décidai donc de fuir en perçant les défenses ennemies qui m’encerclaient maintenant. Au moment d’enclencher mon réacteur principal, j’aperçus un de mes hommes : il n’était sous mon commandement que depuis quelques jours, il m’avait été imposé par un supérieur hiérarchique (qui avait lui même subit des pressions j’imagine ). Son vaisseau était amarré à celui d’un des pirates je n’étais sûr de sa traîtrise que quand il me parla par l’interphone :
- Alors Capitaine vous êtes en mauvaise posture on dirait, me dit-il d’un ton ironique
- Mais qu’avez vous fait ?
- Voilà le problème des militaires, il ne voit pas les opportunités qui se présentent eux
- Vous avez trahit votre patrie, vous en êtes conscient ?
- Allons ! Tout de suite les grandes phrase, maintenant vous allez vous rendre nous avons besoin de vous vivant.
- Jamais je ne me rendrais
- Ha ha ha ha ! l’honneur mon cher Capitaine vous perdra, j’avais besoin de vous pour faire croire à la fédération que c’est vous qui avez pactisé avec l’ennemi, mais finalement mort c’est pareil ….

La conversation fut arrêtée sur cette phrase, il fallait réagir vite. Je mis en marche le réacteur quand les premiers tirs éclatèrent, mon bouclier les intercepta sans problème, mais à la seconde salve mon bouclier devint inefficace, puis je perdis partiellement le contrôle. Pour me sauver il fallait absolument atterrir sur cette planète à proximité, avec un effort surhumain je réussis à diriger l vaisseau vers la zone d’attraction de la planète. Mon vaisseau fini par céder sous les coups de mes ennemis j’eu juste le temps d’engager le systeme d’éjection de ma capsule de survie, je voyais mes dernières secondes terminées mais les Caldari ne virent pas ma capsule et ne pensèrent pas à regarder leur radar.

Je dus survivre pendant près d’un mois sur la planète glaciaire où ma capsule a atterri en catastrophe. Mais je suis parvenu à rejoindre un statioport, là j’appris qu’on m’avait officiellement déclaré comme traître. Je décidais donc de m’exiler pour un temps dans des systèmes peu recommandés. Là je devais préparer ma vengeance et surtout prouver mon innocence en démantelant le réseau de traîtres infiltrés dans la fédération. Je devais me faire discret autant que possible, ne pas attirer l’attention, je me fis passer pour un simple voyageur, et je trouvai rapidement un transport pour une somme correct.
Arrivé à destination je devais me faire quelques amis puis engager des hommes de main aussi efficaces que loyaux, si cela existe par ici.
Créer des liens avec les individus que je rencontrais n’était pas très difficile à soudoyer, un ou deux verres de boisson fortement alcoolisée et ils se mettaient à parler de ce que j’avais envie.
Je pus enfin avoir les renseignement que je cherchais d’un vieil homme infirme qui traînait à côté du comptoir, même si il était un ancien pirate qui s’était fait avoir par une patrouille de surveillance. Il m’expliqua, quand j’abordais le sujet d’espion au sein de la fédération, qu’il avait rencontré un groupe de mercenaires qui se vantait d’avoir abattu tout une flotte de vaisseau Gallente. Il appartenait apparemment à une corporation de pirates spécialisée dans le pillage de vaisseaux et offrant leur service aux plus offrant. Je tenais mes agresseurs, mais je ne voulais pas venger les pilotes tombés au combat avant d’avoir rétablit la vérité et en avoir appris plus sur celui qui nous avait trahit. Maintenant que je savais où chercher, il me fallait de l’aide. Un soir en entrant dans un bar en quête de nouvelles informations je surpris une discussion entre 3 pilotes qui parlaient des exploits d’une jeune femme qui avait descendu deux pirates avec une prime exorbitante sur leur tête, ils s’attardèrent plus sur la prime que sur l’exploit en lui-même, mais je réussis à entendre son nom : Wensicia Corrino. J’appris d ‘elle son histoire et sa haine envers les Gallentes. C’est elle qu’il me fallait pour faire le boulot à ma place, car je ne pouvais pas me montrer alors que tout le monde pense que je suis mort, les traîtres risqueraient de se montrer plus prudents. Je décidais donc de la contacter par mail sécurisé. Je ne voulais pas être précis dans le message mais je savais qu’avant de m’attacher ses services je devais la tester. Mon plan était simple lui donner une cible et observer ses réactions. Je savais qu’un contrebandier voyageait en Thorax et d’après l’histoire de Wensicia cela convenait parfaitement, une vraie simulation.
Dans la même journée je partis en quête de matériel. Avec le peu d’argent qui me restait, je fis l’acquisition d’un petit vaisseau, rapide et discret qui me permettrais de la suivre à son insu, ainsi que du matériel de surveillance. Elle arriva au statioport et entra dans le bar où je lui avais fixé le rendez-vous, elle avait l’air méfiante mais déterminée.
Alors qu’elle franchissait le sas d’entrée, je m’introduis dans son vaisseau pour installer mon matériel de surveillance et de communication, par lesquels je pourrais interagir avec elle.
Je ressortis du vaisseau une fois le travail terminé et les coordonnées du secteur d’opération du contrebandier. Je l’attendis, quand elle arriva très vexée que je lui pose un lapin, je voulais qu'elle entende ma voix, après avoir attisé sa curiosité je disparus. Je regagnais mon nouveau vaisseau et me préparais au décollage prêt à la suivre.