[Tchey]

Yelb n'est pas grand chose. Un homme sombre, au regard vide, vêtu d'une simple tunique en tissu.

(édité pour le lancement du jeu)

[Tchey]

Yelb.

Un âne prend son temps au bord d'une douce rivière, tandis que le monde découvre un nouveau territoire à explorer : Albion.

Fleurs jolies, oiseaux chanteurs, eau pure, paysages enchantés, le lieu semble parfait, un paradis à protéger et chérir.

Une mule supporte la lourde charge, physique et surtout morale, d'accompagner son bipède.

Le regard tendre de la mule se pose sur le point d'impact éclatant, tandis que le bipède s'efforce de récolter le précieux minéral, tout en demandant pardon à la Terre de lui infliger cette néanmoins vitale extraction afin de se forger une peau plus épaisse pour mieux la servir ensuite.

Mieux équipé, protégé et armé, le bipède commence à comprendre son environnement. Les fleurs sont inutiles, les rivières ne sont que des obstacles. Seuls comptent l'argent et le sang, deux ressources qui s'extraient dans la haine et la souffrance, grâce à des outils façonnés pour donner la mort, même à ceux que ne la demandent pas.

L'environnement est au service de l'humain, et non l'inverse. Piétinée, retournée, transformée, ravagée, la Terre reçoit une marée sale et bruyante de parasites toujours plus nombreux. Ceux qui ne suivent pas l'ordre établi sont considérés comme des parias, des proies, des cibles à abattre. Albion, jamais plus tu ne reposeras.

L'un de ces parias se terre dans une mine creusée par les précédentes vagues de colons, maintenant dégénérés suite aux forces dites obscures qui parcourent Albion. Un simple système immunitaire, en vérité, pour lutter contre la maladie humaine.

Yelb fracasse les os, brise les crânes, ouvre les plaies, et quelque chose se passe. À chaque coup reçu, il en donne un plus fort. À chaque goutte de son sang versée, il en prélève un litre. À chaque douleur ressentie, il fait subir mille tourments en écho.

Son esprit s'active. Des voix murmurent, venues de nulle part, et de partout. Yelb cherche, il les traque, il les veut, il en a besoin. Ces voix sont délicieuses, ces voix, ces Voix, CES VOIX !!!

Ces Voix... Ah, le paria, oui, la mission, trop de bruit, il n'entend plus les Voix, ou si peu, pas assez. Yelb a besoin de calme, de cAlMe ! Silence vermine, paria parasite, silence ! Meure, laisse chanter les Voix, laisse-les hurler à ses oreilles, les Voix, les Voix ! Aaaah !!!

Silence.

Enfin.

Pourquoi hurle le silence ?

...