Je t'en remets au vent

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Voila plusieurs jours que le Déchu luttait contre le vent et le gel des cols du Nord d'Aradoth, il avait préféré l'effort vivifiant et le silence introspectif des longues marches à l'instantané des portails de téléportation pour se rendre dans la terre qui les avait vu prononcer leurs premiers mots et echanger leurs premiers baisers.
La majesté des montagnes était toute à fait propice au recueillement solitaire...
mais solitaire l'était t'il tant le voyageur semblait animé par le souvenir de sa compagne.
Il ne pouvait s'empêcher de penser que tout était sa faute, qu'il n'avait jamais été assez présent et que c'etait cet éloignement qui l'avait privée d'un secours salvateur.
Le plus difficile à supporter était ce sentiment d'avoir implicitement interdit à son amour de vivre heureuse, blotie dans les bras d'un vigoureux père de famille qui l'aurait chéri et protégé...
Finalement le sort était tristement ironique, soucieux qu'il était de preserver les races vivantes des menaces de la Non-Vie, il n'avait pû prendre le temps de veiller sur ses proches...

Le jour finissait alors qu'il commençait à percevoir la silhouette de l'imposante cité des Déchus.
Il était venu pour un ultime dessein, la seule chose assez forte pour le maintenir en vie : verser un dernier hommage à sa belle sur le lieux où elle avait décidée d'embrasser la vie de druide pour attendre seule son homme parti en campagne.

Il s'engagea sur le flanc de la plus haute montagne du plus haut lieux d'Istaria.
Même pour ce solide guerrier, ilaura fallu des heures d'ascension pour arriver dans le Bosquet de Givre, endroit sacré des plus haut dignitaires Déchus voués à la nature.

La, pour hommage posthume il entonna cette oraison funèbre :



"D'avoir voulu vivre avec moi
Tu viens de rendre l'existence
Dix ans suspendue à ta croix
A veiller mes convalescences
Pourtant toi tu as tout donné
Et tout le meilleur de toi-même
A moi qui ai tout su garder
Toujours replié sur moi-même

Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t'en remets au vent

Toi tu essayais de comprendre
Ce que mes combats signifiaient
Agenouillée dans l'existence
Tu m'encourageais à rester
Mais moi je restais hermétique
Indifférent à tes envies
A se battre sans fin pour la Vie
On en oublie parfois de vivre

Mon pauvre amour, sois plus heureuse maintenant
Mon pauvre amour, je t'en remets au vent

Tout est de ma faute en ce jour
Et je reconnais mes erreurs
Trop peu présent pour tant d'amour
J'accuse mes imbuvables ardeurs
Mais toi ne te retourne pas
Va droit sur ton nouveau chemin
Je n'ai jamais aimé que moi
Et je reste sans lendemain..."




( Les plus mélomanes d’entre vous auront reconnu les paroles de « Je t’en remets au vent » d’HUBERT FELIX THIEFAINE )
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