L'utilisation hypnotique

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J’ai récemment participé à une journée de formation sur la douleur. A côté des mérites respectifs du propofol (on pense à toi Mickaël) et de la kétamine, des paliers 2, à côté des évolutions sur la prise en charge de la fin de vie, il y avait un atelier sur l’hypnose.


Discussions et démonstrations intéressantes, à mille lieues des mises en scène spectaculaires.
L’orateur nous explique que pour diminuer la sensation de la douleur, le sujet doit penser à autre chose, s’évader de la situation, mettre son corps en arrière plan, le quitter en quelque sorte le temps nécessaire.


Et il dit, texto : « Plus on parvient à rester dans le virtuel, moins on ressent les nociceptions de notre environnement »


C’est un processus de déréalisation. Une modification de la perception corporelle, qui peut être utile ou pathogique, selon les bénéfices ou inconvénients qui en découlent.
Faut avoir vu un schizo infliger à son corps ce qui serait insupportable à tout autre conscient de ce qu’est son propre corps pour apprécier pleinement le phénomène.


Le miroir de Foucault permettait de se voir ailleurs, et dans un mouvement de retro contrôle, de feed back, permettait d’ajuster, de modifier sa propre réalité. Il faut pour cela des aller-retour constants, dans une utilisation dynamique et ouverte de l’outil, des regards croisés, ce que . D’aucuns ont mentionné des exemples réussis de cette utilisation, avec une sorte de retour sur investissement par une modification des compétences ou des élans dans la vie de tous les jours irl.


Mais se perdre dans le miroir, le tenir si ce n’est pour la réalité, du moins pour un ailleurs qui permettrait de s'isoler d'un quotidien douloureux, d'accidents de la vie, d'une insatisfaction, de l'effet du temps érosif, de la mort qui vient, aurait un effet hypnotique, analgésiant, consolateur.


Je me suis toujours demandé, sans jamais avoir osé aller lui demander, ce que Chris Marker faisait sur sl. Un esprit de curiosité sans doute, au sein d'un esprit vif, intrigué par un outil qui pouvait rejoindre dans son fonctionnement certains thèmes qu'il avait abordés. Une certaine anxiété aussi peut-être. Arrivé au grand âge, il déclarait qu'il se serait bien vu finir sa vie sur sl. La finir ou s'en affranchir ? Être après avoir été, dernière tentative du vieil artiste.


Pour être efficace cette utilisation doit éviter tout rappel au premier monde. Le praticien de l'hypnose nous précisa ce point : il convient premièrement de présenter ce qui va être fait, et, ceci étant, aider le sujet à s'évader vers ailleurs. A partir de ce moment toute allusion à la situation en train de se réaliser, aux soins nociceptifs en cours, annulerait tout effet analgésique, reprécipitant le sujet vers sa position désagréable. Ainsi pourrait-il en être de l'utilisation de sl : toute tentative pour ramener le sujet vers sa condition initiale lui semblera alors douloureuse,. Pour éviter ça, il faut cloisonner, éviter de se mettre dans des situations où un briseur de rêve, peu charitable ou insoucieux de votre bien-être construit, viendrait ébranler toute la construction fantasmatique.


C’est dans ce cadre palliatif que l’utilisation a le plus de chance de devenir addictive, l'effet analgésique rendant le manque douloureux.
J'ai plutôt tendance à penser que cette utilisation est plutôt bénéfique pour celui qui en use. Après tout, si ça peut faire du bien. Y aura-t-il un réveil difficile ? Et alors ? En attendant…. jusque là tout va bien. Cela exclurait toute possibilité d'amélioration dans le premier monde ? Peut-être, mais quelles étaient les chances d'amélioration ? Au prix de quels efforts inutiles ?
Le choix de la fuite est parfois le plus rationnel.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 07/02/2014 à 09h24.
Très, très intéressant. Je vais tout relire encore.
Je comprends mieux ce concept de déréalisation don tu as déjà parlé. Je vois déjà comment les religions peuvent tenir ce rôle hypnotique, mais aussi l'Art et les "distractions", les diversions nécessaires.
...et ton idée de SL.
En tout cas, ça marche bien l' hypnose, quand j' ai eu fini de lire cet article, j'me sentais déjà beaucoup mieux, certes, je n 'allais pas particulièrement mal, mais maintenant je sais pourquoi j 'ai une chance d' aller mieux....
C'est une technique utilisée aussi par les sportifs plus ou moins consciemment qui permet de se dépasser et d'aller au delà de ce qu'on crois être les limites de la fatigue et aussi de la douleur.
Sur des douleurs permanentes intenses je ne sais pas trop ce qu'il en est du réveil. Ayant été assez sportive dans ma jeunesse où je fût gymnaste junior ça m'a rendu service à la suite de déchirures ligamentaires qui ont stoppées définitivement mon parcours.
J'ai deux techniques pour y arriver me concentrer sur le contrôle de la respiration ou sur le décompte des battements du cœur et sortir de mon cerveau toute pensée parasite, comme on trierait les cailloux des lentilles avant de les faire cuire.
La concentration sur une tâche purement répétitive peut aussi fonctionner.
Petit à petit on arrive très aisément a retrouver cet état entre deux mondes.
L'addiction aux endorphines ainsi secrétées me paraît moins grave que celle aux antibobos chimiques.
Puis on n'a pas besoin de dealer ou de pharmacien pour s'en procurer une dose.
Je peux même vous dire que ça m'a aussi été utile pour mes accouchements, en ce temps là une péridurale n'était pas une pratique courante.

Dans l'utilisation de jeux vidéos qui demandent beaucoup de concentration on arrive a un état proche aussi mais je tempère la comparaison en raison de la montée d'adrénaline qui se produit et qui elle a une descente dure.
C'est un des gros problème de nombre de sportifs la désintoxication à l'adrénaline, ça peut provoquer des phases dépressives très pénibles et longues.
Comme actuellement le nageur australien qui fond les plombs.

les deux phénomènes peuvent aussi être conjoints.
Et comme disait André : "Nous ne savons pas ressusciter les corps, mais nous commençons à savoir ressusciter les rêves"
Citation :
Publié par MenthalOH
En tout cas, ça marche bien l' hypnose, quand j' ai eu fini de lire cet article, j'me sentais déjà beaucoup mieux, certes, je n 'allais pas particulièrement mal, mais maintenant je sais pourquoi j 'ai une chance d' aller mieux....
Moi je remercie Dieu d'aller aussi bien......par rapport à ce "m'as tu lu" de service !
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
A côté des mérites respectifs du propofol (on pense à toi Mickaël) et de la kétamine, des paliers 2, à côté des évolutions sur la prise en charge de la fin de vie, il y avait un atelier sur l’hypnose.
Je vote pour l'Hypnovel, sans concession aucune !


Citation :
Ainsi pourrait-il en être de l'utilisation de sl : toute tentative pour ramener le sujet vers sa condition initiale lui semblera alors douloureuse,. Pour éviter ça, il faut cloisonner
J'ai parfois eu l'impression (qui m'est propre) que la tentative ou les efforts de cloisonnement étaient dictés par une certaine peur, par rapport aux autres, à l'autre. Comme si son identité (et je ne parle pas du sexe, de l'âge et de tout le tralala) allait être mise en péril. Comme si "être ce que l'on est" était dangereux.
Dangereux pour, justement, ce que l'on est.

Citation :
C’est dans ce cadre palliatif que l’utilisation a le plus de chance de devenir addictive, l'effet analgésique rendant le manque douloureux.
J'ai plutôt tendance à penser que cette utilisation est plutôt bénéfique pour celui qui en use. Après tout, si ça peut faire du bien. Y aura-t-il un réveil difficile ? Et alors ? En attendant…. jusque là tout va bien. Cela exclurait toute possibilité d'amélioration dans le premier monde ? Peut-être, mais quelles étaient les chances d'amélioration ? Au prix de quels efforts inutiles ?
Le choix de la fuite est parfois le plus rationnel.
Ah la fuite... un sujet que je maitrisais bien Mais qui ne règle rien et ne change rien.
Après, je pense qu'on a toujours le choix. Soit on tente d'affronter avec les moyens du bord et on décide de vivre SA vie (avec toutes nos merdes, nos douleurs, nos casseroles) parmi les autres, soit on met fin à ce qui nous parait insupportable, insurmontable et "incurable" et donc... à sa propre vie.
Dans ce cas, SL ne serait pas un palliatif mais un substitutif.

Mais à quoi sert un substitutif si on tente désespérément, quotidiennement et éternellement de lutter contre ce que nous sommes et ce que nous deviendrons ?





C'était quoi déjà la question ?
N'est-ce pas ce que nous sommes nombreux (sinon tous ?) à pratiquer au quotidien ?

Exemples en vrac : le footing qui fatigue bien (dans tous les sens du terme), le bouquin avant d'éteindre la lumière le soir, la collection de timbres et la tour Eiffel en allumettes, la sortie du vendredi soir avec les copains, la blague pour faire rire l'enfant qui vient de s'écorcher le genoux, le tricot effréné de ma mère quand elle vient de se disputer avec mon père (j'ai une de ces piles de pulls dans le placard...), la p'tite séance d'onanisme qui détend bien (dans tous les sens du terme aussi !), la musique qui fait patienter au téléphone (ah non ça c'est une vraie souffrance), le dentiste qui raconte ses vacances à la montagne pendant qu'il joue de la roulette...
S'anesthésier que ce soit sur SL ou autrement, le réveil est difficile. Et même si on on ne se cloisonne pas dans SL is SL, il n'empêche qu'on est pareil: le cul sur la chaise devant l'ordi, en train d'animer un personnage.
Pour avoir changer mon fusil d'épaule en cours de vie SLienne. (passée du SL is SL je me fuie, au SL is RL je me cherche^^) C'est pareil! le réveil est difficile. Je suis toujours décue, remboursez moi!^^

Disons que les bénéfices de SL dans mon RL sont plutôt minimes, ou alors j'en mesure pas la grandeur phénoménale^^
S'anesthésier à dose de SL c'est nul (lol…) à moins que ce soit une passe, comme on s'anesthésie pour une opération douloureuse, si c'est une période ok .Je sais pas vous mais moi ça fait 7 ans^^ Y'a eu des années sabbatiques quand même mais bon…

Ce que je prône sur SL c'est ce qui peut éventuellement améliorer mon RL, pas ce qui va l'empirer. Et ça c'est subjectif évidemment.
On dirait que l'idée générale c'est de se déconnecter du RL mais moi j'ai plutôt l'impression de venir sur SL pour me connecter au RL. J'ai pas des responsabilités professionnelles harassantes et une famille exténuante à fuir en fait. Puis si c'était le cas je préférerais partir une semaine à la neige, à la mer, en hôtel ou en camping si je suis pauvre^^ Ou pas car j'aurais trop la flemme de nous motiver.
Fuir sa RL sur SL puis une fois quelle est bien anesthésiée, chercher du RL sur SL et la boucle est bouclée^^

Ce qui m'élève dans SL, c'est de mettre à épreuve mon courage à me confronter aux autres. C'est pas car c'est SL que ça n'est pas un effort et que ce n'est pas des autres. C'est juste que les opportunités de dépasser ses peurs réelles sont à deux trois clics.
Pour peu qu'on s'implique dans des groupes, on peut se dépasser en s'affranchissant de sa peur du jugement, sa peur de l'échec, sa timidité , ses complexes, ses phobies et je ne sais quoi qui constituent des névroses handicapantes. C'est autre chose que de se fuir continuellement en ne faisant sur SL que du confortable, de la rêverie, de la contemplation, des photos etc Choses que je fais aussi avec plaisir plutôt 2 fois qu'une.

Dans tous les cas la condition à ce que SL améliore RL, et qu'importe les activité SLienne qui nous enrichissent c'est: une utilisation non-excessive! C'est là que le bas blesse.

Quand SL prend trop de place sur RL, quand cette anesthésie devient générale lol ça ne fait plus de sens.
Et c'est là que le réveil est douloureux, du coup j'y retourne pour apaiser ma souffrance

Peut être que pour moi la délivrance (lol...) serait une passerelle RL vers SL.
Car ce qui me barbe c'est ce coté secret intime alors que c'est finalement un cercle social comme un autre. Mais y'a la peur du qu'en dira t'on. Quand je m'affranchirais de ça, si ça se trouve je viendrais même plus^^

@Dove Dollinger qui intervient avec: "Moi je remercie Dieu d'aller aussi bien......par rapport à ce "m'as tu lu" de service !"
Ok je note l'étiquette que tu te colles sur le front: Dove Dollinger croit qu'il va bien grâce à Dieu et il méprise ceux qui écrivent sur le forum et picétout!
J'etais donc ravie de faire ta connaissance (Cela dit ton nom me parle, t'es un vieux Slien toi...peut être même qu'on est amis sur un de mes alts ^^)
Citation :
Publié par thar tempion
C'est une technique utilisée aussi par les sportifs plus ou moins consciemment qui permet de se dépasser et d'aller au delà de ce qu'on crois être les limites de la fatigue et aussi de la douleur.
.
Moyennant quoi, ne pas écouter son corps est une bonne façon de se blesser.



Citation :
Publié par Moon The Loon
Je vote pour l'Hypnovel, sans concession aucune !
Tutut ! Ca pose aussi des problèmes.

Citation :
Publié par Moon The Loon
Après, je pense qu'on a toujours le choix. Soit on tente d'affronter avec les moyens du bord et on décide de vivre SA vie (avec toutes nos merdes, nos douleurs, nos casseroles) parmi les autres, soit on met fin à ce qui nous parait insupportable, insurmontable et "incurable" et donc... à sa propre vie.
Logique mais radical. Sans être insupportable cela peut-être juste assez désagréable pour qu'on y substitue autre chose.

Citation :
Publié par Moon The Loon
Mais à quoi sert un substitutif si on tente désespérément, quotidiennement et éternellement de lutter contre ce que nous sommes et ce que nous deviendrons ?
La fuite, l'apaisement le temps que ça dure. Au bout du compte ça se terminera mal. C'est le trajet qui compte.


Citation :
Publié par Moon The Loon
C'était quoi déjà la question ?
Y'en a pas. J'me parle tout seul en fait. Maintenant si certains veulent déposer leur pierre, comme ces amoncellements sur les chemins de montagne pour indiquer la route, you're welcome.

Citation :
Publié par Loee
N'est-ce pas ce que nous sommes nombreux (sinon tous ?) à pratiquer au quotidien ?

Exemples en vrac : le footing qui fatigue bien (dans tous les sens du terme), le bouquin avant d'éteindre la lumière le soir, la collection de timbres et la tour Eiffel en allumettes, la sortie du vendredi soir avec les copains, la blague pour faire rire l'enfant qui vient de s'écorcher le genoux, le tricot effréné de ma mère quand elle vient de se disputer avec mon père (j'ai une de ces piles de pulls dans le placard...), la p'tite séance d'onanisme qui détend bien (dans tous les sens du terme aussi !), la musique qui fait patienter au téléphone (ah non ça c'est une vraie souffrance), le dentiste qui raconte ses vacances à la montagne pendant qu'il joue de la roulette...
Bien sur, y'a plein de méthode de relaxation, de distraction, de divertissement.
Seulement la spécificité dans l'hypnose et dans sl serait la déréalisation, le moyen d'échapper, d'oublier son corps et la matérialité. Ce qui n'est sans doute pas le cas de ta mère lorsqu'elle tricote.

Citation :
Publié par doudi
Pour peu qu'on s'implique dans des groupes, on peut se dépasser en s'affranchissant de sa peur du jugement, sa peur de l'échec, sa timidité , ses complexes, ses phobies et je ne sais quoi qui constituent des névroses handicapantes. C'est autre chose que de se fuir continuellement en ne faisant sur SL que du confortable, de la rêverie, de la contemplation, des photos etc Choses que je fais aussi avec plaisir plutôt 2 fois qu'une.
Ca doit pouvoir avoir un effet thérapeutique dans certains cas, probablement. Avec résolution de problème rl éventuel à la clef. Ce n'est plus la même utilisation : on n'est plus alors dans l'oubli et le cloisonnement, mais au contraire dans le prolongement et la perméabilité.

Citation :
Publié par doudi
Quand SL prend trop de place sur RL, quand cette anesthésie devient générale lol ça ne fait plus de sens.
Et c'est là que le réveil est douloureux, du coup j'y retourne pour apaiser ma souffrance
L'idéal serait de ne pas se réveiller, ou tout au moins le strict minimum de temps avant de replonger.

Citation :
Publié par doudi
Dove Dollinger croit qu'il va bien grâce à Dieu et il méprise ceux qui écrivent sur le forum et picétout!
Pardonne lui car il ne sait pas ce qu'il fait. Et puis il me remercie dans la première partie de sa phrase, c'est tout de même chou.

Citation :
Publié par MenthalOH
En tout cas, ça marche bien l' hypnose, quand j' ai eu fini de lire cet article, j'me sentais déjà beaucoup mieux, certes, je n 'allais pas particulièrement mal, mais maintenant je sais pourquoi j 'ai une chance d' aller mieux....
Ah bah tu vois, je t'avais bien dit que ça te ferait du bien. Avatar de peu de foi.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 07/02/2014 à 21h35.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Bien sur, y'a plein de méthode de relaxation, de distraction, de divertissement.
Seulement la spécificité dans l'hypnose et dans sl serait la déréalisation, le moyen d'échapper, d'oublier son corps et la matérialité. Ce qui n'est sans doute pas le cas de ta mère lorsqu'elle tricote.
Je ne tricote pas moi même mais je pense que si car il y a un côté répétitif là dedans qui doit être assez hypnotique. Quand j'étais ado j'étais assez accro à ce genre de truc, je "déconnectais" en dessinant des petits carrés par cahiers entiers. Je ne détaille pas, vous allez sortir la camisole.
La lecture, on est à fond dans l'imagination et pas toujours capable de fermer le bouquin avant la fin.
Le footing, bon ok pas un bon exemple pour l'oubli du corps. Quoi que... au bout d'un moment ça devrait pouvoir marcher car finalement c'est très rythmé.

Je vois bien la similitude entre hypnose et SL, d'ailleurs on le sent tout à fait de temps à autres, ne serait-ce que quand quelqu'un dans la maison nous appelle et qu'on ne l'entend même pas, on a quitté la réalité, le corps est là mais l'esprit est à fond dans les pixels. Pour autant j'ai du mal à mettre les deux dans le même panier, ça sous entendrait que la matérialité est une souffrance et ça me chagrine un peu.
Citation :
Publié par Loee
Pour autant j'ai du mal à mettre les deux dans le même panier, ça sous entendrait que la matérialité est une souffrance et ça me chagrine un peu.
Pas en soi, et pas pour tous les utilisateurs.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
.../...
L’orateur nous explique que pour diminuer la sensation de la douleur, le sujet doit penser à autre chose, s’évader de la situation, mettre son corps en arrière plan, le quitter en quelque sorte le temps nécessaire.


Et il dit, texto : « Plus on parvient à rester dans le virtuel, moins on ressent les nociceptions de notre environnement »

.../...
Le choix de la fuite est parfois le plus rationnel.
Ce traitement de la douleur corporelle vise à orienter la conscience vers autre chose, à occuper la pensée, à la dérouter, à éviter qu'elle ne soit uniquement concentrée sur le désagrément mais diluée.

On peut aussi s'extraire momentanément sur SL d'une pesanteur qui nous impacte, pas par aveuglement, déréalisation, mais en interagissant, parce que l'échange quel qu’il soit est salvateur, sans traîner un background, dont on souhaite, momentanément, qu'il nous lâche.

La limite, dans SL, c'est l'interaction. La découverte, l'attention portée. L'utilisation hypnotique ne peut survivre aux rencontres sauf à n'accorder aux avatars aucune consistance.

On pourrait ainsi supposer que Marker a vu dans SL le refuge idéal du solitaire, un lieu de vie sans interactions obligées.

Citation :
Publié par Moon The Loon
J'ai parfois eu l'impression (qui m'est propre) que la tentative ou les efforts de cloisonnement étaient dictés par une certaine peur, par rapport aux autres, à l'autre. Comme si son identité (et je ne parle pas du sexe, de l'âge et de tout le tralala) allait être mise en péril. Comme si "être ce que l'on est" était dangereux.
Dangereux pour, justement, ce que l'on est.
Je vois plutôt ça comme un anonymat qui, pour un temps, nous évite de nous caractériser par une succession d'indicateurs, qui font un portrait réducteur et figé dans le temps. Un peu comme la rédaction d'un CV, qui nous définit avec la rigueur d'un descriptif de photocopieur, et omet de dire que l'on cuisine à la crème et à l'huile d'olive, qu'on aime la couleur orange et travailler en musique.

Nuage, éthérée.
Citation :
Publié par Nuage G

Je vois plutôt ça comme un anonymat qui, pour un temps, nous évite de nous caractériser par une succession d'indicateurs, qui font un portrait réducteur et figé dans le temps. Un peu comme la rédaction d'un CV, qui nous définit avec la rigueur d'un descriptif de photocopieur, et omet de dire que l'on cuisine à la crème et à l'huile d'olive, qu'on aime la couleur orange et travailler en musique.

Nuage, éthérée.
Tu précises "pour un temps"…En effet d'une part je me demande si ces échanges anonymes résistent à la durée, si on côtoie régulièrement les mêmes personnes? Y'aura bien un moment où on va s'intéresser à la personne derrière l'avatar.

Et d'autre part exister dans l'anonymat (considérant qu'on passe beaucoup de temps dans ce contexte) au bout d'un certain temps, n'est ce pas se fuir sois même tout court? Qu'a t'on a y gagner à part comme le suggère Fabrice ne plus vouloir se réveiller^^

D'un autre coté on vante souvent le fait que ce qui est bien sur SL c'est qu'on peut fréquenter avec facilité des gens de tout horizons, de tout âge, de toutes conditions etc Oui mais comment on sait ça si personne dit rien ou tout le monde dit n'importe quoi
C'est bien que quelquepart il nous importe de savoir qui sont ces avatars. Même si c'est pas une fin en sois.
Enfin je remarque que beaucoup de personnes influentes ou pas dans SL avancent à visage découvert. Je suis assez admirative de leur esprit libre de tout jugement.
Je pense que le jour ou je veux faire une passerelle vers RL je prendrais un alt tout propre qui a pas tartiné dans JOL
Citation :
Publié par doudi
Tu précises "pour un temps"…En effet d'une part je me demande si ces échanges anonymes résistent à la durée, si on côtoie régulièrement les mêmes personnes? Y'aura bien un moment où on va s'intéresser à la personne derrière l'avatar.
Quand tu parles d'anonymat, c'est par rapport à l'identité RL de l'interlocuteur ou plutôt sur le fait d'échanger avec quelqu'un dont on ne connait absolument rien ?

Citation :
Et d'autre part exister dans l'anonymat (considérant qu'on passe beaucoup de temps dans ce contexte) au bout d'un certain temps, n'est ce pas se fuir sois même tout court? Qu'a t'on a y gagner à part comme le suggère Fabrice ne plus vouloir se réveiller^^
Comment fait-on pour "exister" dans l'anonymat ? A part n'avoir aucun échange avec l'autre... je ne vois pas

Citation :
Oui mais comment on sait ça si personne dit rien ou tout le monde dit n'importe quoi
Le feeling ?
Des fois, on sent bien quand le discours ne tient pas la route. Et le pire, c'est que parfois on s'en fiche, alors quelle importance

Citation :
C'est bien que quelquepart il nous importe de savoir qui sont ces avatars. Même si c'est pas une fin en sois.
Il nous importe selon si ça nous convient ou pas (enfin, je crois).

Quelle importance de savoir qui se cache derrière un avatar dont les échanges ne t'intéressent guère ?

A contrario, quand les mots te plaisent (et tout un tas d'autres choses dont j'aurais bien du mal à détailler) je ne sais pas si on cherche vraiment à savoir qui est cet avatar. Si un échange se fait, c'est un peu à nous de savoir ce qui nous importe à ce moment-là. Echanger sincèrement et simplement ou échanger du vide.
Echanger du vide, c'est assez aisé mais ça ne laisse pas de trace puisqu'au final, tu n'es pas vraiment impliquée.
Echanger simplement (chez moi ça implique d'être un minimum soi-même), c'est déjà beaucoup plus intéressant. Puis il me semble que la base de l'échange c'est "je te donne" et je prends ce que "tu me donnes". Quand il n'y a pas de ça, ça reste un monologue et l'interlocuteur servirait de miroir (qui a parlé de miroir déjà ?).
Si tu t'ouvres à l'échange (le vrai, hein !), il est bien naturel que c'est parce que ce que dégage l'avatar en face de toi, t'intéresse. Et quelque soit la forme que prend cet intérêt.
S'intéresser à quelqu'un c'est bien, je trouve. C'est toujours enrichissant du moment que l'autre est aussi dans l'échange.
Mais pour ça, je pense qu'il ne faut pas avoir peur. Peur de soi, déjà. Et ne pas craindre de ce que l'autre pourra bien penser de toi.
Alors, avoir envie de savoir qui se cache derrière l'avatar, je crois que ça se fait dans l'échange et la découverte. Si tu te laisses deviner, tu peux deviner à ton tour.

En y pensant, ça me fait remarquer que de mes relations SLiennes, les seules qui perdurent (qu'elles perdurent RL ou SL) sont celles que j'ai avec des personnes qui restent sincères avec elle-mêmes, quelques soient leur caractère et leur personnalité (et pire, quelques soient leur âge, leur situation et leur couleur de peau ).

Citation :
Enfin je remarque que beaucoup de personnes influentes ou pas dans SL avancent à visage découvert. Je suis assez admirative de leur esprit libre de tout jugement.
C'est qui les personnes influentes ?

Rhalalala... ! ce foutu jugement !
C'est pas ce foutu jugement qui nous entrave et nous pourrit la vie ?

Citation :
Je pense que le jour ou je veux faire une passerelle vers RL je prendrais un alt tout propre qui a pas tartiné dans JOL
C'est dommage, car moi j'aime bien la Doudi qui tartine dans JOL. Alors que son alt, ça se trouve, ne m'intéressait pas du tout



En te tartinant ce post qui s'adressait à Nuage en fait, ça me fait penser aussi aux relations qu'on fréquente peu et qu'on croise peu et avec qui on partage des discussions tout aussi rares qu'intéressantes.

Et en écrivant, un sourire m'est monté au visage en me disant que, finalement, sur SL (et forum et RL), celles et ceux que je fréquente et avec qui je partage et qui partagent avec moi, ont tous une petite place quelque part en moi parce que j'ai toujours été satisfaite du "vrai" de ces échanges. Du "vrai" de ces-dites personnes.

Bon, je ne fais pas de conclusion... parce que j'ai déjà oublié ce à quoi je réponds
Je suis vierge, j'ai acheté Windows 8.
Citation :
Publié par Moon The Loon

Bon, je ne fais pas de conclusion... parce que j'ai déjà oublié ce à quoi je réponds
Tu réponds à un sujet sur une utilisation hypnotique de SL ( et pourquoi pas : de JOL) , par le truchement de "courage, fuyons", qui parviendrait à se réfugier dans l'anonymat, anonymat qui serait une autre forme de virginité dans l'oubli de soi.
C'est pourtant simple.

N'empêche que je commence à comprendre un peu pourquoi je ne me sens pas tout à fait concerné par cette chose hypnotique. La fuite, ça, je connais ! Mais tout dépend de ce qu'on fuit. Donc de ce qui nous fait souffrir ou pas.

Tout dépend aussi du monde qui nous parait réel (parce qu'inévitable, parce que prétendument "normal"). Et de ce qu'on y subit.
Je pense que si on se retrouve à bosser dans un bureau de vipères, sous les ordres d'un infect patron et qu'on rentre chez soi le soir pour se faire insulter pendant que les mômes sautent partout, on a des raisons de vouloir fuir un quotidien pas tellement basané. On rêve de silence et de cocotiers, c'est sûr.

Mais si on a su éviter (fuir) tout ça, on a bien moins de raisons de se plaindre et on peut prendre SL comme une joyeuse continuité d'une vie emmerdée par personne. Par ailleurs, il va falloir avoir la force de ne pas prendre les autres pour des médicaments ou des prothèses, mais éventuellement pour une simple collaboration a un but commun. Qui n'empêche pas d'aimer (loin de là) mais laisse chacun responsable de soi-même. En toute amitié fraternelle.
ça doit être possible quelque part. Non ?

Quelques unes, ici, m'en paraissent assez capables, en tous cas.
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
mais éventuellement pour une simple collaboration a un but commun. Qui n'empêche pas d'aimer (loin de là) mais laisse chacun responsable de soi-même. En toute amitié fraternelle.
ça doit être possible quelque part. Non ?

Oh que oui.
D'ailleurs comment pourrait-on faire autrement ?
Je rentre dans le dialogue mais en fait on est assez d'accord je crois^^

Citation :
Publié par Moon The Loon
Quand tu parles d'anonymat, c'est par rapport à l'identité RL de l'interlocuteur ou plutôt sur le fait d'échanger avec quelqu'un dont on ne connait absolument rien ?

L'identité RL mais pas le nom et prénom lol , en même temps si je dis: Homme-femme? âge? zone géographique? statut marital? enfants? métier? études? anecdotes? chiens-chats?campagne?ville? etc forcement c'est ridicule...
Mais c'est pas des questions qu'on pose toute à la fois, d'ailleurs souvent c'est l'autre qui en vient à donner ces indications à force de se fréquenter. Ou bien d'entrée ou bien jamais si c'est un extrême^^

C'est plus par affection qu'on s'intéresse à la vie de l'autre que par nécessité de le catégoriser ou je ne sais quoi. Ca permet aussi de se comprendre, ça donne un meilleur sens à ce qu'il dit. Trop de mystère tue le mystère je sais pas...
Alors oui ça peut enfermer l'imaginaire un petit peu, mais pas tant que ça, sauf si l'autre est sans cesse en train de rabâcher sur son RL, ou a affiché sa photo dans son profil^^ sinon on s'oublie vite dans nos délires SLiens.


Quelle importance de savoir qui se cache derrière un avatar dont les échanges ne t'intéressent guère ?

Evidemment aucune!

A contrario, quand les mots te plaisent (et tout un tas d'autres choses dont j'aurais bien du mal à détailler) je ne sais pas si on cherche vraiment à savoir qui est cet avatar.

Non plus, surtout si on se revoie peu et si on discute peu.

C'est qui les personnes influentes ?
Ceux qui créent le contenu, ce que nous consommons, les artistes, les développeurs, les faiseurs d'événements etc ce qui fait que SL au delà du tchat et des gens au demeurant fort sympas est aussi intéressant.

Rhalalala... ! ce foutu jugement !
C'est pas ce foutu jugement qui nous entrave et nous pourrit la vie ?
Oui c'est d'la merde, surtout quand il n'a aucune fin. Avant de juger on devrait se poser la question de l'intérêt de le faire. (là je m'embarque dans une theorie sans doute fumeuse)

C'est dommage, car moi j'aime bien la Doudi qui tartine dans JOL. Alors que son alt, ça se trouve, ne m'intéressait pas du tout
On ne peut pas plaire à tout le monde^^Mais Doudi te remercie de l'intérêt que tu lui porte et te trouve vraiment cool et pertinente
Mais en fait peut être t'as pas lu quand je suis down et que: "gnagnagna ma vie est nuuuullle à cause de SL etc" Chose que évidemment dans le jeu de rôle RL ce n'est pas possible d'évoquer. J'ai un peu de recul j'espère…^^


Bon, je ne fais pas de conclusion... parce que j'ai déjà oublié ce à quoi je réponds
Lol on dirait que les derniers sujets ouvrent bien (trop) des portes au HS, ou alors on est vraiment mauvais (au choix^^)

Dernière modification par doudi ; 10/02/2014 à 15h32.
Citation :
Publié par doudi
Lol on dirait que les derniers sujets ouvrent bien (trop) des portes au HS, ou alors on est vraiment mauvais (au choix^^)
Je ne pense pas qu'on soit "mauvais". C'est juste une conception différente. Nous vivons dans un monde analytique qui découpe tout en tranche. (le numérique en est la démonstration claire) .
Mais nous, nous sommes à la fois synthétiques et analogiques, par conséquent nous ne considérons pas que l'estomac soit séparé du coeur et donc nous sommes souvent "hors sujet".
Donc tout ça se discute. Si le sujet est l'humain, nous ne sommes jamais hors sujet. Y a-t-il autre chose ici ? Faudrait qu'on me prévienne....
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