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Astrub était sans dessus dessous. Après la courte accalmie suivant l’explosion, les gens commencèrent à réaliser l’ampleur de la chose.
Un pan entier de la ville, celui qui entourait anciennement la banque, avait été totalement détruit, ne laissant que des décombres et les vestiges de fondations.
Rapidement, les survivants, sourds et blessés pour la plupart, se mettaient à courir dans tout les sens. Des familles entières, terrifiées, se précipitaient sur les portes de la ville les plus proches, afin d’échapper à une éventuelle seconde détonation.
Mais cette dernière ne viendrait jamais. Tout était fini aussi vite que cela avait commencé.
Une fois mes oreilles et celle de Madame Aurore, soignées, la sacrieur me dicta la conduite que je devrais tenir dans les prochaines heures :
-Tu ne regarde personne, ne parle à personne et surtout tu ne soigne personne. Ce sera surement pas beau là-dehors. Si t’as envie de dégueuler tu fais ça discrètement et rapidement. Tu me suis et tu ne t’écartes pas. Prend un familier avec toi ainsi que la panoplie dans le placard. Il n’est peut-être pas encore trop tard pour rattraper les fugitifs.
Tout en m’exécutant j’entendais des cris de douleur à l’extérieur. Mon nouveau sang d’eniripsa ne faisait qu’un tour, des gens étaient en danger de mort et j’avais l’interdiction de leur venir en aide. Lorsque je demandais à ma tutrice pourquoi un tel déni elle me répondit simplement que mes pouvoirs seraient peut-être sollicités plus tard et qu’il n’était pas temps de les gaspiller pour ``quelques mendiants sans importance``.
Le gamin me regarda d’un drôle d’oeil alors que je répondais à sa question. Il sembla réfléchir pendant une seconde avant que je lui assène un coup sur la tête.
-Grouilles-toi !
-Heu, oui désolé... Mais il n’y a pas que des mendiants là-dehors.
-Tu n’as jamais assisté à une bataille toi ça se voit ! coupais-je en rassemblant rapidement des provisions dans un sac. Dès qu’ils verront tes ailes ils se précipiteront sur toi et te supplierons des les soigner eux ou un ami. En moins de dix secondes tu seras submergé, et pour finir, lorsque tu seras vidé de tes forces, inutile et que tu auras survécu à leurs piétinements ils seront aussi reconnaissant envers toi que si tu les avais croisé dans la rue. Maintenant magnes-toi !
Dans le placard je trouvais une panoplie complète de kwak de flamme. Admiratif je pris délicatement les vêtements neufs ainsi que les bijoux pour les enfiler. Un petit bwak s’approcha de moi comme si le fait que je le prenais avec moi était une évidence. Mais j’avais une autre idée en tête.
Dans sa cage, le chacha qui m’avait valu ma première rencontre avec Liz, tournait en rond. Les paroles de la sacrieur me revinrent en mémoire : ``Si tu veux rester en vie et si tu veux gagner mon respect, fais en sorte que cet animal retrouve une vie décente et te pardonne. ``
Sur le coup je n’avais pas compris le poids de la menace ni de la responsabilité qu’elle m’incombait. Mais à présent je saisissais.
Alors qu’elle me pressait pour y aller je lui fit comprendre que je la rejoindrais. Elle refusa catégoriquement, les gens pouvaient me sauter dessus pour un simple mot soignant, et je ne serais pas de taille à les repousser sans son aide.
Elle n’avait pas tord. Je m’approchais donc rapidement de la cage et l’ouvrit. Derrière moi ma tutrice fit silence et sembla se raidir. Ce qui devait prendre plusieurs jours devait être fait en deux minutes : gagner la confiance de l’animal que j’avais torturé.
A peine avais-je entré la main qu’une patte me griffa, laissant des marques profondes dans ma peau. Le félin s’était réfugié contre le mur, les poils hérissés, les pupilles dilatées, crachant sa haine envers moi.
Peu importe la douleur, je retentais une approche et le laissa me mordre et me griffer autant qu’il le voulait. Courageusement je retins des larmes de souffrance, ma peau fut rapidement à vif et gonflée. Une minute entière passa pendant laquelle il se défoula, puis il redevint calme et se lécha tranquillement une patte l’air de dire : ``Bien fait``.
La paix n’était pas encore instaurée, mais une bataille avait été gagnée.
La ville était trouble, désappointée, telle une eau écumante suite à une tempête.
Ici et là on essayait d’éteindre des feux, de rassembler les blessés, des gens criaient aux alchimistes leur besoin urgent en potions. D’autres provoquaient presque les quelques osamodas et eniripsas ayant le courage d’affronter cette mer de blessures et de sang.
Le chacha à mes pieds je marchais prestement aux côtés de la sacrieur. Sa démarche était souple, rapide, agressive aussi. Si quelqu’un tentait de m’approcher elle le rabrouait sans ménagement. Aucun n’aurait eu la force de lui faire face. Les plus courageux lui lancèrent des insultes... Ce qui leur valait une mandale plus juteuse...
Ma mère était allongée dans mon divan, inconsciente, par la faute de quelques crétins qui s’étaient mis en tête de s’enrichir. Je n’étais pas en colère, j’étais hors de moi.
Quelque part, loin, très loin, au fond de mon coeur, ma conscience me soufflait que frapper ces gens n’était pas bien... Mais qu’est ce que ça pouvait me défouler !
Valentin m’avait un peu surprise en prenant l’initiative d’emmener le chacha avec lui. Il remontait d’un cran dans mon estime... pas plus !
La milice d’Astrub essayait de fermer la zone dévastée aux passants, mais c’était peine perdue. L’endroit était à la fois trop vaste et mal situé pour tenter de prendre de telles mesures.
Tout le monde n’aspirait qu’à rejoindre ses proches, chercher un remède, un médecin. Autrement dit il me faudrais faire vite, les traces des fuyards auraient tôt fait d’être effacées par ces allés et venues.
Un garde me barra le passage alors qu’on entrais au coeur du désastre.
-Désolé, dit-il en écartant les bras devant une maigre barrière en bois, c’est dangereux vous ne pouvez pas passer.
Inutile de bousculer celui-là.
-Professeur Aurore, de la SCA, Section Criminelle d’Amakna, J’ai toute autorité concernant ce genre ``d’accident``. Il me faut inspecter les lieux au plus vite avant que les autochtones ne gaspillent les preuves, fis-je en pointant du doigt une femme ayant percé le barrage.
SCA ? Autochtone ? En une phrase j’avais employé deux mots qu’il essayait tant bien que mal de déchiffrer, ce qui me laissa les secondes nécessaires pour passer sous la barricade.
-Section criminelle d’Amakna ? Vous sortez ça d’où ?
-De mon imaginaire. La plus puissante des armes.
-Le mensonge est une arme ?
-Exact !
-Il n’y a pas si longtemps vous m’avez affirmé le contraire.
-La vérité pour ceux qui te sont utiles et qui font de même avec toi, le mensonge pour semer le doutes chez tes ennemis...
De la cendre recouvrait tout, tapissant le sol et créant de petit nuage de poussière à chaque pas. La fumée des feux commençait à redescendre doucement sur le sol étouffant les bruits et créant un rideau de brouillard.
Ici il n’y avait plus rien, pas âmes qui vivent. Seul des habitants affolés traversaient ce qui ressemblait à un champ de bataille, silencieusement, furtivement, tels des fantômes.
Des animaux domestiques ou sauvages, étaient eux aussi déboussolés. Ils courraient d’un coin de bâtiment calciné à un autre.
Liz, se tut dans son discours et se pencha sur des traces qui me semblaient insignifiantes. Elle s’accroupie, les effleura du bout de ses doigts, se releva et remonta la piste jusqu‘à la banque.
Celle-ci n’existait juste plus. De l’édifice de pierres blanches et ocres il ne restait que le coffre de métal, immense et éventré, posé sur le bloc de granit dur qui composait le sol.
Rapidement je jetait un coup d’oeil dans la gueule béante de la boite en métal... Vide. Le moindre recoin avait été dépouillé des kamas qu’il contenait. Un frisson me parcourut l’échine. Qui pouvait bien avoir le talent et le courage de commettre un tel crime.
Mine de rien, et comme me l’avait expliqué ma tutrice, des milliers de personnes allaient être handicapés par cet acte. Ruiner. Des années de travail réduites en miettes. L’économie du Monde des XII au complet allait en être chamboulée. Plus rien ne serait comme avant, le prix de certaine matières premières allaient friser l’indécence, des objets rares, peut-être même des dofus, allaient être perdus à jamais... Sauf si on retrouvait les coupables.
Et Liz semblait sur la bonne voie pour ça.
-Ils étaient cinq, peut-être six... Leur manière de se déplacer est étrange, l’un derrière l’autre.
-Pour nous tromper sur leur nombre, tentais-je timidement.
La sacrieur se retourna vivement vers moi et sembla me poignarder du regard. D’un signe de tête elle m’ordonna de continuer.
-Heu... Mon père était chasseur à ses heures perdues. Il connaissait quelques petites choses sur la traque. Il m’a dit que si l’on est plusieurs et poursuivit la meilleur des techniques à appliquer était de marcher à la queue leu leu.
-Hum. Il n’avait pas tord. N’empêche, c’est bizarre. Regarde ces traces, me dit-elle en désignant une empreinte floue dans la terre cendreuse.
Ravi qu’elle me consulte et me fasse participer j’examinais la trace.
-C’est une botte, en cuir sûrement, reprit-elle, mais on dirait que celui qui les portait ne se sentait pas à l’aise dedans.
-Il était peut-être blessé.
-Alors dans ce cas il mal à ces deux pieds.
Sans dire un mot de plus elle s’appuya contre un mur à moitié détruit et réfléchis, le regard au sol, semblant suivre le parcours sinueux des empreintes.
Après quelques minutes elle reprit la parole.
-Ils sont partis vers le sud c’est certain. Pour aller où je ne sais pas. Leur repère. Une cachette où mettre le butin. Dans tout les cas leurs empreintes sont bien plus profondes au retour qu’à l’aller. Ils sont lourds. S’ils n’ont pas de charrettes avec eux ils seront ralenti. On a une chance de les rattraper.
-A pied ?
La perspective d’une course à travers plaines et forêt sur une dinde était une chose, celle d’une traque à la seule force de mes petites jambes en était une autre.
-Oui.
Je réprimais un soupir.
La forêt des abraknydes était obscure et effrayante de nuit. Chaque souche pouvait caché un monstre. Les ombres semblaient se mouvoir seules, comme si le vent, silencieux, jouait avec nos nerfs.
Liz suivait la piste d’empreintes comme un fin limier l’aurait fait avec des odeurs. Après être sortit par la porte sud, les fugitifs avaient bifurqués à l’ouest.
Les traces s’étaient multipliés, laissant supposer que des complices les attendait dans la forêt afin de les aider a porter leur fardeau.
D’environ une demi-douzaine ils étaient passé à vingt personnes. Selon la sacrieur une charrette aurait été trop facile à suivre.
-C’est inquiétant, murmurait-elle.
-Pourquoi ? demandais-je en trottinant derrière elle.
-Certains ont toujours une certaine difficulté à marcher avec des bottes, mais les nouveaux arrivant sont très à l’aise. Des mercenaires peut-être. Dans tout les cas ils sont nombreux. Assez pour qu’il s’agisse d’une secte ou d’un clan de crimes organisés.
Elle s’arrêta soudainement dans sa course, tellement que je me cognais dans son dos.
-Aïe !
-Chut...
Sa main se posa sur la tête de son marteau, ses yeux sur les arbres qui nous entouraient, immobiles et inoffensifs... Pintade sembla se raidir, même la longue plume qui constituait sa queue ne bougeait plus dans la brise.
Un craquement, infime, sembla raisonné à travers la frondaison. Ce simple bruit me fit frissonner, accélérant mon rythme cardiaque.
Même si je ne savais pas m’en servir, j’empoignais ma kwaklame de flamme. Un geste qui ne me rassura guère.
La tension était palpable, si j’avais eu le courage de tendre la main devant moi à ce moment j’aurais pu la toucher.
Les oreilles pointues de ma tutrice frétillaient légèrement, pareils à celle d’un mulou à l‘affut.
Une minute entière passa, puis deux. Pas un bruit. Lentement je vis la sacrieur bougé la main gauche. Je cru d’abord qu’elle allait enlevé sa main de sur son marteau mais au contraire elle le tirait de sa ceinture et plia doucement les genoux, abaissant son centre de gravité.
Comme elle me l’avait enseigné cela consistait à mieux garder son équilibre en combat... En combat !?
CHTOING !
Mon coeur manqua un battement alors qu’une flèche enflammée se fichait dans l’arbre juste à coté de moi. Mon attention détournée, la peur au ventre, je ne vis pas le prochain choque venir par derrière. Un coup de massue qui me mit à terre directement.
A travers les fentes de ma coiffe j’aperçus Liz se retourné pour frapper mon agresseur. La lumière, déjà rare en pleine nuit, se dispersais lentement.
Dans les fourrés le cra qui m’avait manqué ne rata pas sa seconde cible. La sacrieur se prit une flèche explosive dans le dos. Ensuite se fut le trou noir.
Un Nomoon en peluche dans les bras une petite fille aux yeux noirs s’avançait doucement vers une porte close. Elle tremblait. De peur, de froid ou de joie, personne n’aurait su le dire.
Elle fixait cette porte de toute l’intensité de son regard, attendant qu’elle s’ouvre.
Dans un grincement terrifiant le panneau cliqueta et dévoila ce qu’il y avait derrière. Rien.
Une simple présence. Simple ? Non. Immense. Colossale. Séculaire. Mais invisible.
Seul une lumière éclatante se trouvait de l’autre coté de la porte. Plus brillante que le soleil lui-même, tel un oeil divin.
Divin.
Une voix s’éleva alors du néant blanc. A la fois effrayante et magnifique. Autoritaire.
-Il est temps Liz...
Liz...
Liz...
-LIZ !
Mes poumons paraissaient se remplir d’air pour la première fois alors que je me réveillais en sursaut.
-Ouf ! Vous êtes vivante. J’ai cru... Enfin j’ai cru... Ils vous ont frappé tellement fort.
Les paroles du gamin n’étaient pas claires, mais elles expliquaient mon mal de tête et le sang chaud et poisseux que je sentais couler sur mon visage.
-Où on est, marmonnais-je.
-Je ne sais pas. Je me suis évanouie pendant quelques minutes et je me suis réveillé attaché et bâillonné ici.
Dans un raclement de gorge peu ragoutant je crachais un glaviot sanguinolent sur ce qui semblait être un sol de pierre.
Mon rêve me revint en mémoire. Il m’arrivait de prévoir des choses en rêvant, la plupart du temps sans importance. Ce songe-ci ne devait pas faire exception à la règle.
J’ouvris les yeux lentement, craignant qu’une lumière quelconque ne m’aveugle. Mais l’obscurité était encore présente, coupée seulement par une bougie minuscule qui se consumait dans le coin de la pièce. Je ne devais pas être resté évanouie plus de quelques heures. Mon oeil gauche s’ouvrit difficilement, tuméfié par les coups.
-Valentin. Analyse de la situation.
Mon apprenti se remémora rapidement les quelques règles de base que je lui avait enseigné pour des cas comme ça.
-Je dirais qu’il est quatre ou six heures du matin. Je n’ai rien pu voir de nouveau depuis que je me suis évanouie à maintenant. En revanche je crois qu’ils nous ont emmené au nord. Dans ce qui ressemble à une caverne. Le sol est en pierre. Humide.
-Non. Pas une grotte. Les angles sont trop droits. Et la texture de la pierre ressemble plus à du béton coulé. On a construit ce cachot il n’y a pas longtemps. Tu as entendu quelque chose depuis ?
-Oui...
Il sembla gêner mais continua tout de même.
-Certains parle notre langue mais d’autres...
Un frisson le secoua.
-Je ne sais pas ce que c’est mais c’est pas humain.
-Hum. Et selon toi quelle est notre situation ?
-Critique. Avec vos mots je dirais qu’on est dans la merde.
Dans un grognement d’approbation j’essayais de me redresser. Des liens entravaient mes mains dans mon dos. La tête encore lourde je me contorsionnais et passais lentement mes fesses, mes cuisses puis mes jambes, dans l’arc de mes bras étiré à l’extrême. Valentin m’observa avec admiration.
-Quelle souplesse, souffla-t-il.
-Je suis pas si vieille que ça...
-Et maintenant ?
-On appel nos geôliers.
-Hey ! Les fils de chien ! Y a quelqu’un qui aurait les couilles de me parler ? Non ? Un volontaire assez fou pour ça ? Ouais c’est bien ce qui me semblait ! Capable de frapper par derrière mais pas causer comme des gens civilisés ! Bande de chiffe molles ! Bouseux ! Paysans ! Sous-merdes !
-Ta gueule !
Une barre de métal fit trembler la porte sur ses gonds lorsque le nouveau venu montra son visage mangé par les poils de barbe à travers la petite ouverture.
-Ah ! Enfin un être doué de pensé. Enfin... Je crois.
Un nouveau coup fit vibrer l’air. Il était inutile de douter du fait que s’il n’y avait pas eu cette porte le gardien aurait sauté sur Liz.
Cette dernière lui assena un sourire carnassier.
-Et bien mon ami ! Où sont tes patrons ? Car si je ne me trompe pas, vu ta tête de benêt et ton physique peu avantageux, je doute que tu sois l’instigateur de tout ce merdier.
Son interlocuteur allait répondre lorsqu’un autre voix autoritaire se fit entendre.
-Il suffit ! Sortez-les de là !
À n’en pas douter il s’agissait d’une femme.
L’extérieur de notre cellule était sombre, seulement éclairé par quelques bougies et des chandeliers posés sur des meubles qui constituaient le seul décor.
De taille rectangulaire, la pièce au plafond bas semblait être le repaire principal des malfrats. Sur ma droite un scintillement doré m’apprit que les kamas avaient été entreposés ici.
Au fond, assit sur de vieilles tables en bois, des hommes aux sourires mauvais nous fixait de leurs yeux pervers, tout en affutant leurs couteaux. Il s’agissait sûrement des mercenaires attendant l’heure fatidique de leur paye.
Rapidement, mes yeux finir de faire le tour de la salle, dans cette obscurité il était impossible de repérer une sortie et évidemment il n’y avait aucune fenêtre, seul des piliers de pierres noires soutenaient les tonnes de terre qui devaient se trouver au dessus de nos têtes.
Mon interlocutrice se dressa alors face à moi. C’était à peine si je l’avais remarqué. D’environ ma taille elle portait une ample cape qui couvrait tout son corps et trainait autour de ses pieds, son visage était masqué par le capuchon en toile, seul deux lueurs m’indiquait où se trouvait ses yeux.
-Liz Aurore... annonça la femme d’une voix rocailleuse.
-C’est moi...
Son odeur empestait autant que son haleine.
-Quel dommage une personne aussi intelligente que vous... C’est du moins ce qu’on m’a dit.
-Y parait ouais...
Cette voix me disait quelque chose sans que je la reconnaisse pour autant.
-Que vais-je faire de vous ?
-Vous pourriez nous libérer ! Et rendre leurs biens aux gens que vous avez volé. Enfin moi j’dis ça...
-Hélas nous vivons des temps difficile...
-Ah oui... Brakmar, Bonta, la guerre tout ça, tout ça...
-Non ! Je me fiche éperdument de cette guerre.
-Alors venez en au fait ou tuez nous, bordel ! Perso je vais pas rester là à vous écouté gémir !
-Heu... Je veux pas mourir moi... intervint la petite voix de Valentin.
-La ferme ! s’écria-t-on en coeur.
J’aurais presque pu sourire.
-Soit ! repris la femme. Après tout il n’y a que vous pour comprendre mon plan si ingénieux...
Dans un ample mouvement elle rabattit son capuchon en arrière et dévoila son visage... Qui n’en était pas vraiment un.
C’était une chouette, blanche et magnifique, aux grands yeux de perles noirs et au petit bec fin. Une femelle chouette, ou hiboux ou peu importe ce que c’était. Mais cette femme n’était pas humaine.
On disait les femmes de cette race presque éteintes...
En tant que scientifique ma première envie fut de l’analyser sous toute les coutures, de lui poser des questions, de l’étudier jusqu’à épuisement.
En tant que sa prisonnière ma seconde envie fut de la disséquer...
Elle enleva sa cape et découvrit son corps svelte aux plumes de soie. Ses pieds étaient des serres aux griffes redoutables, cliquetant sur le sol avec précision.
-Je disais donc : nous vivons une époque bien dur. Je suis Altéra, l’une des dernières femelles de mon espèce. Nous, les gardiens de votre or, sommes obligés de vous voler pour que notre race perdure.
-Pourquoi ?
-Je suis la dernière, trop vieille pour procréer mais trop jeune pour mourir et laisser mon espèce en faire de même avec moi.
-Bon, au moins c’est pas un plan diabolique qui vise à dirigé le monde.
-Hum, nous ne sommes pas un peuple qui aspire à la richesse, mais dans votre monde l’argent est indispensable pour obtenir ce que l’on veut. Et ce que l’on veut vous l’avez.
-C’est à dire ?
-Des ressources, des potions et des alchimistes pour les faires. Ramasser l’argent pour acheter les ressources en premier, puis kidnapper le plus éminent alchimiste de ce monde pour le plier à notre volonté. Nous avons besoin de faire fécondé nos derniers œufs, et d’en voir sortir des femelles. Évidemment très peu de mes semblables sont au courant de mes plans, beaucoup trop dirait que ce n’est que folie. Et, quelle chance ! Vous êtes Liz Aurore ! Une grande alchimiste si j’en crois mes connaissances. Celle qui nous poursuit nous sera donc utile.
-On vous a jamais appris à demander poliment pour avoir les choses.
-Nous l’avons fait, se courrouça la chouette, mais vos dirigeants n’ont rien voulu entendre !
-Ah... Alors adoptez, y a plein de pauvres petits enfants orphelins qui demandent qu’à avoir une famille.
-Je n’aime pas du tout votre ton...
-Bah moi j’aime pas ta face !
Elle émit un cri de rapace, derrière les mercenaires se levèrent.
-Vous avez de la chance d’être alchimiste, sinon je vous aurais dévorer les entrailles avec plaisir.
-Hum, bon appétit.
-Mettez-là devant son atelier, enfermez le gamin dans la cellule, ordonna-t-elle.
-Le gamin est mon assistant, y reste avec moi.
Elle me lança un regard meurtrier et acquiesça à contrecœur.
Ce qu’elle appelait ``atelier`` était en fait une autre cellule sombre, à la porte renforcée, sans fenêtre et pourvue, pour seul éclairage , d’un petit lustre à trois bougies.
Dans un coin s’entassait tout les ingrédients, dans l’autre, un petit alambic de fabrication artisanale.
-Ce truc va nous péter à la gueule, commentais-je en massant mes poignets libérez de leurs liens.
-Professeur, je crains de ne pas avoir bien saisit la situation.
-Nous sommes chargés de fabriqué une vieille potion de fécondité pour une race en voie d’extinction sous peine d’être tué.
Le jeune eniripsa sembla songeur pendant quelques instants puis demanda :
-Pourquoi ne pas agir autrement ?
Silencieusement je m’installais sur le tabouret disposé devant l’atelier, rassemblais des souvenirs vieux de plusieurs décennies et expliquais :
-La ``Potion de Fécondité Majeure``, est la plus rare, la plus chère et la plus longue potion à fabriquer. Elle demande des mois de patience dans sa préparation, des ressources uniques et au prix exorbitants, et un certains savoir faire pour ne pas risquer de confectionner un effet inverse après son ingestion. Il y a des années de cela elle était à la mode, très apprécié, un alchimiste en avait fait la découverte après toute une vie de recherche. Ses collègues se mirent alors à copier sa recette et à en vendre à tout va. Elle était très populaire auprès des femmes désirant avoir un enfant très vite, même les éleveurs de dragodindes en faisait avalé à leurs montures. Mais un jour la mode, comme toute les modes, à changé, de plus les ressources rares sont devenues vraiment trop chères. Les gens ont fini par l’oublier, et les alchimistes, ceux que je connais en tout cas, n’en ont plus jamais fabriqué.
-Et vous aller obéir à... Altéra ?
-Je ne sais pas, ma conscience professionnelle m’oblige à le faire, en tant que telle je n’ai pas le droit de laisser une race s’éteindre. D’un autre côté je ne suis pas d’accord avec ce genre de méthode....
Le silence s’installa durant quelques minutes dans la petite pièce sombre. Un cliquetis dans la serrure de la porte m’interrompit dans mes réflexions.
Dans un grincement agaçant de film d’horreur le panneau s’ouvrit sur la chouette.
-Votre atelier vous plait ? demanda-t-elle dans un jacassement trop aigu à mon goût.
-Petit, sale et mal éclairé, répondis-je sans aucune gêne. Je trouve ça juste drôle que vous osiez penser que nous allons réussir à quoi que ce soit dans ce placard à balais. De plus il nous manque des tas de choses.
La harpie me lança des éclairs avec ses yeux ronds, dans son dos deux mercenaires jouaient avec leurs marteaux. Si j’avais eu le mien il seraient mort à cette heure.
-Je suis prête à vous apporter tout ce don vous avez besoin, se détendit-elle. Faites-moi une liste !
-Je veux une bourse pleine de kamas et une place marchande bondée.
La chouette parue choquée d’une telle demande, ses plumes se hérissèrent dans un gonflement presque comique.
-Hors de question, siffla-t-elle, nous vous donnerons ce que vous voudrez, mais vous ne verrez pas la lumière du jour avant d’avoir fait cette potion.
-Alors vous pourrez aller vous faire foutre... répondis-je calmement en croisant les bras sur ma poitrine.
Du coin de l’oeil je vis Valentin frémir, il s’éloigna de la porte et vint se mettre à mes côtés. Durant une bonne dizaines de minutes Altéra réfléchis, puis, dans un croassement elle dit :
-Vous êtes une forte tête, et je pense aussi que vous ne voulez pas la mort de ma race, de plus seule une alchimiste peu reconnaitre la vraie valeur d‘une ressource. J’accepte donc.
Les deux lourdauds, arrêtèrent de frotter fièrement leurs marteaux pour fixer leur patronne.
-Évidemment il sera inutile de fuir, vous serez sous bonne garde. D’ailleurs le gamin sera le premier à en pâtir si vous tentez quoi que ce soit.
Je répondis en lui souriant. Un sourire jaune mais satisfait. Voilà où la bêtise et l’empressement pouvaient mener...
Le village d’Amakna, place marchande, sous un chaud soleil de fin d’été.
J’étais terrifié.
D’une part parce que j’étais quasi certain que Liz serait ``imprudente``, de l’autre, parce qu’un colosse de 150 kilos me piquait discrètement avec sa dague lorsque je n’avançais pas assez vite.
Une bonne moitié des mercenaires étaient partis, leurs payes en poche. L’autre était resté avec Altera, veillant sur nous comme si nous étions des criminels endurcis... Alors que c’était le contraire !
Ma tutrice était devant avec la chouette, elles choisissaient les denrées rares pour fabriqué la potion. Moi j’étais encadré par trois gros gaillard qui guettaient partout dans la foule de vendeurs et d’acheteurs un comportement suspect, ou la fuite de Liz. Les sept autres s’étaient postés aux entrées et sorties stratégiques de la place, afin de contrer toute échappée.
Bref, comme j’en avais coutume en ce moment : la situation était critique.
Je priais ma déesse afin de recevoir de l’aide, un signe, n’importe quoi. La présence de mon chacha à mes pieds me manquait, même si celui-ci était apparemment très bien installé dans sa cage en compagnie de Pintade, la dernière fois ou je l’avais vu.
Liz bouillonnait de l’intérieur, je le sentais. Elle réfléchissait depuis des heures sur le moyen de nous en sortir, ce que je faisais aussi mais sans succès. Selon moi seule la chance et le destin pourraient nous sauver de ce mauvais pas...
Et les deux nous sourirent...
-Liz !
-Heu... Arthur !?
-Quelle joie de vous voir.
-Pareil, lança-t-elle innocemment.
Mes gardiens se raidirent et Altéra encore plus. Malgré la nuit tombante, sa cape et son capuchon il était encore possible de deviner ses traits. La chouette parut outrée de l’intrusion du vieil intendant de l’université de Bonta alors qu’elle était en pleine discussion avec la sacrieur sur la fraicheur des bulbes qu’elles avaient trouvé. Discrètement elle donna un ordre à ses mercenaires qui se tenir prêt à toutes éventualités.
``Le ciel nous tend une perche professeur, ne la laissez pas passer``, priais-je en silence.
Arthur sembla tout à coup gêné que Liz ne lui présente pas la personne avec qui elle se tenait. Quand à moi il ne semblait pas m’avoir vu, prisonnier entre ces trois grandes montagnes de muscles.
La sacrieur sembla saisir son malaise et reprit la parole en disant :
-Arthur je vous présente Altéra, une... connaissance, qui m’a demandé de lui rendre service en échange de ce que tout Padgrefs demandent...
Je ne compris pas le mot ``Padgref``, l’intendant sembla tiquer à cet évocation, mais reprit toute sa contenance en offrant sa main à serré à la chouette, qui ne lui rendit pas son geste bien sûr.
Le vieil homme ne lui en tint pas rigueur, mais parut gêné, il reprit donc la parole en se concentrant uniquement sur Liz.
-Alors où en est votre enquête ?
-Disons que je suis en plein dedans, jusqu’au cou.
La sacrieur insistant sur les derniers mots, Altéra ne sembla pas apprécier et poussa ma tutrice à en finir là avant qu’il y ai un mort. Même si elles étaient dos à moi je pouvais sentir un courant électrique passé de l’une à l’autre.
-Oh ! J’espère que vous allez vite trouver les coupables alors. Cette explosion à Astrub... Il y a eu des tas de morts vous savez.
-Oui, j’y étais.
-Vraiment ! lança-t-il tout à coup très intéressé. Aucun de vos proches n’a été blessé j’espère.
-Disons qu’on fait aller.
-Bien, bien. Et que faites-vous au marché ?
-Je suis ici pour affaire. Et vous ?
-Ah ! Si vous saviez ! Un élève de l’école à découvert quelque chose d’extraordinaire en cour de biologie, mais hélas je crois que son expérience à mal tournée, disons qu’il s’est... brûlé les ailes si on peux dire et je suis venu ici pour...
-L’aidé à guérir.
-Voilà !
Arthur sourit bizarrement à la sacrieur. Il la salua ensuite et me croisa, toujours encadré par les mercenaires.
Lorsque son regard capta le mien je lui lançais un appel aux secours silencieux, le priant de ne pas partir. L’espace d’une fraction de secondes je cru voir ses yeux s’agrandirent, puis il me dépassa et je ne le vis plus.
S’en était fini de nous...
Altéra était en rage, elle voulait rentrer au plus vite. La sacrieur la retenait en disant que c’était la nuit que les prix baissaient. Peu convaincu de cette argument la chouette restait sur ses positions, elle fit même venir l’un des gardes qui surveillaient les entrées et les sorties sur la place pour forcer ma tutrice à obéir. Pour faire diversion Liz s’extasia sur un lot de fleurs sauvages puis commença à discuter du prix avec le vendeur.
-Il suffit, gronda la chouette, nous avons assez de ressources pour commencer les préparatifs.
Insouciante elle continua son manège.
Personnellement je ne voyais pas ou elle voulais en venir... Jusqu’à ce qu’un bruit assourdissant retentisse.
Tout à coup la foule se dispersa, affolée.
L’image de la banque dévastée du village s’imprima à mes rétines. La seule chose qui ne concordait pas avec cette hypothèse était que la commanditaire de ce genre d’attentat était devant moi.
Les mercenaires resserrèrent leur cercle autour de la chouette. L’affolement poussaient les gens à marcher sur les autres, essayant de trouver une échappatoire.
L’explosion de la banque d’Astrub n’avait pas manqué de terrorisé les familles habitant autour de celle du village. Cela dit je ne pouvais m’empêcher de trouver cette réaction exagérée. Après tout, le bruit n’était pas suffisant.
Une aveuglante lumière blanche éclaira alors le ciel, semblant le nettoyer de son obscurité.
Parmi la foule qui fuyait, des cavaliers en armures firent leurs apparitions. Ils remontèrent vers nous à contre-courant des villageois.
La scène n’avait duré que quelques secondes, je compris alors que l’explosion était dû au fait qu’on avait lâché la fusée éclairante qui descendait maintenant lentement en perdant de sa luminosité.
Les soldats sur leurs dragodindes pointaient leurs lances sur les gros bras, qui m’encerclaient, d’autres à pied avaient plaqués ce qui restait du groupe de protection de la chouette, tandis que celle-ci tournait la tête en tout sens.
Un profond sentiment de gratitude emplit ma poitrine lorsque je vie Arthur pointé du doigts Altéra.
Finalement on était peut-être pas si fini que ça.
-Arthur, je n’ai jamais dis ça à personne sauf à moi, mais : vous êtes un génie !
Liz serrait la main de l’intendant si fort que je vis ces dernières blanchirent. Il ne releva pas et se contenta de sourire et de la remercier.
J’eu moins de retenu et lui sautais dans les bras, alors que derrière moi les soldats de la milice du village ligotaient les mercenaires et la harpie.
Le gros bonhomme me serra à son tour avant que ma tutrice ne m’assène un regarde réprobateur.
-Comment avez-vous su ? demandais-je.
-Liz à toujours su attirer l’attention lorsqu’elle en avais besoin.
-Padgref est un fugitif que j’ai capturé il y a quelques années. Ce qu’il demande est donc la liberté, ce que l’on attendait en échange du service à Altéra. Arthur m’a ensuite fait comprendre qu’il avait saisi en racontant l’histoire de l’élève ayant découvert quelque chose en cour de biologie. Il me désignait indirectement, puisque la biologie était le cour dans lequel j’excellais le plus. En revanche comment vous avez deviner pour ``les ailes`` ?
-Je ne savais pas que Altéra était une créature à plumes, pouffa l’intendant, c’était une simple coïncidence. Après le regard que m’a lancé Valentin j’étais sûr de ce que je pensais, j’ai donc couru aussi vite que le pouvait mes grosses jambes à la milice. Mes relations ont fait qu’ils on prit ma requête très à cœur, surtout lorsque je leur ai di que je tenais le responsable des attentats d’Astrub. Ah, d’ailleurs ! J’ai quelque chose à dire à cette dame avant que les soldats ne l’emmène.
Nous le suivîmes jusqu’à la charrette où l’on faisait monter les prisonniers. La chouette avait quitté sa cape et son capuchon, exposant son corps immaculé de plumes à tout les badauds qui étaient venu voir la scène après s’être assuré qu’il n’y avait de bombes nul part.
-Madame Altéra ?
Elle tourna vivement la tête vers lui. Sa colère était perceptible à travers ses yeux de perles noires. Son plan avait échoué, sa race allait s’éteindre... C’était du moins ce que tout le monde pensait.
-Après avoir écouté vos motivations de la bouche de ma collègue, reprit Arthut, je me suis dit que vous aviez de bonne intentions de base. Hélas il y a deux jours maintenant vous avez tué beaucoup de personnes innocentes, et cela pour rien. Car figurer vous que Frigost à renouer le lien avec le continent. J’y suis moi-même allé et j’ai vu de mes propres yeux plusieurs personnes de votre race, des femelles...
Il se tut pour observer la réaction d’Altéra. Celle-ci avait maintenant les yeux remplis de stupeur.
La charrette s’ébranla, secouant ses occupants et les menant vers la prison du port...
Le regard choqué de la harpie resta durant longtemps imprimé à mes rétines après son départ. Mais Liz passait déjà à autre chose.
Elle discutait avec le capitaine de la milice, le remerciant du bout des lèvres et le priant de l’emmener chercher nos affaires dans la caverne en pierres. Cette dernière serait sûrement dur à trouver, mais rien d’insurmontable selon ma tutrice, cela permettrait aussi de rendre leurs biens à toutes les personnes volés.
Un long travail nous attendait donc.
Liz me fit grimper derrière elle sur l’une des dindes empruntée au capitaine. Nous n’avions jamais été aussi proche physiquement.
Sur le chemin elle posa des questions à Arthur sur Frigost je ne connaissais pas ce mot, ni cet endroit. Mais la sacrieur semblait déjà enthousiaste à l’idée de s’y rendre. A mon avis je ne tarderais pas à tout connaitre de l‘île.
Je me réveillais sur le divan du salon, chez Liz. Un chacha ronronnait sur mon ventre et me fixait des ses yeux vert/jaune.
La sacrieur préparait à manger. Pour la première fois je la voyais aux fourneaux, bizarrement je me doutais aussi qu’il s’agissait de la dernière. Cela sentait bon le bacon griller. Elle en avait préparé en masse.
-Réserve de graisse ! s’écria-t-elle en me voyant debout avec le chacha dans les bras.
-Heu... Quoi ?
-Frigost porte bien son nom. J’espère que tu as des chaussettes chaudes !
La question était idiote puisque j’avais tout perdu dans l’incendie de me maison. La petite boule qui se trouvait en permanence dans ma gorge depuis cet accident ne prit pas le temps d’enfler. La bonne humeur de la sacrieur était contagieuse. Elle posa le bacon sur le bar en marbre avec force et se mit à en avaler avec avidité. Je l’imitais en caressant Turbo, mon chacha.
J’hésitais à dire à la sacrieur que j’avais prénommé mon familier ainsi, elle trouverait sûrement un moyen de me reprocher mon manque d’imagination.... Il n’empêche que ``Pintade`` n’étais pas vraiment joli comme pseudonyme.
Indécis je me taisais et l’écoutais déverser un flot de paroles.
Je compris que sa mère était rentré chez elle après s’être assurer que tout allait bien pour nous, je compris qu’elle avait la ferme intention de découvrir Frigost, que Arthur lui avais donné les kamas récompensant ses exploits. Je compris aussi qu’il était inutile que j’ouvre la bouche, elle faisait la conversation toute seule.
Pour finir, je compris que le destin était bizarre. Plein de surprises et de coïncidences, toutes visant à réunir des personnes aussi différentes les unes des autres. Comme Liz et moi.
Ignorant les conseils de la sacrieur sur ce que je devais emporter pour notre futur voyage polaire je levais la tête vers le plafond. Papa et Maman seraient sans doute étonnés de la tournure des choses. Mais une chose était certaine : ils étaient fières de moi.
À SUIVRE...
HRP/ Voilà, c'est finit cette fois. Enfin disons qu'une aventure se finit et qu'une autre commence.
Merci beaucoup à tous ceux qui ont eu le courage et la patience de m'encourager, de m'écrire et de me soutenir. J'ai eu beaucoup de plaisir à écrire cette histoire, comme les autres d'ailleurs.
Désolé pour le retard mais j'avais besoin d'au moins ça pour finir ce que j'avais commencé.
Je reviendrais sûrement avec d'autres RP, peut-être avec des personnages que vous connaissez déjà.
Sur ce bonne vacances à tous. /HRP
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