D'un ours et d'une Etoile.

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Je m’en allais vous conter l’histoire d’un ours et d’une étoile, cela prête à sourire sans doute. Récit enfantin ? Probablement, qui s’enquiert de cela autrement ? Restait à savoir ce qui devait être imagé, quelle serait l’histoire ? Le contexte peut se poser facilement, le décor, les acteurs.

Cela commencerait sans nul doute comme les autres fois, un crépuscule, ou peut-être l’aube, tant que les couleurs sont là. On peindrait une forêt, le vent dans ses branches, et si vous écoutez bien, vous entendrez même les oiseaux chanter ! Mais si, écoutez… fermez les yeux, et voyez ce que l’enfant verrait. Un petit chemin dans le sous bois, beaucoup de vert, à tel point que même l’écorce des arbres se montre claire. L’on rajouterait une rivière, usant d’adjectifs agréables, argent et miroitant ! Elle est fraîche, presque à donner l’envie de s’y baigner ! Elle coule au loin, mêlant sa mélodie aux douceurs qui vous entourent… à quoi cela sert ? A rien si ce n’est à faire joli, quelques mots sans importance qui se veulent différents mais qui restent les mêmes, reflets d’un écrit difficile. Serait ce tout ? Non, loin de là, ce n’est qu’un début ! Reste tout à construire, tout à écrire, mais rien ne vient.

Que ferait un ours d’une étoile ? Il faut que celle-ci devienne son ami, c’est ce qui doit être écrit. Et tout le monde sait que les contes, ça se termine bien ! Non ? J’avoue qu’ils auront du mal à avoir maints enfants oui, et vivre longtemps… à quoi cela sert ? L’idée n’est pas là, et ce n’est pas un compte, juste l’envie d’écrire. Transposer une idée ou un instant, c’est ça l’important, alors il faut chercher, autrement… Comment cela a-t-il commencé ? En journée, tout commence toujours la journée ! L’on dira l’après midi, pour ne point trop attendre, l’ours serait blessé, et sans aide, seul. Il chercherait à trouver refuge, et finirait dans une clairière en le bois précédent. N’avez-vous jamais remarqué ? Il y a toujours une clairière, c’est là que tout est vraiment beau, bien que le lieu avant cela soit clair, il semble désormais difficile et dangereux, mais désormais il est à l’abris… bien sûr il saigne, et bientôt il aura froid, mais l’important est là : il ne peut aller plus mal.

L’on reparle des décors, cette fois ci les rayons du soleil qui perçaient les couvertures de feuilles font place à quelques branches brisées, sur lesquelles marchent les chasseurs. Car il faut bien trouver une raison à cette blessure, il faut toujours un mal en ces histoires. Mais l’étoile en ce cas ? Où est elle ? Oubliée ? Non, il ne faut pas. Mais la nuit vient, elle arrive, comme le vent pousse les nuages, le froid chasse le soleil. Il ne pleut pas, le ciel serait couvert, mais oui, il fait froid, et l’ours blessé a mal, si bien que seul au milieu de sa clairière il pleure. Ah… un ours peut il pleurer ? Je ne sais trop, la magie des histoires pour enfant non ? Pourquoi ne pourrait il pas, comme vous ou moi, verser quelques larmes ? Et puis nulle importance, il a mal, et il est seul, alors il pleure !

Là on commence à bloquer, comment ne pas tourner en rond, sans amener immédiatement l’étoile ? Parce que le texte a beau être court, il ne faut qu’il le soit trop ! L’on cherche bien vite, les papillons sont partis, seuls coulent le sang et les larmes, mais ne pas faire trop de bruit, car même si les chasseurs ne sont plus cités, cela semblerait incongru, incohérent. Alors vient le souvenir, lorsque plus jeune, tout ourson qu’il était, il se serrait contre sa mère, pour qu’elle le réconforte. L’enfant qui vous écoute ouvre ses yeux, l’image est courante, mais au jeune âge elle est presque magique ! De bien belles choses en vérité ! Le décor sera différent, de grandes plaines, surplombant d’autres vallées. Un lac peut-être, où quelques pêcheurs viennent en été, mais ceux là sont bons, généreux, pourquoi feraient il du mal à cet animal heureux ? Non, il n’y a de raison, c’est sans doute ce qu’il y a de bon… tout n’était peut-être pas au mieux, mais l’on ne garde que le merveilleux, sinon l’histoire n’a lieu d’être.

Vous vous demandez pourquoi continuer ? A vrai dire je me suis aussi posé la question. A quoi cela rime t il ? Le plaisir d’écrire ? Il n’y est pas, c’est le texte que je voudrai construire, mais je n’y arrive pas. J’ai essayé, et comme il se peut voir, l’idée y est. Mais ça ne marche pas, un conte pour enfant se doit d’offrir une fin où tout se termine bien, alors comment faire ? Comment le présenter, comment l’amener ? L’étoile est là désormais, elle veille sur l’ours qui dort et rêve du passé. Elle le réchauffe, le berce, et même si d’autres sont là, autour, seule elle est montrée. C’est une étoile, une simple étoile, guère différente de celles qui comme elles sont là haut dans le ciel, mais elle sourit, elle se montre à lui, et accepte d’être son amie. C’est un conte oui, parlant d’une amitié de deux êtres éloignés. Est il beau ? Comment savoir, puisqu’il n’est encore fini ? Fermez les yeux une nouvelle fois et regardez les de nouveau, ils sont là. Un ours brun, endormi, le coté ensanglanté, et là haut une étoile, brillante, brisant le froid de la nuit. Ils n’ont rien en commun, sauf peut-être une larme, et de cette larme est née l’amitié.

Voyez vous ces lignes contées ? Pourtant elles ne sont écrites… si vous ne les voyez pas j’en suis navré, je les ai en mon esprit, mais elles ne viennent sur le papier. Je voudrai tracer le lien qui se crée entre eux, mais quels mots peuvent l’expliquer ? L’étoile est là pour lui durant la nuit, et lorsque enfin il s’éveille, ils discutent tous les deux, contant leurs peurs. Longue est la nuit, mais je n’ai d’idée de ce qu’ils peuvent se dire. L’un est seul au milieu de nulle part, et pourtant tout le monde le cherche, l’autre est accompagnée de dizaines, centaines et bien plus encore de ses semblables, mais personne ne la voit. La nuit se passe ainsi, les deux ont retrouvé sourire, et c’est mieux ainsi… magie d’un conte pour enfant ? Il ne pourrait en être autrement, mais ici non, c’est différent.

La fin doit être posée, et comme toujours, je ne peux faire autrement. Sans doute pour cela que c’est ainsi que je l’ai présentée, cette histoire d’un ours et d’une étoile, d’une amitié bien éloignée. Quelques lignes pour rappeler le passé, très brèves, guère plus longue que la balle qui déchire son coté. La forêt est bien terne, seule l’étoile brille, et peut-être les yeux de l’ours, qui pense avoir trouvé la sécurité. Un regard vers le passé, encore, vers ce grand lac qui en fait est déjà oublié. Un regard sur le présent, dans cette clairière perdue loin de tout, où désormais même la rivière vous n’entendez plus. Mais nul avenir, les chasseurs ont disparu, mais rien ne panse la blessure, le sang coule, et les lignes sont là. L’aube se lève, l’étoile s’en va, et l’ours qui pourtant étant sourire comprend… enfin.

Les dernières lignes se veulent tristes, difficiles. Un au revoir, puis le noir. Il fallait bien une fin, et celle-ci pourrait être bien, mais comment cela peut il être différent, pour celui qui seul s’en est allé, affronter les dangers qu’il pensait braver ? Le texte se terminerait là, tout y serait. De belles images, un sourire et une larme. Un conte pour enfant ? Non, pas vraiment. Une histoire, rien que cela, un désir d’écrire, mais rien qui vient. Ce texte était une promesse, peut-être un jour viendra t il, réellement j’entends, mais en cette heure ce sera tout. Bonne journée à vous qui aurez lu, bonne soirée, voir bonne nuit. Il y a peut-être une morale à comprendre, je m’y suis risqué, mais ne la relèverai.

Le rêve serait de pouvoir écrire de nouveau, même sans talent, retrouver l’envie et le plaisir. Les images sont là, mais la feuille reste blanche. A bientôt peut-être, réellement je l’espère… sinon, simplement au revoir.
L'Oeuvre du poète forge les émotions,
A tel point que parfois, de la brume surgit
Le reliquat d'un rêve emprunté des éons.

Là est donc le travail de ce doux forgeron
Des mots ; il fait s'animer âmes et esprits
Enlève le mauvais, ne garde que le bon.

Encore faudrait-il que ses vers soient emplis
De l'aura crépitante et nacrée de magie
D'une attentive Muse. Mais les miens sont creux.

La brume n'est belle que quand elle sourit
A celui qu'elle abrite, et dévoile à ses yeux
De ses secrets cachés, parmi les plus chéris,
Ceux qui sauront toucher cet amant mystérieux.

Mais Adieu, prose enchanteresse ! Me voilà
A jamais dépourvu de ton charme enivrant !
Ma brume ne cache plus rien, et je suis las
De veiller jours et nuits mes mots agonisants...
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