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Thorghan, fils de la nuit éternelle Ô voyageur imprudent qui traverse les plaines glacées, arrête-toi et rebrousse chemin ! Si tu traverse les monts couverts de neiges éternelles qui se dressent devant toi, de l’autre côté, tu n’y trouveras que ta fin. Car au-delà s’étend un pays d’où l’on ne revient jamais. Là-bas, tout n’est que solitude et désolation, car le souffle du dieu Odar qui balaye ses terres est fatal à tout ce qui vit. Sur ces territoires, ne s’aventurent que les plus puissants ou les plus désespérés, car ils sont réputés de garder jalousement leurs secrets. Ici, voyageur imprudent, s’arrête tout espoir. Seule la mort glacée s’étend devant toi. Ici, l’emprise du froid ne connait aucune pitié, et elle s’emparera de ta chair, la transformera impitoyablement en une statue gelée, et si ton karma est trop chargé de péchés et de remords pour s’élever vers le Valhalla, ton âme en peine continuera à errer à travers ces plaines désolées, tel un spectre, jusqu’a la fin des temps. Ici, tout n’est que blancheur. L’univers entier est blanc, comme le froid. Blanc, comme la solitude. Blanc, comme la fin. Blanc, comme la mort. Ce pays, je suis l’un des rares qui le parcourent a leur guise, car il m’a vu naître et m’a adopté, au point que je ne fais qu’un avec lui. Ce n’est pas pour moi que la nuit étend son linceul blanc sur les plaines enneigées, ce n’est pas pour moi que le vent glacial chante son lugubre requiem, ce n’est pas pour moi que pleurent les montagnes, lorsque les calottes blanches donnent naissance aux ruisseaux à l’arrivée du printemps. Mais c’est pour moi que les pics de glace brillent de mille feux lorsque de rares rayons de soleil les illuminent, c’est pour moi que chantent les rivières lorsqu’elles reprennent vie après les rigueurs de l’hiver, c’est pour moi que scintillent les aurores boréales qui s’étendent a travers le ciel nocturne. Je suis pareil aux paysages qui m’ont vus naître. Fier, froid et mortel. Le sang qui coule dans mes veines est aussi glacé que les torrents qui dévalent les glaciers, et ma main est aussi impitoyable que l’emprise paralysante du froid hivernal. A tout jamais, je porte l’empreinte laissée sur moi, et en moi, par mon pays natal, et je la ressens aussi bien dans mon âme que dans ma chair. Pourquoi me regardez-vous, blocs de pierre et de glace, je suis semblable a vous, je pourrais rester là, figé, immobile, devenant votre égal, pendant des siècles, regardant passer les saisons et écoutant les lamentations des loups et la grave plainte des tempêtes de givre. Alors, qu’est-ce qui me pousse à vous quitter, territoires couverts de neiges éternelles ? Quelle est cette irrésistible force qui me pousse vers le sud ? Serait-ce l’appel du pale soleil qui brille a l’horizon, essayant de percer l’épaisse couche de nuages sombres ? Est-ce lui qui m’appelle d’une manière irrésistible ? Est-ce lui qui guide mes pas, alors que je tourne le dos au pays qui a fait de moi ce que je suis, mi-homme, mi-spectre ? Ainsi, après ces années passées à garder tes secrets, ô Borea, me voilà qui me libère de ton emprise pour me lancer vers de nouvelles aventures, visiter des pays au climat plus clément, mais il y aura une chose qui ne changera jamais. Je porterai toujours, ou que j’aille, l’emprunte d’un monde sombre figé dans la glace, ainsi que le souvenir de nuits interminables, tellement longues qu’elles pourraient durer une éternité. [HRP]Voici donc la 'prélude' au BG de Thorghan. Vous pourrez découvrir son histoire dans son intégralité sur le site de ma guilde, ici. Bonne lecture ! [/HRP] |
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Thorghan, fils de la nuit éternelle
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