[Mael-An]

Assise sur la branche d'un chêne, Vent comme l'accoutume s'était isolée pour mieux réfléchir. Elle affectionnait par dessus tout ces nuits fraîches de printemps où les milles senteurs d'une nature verdoyante venait adoucir l'ombre qui pesait sur son coeur. N'importe qui de sensible à la beauté et à ses charmes aurait été subjugué par le spectacle qu'offrait cette forêt hibernienne ; mais la demi-elfe semblait plutôt se morfondre. Elle avait vécu plusieurs vies d'Hommes, et sa longévité, cadeau empoisonné de son sang elfique ne faisait pas bon ménage avec son coté humain ... un tourment sans fin habitait son âme.

Le temps avait effacé les vies de ses amis et devant la douleur de cette perte et l'aube d'un nouveau conflit, elle était repartie vers sa terre natale : Hibernia. Là où jadis on l'a bannie pour son sang impur, là où jadis elle avait combattu les siabras, là où jadis pour la première fois son coeur avait connu la mort et la guerre.

Puis elle se remémora ses années où dans la folie de la haine et du tourment elle avait servi le dieu Loki, elle se souvenait de cette nuit amère la première et la plus tragique où elle avait ouvert les yeux sur la destinée que son dieu traçait pour elle. (Destin Obscur)

De rage elle agrippa son pantalon d'écaille et le serra si fort que ses phalanges blanchirent ; le contact la ramena à la réalité.
Elle sorti une lettre avec un étrange cachet : une licorne noire dont les yeux étaient deux flammes ardentes. Avec patience elle déplia la missive que lui avait envoyé la Reine Siabra et la relu à nouveau:

Ma Chère Soeur,

(le sarcasme lui valu encore un éclat de rire)

Je connais le conflit qui nous oppose, je connais les épreuves que tu as traversé ainsi que l'univers dans lequel tu as grandi.
Je sais à quel point tu es tourmentée, je sais à quel point tu haïs ceux que tu as et qui t'ont trahis, et plus que n'importe qui d'autre aujourd'hui je sais qui tu es !
J'ai conscience que ton retour est forcé et que le vent de la haine te porte encore.
Tu as choisi d'être protectrice, après t'avoir fait connaitre la souffrance d'un présent trop réel pour ton coeur d'enfant, après avoir vu l'avenir que te réservait ton dieu, tu as choisi de vivre et de protéger les traditions. Je ne suis pas dupe, mais j'avoue que je ne sais pas ce que tu projettes de faire, et cela m'intrigue.
Je t'invites à venir me voir. Notre entretien sera bien évidement secret et seul mes plus fidèles serviteurs seront avertis ; par conséquence arrange toi pour arriver jusqu'à moi entière ... et sans faire de dégâts dans mes rangs.
Tu es intelligente, tu viendras. (la lettre n'était pas signée).

Avec un sourire sans joie, Vent replia soigneusement le papier et le rangea dans une de ses poches. Ma Chère Soeur ..., ses mots résonnait encore et encore dans sa tête, elle savait que quoiqu'il advienne elle ne serait jamais une de ses soeurs elfes ; assurément la reine semblait avoir d'ambitieux projets.
Son expression mua soudainement et un sourire cynique se dessina sur ses lèvres.

"- Ton jeu m'a l'air amusant, voyons où tout cela nous amènera, je relève le défit ... ma Reine ..."

[Gahris]

Très sympathique texte...

... pour une traîtresse.


Une suite ou... la suite de l'aventure est-elle suggérée (et à venir)?