L'interview

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J’étais assise dans une arrière salle de la Cantina de Mos Esley, tranquille a siroter doucement mon jus de fruit. A l’entrée, un musico et une danseuse distrayaient les clients. C’était aussi une véritable ménagerie, des animaux dont les propriétaires se foutaient royalement du moment qu’ils prenaient les baffes à leur place. L’état de ses bêtes étaient pitoyables. J’ai toujours classé ces maitres directement dans la case « Imbéciles », et c’est aussi pourquoi je ne donnais jamais d’animal à n’importe qui. Ce soir là, ces imbéciles là me tapaient davantage sur le système que les autres jours. Mauvaise nouvelle, mauvaise humeur. Me resterais –t’il assez de civilité pour ne pas « Parler » à ses pauvres bêtes histoire de les dé-apprivoiser… J’en étais encore à hésiter quand un Wookie est venu m’aborder à ma table, avec une courtoisie exquise pour qui connaît leur langue.

- GRUMPHHH, SCRMP ONKYO, RAAORRR MOUMPHH PARRRRTROOO ?

Je me permettrais de faire du doublage en simultané pour ce qui va suivre, en vous demandant de bien vouloir m’excuser pour d’éventuels défauts de synchronisation lèvres-paroles, cette technologie étant nouvelle pour moi. Donc je reprends :

- Bonjour, mademoiselle Onkyo, puis–je me permettre de vous déranger un instant ?

« C’est déjà fait. Hummm…. du calme ma fille, il a l’air charmant et il n’y est pour rien dans cette foutue journée. »

- Je vous en prie, asseyez vous et prenez un verre. Qu’est ce que je peux faire pour vous ?

-Et bien voilà, dit il en me tendant une carte avec son hologramme dedans, une carte ou je ne comprenais rien. Parler le Wookie, oui, le lire ou l’écrire, non. « Je m’appelles Arbaca Chewbaca, et je suis reporter chez « Le Woookie de notre temps », vous connaissez ? »

« Ca y est, il va me demander de faire le poster central avec le vent pour petite culotte !!! ….non… je doit être laide pour un Wookie….sauf pour les zoophiles. A moins que…laisse venir …»

- A vrai dire …non.

- C’est un magazine dédié au Wookie moderne à grand tirage et j’aimerais vous interviewer. Vous êtes Dresseur, je crois.

- Dresseuse. Mais je n’aimes pas ce mot. Je préférerais… Mais dites moi, pourquoi voulez vous m’interviewer à ce sujet ? il est reconnu que votre peuple est maître dans cet art. Et pour ma part, mes connaissances voire mes capacités dans ce domaine sont bien inférieures aux votres. Il y a même des Maitre Dresseur Humain plus qualifiés que moi.

- Mouiiii mais je vous ais observé avec vos animaux et j’aimerais …vous avez l’air fatiguée… Si vous le voulez nous pouvons prendre rendez vous un autre jour pour cet entretien.

- Naaaannnn, allez y. Apres tout pourquoi pas.

- Parlez nous de vous, de votre famille…

Le prétendu reporter se retrouva illico avec le canon de mon FWG5 dans la narine droite. La force brute du bougre devait être telle qu’il aurait pu très facilement me plier en quatre pour m’avaler d’une bouchée, mais il ne faut pas être plus lent que moi. Je ne suis pas une Dresseuse sans ressources quand ses animaux sont à l’étable. Erreur fatale de beaucoup d’amateurs.

- Je serais toi, je dirais vite à la dame pour qui tu travailles réellement… Thug ? Nym ? Valérian ? Pirates ? Jabba ? Empire ? Rebelles ? Qui ?

Partout ailleurs dans la galaxie, la situation aurait provoqué de l’émoi voir la panique chez les clients de la cantina. A Mos Esley…. Apres un bref coup d’œil, la plupart reprirent leur conversation ou leur entretien privé avec leur bibine. Le wookie détacha ses yeux du canon et leva sur moi un regard fier, droit, brillant de colère contenue.

- Humaine, ma question n’était qu’une entrée en matière banale et sans arrière pensée. Maladroite sûrement.

Le Wookie était courageux, il paraissait calme mais le ton de sa voix avait des consonances néfastes pour mon avenir. Malgré son état d’infériorité, il était près à se battre et sans aucun doute, se devait être un adversaire à ne pas prendre à la légère.

- Extrêmement maladroite, dis je en retirant mon arme.

- Quelle violence chez une femelle humaine !

- Sur cette planète, mes consœurs qui ne savent pas manier une arme meurent souvent par elle. Celles qui ne se méfient pas aussi. Et la survie dans mon métier ne fait pas de différence entres les hommes et le femmes.

- Pouvons nous reprendre sans déclencher une guerre ? Qui êtes tu ?

- Rien d’extraordinaire… Je m’appelles Onkyo Tenkan, j’ai…mon age. Je suis la fille de Aiki et Irimi Tenkan, éleveurs de Mamouths sur une planète de la bordure…extrême bordure…des gens sans histoires enfin…sans histoires…disons que Popa à beaucoup voyagé avant de rencontrer Moman, depuis…il grossit. Je vis ici à Mos Esley. même si je me déplace beaucoup, Tatooine reste mes racines. J’ai pour principe de me mêler que de mes affaires, ce qui est une règle d’or pour espérer vivre vieux sur cette planète.

- Donc la guerre déchirant la galaxie…

- N’est pas mon problème. J’aime pas l’empire c’est sur. Mais il m’arrives de travailler pour lui comme pour les rebelles d’ailleurs, ou d’autres comme Jabba le Hut. Ils payent, je bosses. C’est simple.

- Jabba ? mon nez endolori me dit qu’il n’est pas ton ami.

- Je peux travailler pour lui, faire confiance à Jabba est une erreur.

- Et l’Empire ?

- Ils puent. L’empereur et son toutou de DV, Jedi perdu à ce qu’il paraît, sont de sacrés mauvaises bestioles. Une nuée de malfaisants et de profiteurs les suit de près. La Loi et L’Ordre…sans se poser la question simple : oui mais lesquels et à quel prix ? Pas pour moi ça. Mais s’ils payent et que la mission ne dérogent pas à mon propre sens des valeurs…particulièrement souple…

- Les rebelles ?

- Puent aussi, mais pour d’autres raisons. Hummmm….disons que si j’avais un choix a faire, je pencherais de leur côté, tout au moins sur le principe. Dans les faits, ils ne valent pas mieux que leur ennemi. Disons que quand j’effectue un boulot pour leur compte, je le fait d’un cœur plus léger.

- Tu parles de ton metier mais qu’elle est il, en réalité ?

- Vivre.
Wah en fait faut pas tomber sur Onkyo les mauvais jours.
Mais c'est très sympa à lire : frais et palpitant pour un simple interview.
Bravo
un bon moment de détente en perspective.
__________________
Iceg [Kauri]
Chef / Marchand / Artisan
Citoyen (neutre)

" Le triomphe du mal ne dépend que de l'inaction des gens de bien "
- Mais encore ? Par exemple comment es-tu devenue Dresseur ?


Plus je regardais mon Wookie, plus je me disais que son attitude ne collaient pas avec sa fonction. Du moins celle qu’il affichait. C’était un combattant et pas un gratte papier. Je pouvais concevoir qu’un reporter n’avait pas un métier de tout repos, mais…au fond de ma mémoire, la voix de Moman me disait : Bizarre, bizarre…



- Dresseuse.

- heu… dres-seu-se. Excuses moi, dans ma langue il n’y a pas de mode féminin. J’aimerais savoir si c’est un don - comme cela l’est pour nous les Wookie : une véritable communication, - ou bien une technique apprise. J’ai déjà rencontré des Dresseurs d’autres espèces comme un Rodien, par exemple. Pour lui, c’était un don… un don parmis d’autres. C’est pareil pour toi ?

« Ben voyons»

- Je…comment dire…communique avec les animaux depuis l’enfance. Sait pas pourquoi. Ca doit tenir de famille du coté…hummm plutôt Moman.

- Comment ça ?

- C’est la seule que je connaisse à pouvoir arrêter Poids Plume, notre Mammouth mâle, quand il était en rut, rien qu’en le regardant.

- Très intéressant, cela voudraient dire que contrairement à la théorie Wookienne qui soutient que nous serions les seuls a réellement communiquer avec les animaux ne serait pas fondée. Très, très intéressants.

« Ben voyons »

- Mais attends, c’est pas finit. Ca marchaient aussi les huissiers qui venaient pendant un moment à la maison. Elle les recevaient avec un sourire, elle faisait un signe discret de la main et ils repartaient comme ils étaient venus. Et hop ! plus de dettes.

- Tiens donc…elle arrivaient à influencer les esprits faibles…interressants…et tu as hérité de ce don aussi ?

- Naaaan, juste les animaux pour moi. Mais par contre, Popa …

- Ton père aussi ?

- Quand j’étais petite, je l’ai vu pousser des rochers de plusieurs tonnes. Je me disais : « Qu’est ce qu’il est fort mon Popa !!! », jusqu'à ce que je remarques que les rochers planaient à quelques centimètres du sol…. C’est comme ça qu’il a construit notre maison… avec un doigt….je crois que j’en serais capable aussi, même si ça marches pas pour moi…je sais que je peux le faire.

- As tu entendu parler des Jedi ?

« Ben voyons »

- Bah comme tout le monde. Un mythe. Et leur religion, la force tout ça, c’est des histoires pour les enfants. C’est bien connu. Mais, au lieu de parler, je pourrais te montrer comment je fais avec les animaux, ça te dit ?

- Mais oui !!! j’allais te le proposer. Le mieux serait d’aller assez loin de la ville. Nous serons plus tranquille.

« Ben voyons »

Je l’ai amené à l’étable pour lui montrer Jules, mon Dewback et Riton le Sand beetle. J’en profitais pour les gratouiller sous le menton tout en parlant de tout et de rien avec mon reporter.

- GROOOARRRRR fit Jules, toujours aussi lent.

- Krritt Krrrrit Krrritttt !!! lui expliqua Riton.

- GRAAAAAAR

Puis nous partîmes vers le nord, devisant comme des amis de trente ans que je n’avais pas encore. Il était charmant et drôle mais je le gardais à un pas devant moi. Apres avoir parcouru deux kilomètres, je lui ai montre mes talents de scout en construisant un camp. Dans mon dos, j’entendit le bourdonnement sinistre d’une charge de canon laser.

-A table les enfants !!! dis je sans me retourner.

Un peu plus tard, Jules avait entre les crocs le ceinturon du reporter et Riton, toujours délicat se nettoyait les appendices masticateurs. Je récupérais l’enregistreur sur ce qu’il restait de mon wookie et le jetais au feu.

« Si tu savais, mon pauvre Imperial, traqueur de Jedi… que je ne t’ais jamais menti »
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