[Koren Rougelame]

Je suis celui que ta Conscience ne veut pas voir
Je représente ce que ta Morale étriquée réprouve

Je ne suis ni le Sicaire qui considère le meurtre comme un art et que l'on craint
Ni le Paladin qui se sent porté par le Bras justicier de l'Eglise et que l'on admire

Tu crois que l'or que tu m'offres est ma seule Maîtresse
Puisqu'en ce monde il ne peut exister d'acte sans Cause à servir

Tu crois que j'aime la Guerre pour ce métal qu'elle me procure
Toi qui laboure ton champ, habille les Dames, arme les Soldats, nourris les Nobles
Toi qui sers ton Roy et chante ses louanges sans te poser de question

Toi qui ne sais pas ce qu'il en est de croiser le regard de celui qu'on t'a désigné comme Ennemi
D'abord arrogant, fier et féroce, puis soudain vacillant, triste et finalement vide

Toi qui n'a jamais bandé ton bras pour ôter la vie d'un Celte
Et qui ne connaîtra jamais l'horreur de souiller la peau d'albâtre d'une Elfe

As-tu jamais imaginé une vie aussi sombre que la mienne ?

Je trace chaque jour le chemin de ma vie par mes lames
Car personne ne me dicte ma conduite, personne ne m'impose ses règles

Je commets bien des erreurs et ne peux retourner en arrière
Je m'éloigne chaque jour un plus de ce que l'on nomme Humanité
Et je fais en sorte que personne ne voit mes larmes
Lorsque l'Effroi et l'abîme viennent habiter mon esprit

Ma vie n'a de sens que celui que je lui donne
Et il est des jours où ce sens n'est plus
Il est des jours où la Quête de la vie semble vaine
Et celle de la mort à la fois attirante et effrayante

Non, tu ne connaîtras sans doute jamais cela
Toi dont la vie est tracée dans les astres et régie par tes pairs

Toi qui ne sais pas combien il coûte d'approcher la Beauté
De vivre un instant auprès d'elle sans jamais oser la toucher
De peur de la flétrir à la laisser entrer
De peur de la faire fuir à la laisser voir mon Coeur

Toi qui aimes parfois le Silence loin de la Cité
Tu n'a aucune idée de ce qu'est la Solitude

Sauras-tu un jour me regarder autrement qu'avec mépris et méfiance ?
Pourras-tu un jour comprendre que cette Voie je ne l'ai pas vraiment choisie

Et qu'il m'arrive de rêver de lendemains où le soleil atteint mon Coeur
Et où quelqu'un vient me montrer le chemin et me dit

"Viens, Mercenaire, viens avec moi vers le lointain
Laisse-là tes armes et ton âme noircie
Laisse-là ton armure souillée du sang de tes ennemis
Allons par le monde rencontrer des amis
Allons par le monde rencontrer la Vie"

[Fantaisy Sensei]

( C'est magnifique !
G adoré !
Bravo en tout cas =) )

[Aerys/Maekar]

(superbe texte, je lis rarement les oeuvres en vers, mais là j'ai adoré)

[Codeïne]

(Magnifique )

[Tom-EU4]

(Le plus joli texte que j'ai lu sur le miroir des âmes pour le moment.. Bravo! )