[Texte court] Souvenir à venir...

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Une simple plume qui trace quelques pensées, bien souvent tristes, ce texte non plus ne sera joyeux. La mélancolie bordant mes pensées, voici le dernier texte du genre que j'écrirai, m'attachant désormais à user la plume sur d'autres sujets.

L'hésitation fut grande, entre simplement l'effacer ou bien le laisser. Union de la plume et du pleur, il est comme trop souvent fruit de mes pensées. J'espère néanmoins que sa lecture vous plaira, dernière larme offerte au papier.

Merci à ceux qui le liront, merci à ceux qui m'ont lu par le passé.


Franck.

Citation :
J’attendrais je crois, quelques heures, quelques jours. Là, sans bouger, à regarder, espérer. Je dessinerais les souvenirs, les rires, sur un bout de papier… tous ces mots que je crains tant d’oublier. J’offrirais à la feuille blanche les larmes et les baisers, quelques mots, les dernières pensées qui sauraient être contées. Le temps d’un regard, le temps d’un au revoir, le temps de pleurer.

L’angoisse se présente à moi quand vient la nuit, où dans les rues à marcher je vois ces visages éclairés, heureux. Tant de fois j’ai dit avoir accepté, trop de fois je m’en suis retourné, sans vouloir continuer. Quelques désirs, peu de plaisir, un passage avec la solitude, n’ayant d’autre chemin que celui déjà brisé. J’aurais aimé pouvoir espérer, acquérir ce droit, celui qui un matin s’envola. Ce n’est un reproche, mais il n’y a de pardon… simplement quelques regrets de n’avoir su tirer un trait.

C’est le temps d’une chanson que je te vole cet instant, dernier rêve d’un enfant… dernier rêve de notre enfant. Mes yeux clos guideront ma plume, l’esprit mélancolique, voguant sur de tristes mélodies. Tu pardonneras le droit que je prends, mais il ne peut en être autrement, n’ayant que mes rêves pour imaginer ce que serait cette matinée, tableau enchanté qui n’a que des larmes pour être achevé. Je t’offre ce rêve, même si tu ne le comprendrais, écoute l’instant, vois ce songe qui hante mes pensées.


Le lieu m’est inconnu, quelques bâtiments grisés, une tour éloignée. Le soleil est présent, celui du début de journée, peu de nuages, une légère brise, douce caresse frémissante de l’été. Les gens se font rares, quelques passages pressés, nul sourire, simples regards de curiosité. J’attendrai là, face à la porte close, sans prononcer mot, droit. La rue me séparerait de toi alors que tu sortirais, ne prenant attention à celui qui est de l’autre coté. Trois marches rapidement remontées pour quelque chose d’oublié, un premier signe sur mon visage, espoir ou tristesse encore je ne sais. L’instant n’est pas à la réflexion, juste à l’attention. Trop de mois sans t’avoir vu, quelques années, mais tu n’as pas changé. Premier reflet, image volée, ce sera pour moi le début de l’anxiété, le doute… chaque seconde semblant année.

C’est le pas rapide que tu irais sur le chemin, je ne te suivrai pas, manque de force sans doute. Quelques minutes à patienter, nouvelle angoisse, l’impression de tomber. Ces mots parfois prononcés lorsque la douleur est trop grande ne sauraient être vérités, peu importe je crois le mal fait. Ce n’est peut-être plus le même sentiment qui me pousse vers toi en ce jour, mais il restera de lui toujours trace. Déjà le cœur commence à passer la raison, je ne dois faillir, pour ne plus être blessé. C’est seul que je suis au milieu de trop de monde, perdu en mes pensées, tremblant, hésitant à pleurer. L’envie n’y est plus, préférant la larme de nuit, peut-être devrais je m’en retourner, et ne plus y penser…

C’est sans souffle que je te vois redescendre, ne t’ayant vu revenir. Les pensées voilent parfois le regard, je n’arrive à me convaincre de te laisser… vertige incompréhensible, impression de sombrer. L’on veut parler, hurler, mais rien ne saurait briser ce silence, lorsque face à moi sa fraîche tête blonde se présente. Tant de questions qui n’attendent de réponses, tant de désirs, de caresses oubliées, ce sont des rires que rien ne saurait payer. Tu m’as volé ces instants que jamais je n’arriverai à imaginer, tu as repris ce cadeau qui me fut offert, et pour qui j’aurai tout donné. Un seul instant t’a suffit, une parole… quelques secondes qui brisent des années.

C’est chancelant que je passe cette rue pavée, nulle respiration, le cœur serré, j’avance. Un inconnu simplement, c’est ce que doit penser cet enfant. L’on échange quelques regards, nuls mots, ces phrases si longuement pensées ne veulent être prononcées. Les questions ne comblent le silence, l’un comme l’autre l’on sait. Je me penche légèrement, ramassant un gant sur le sol, tu hésites, tu le prends, nul remerciement. Peut-être est ce erreur que de ne se retourner, n’ayant su offrir qu’un simple sourire. Peut-être as tu compris, peut-être comprendras tu… je n’ai plus que mes larmes pour pleurer.



Lâcheté… je donnerais tant pour vivre l’instant, mais je ne saurais en profiter. Je rêve de pouvoir l’embrasser, de lui dire qui il est, mais jamais je ne le ferai. Il est ton fils, non le mien, songe d’un jour, larme d’un lendemain. Il y aurait tant de choses à rattraper, mais qui suis je pour oser demander ?

La plume est mienne, elle seule me permet encore de rêver. La nuit de nouveau viendra, à n’en plus finir… les choses ont changé, ni l’un ni l’autre ne sommes là, pas même l’espoir. L’usure des mots prend place sur l’envie, égoïsme de l’homme oublié. L’on n’espère plus, l’on n’essaie plus… une simple photo suffit pour y penser.

L’être parle de perdre la vie, peut-être est ce ceci. Nulle mort, l’esprit vogue encore, seul le cœur n’y est plus. L’on s’éveille un matin, les yeux noyés de chagrin, pensant avoir rêvé. Ce n’est peut-être le cas, mais demain, c’est seul que je m’y attacherai…


Une larme dans la Vie... un Sourire dans la Nuit.
En lisant ça, j'avais l'impression de penser tout haut. D'une part par identification au texte, mais aussi de par les mots que tu as employés. Bien joué, ça m'a touché...
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