La jeune fille s’avance, ouvre la porte vitrée et marche sur la grande terrasse. Dehors il fait gris, mais il fait bon. Un léger vent fait voler ses longs cheveux bruns. Ses yeux brillent. Son visage est souriant. Elle marche un peu, sort une cigarette et l’allume. Elle se penche à la balustrade et regarde en bas. Elle y voit des enfants, qui jouent gentiment. Elle se sent bien. Son téléphone portable vibre, elle ne répond pas, pas envie, ça attendra. Elle regarde toujours les enfants, faire la ronde, jouer à quelques jeux. Quel émerveillement.
Sa cigarette finit, elle rentre dans l’appartement. Elle regarde la pendule qui indique 14h23. Il est temps qu’elle aille à son rendez-vous. Cela fait longtemps qu’elle n’avait pas eu ce genre de rendez-vous. Elle quitte son appartement puis se dirige vers le café « Au petit port », à deux pâtés de maisons de chez elle. En arrivant, elle se regarde dans la vitrine d’un bijoutier pour voir si elle est bien coiffée, ce qui est le cas. Elle entre dans le café, regarde partout mais ne voit pas Sébastien, l’homme qu’elle attend. Elle regarde sa montre, 14h30. L’heure du rendez-vous. Elle décide d’attendre. Une heure passe, les tasses s’amassent sur la table. Il n’est toujours pas arrivé. Que fait-il ? Tout à coup, elle sort rapidement son téléphone cellulaire de sa poche, c’était peut-être lui. Elle écoute le message :
« Sarah, c’est Seb’, excuse-moi mais j’ai été retenu au travail, je ne pourrai pas venir… On en reparlera un autre jour, bonne journée. »
Long soupire… Encore une journée qui tombe à l’eau. Elle décide de partir et d’aller faire un tour au port. Quand elle était petite, son père l’amenait souvent voir les grands bateaux, qui voyaient les océans. Maintenant, ils ne semblent pas si grands, mais la font toujours autant rêver. Comme elle aimerait s’embarquer sur un voilier et partir en mer… Un rêve de gosse, un rêve tout court… 17h00. Elle a assez traîné. Elle rentre chez elle, souriant aux personnes qu’elle rencontre, tout en se disant que sa journée est vraiment gâchée… Le téléphone sonne à nouveau.
« Sarah, c’est moi. Je peux passer la soirée avec toi ?
Oui, passe à 20h00.
D’accord à tout à l’heure. »
Sébastien… Sans doute veut-il se racheter. Les yeux de Sarah pétillent à nouveau. Elle va préparer un bon repas, qu’il ne l’oublie pas. En montant les escaliers, une odeur de gaz se fait sentir… Ce ne doit pas être grave, mais bon… Elle est arrivée et se dépêche de trouver une idée pour le repas… Ce sera filet mignon de porc et pâtes. Elle se met aux fourneaux.
L’heure tourne, il est déjà 19h30. La table est mise, le repas est finit. Il ne manque plus que Sébastien qui se fait désirer.
20h30… Il n’est toujours pas là. Elle a l’impression qu’il se fout de lui… Pour qui la prend-il ? Mais quelque chose inquiète plus encore Sarah… L’odeur de gaz… Qu’est-ce que c’est ? Voilà que l’odeur ce répand chez elle. Elle a peur… Une étincelle et tout est prêt à exploser. Elle qui voulait fumer une cigarette…
Elle court à la porte, pour descendre, elle ne veut pas rester chez elle, avec cette odeur. Dans le couloir, l’odeur est nauséabonde, asphyxiante. Elle ne peut pas supporter cette odeur et retourne chez elle. Affolée, elle court sur le balcon et essaie d’appeler Sébastien, en vain. L’éternel répondeur est lui au rendez-vous. En regardant dehors elle voit déjà des gens s’amasser dans la rue, tous les habitants de l’immeuble sont dehors. Elle se retrouve toute seule, la peur au ventre.
Elle lance des appels au secours, les gens lèvent la tête, livides.
Ses cheveux volent au vent, alors que les premières flammes sortent du rez-de-chaussée. Elle tourne la tête vers l’intérieur de son appartement… Elle sent tout l’immeuble vibré. Les flammes envahissent l’appartement de Sarah. Elle se retrouve au bout de la terrasse. Elle se prend la tête à deux mains, qui regarde tour à tour chez elle et en bas. Elle veut sauter, mais elle risque de ne pas survivre au choc… elle tourne la tête et regarde l’océan. Le soleil se couche. A l’horizon, un bateau vogue au vent. Elle sourit, monte sur la balustrade et saute, les bras en croix.
Ljd.
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