dimanche 2 mars 2003, 18h37
Les taxis de la Côte d'Azur hors la loi et en grève illimitée
NICE (AFP) - Les chauffeurs de taxis de la Côte d'Azur ont entamé samedi une grève illimitée pour protester contre une nouvelle tarification entrée en vigueur depuis le 1er mars et qu'ils refusent d'appliquer.
Plusieurs centaines d'entre eux sont attendus lundi à Nice à une manifestation qui se déroulera à pied entre l'aéroport de Nice Côte d'Azur et la préfecture des Alpes-Maritimes pour réclamer l'ouverture de négociations. Les chauffeurs défendent les avantages d'un régime dérogatoire, caractérisé par une double tarification liée à l'existence d'une double zone urbaine à Nice.
Ce régime, mis en place en 1977, sous l'ère Jacques Médecin, à l'époque secrétaire d'Etat au Tourisme, a été récemment remis en cause par la préfecture qui a étendu les zones urbaines de Nice, Cannes et Antibes, entraînant un abaissement du coût moyen des courses. Devant les aérogares et gares ou aux centres-villes, les voitures immobiles, au grand dam des usagers, affichent : "en grève = on strike". Répondeurs ou lignes occupées, les taxis ne répondent plus.
Considérés comme les plus chers de France, les chauffeurs de taxis du département, en grève illimitée et reconductible chaque jour, avancent l'augmentation des carburants, des assurances et des charges, dans un département "où le coût de la vie est plus élevé qu'ailleurs". Le 21 janvier, les 437 taxis niçois avaient déjà observé une grève de 24 heures pour protester contre cet arrêté préfectoral.
Le président de la chambre syndicale des maîtres cochers et taxis niçois, Jean-Paul Salla, étale une carte de la ville sur le capot de sa voiture pour détailler le subtil découpage de la capitale azuréenne en deux zones A et B, facturés respectivement 1,14 euro et 1,71 euro.
L'extension des zones urbaines modifiant les tarifs va engendrer une baisse du chiffre d'affaires de 25 % à 30 %, affirme M. Salla. Selon la préfecture, le manque à gagner est estimé de 8 % à 11 %, à terme fin 2003. Le sous-préfet Nice-Montagne, Abdel Aïssou qui souligne "les dérives de ces dernières années", entend protéger "le consommateur que l'on a trop tendance à oublier", et renforcer la "compétitivité et l'image de marque de l'économie touristique" du département. M. Aïssou parle d'une "décision irrévocable", rappelant que la prolongation du "système de tarification jusqu'à aujourd'hui, était illégal". Environ 1.500 taxis sillonnent le département des Alpes-Maritimes.