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Bonjour à tous, voici un background que j'ai écrit pour un de mes personnages sur Lily. J'aurais voulu avoir votre avis! Merci!

"Dix ans. Voilà dix ans que je me suis réfugié dans cette crypte. Moi, feu Hirmali le Frêle, mort durant l'Aube Pourpre, plus grand assaut de Brâkmar sur Bonta de toute l'histoire du Monde des Douze, j'erre à présent dans mon mausolée, sans pouvoir trouver le repos. J'étais à l'époque un jeune soldat Iop, sans prétention, de petite constitution, qui se soumettait avec obéissance aux ordres de mes supérieurs, chefs militaires et politiques de la grande cité de Bonta. Un matin, on nous annonça l'approche de la plus grande armée Brakmârienne jamais vue, composée de plusieurs milliers d'unités, trools, chafers, fantômes, miliciens, bworks et gobelins. Les machines de guerre, catapultes, béliers, s'approchaient dans un bruit d'enfer sous les cris hideux des créatures qui les accompagnaient. Des feux à la fumée noire et nauséabonde s'allumaient sous nos yeux, dans la plaine recouverte à présent de la lie des Dieux, êtres les plus immondes que la création avait pu engendrer. Moi, j'appartenais à la soixantième division de fantassins-bretteurs, et nous formions une solide équipe de gais lurons. Nous n'avions pas froid aux yeux, et c'est avec courage que nous avions reçu les ordres de nos supérieurs, nous envoyant contrer la menace qui planait sur nous. Nous sortîmes donc sous les remparts afin de repousser les premiers arrivants. Nous nous battions comme des diables, et j'en occis plusieurs dizaines avant d'être violemment assommé par un trool monstrueux. Lorsque je me réveillais, je me trouvais au centre d'une cage inconfortable, entouré d'autres prisonniers. Nous étions au milieu d'un campement ennemi. J'avais été fait prisonnier, et un Clerc me demanda mon nom et ma fonction au sein de Bonta. Je lui crachais au visage pour toute réponse. C'est ainsi qu'il écrivit sur son parchemin et sans me demander mon choix : "Prisonnier n°2409 : Exil aux monts D'Arrhos".

Pour ceux qui ne connaitraient pas les monts d'Arrhos, il s'agit d'une petite chaîne montagneuse des landes de Sidimote, où personne n'ose s'aventurer, pas même les insensibles craqueleurs des plaines. Pourquoi? Ce lieu autrefois inhabité est à présent le refuge de la plus grande communauté de vampires du monde. En échange de missions d'espionnage dans tout Amakna, Brakmar fournit aux immortels suceurs de sang de la nourriture en abondance, ce qui permet également de se débarasser rapidement du surplus des geôles. J'allais donc être envoyé là bas, mais je l'ignorais encore. A mes côtés se trouvait un Crâ qui semblait très mal en point. Il serrait contre sa poitrine un étrange pendentif bleuté, qui brillait doucement. Répondant au nom d'Aboriel, il avait été fait prisonnier lors d'un raid de Bworks sur le Village des Eleveurs, et avait été condamné au même sort que moi pour s'être battu vaillament et avoir permis à sa fiancée de s'enfuir avec leur enfant. Durant treize jours et treize nuits, nous pûmes sympathiser à notre guise, alors qu'il se remettait très rapidement de ses blessures, chose qui m'étonna grandement. Quand je l'interrogeais sur la nature de cette guérison miraculeuse, il se contentait de hocher la tête en souriant, et me regardait avec insistance de ses yeux verts qui luisaient d'une flamme étrange. Aboriel m'inspirait beaucoup de respect. On sentait chez cet être une grande sagesse, et un charisme tel qu'il avait réussi par ses belles paroles à persuader nos gardiens de nous laisser détachés à l'intérieur de la cage. C'est dans cette amitié naissante qu'arriva le jour de notre transfert vers l'horreur. Au petit matin, on nous sortit de notre prison, et nous fûmes installés sur de rapides dragodindes ébènes, race typiquement brakmârienne. Le voyage dura plus de deux jours, et Aboriel et moi, séparés, ne pûmes échanger que quelques mots lors des courtes haltes, sous l'oeil attentif de nos gardiens, extrêmement nerveux et inquiets. Dans le courant de la troisième nuit, nous parvinrent au premier col des Monts, et nous y fîmes halte. Soudain, alors que nous étions assis depuis dix minutes, nous vîmes une paire d'yeux rouges dans un fourré. Puis deux autres, un peu plus loin. Les gardiens regardèrent autour d'eux, et blêmirent. Nous étions encerclés par une meute de vampires. Le chef de notre troupe se redressa alors, et, tremblant, s'exprima d'une voix peu sonore qui laissait transparaître son angoisse :

"- Laissez nous en paix, vampires! Nous avons l'autorisation d'aller et venir sur votre territoire, afin de livrer ces prisonniers à votre chef, Al'Nirkuth le Sanglant!
Il y eu un moment de silence durant lequel les yeux clignèrent avec malice. Puis l'assemblée de monstres fut parcourue d'un rire profond, grave, et maléfique, qui ne laissait rien présager de bon. C'est alors qu'une énorme créature s'avança, et nos coeurs furent comme glacés à son approche. Seul Aboriel ne bronchait pas et regardait avec intérêt ce nouvel arrivant, comme s'il s'était agi d'une vieille connaissance.
- Je suis Le Sanglant. J'ai rompu le pacte avec la Tour. Nous voulons plus à présent. Nous voulons votre sang à tous.
Il éclata d'un rire puissant et bondit sur le chef des gardes. Agrippant sa tête d'une main immense, il le souleva de terre et dit, en l'admirant à bout de bras :
- Vous allez tous mourir."

Une lueur verdâtre passa dans ses yeux au moment où il pressait le crâne d'une force surhumaine. La tête du gardien explosa littéralement, et il lança le corps dans l'assemblée de ses fidèles en hurlant de rire. Le signal du diner était donné.
C'est alors que je sentis les crocs d'Aboriel s'enfoncer dans mon cou. Oui, les crocs. Aboriel était un vampire, lui aussi, mais n'appartenait pas à la même ethnie. Je le regardait béatement alors que je sentait le fluide maléfique se déverser en moi et mon corps se transformer. Je me sentais plus puissant, plus grand, plus fort, et surtout, je me sentait immortel. Une voix retentit dans ma tête : c'était celle d'Aboriel qui me regardait au fond des yeux, comme s'il essayait de sonder mon esprit.
"- Ecoute. Je suis le dernier représentant mâle des vampires Thades. Nous sommes une communauté d'êtres condamnés, ne nous nourrissant que de sang de dragodinde. Nous perpétuons nos pouvoirs sur des générations, en nous reproduisant avec des femmes saines, les Vampirettes étant stériles. A la naissance, les femmes choisissent si leurs enfants seront ou non Vampires, et connaitront donc leur père. En effet, ceux ci ne peuvent pas nous approcher en étant normaux, car seul l'amour du sexe opposé nous empêche de mordre un être vivant. Je ne t'ai pas mordu dans la cage car je possède ce pendentif qui me donne une vie humaine et me permet d'être au soleil tant que la personne qui l'a créé avec tout l'amour qu'elle porte pour moi est en vie. Malheureusement, cela a un prix. Ma femme perd du sang tous les jours et s'affaiblit de plus en plus. A l'heure qu'il est, le talisman ne brille plus. Ma douce Elline est donc morte. Morte pour me sauver et pour sauver notre enfant. Ce qui signifie que mon fils Celiwan est seul, et que je dois le retrouver, afin de le mordre et donc assurer sa sécurité. Malheureusement, il me faut faire vite, car j'ai causé la mort de ma femme, et selon notre ancestrale tradition, pour ce crime, je vais devoir m'exposer au soleil, à l'aube de la prochaine lune. J'ai apprécié ta compagnie, c'est pourquoi je viens de te sauver, car si je ne t'avais pas mordu, Le Sanglant t'aurais tué avant de te mordre, ce qui n'aurait eu aucun effet sur ton âme. Ils vont nous laisser tranquille, nous sommes sans intérêt pour eux à présent, et nous devons faire vite. Séparons nous, Hirmali, et vis à présent ta nouvelle vie comme un Thades, et non comme ces monstres. Les Vampires peuvent être bons."

Toutes ces informations n'avaient pas prit plus d'une seconde à m'être transmises, grâce au lien télépathique qui peut unir deux vampires proches. Aboriel s'éloigna vivement, pris son élan, et s'envola dans la nuit, sa longue cape sombre trainant derrière lui dans le ciel, où il n'était reconnaissable qu'à sa longue chevelure blanche qui se confondait avec le clair de lune. Je m'échappais rapidement du massacre, et, apprenant sur le tas à maîtriser mes pouvoirs, m'enfuyait très rapidement. La suite de mon histoire est peu importante : allant de lieux en lieux, me nourrissant du sang des animaux, évitant les humains, je me réfugiais dans ce caveau abandonné du cimetière hanté d'Amakna, et je passais de longues années à ruminer mon histoire et à m'interroger sur le devenir d'Aboriel."

Le vieux vampire s'éveilla, allongé sur la pierre tombale principale de la crypte. Les cauchemars le hantaient chaque nuit depuis des mois. Il revoyait les crocs du Sanglant, les gardes brakmariens, et à la fin, comme un sauveur, le visage magnifique d'Aboriel, le vampire Thades. Hirmali le Frêle se releva et ressentit soudain au fond de son esprit comme une présence vampirique dans les parages. De la visite? Qui cela pouvait donc être... Il se dirigea vers le dehors, où la nuit était noire, et prit la torche qu'il accrochait à l'entrée du mausolée. Là, à quelques mètres de lui, se tenait un jeune aventurier, apparemment disciple de féca. L'aura vampirique qui en émanait était puissante, et Hirmali avait l'impression d'avoir déjà ressenti la même sensation.

"-Hé! Tu es qui? Je n'aime pas être dérangé, vampire. Je suis un Thades, vas t'en, je ne veux pas être invité à vos immondes orgies sanglantes.
-Pardon? Vous avez dit que vous étiez un Thades? Vous aussi? Je m'appelle Celiwan, enchanté!

Le jeune garçon se retourna, et Hirmali vit à sa poitrine le talisman magique qui brillait d'une ardeur telle que la torche paraissait inutile. Il baffouilla. C'était le fils d'Aboriel, le petit Celiwan. Il portait un talisman d'Amour, mais comment était ce possible?

-Cel... Celiwan? Mais... Qu'est ce que ceci? Je suis Hirmali le Frêle... Je... Aboriel m'a mordu pour me sauver du Sanglant des Monts d'Arrhos...
-Papa vous à sauvé? il m'avait bien parlé de ça avant de se suicider, mais je n'avais pas tout compris... La seule chose qu'il me reste de lui, c'est ce pendentif d'Amour qu'il a fabriqué pour moi. Je ne le quitte que quand j'ai besoin de mon pouvoir... Vous faites quoi ici?"

Hirmali sentit les larmes couler seules de ses yeux. Aboriel aimait son fils comme aucun père ne l'avait jamais fait. Il avait concentré tout son amour dans la gemme du collier avant de se donner la mort. Le sortilège était tellement puissant qu'il enfreignait les lois des Dieux et que même du royaume des cieux, le jeune féca était protégé. Hirmali essuya ses joues blafardes d'un revers de manche sous le regard vert et médusé de son interlocuteur, et souriant, chose qu'il n'avait pas faite depuis dix ans, s'adressa à Celiwan sans remuer les lèvres. Les pensées s'échangèrent :

"- Viens, j'ai beaucoup de choses à te raconter sur ton père."

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