[BG] Efer HASH, de boulanger à Archange

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La spécialité de Fou' Gass

Fou' Gass était un petit village tranquille du Sud d'Amakna. La vie s'y déroulait tranquillement au rythme de la petite rivière qui le traversait.

Le village était ce qu'il y a de plus traditionnel. Des bâtisses modestes, aux murs de pierres grises et au toits de chaume, était disposées autour de la place principale. Au milieu, un puits sans âges fournissait depuis toujours un eau fraîche et revigorante.

Sous l'ombre de grands chênes, les vieux enutrofs discutaient de leur glorieux passés de chercheur de trésors, tandis que les enfants jouaient à boufton-perché sous les yeux attendris de leurs mères. Parfois, un tofu se laissait endormir par le soleil sur un bord de la digue.

Si Fou'Gass était connu dans tout Amakna, c'était en grande partie grâce aux spécialités qui cuisaient dans les fours de la boulangerie Hash. Dès le petit matin, l'agréable odeur du pain chaud envahissait la place et offrait aux habitants du village le plus doux des réveils. Tous pensaient aux pains complets, aux tartes aux pavot ou à la douceur sucrée des babas aux rhum de Moon.

Bien avant le lever du soleil, Efer Hash s'activait devant son pétrin, mélangeait les farines qu'il avait minutieusement sélectionné chez les meilleurs meuniers du pays. Au petit matin, il serait rejoint par sa jeune femme, Nefer, qui s'occuperait de servir les clients gourmands. Puis sa fille descendrait les escaliers quatre à quatre pour se jeter à son cou, en espérant bien pouvoir lécher les fonds de plats doux et sucrés. Comme d'habitude, Efer feindrai de lui refuser cet honneur puis céderai devant ses yeux d'ange.

Le soir, il partirai avec Arebour, son ami d'enfance, Comte d'Amakna, pour améliorer l'ordinaire lors de parties de chasse au bâton ou de pêche.

Efer était comblé par la vie, il faisait ce qu'il savait faire de mieux auprès des gens qu'il aimait.
Le jour où Fou' Gass tomba
Un soir, alors qu'ils revenaient de leur chasse aux sanglier, Efer senti quelque chose d'étrange dans le village. Un silence pesant régnait sur la place. Pas un bruit, même pas un chant d'oiseau. Les rues étaient désertes, le temps semblait s'être arrêté.

C'est alors qu'une odeur âcre lui parvint, très vite surpassée par une odeur de brûlé. Une fumée noire semblant venir des champs s'élevait dans le ciel. Il se précipita vers les silos de grain sans réfléchir. Il pris un seau près du puis tout en enfilant son bâton dans le harnais accroché à son dos. Arebour le suivi et ils se précipitèrent vers les silos. Ils étaient en feu, les flammes devenaient visible derrière les collines. Derrière le souffle du feu, il lui semblait entendre autre chose. Il n'arrivait pas à déterminer quoi, mais en s'approchant de l'incendie, il commençait à mieux les distinguer : c'était les cris des villageois.

Alors qu'ils arrivaient au sommet de la colline, Arebour plaqua Efer au sol et le força à se cacher derrière un buisson. L'oeil affûté du Xélor avait en effet remarqué quelque choses qui les effraya tout les deux : Assis a quelques pas des silos en feu, une horde de démons semblaient se délecter du spectacle. Plus qu'une horde, c'était une véritable armée. Sans raison aucune, ils avaient effectué une raffle dans le village qu'ils avaient pillé. Ils avaient enfermé tous les habitants dans les silo et y avait mis le feu.

Comme ça, pour rigoler.

Efer voulu se relever pour aller délivrer les pauvres malheureux, mais arebour l'en empêcha. Ils n'avaient aucune chance de traverser les bataillons démoniaques. Les larmes aux yeux, ils assistèrent impuissant à la mort des leurs. Parmi les cris, Efer reconnu ceux de sa femme et de sa fille.
Rencontre avec l'Oracle
Arebour traîna de force Efer au plus profond de la forêt sombres. Ils se soutinrent l'un l'autre du mieux qu'ils purent. Ils s'enfoncèrent dans des coins reculés qu'ils n'auraient jamais penser fouler un jour. Ils s'entraînèrent sans relâche aux différentes techniques de guerre et se jurèrent mutuellement d'anéantir les démons de la surface de Dofus.

Au fil de leur pérégrination, ils firent la rencontre d'une magnifique Sadida à la peau Bleuté. Nel aussi traquait les démons. C'était la première fois qu'Efer et Arebour rencontraient une telles personnalité. Sculturale, d'une beauté irréelle, à la fois douce et mystérieuse, elle iradiait de bonté. Tous trois apprirent à se connaître et à s'apprécier. Ils s'unirent contre les héraut Brakmaris, traquèrent et tuèrent de nombreux adeptes du mal.

Petit à petit, d'autres se joignirent à eux. De traquenards en embuscades, il firent tout ce qui était en leur pouvoir pour protéger le peuple d'Amakna des soldat démoniaques. Au fil des saisons, leur armée se fit connaître dans tout Amakna. Partout on contait leurs exploits, souvent on les amplifiait et les embellissait pour se transformer en légende.

Les rumeurs parvinrent aux oreilles des démons qui finirent par les surnommer Archanges. Les quelques-uns qui avaient survécu à leur rencontre distillaient une image de guerriers unis contre les forces du mal, unité qu'ils n'avaient jamais eu à affronter jusqu'alors.

Nel, Comte Arebour et Efer Hash étaient devenu les premiers Archanges d'Amakna.
Un parfum de violettes
Au fil de leurs pérégrinations, Nel et Efer étaient de plus en plus fiers de leurs compagnons de bataille. Ils les considéraient tous comme leur frères, et leur offraient conseil, aide et assistance du mieux qu'ils le pouvaient.

Efer ne s'arrêtait jamais. Diriger ses troupes, s'activer devant son fourneaux, rechercher les plantes rare et concocter potions et remèdes, toutes ses activités l'aidaient à oublier sa tragédie. Lorsqu'un démon trépassait sous les flammes de ses attaques, la douleur qui le consumait de l'intérieur ne faisait que croître. Il recherchait désespérément dans les yeux du diable agonisant le dernier sourire de sa fille, le dernier baiser de sa femme que leurs acolytes lui avait volé.

Jamais un jour ne passait sans que leur visage ne hantent sa mémoire. Enfin presque.

Un beau matin d'automne, Efer s'était rendu près du village des Bworks, à l'Est d'Amakna en quête de quelques Edelweiss. Il avait allumé un feu de camps et commençait à se réchauffer un peu du froid des hauts plateaux gelés. Les flammes qui dansaient devant ses yeux le berçaient. Leur douce chaleur lui rappelaient les soirées qu'il partageait avec sa famille près de l'âtre de sa boulangerie. Il revoyait sa femme préparant ses confitures de fleurs. Il arrivait même à se remémorer leur parfums : Eglantines, marjolaines, violettes...
Violettes...
Violettes ? Il s'aperçut soudain qu'il ne rêvait pas, mais qu'il y avait réellement une odeur de violette. Impossible! Le climat des montagnes est bien trop rude pour que ces fleurs y poussent! Cependant, l'odeur était bien réelle.

- Bonsoir l'ami, y aurait-il une place pour moi auprès de ton feu ?

Efer fit volte-face et se trouva face à face avec une jeune Féca. Vétue de violet de la tête au pied, les cheveux violets, un immonde heaume sous le bras, elle arborait un large sourire qui illuminait un visage fin et rassurant.

- Bien sur, bien sur répondit Efer, je vous en prie joignez-vous à moi. Il doit me rester un peu de Tabi farci.

En passant devant lui, Efer remarqua que le parfum de violette provenait du sac et des vêtements de son invitée.

- Je m'appelle Efer, Efer Hash, je suis ici pour cueillir de fleurs. Je m'en sert pour faire des pains et des potions. Mais au fait, a qui ai-je l'honneur...
- Zamie, je m'appelle Zamie. C'est marrant, je suis boulangère aussi!

Ils discutèrent toutes la soirée. Ils rigolèrent, échangèrent leurs expériences et se trouvèrent même des relations communes, notamment avec Mamoru, un maître Féca qui avait guidé Efer durant sa jeunesse. Ils se prirent rapidement d'amitié l'un pour l'autre et parcoururent quelques temps les montagnes et les plaines d'Amakna. Durant ces quelques jours, Efer ne pensa plus à Fou'Gass. Fraiche et enthousiaste, Zamie lui faisait oublier son passé.
La terre promise
L'hiver arrivait sur Amakna. Efer s'était éloigné de l'Archangel depuis bien trop longtemps. Son exil et le contact de Zamie l'avait revigoré. Cependant, un matin alors qu'ils chassaient, elle lui demanda :

- Efer? As-tu déjà entendu parlé de Bonta ?
- Bonta ? Non, qui c'est ?

Zamie se mit à rire.

- Pas qui, mais quoi! Une légende raconte qu'au Nord, au delà des plaines de Cania, se trouve une cité magnifique que les démons ne peuvent pénétrer.

La nouvelle ébranla l'Archange.

- Il parait qu'une jolie rivière la traverse. La ville respire le bonheur avec de larges rue pavées, des maisons aux toits bleus et rouges y borderaient de larges ruelles fleuries. Les habitants y vivraient en paix protégés par une armée puissante et dévouée.

Une ville pareil existerait donc ? Efer devait en avoir le coeur net. Le soir même, il fit ses adieux à Zamie, se jurant de répondre au moindre de ses appels, et pris le chemin du nord.

En traversant Amakna, il envoya une missive (HRP Le MSPSPD, c'est ici /HRP) à Nel afin qu'elle le rejoigne en chemin. Ils se rejoignirent au Nord de la forêt d'Abraknide. Efer répéta les dires de Zamie à l'Oracle. Ils décidèrent de partir à la recherche de la ville, comme si elle était leur Graal.
Bonta, ville lumière
Après plusieurs jours d'errance, Nel et Efer avaient été rejoint par d'autres anges de leur guilde. Ils s'étaient organisés en groupes et s'étaient dispersés aux quatre vents. Les semaines passaient, et la ville était toujours introuvable. Ils avaient trouvé des villages mais aucun ne correspondaient à la description de Zamie. Certains étaient magnifiques, tels que ce village perché au sommet de Séquoias géants, mais ce n'était pas Bonta.

Alors que le désespoir les gagnait et qu'ils s'apprêtaient à rebrousser chemin, ils croisèrent un marchand ambulant.

- Cher clients, ici ce tiendra le plus grand parc d'attraction d'Amakna!

Efer regarda Nel circonspect.

- Des montagnes russes, des lancés de tofu, Un château fantôme, des courses de Taby... Tout cela rassemblé ici pour votre plus grand bonheur!

- A mon avis, il à laissé sa raison dans un de ses manèges! chuchota Nel à Efer. Efer acquiesça.

- Un parc merveilleux où la magie et l'extraordinaire se côtoieront et feront la joie de tout les amaknéens et Bontaliens!
- Bontari? Quoi, répète ce que tu viens de dire? lui ordonna Efer

Visiblement vexé d'avoir été coupé dans sa tirade, le marchand fustigea du regard le gardien.

- Un parc merveilleux...
- non, après.
- Où la magie...
- Non, après encore.
- feront la joie de tout les amaknéens et ...
- Bontari? tu as bien dit Bontalien?
- Ben oui.
- Bonta existe donc ?
- Bien sur, elle est juste derrière la colline.

Nel et Efer prirent leurs sacs et se précipitèrent vers la colline. De son sommet commença a apparaître les toits de hautes maisons. Ils passèrent les postes de garde avancés puis aperçurent les remparts de la ville. La cité était immense et encore plus belle que ne l'avait décrite Zamie.
Les maisons étaient magnifiques. Les rues, toutes pavées et fleuries inspiraient la confiance. Partout des enfants jouaient dans les rues et les anciens discutaient à l'ombre de grands saules. Nel et Efer s'y plurent immédiatement. Au bout de quelques jours, ils découvrirent une place magnifique au milieu de laquelle se tenait une statue gigantesque de Centaure. Au fond, une bâtisse magnifique aux tuiles bleues, à quelques pas de la tour des Mages. Elle rappelait à Efer son village de Fou'Gass.
Ils n'hésitèrent pas. Cette place serait le sanctuaire de l'Archangel. Les membres de la guilde les rejoignirent peu à peu et s'y trouvèrent à l'aise eux aussi. Tout semblait parfait et tranquille ici, loin des démons.
Le miroir aux alouettes
Un jour cependant, Efer et Nel se trouvaient dans les champs qui bordent la ville. Ils s'étaient engagés depuis peu dans la milice Bontarienne afin de protéger leur cité des brigands et autres menaces. Ils avaient été chargés de tuer un sanglier qui faisait des ravages dans les cultures. Au loin, des cris s'élevèrent.
Les deux Archanges accoururent et ce qu'ils virent leur glaça le sang.
Un groupe de sept ou huit jeune bontais passait à tabac une jeune eni. Ils la frappaient avec un violence inouïe, les yeux remplis d'une folie meurtrière.

- Eh vous la-bas, arrêtez immédiatement!

Efer, le bâton à la main, frappa celui qui semblai être le leader, afin qu'il libère la jeune Eni. Nel, de son côté en bloqua un autre avec une poupée. L'eni s'effondra au sol. Elle ne respirait plus. Les coups l'avaient tué.

- Pourquoi ? pourquoi avez vous fait ça?

Le leader éclata de rire :

- C'étaient une athée, elle ne voulait pas nous suivre dans notre foi. Elle ne méritait que la mort et elle l'a eut.

De rage, Efer fit taire à jamais le meurtrier. Nel sembla encore plus secouée que lui.

Cette nouvelle était terrible. Bonta n'était pas le paradis, mais simplement le repère de fanatiques dangereux. Abassourdis, ils regagnèrent le sanctuaires de l'Archangel et s'enfermèrent dans la salle de leur conseil.
Ils n'en ressortirent que plusieurs jours après. L'Oracle réuni tous les Archanges et leur lut le serment qu'ils venaient d'écrire ensemble.
Citation :
Le serment de l'Archangel

Nous, Membres de l'Archangel, jurons de toujours protéger le faible et l'innocent du fort et du diable.
D'aucun ne nous contraindra à commettre un meurtre au nom d'une foi ou d'une loi.
Qu'ils soit de Bonta, d'Amakna ou d'ailleurs, tous devront répondre de leurs actes.
Les archanges ne cautionneront jamais l'injustice ou la vengeance et délivrerons Bonta de l'emprise des fanatiques.
Quiquonque trouvera refuge dans notre sanctuaire devra avoir le coeur pur. Il bénéficiera alors de notre protection et de notre aide.
Tous les anges présent adhérèrent au texte que leur présentait l'Oracle.
L'archangel continuerai à protéger son prochain. Jamais elle ne se pliera au joug de fanatiques et autres despotes. Elle marchera droit et ne devra jamais avoir honte de ses actes.

En déposant son sceau sur le cachet en cire au bas du parchemin, Efer se l'était juré.
Explosion dans l'Eden
Perdue au milieu de ses livres de comptes et de recettes, l'Oracle était absorbée dans le calcul des remboursements des dettes de l'Ordre. Seul un oeil exercé pouvait l'apercevoir assise à son bureau derrière les piles de dossiers "urgents" qui s'accumulaient sur son bureau.

Ormis le craquement de sa plume de Tofu sur les parchemins, rien ne troublait le silence de l'Eden.

Soudain, une détonation épouvantable se fit entendre, envoyant les piles de dossier valdinguer au pied du bureau. Les lustres du bureau furent secouer de tremblement et les vitraux de la fenêtre volèrent en éclats. Surprise, Nel regardait avec tristesse le grand trait qui barrai désormais son parchemin. Soudain, la colère se fit visible sur son visage.

- Cette fois, ça suffit, j'en ai marre!

Elle sorti de bureau comme une furie, et se dirigea d'un pas décidé vers le bureau du Primogardien. Elle pris à droite et se dirigea vers un trou béant flanqué de part et d'autre de grands panneaux de bois qui étaient, il n'y a pas si longtemps, les portes du bureau d'Efer.

Des parchemins virevoltaient encore par ci et par là, témoignant que l'origine de l'explosion se situait dans le coin.

Elle pénétra à l'intérieur et fut affligée par le spectacle de désolation qui s'étendait devant ses yeux. Plus une étagère ne tenait debout. Le sol était jonché de livres et de grimoire. Le bureau en chêne était cassé en son milieu, la carte d'Amakna géante qui habituellement recouvrai le mur Est finissait de se consumer en une déprimante suie noire. L'établi d'Alchimite, anéanti lui aussi, semblait secoué de soubresaut, sans doute provoqués par la quantité de produits chimiques que contenait les éprouvettes et les tubes désormais émiettés. Tous les meubles de la pièce semblaient avoir voulu fuir le centre du bureau et avoir voulu s'enfuir par les fenêtres et volets d'aération de la pièce. Ils se chevauchaient les uns sur les autres en formant un bric-à-brac contrastant avec le vide du centre du bureau.
Vide? non, car on pouvait y voir, assis sur son postérieur, jambes écartées, le primogardien au visage noirci. Seuls ses yeux, éberlués, contrastait avec la noirceur de son visage.

Nel se planta devant lui et lui cria :
- Efer, c'est la dernière fois que je te le répète. Je ne veux plus que tu t'exerces à lancer ton glyphe enflammé dans ton bureau!
Trop calme pour être honnête
Nel commençait à s'inquiéter. Cela faisait deux jours déjà qu'aucune explosion n'avait retenti du bureau du Primogardien. Ni incendie, ni secousse, rien.

Pourtant, elle demeurait anxieuse à chaque fois qu'elle s'apprêtait à déposer sa plume sur une page du livre de compte. D'ailleurs, ses craintes justifiaient à elles seules le retard dans les encaissements des cotisations.

Quelque chose d'anormal était en train de se passer. Têtu comme il est, le Primogardien ne pouvait avoir abandonné ses expériences.

L'Oracle pris son courage à deux mains et décida d'aller se rendre compte par elle même des activités d'Efer. Plus elle s'approchait du bureau, et plus ses craintes semblaient se confirmer. En avançant dans le long couloir, divers parfums faisaient leur apparition. Stupéfaite, elle se laissa entraîner par les différents fumets qui flottaient dans l'air. Ces odeurs n'étaient pas l'odeur âcre résultant de la combustion de produits alchimiques, mais plutôt la bonne odeur de viande de Tofu grillée. En atteignant la porte du bureau, elle eut même l'impression de sentir du Taby grillé!

Elle frappa à la porte et sans attendre de réponse, intriguée par ces étranges volutes, elle l'ouvrit. Ce qu'elle découvrit lui coupa le souffle : le primogardien, assis en tailleur au milieu de son bureau, tartinait une tranche de pain complet enduit de moutarde et s'apprêtait à y fourrer un énorme saucisses de Taby fumante. Brochettes de Tofu et cuisses de Dragodinde cuisaient à même le sol.

En voyant l'Oracle surgir, Efer la regarda droit dans les yeux, le visage illuminé par un large sourire. Il lui lança :

- Ca y est Nel, je le maîtrise mon glyphe! Une brochette?
Un pain au miel, Y'a rien de tel
La farine d'Arebour était la meilleure de Fou'Gass. Moulue avec soin, elle ne souffrait d'aucun défaut. Aussi blanche que de la laine de Bouftou, elle était fine et douce au toucher. Impossible de rater ses pains avec une telle matière première!
C'etait donc avec plaisir qu'Efer la travaillait tous les matins, bien avant que le soleil ne fasse son apparition. Après avoir pétri la pâte de ses pains complets, il s'affairerait à créer des petits pains originaux à l'avoine, au malt ou aux noisettes. Puis, pendant que la bonne odeur du pain chaud emplirait la boulangerie, il composerait, aidé de sa femme Nefer, de multiples viennoiseries aussi belles que bonnes.
Puis, avant d'ouvrir leur boutique à leurs clients alléchés, ils monteraient tous les deux à l'étage, entreraient à pas de loup dans la chambre de leur petite fille. Efer déposerait à son chevet un grand verre de lait et un petit pain au miel. Nefer s'assiérait au bord du lit et passerait sa main dans les cheveux de Coline. Elle embrasserait tendrement son front et lui chantonnerait à l'oreille :



Un pain au miel,
Il n'y a rien de tel,
Pour sortir du sommeil
Reveille toi, petite abeille.
Coline ouvrirait alors les yeux, le visage resplendissant d'un merveilleux sourire. Elle se frotterait les yeux avec ses deux poings, puis elle embrasserait son père et se blottirait contre sa mère, la tête enfoncée dans le creux de son cou, bien décidé à grappiller encore quelques minutes de sommeil et de tendresse.

Comme tout les matins, Efer se réveilla en sursaut. La sueur perlait sur tout son corps. Jamais une nuit ne s'était passée sans que ces instants de bonheur perdus viennent hanter ses rêves. Non, il n'oublierait jamais Nefer et Coline. Les démons devraient payer.
La mort d'Efer
La nouvelle de la mort d'Efer avait bouleversé Nel.

Il était tard. Efer avait passé la nuit dans la maison Silendill à préparer les plan de défense de Bonta avec les chefs des guildes Bontaliennes. Il revenait d'un pas lent vers le sanctuaire, savourant l'air pur des rues fleuries de la ville de lumière. Peut-être était-ce la dernière fois qu'il pouvait profiter du calme avant l'attaque de Sor-Taroth.

Au détour d'une ruelle, un espion Brakmarien avait profité de son relachement pour le poignarder dans le dos. Efer mourût sur le coup.

Ce fut au petit matin qu'un milicien vint annoncer la nouvelle au Sanctuaire en apportant la dépouille du gardien. Lorqu'elle vit le corps massif inerte sur son lit de mort, Nel ne put s'empêcher de retenir ses larmes. Grochaud et Echtelion se tenaient immobiles derrière elle. N'osant la déranger, il la laissèrent seule.

Nel se remémorait toutes les histoires qu'ils avaient vécu ensemble et la joie qu'elle avait eu à créer l'Archangel avec lui. Plus rien ne serait désormais pareil.

Elle parcourut des yeux les étagères remplies de potions, d'herbes et autres ingrédients d'alchimie. Le four à pain était encore chaud de la cuisson des 10000 pains qu'il avait fait en compagnie de kanako et de Grochaud. Au centre du bureau, une trace de suie témoignait du jour où il avait entrepris de faire un Barbecue à l'aide de son glyphe. Le vieux bureau de bois témoignait encore de ses tentatives ratée de maîtriser l'enflammée. Les parchemins qui y étaient accumulés témoignaient de l'activité débordante du Boulanger de Fou'Gass.

Nel avait le regard vague, embué par la tristesse.

Soudain, l'énorme colombe d'Efer entra par la fenêtre. Elle se posa sur l'épaule de la sadida. Un roucoulement triste fit comprendre à Nel qu'elle partageait sa tristesse. Sans avertir, la colombe pinça la peau bleue de l'oracle de deux coup de Bec.

- "Aïe, mais qu'est-ce qui te prend ?"

La colombe, en deux coup d'ailes, se dirigea vers un bocal placé sur la plus haute étagère du bureau et le renversa. Il éclata au contact du sol. Un parchemin, soigneusement scellé, reposait au milieu de ses débris. Intriguée, Nel de ramassa. Le Bouchon de cire portait le sceau du Gardien.
Elle resta des heures à contempler le bout de peau sans oser l'ouvrir. Puis, devant l'insistance de la colombe, elle se décida à l'ouvrir :

Citation :
Chère Nel,

Si tu lit ce parchemin, cela veut dire que je vous ai quitté pour toujours. Oh, ne soit pas triste, je suis sur que je repose désormais près de Nefer et de Coline, à la droite de Xaël. Je vais enfin retrouver ceux que j'aime, je ne puis être plus heureux.

Cependant, cela veux aussi dire que mon départ fut soudain et ne m'a pas laisser le temps de régler toutes mes affaires courantes. Je te charge donc de bien vouloir finir ce que j'ai entrepris, et surtout, ne m'en veux pas de t'avoir laissé autant de travail.

Tu as à tes côté, deux gardiens extraordinaires qui sauront te suppléer à merveille, j'ai entièrement confiance à eux. Excuse-moi auprès d'eux pour ne pas leur avoir dit adieu.

Veille bien sur tout mes protégés et continue à les guider vers la lumière. >Surveille bien Chibi qui subit encore un peu l'influence du Chibipowa bien qu'il ai fait d'énormes progrès ces temps-ci. Embrasse tendrement ma filleule Edea, je ne sais pas si elle comprendra mon départ : je craint qu'elle m'en veuille.

Remercie Sybérius, Gaal, Casimodo et Alicia pour le soutien qu'ils m'ont apporté lors des difficiles quêtes de la milice. Je crois que Kanako se marie bientôt, confie lui mon Adelus. qu'elle s'inspire de Fih et Maribla qui s'aiment tendrement. Leur amour a toujours été un réconfort pour moi dans les moments difficiles.

Et pour ceux que je n'ai pas eu le temps de connaître plus, essaye de leur transmettre les valeurs que j'ai voulu donner à l'Archangel. Soit indulgente avec Poutou : sous ses airs de rustre, je suis sur qu'il deviendra bientôt un vaillant guerrier, meneur de troupes.

Enfin, je compte sur toi pour embrasser mes amis les anciens de l'Archangels, les membres du conseil des justes que j'ai laissé tombé au plus mauvais moment, à Zamie et Mamoru et Hersinn aussi, qui vont énormément me manquer. Ah oui, nourris bien ma Colombe mais pas trop, elle a tendance à devenir obèse.

Le crois-tu Nel, mais je ne peut retenir mes larmes en écrivant ces quelques mots, c'est idiot, je ne suis pas encore mort!

Voilà, j'arrive au bout de ce parchemin, je crois avoir tout dit. Je pars donc sans regret.

Enfin presque. Je ne regrette qu'une chose : Je n'ai jamais eut le courage de te demander en mariage.

Efer Hash,
Primogardien de l'Archangel
La peine des Archanges (par Nel et Echtelion)
Nel avança lentement vers la porte que les Gardiens avaient doucement refermé derrière eux. Elle barra la serrure et s'assit lourdement sur le lit. Elle glissa lentement pour finalement s'allonger auprès du corps inerte de son ami. Elle resta immobile, les yeux vides, sans rien faire d'autre que de caresser les doux cheveux de de cher compagnon.

Elle laissa filer le temps, jusqu'à ce que son corps soit si sec que plus une larme ne pouvait s'en échapper. Alors elle posa ses lèvres sur celles du corps sans vie et s'endormit.

Adossé à la lourde porte, Echtelion se tenait à côté de Grochaud, lui aussi tout aussi inerte. il ne pouvait enlever de sa tête l'image du primogardien étendu devant eux, vide de vie, les yeux clos, pour toujours. Malgré tous ses efforts, rien n'y faisait, impossible de penser à autre chose... Sauf à l'Oracle... Nel était restée stoïque au début, puis s'était agenouillée devant la dépouille de son ami, et avait pleuré, alors que les deux gardiens quittaient la salle.

C'était un jour funeste, non seulement pour l'Archangel, mais pour l'ensemble des anges. Efer avait été un modèle pour beaucoup, un bel exemple de fidélité à ses principes. Toute une partie de ce qui avait fait l'Archangel venait de tomber, et ce de la main d'un simple espion inconnu, assoiffé de crime, et ayant tué le premier ange qu'il avait vu, bien trop craintif pour faire ceci au grand jour...

Après la tristesse, ce fut la rage qui pris le dessus. Ces viles serviteurs du Mal devraient payer, et vite, car de telles fourberies, tant de déloyauté ne pouvaient plus être admis en amakna.

Efer serait vengé, pour l'honneur, mais aussi le respect qu'avait Echtelion envers celui qu'il considérait comme un grand frère... Bientôt, ces traitres de Brakmar seraient punis, en mémoire à Efer Hash, Primogardien de l'Archangel...

Des rumeurs couraient sur la disparition d'Efer Hash... Zamie avait couru, couru, couru jusqu'à la maison des Archangels, pour en avoir le coeur net.
Arrivée en vue de l'édifice, plus aucun doute n'était permis : les sombres visages des anges suffisaient à confirmer ses craintes...
Zamie, les jambes coupées, le souffle court, sentit une larme couler sur sa joue, vite rejointe par d'autres. Elle s'effondra contre un arbre, enserrant l'écorce de toute ses forces pour trouver le courage de ne pas hurler.
Elle n'avait pas eu le temps de lui dire au revoir, pas pu lui dire combien elle pensait souvent avec nostalgie à leurs longues marches chez les bworks, pas oser pousser la porte des archangels, sachant qu'ils ne tenaient pas les Sérianes en odeur de sainteté.
A cette pensée, une lueur d'espoir lui revint.
Elle se jura que son premier acte de Sériane serait pour ce lâche qui avait occis son ami dans l'ombre. Son premier contrat, ce serait, pour l'honneur d'Efer et des Archangels, de les aider à retrouver cet ignoble individu.


[hrp] un seul être vous manque et tout est dépeuplé : ton départ m'affecte FRH, et je te souhaite bonne continuation. Reviens nous vite! [/hrp]
La détresse de l'Oracle (par Nel)
Deux jours...
Deux longues journées à penser, immobile. Sans faire autre chose que réfléchir, réfléchir encore... trouver un moyen parmi les pensées délirantes qui hurlaient dans la tête.

Forcément ! Oui, il y avait toujours un moyen. L'équilibre, toujours. Alors toujours on pouvait revenir en arrière, n'est-ce pas ? Oui...
Et si... oui, c'était écrit quelque part... quelqu'un en avait parlé, un jour. Un de ces démons. Cela pourrait permettre de... peut-être. Sûrement. Oui, c'était certain.

Se ressaisir.
Ouvrir les yeux.
Regarder le corps.
Le fixer.
Laisser entrer la colère... la haine... la résolution de changer le cours des choses.
Se rappeler.

Uba en avait parlé un jour. Le Principe de l'Alchimie. Son but ultime. Son essence même. Non, il ne fallait pas, jamais. Pourtant, si. Maintenant. Oui. Cela aurait un prix, certainement. Peu importe... à quoi sert ce que l'on a si ce qui nous est cher a disparu... une moitié. Pas amant, pas amour, pas ami, au delà. Celui qui nous surveille, conseille. Guide. La bonne voix au dessus de l'épaule. Celui qui rend forte. Celui qui rend belle. Celui qui est mort.

Ne plus y penser.
Ne plus penser.
Décider.
Agir.
Se presser.
Ne pas prêter garde à la souffrance qui s'insinuait comme les Voix...

Les Voix. Le don d'Oracle. Savoir à l'avance. Ressentir à l'avance. Les joies, les bonheurs.
La souffrance. Il y aurait beaucoup de souffrance, de la douleur. Peu importe. Il deviendra fort, il sera à nouveau là. Il ne pourra plus mourir. Il détruira ceux qui font le Mal. Le Mal pour le Mal... pas le mal, non. Il rira aussi, peut-être. Il sourira encore. Il posera sa main sur sa hanche et hochera la tête, encore.
Vite, chaque heure était comptée.

Se lever.
Prendre le corps.
Le soulever...
Comme une plume.
Fétu de paille...
Faible parmi les faible... plus jamais.


...


Il n'y avait personne dans le couloir. Elle put porter le corps du Primogardien dans son laboratoire sans que personne ne la voit. Elle le déposa sur sa couche, précautionneusement.

Ne pas abîmer le corps. Important, le corps. Pour le retour du reste, il fallait la base. Puis améliorer. Rendre fort. Rendre puissant. Mais avant, garder le corps. Avant qu'il ne soit trop vide, trop sec.

Un papier.
Écrire. Tout noter.
Aller vers la porte.
Effacer ce visage hideux et poser à sa place un masque de souffrance pieuse.
Cacher les yeux vides et fixes.
Agir, et passer la ligne rouge.


...


La porte s'ouvrit. Les Archanges présents dans la Grande Salle, recueillis pour le deuil, firent silence. Nel entra dans la pièce, le visage hermétique. Elle se dirigea vers Grochaud et lui tendit un parchemin.

"Prends ceci et cours, vole vers Brakmar-la-Pourpre. Tu es sans doute celui qui pourra se glisser le plus aisément dans ces terres dévastées. À l'adresse que je t'ai indiqué tu trouveras une très veille boutique. Demande à parler à l'archiviste. Prends-lui cet ouvrage.
Il refusera. Insiste, et dis-lui que je paierai le prix qu'il décidera. S'il s'entête, fais ce que tu dois faire et ramène moi le livre. Si un démon te barre la route, détruis-le et apporte le Livre.
Non, je t'en prie..."

Sa voix se brisa un court instant durant lequel ses yeux vacillèrent et semblèrent changer de couleur. Aussitôt, cela sembla ne pas avoir eu lieu, la voix était à nouveau plate et froide.

"N'ouvre pas l'Ouvrage, ou il te dévorera. Apporte le moi dans le Laboratoire, au sous-sol. J'y serai. Fais vite, je t'attendrai. C'est ce soir, oui... Sois là avant la tombée du jour, je t'en prie. Avant la bataille."

Ne se tourna vers les autres Archanges.

"Je serai en bas, en attendant le retour de Grochaud. N'entrez pas."

Elle fit demi-tour, et ses jambes flagellèrent. Elle tourna la tête, ses yeux étaient tremblants, son visage et sa voix à nouveau changés.

"Je... je suis désolée. Vraiment."

Un instant plus tard, elle était partie. Tout était fini.
Le Archanges regardèrent Grochaud qui restait debout, dans la Salle, le parchemin à la main.
En quête du grimoire (par Grochaud)
Grochaud resta quelques secondes stupéfait face a Nel, il ne l'avais jamais vu aussi sérieuse , il inspira et dit a ses amis

"Mes amis , je dois vous laisser en cet après midi. Je dois à tout pris être de retour pour la bataille de ce soir. Je ferais au plus vite, préparez vous bien et ayez confiance en moi, Eniripsa veille sur moi, je ne crains rien. Au revoir."

Grochaud enfila sa cape et il disparut. Aprés quelques pas et bruissements d'ailes, sa présence disparut du sanctuaire : il partais en direction de brakmar. Un arrêt au zaap, et direction les landes sidimotes.

Tout était noir, lugubre et sans vie. Il était entouré d'ouginak, ces monstres mi-chiens mi-humains, qui poussaient des cris à vous glacer le sang. Grochaud respira profondément et pris la route du Sud. Il courrait à perdre haleine tandis qu'au loin se dessinait petit a petit la ville sombre : Brakmar la lugubre.

Quelques minutes plus tard , Grochaud cru entendre des pas. Il se blotti instinctivement dans le creux d'un arbre. Il y avait une présence. Il lui semblait avoir vu une ombre, c'était sûrement un sram. Un coup d'oeil lui confirma sa pensée : le Sram arborait ses grandes ailes rouges et avait lui-aussi, du sentir une présence. Il était a l'affût, il cherchait.

Que faire ? Grochaud réfléchit vite : soit il devait attendre ici que ce monstre parte ou le découvre, soit il fallait se battre. Il n'avait pas le temps, l'heure défilait. Il s'excusa envers les principes de l'archangel, il n'avais pas le temps d'engager un discours avec le démon. Grochaud fit ses préparatifs de combat a l'abri, dans son arbre : stimulant, maîtrise, il était prêt. Il n'aurait pas le droit à l'erreur, il devait porter un coup fatal.

Il bondit tout à coup hors de sa cachette, le sram surpris sorti par réflexes ses dagues mais il était trop tard : la baguette de grochaud lui avais déjà asséné ses deux coups dévastateurs. Le sram resta un instant sur place, ébahi. Le sang coulait de son ventre. Grochaud apparut un instant pour lui murmurer a l'oreille :

- "Je suis désolé , repose en paix ..."

Grochaud repartis dans sa course folle contre la montre.

Grochaud senti que quelque chose n'était pas normal , il inspecta ses bras , un aiguillon étais planté dedans. Le Sram avait réussi à le toucher sans qu'il ne s'en aperçoive. Il retira l'épine mais le venin avait déjà eu le temps de s'infiltrer dans son sang. Grochaud commençait à se sentir faible, mais il ne devait pas s'arrêter de courir. Il se ressaisi et reparti en courant vers la porte de cette grande et lugubre cité.

- "Ahhh , Enfin la grande porte de Brakmar. M'y voila enfin. Il me faut désormais trouver cette boutique au plus vite. Ca dois être vers la-bas."

Il pris à droite et après quelques rues qu'il parcourut en courant, Grochaud vit enfin apparaître la porte de la boutique devant lui. Grochaud toussa, le venin commençais a montrer tout ses effets. Il n'avait pas le temps de se soigner. Il ne pouvait que prier Eniripsa, celui qui l'avait protégé depuis sa plus tendre enfance. Il ne l'abandonnerai pas cette fois-ci non plus.

Les gardes de Brakmar ne l'avaient pas vu, les démons non plus. Il n'avais plus le temps de combattre, ni la force non plus. Grochaud entra dans la boutique en titubant et sorti de sa cape , il se présenta au comptoir.

- "Je veut voir l'archiviste, TOUT DE SUITE."

- "C'est moi même , Que voulez vous ?"

L'homme était tout de noir vêtu. Il avait des lunettes, était aussi petit que Grochaud mais l'homme n'avais pas l'air d'être un fidèle défenseur de brakmar. Il n'avait aucune aile. Pourquoi donc ? Il n'avais pas assez de temps pour assouvir sa curiosité.

Grochaud sorti la lettre de Nel et la tendit à l'archiviste.

- "Tenez, lisez cela. C'est mon oracle que vous fais parvenir cette lettre."

L'archiviste ouvrit la lettre et commença à la lire. A la fin de la lecture, il regarda grochaud.

- "Désolé, je ne peut vraiment rien pour vous."

Nel avais prédit sa réaction. Il savait quoi répondre.

- "Mon oracle avait dit vrais : vous refuseriez. Elle m'a aussi dit que il me faut cet ouvrage a tout prix. L'argent n'est pas le problème vous en aurez même si la somme est astronomique."

après une seconde de réflexion, l'archiviste se retourna, hésita.

- "Non. N'insistez pas, je ne peut rien pour vous."

Grochaud n'hésita pas une seconde, il déclencha son mot de silence. L'archiviste s'effondra sous le poids de son corps devenu écrasant.

- "Je n'hésiterai pas a utiliser la force, il me faut cet ouvrage par tout les moyens, même si je dois être puni pour mes actes."

après quelques instants , l'archiviste se releva, on pouvait lire la peur dans ses yeux. Il se dirigea vers une étagère et sorti une boite noire. Elle était sculptée dans un matériau le plus sombre que l'eni n'avait jamais vu. Il passa sa main au-dessus sans la toucher la boite. Elle se volatilisa pour laisser place à un grimoire. il ne savais comment il était apparu mais le temp n'était pas aux questions , il sentait que ses forces le quittait petit a petit.

- "Voici l'ouvrage que vous m'avez demandé. Dites à votre oracle qu'elle en prenne soin. Il est unique et ses pouvoirs surpassent tout ce que l'on peut croire. Deguerpissez... et faites attention à vous!"

Grochaud n'hésita pas, il se saisi d'une potion de rappel et atterrit directement au zaap de la vile de bonta. le soleil était fort et tranchait avec la froideur de Brakmar. Les jambes de grochaud le lâchèrent. Il s'effondra au sol et commençait a perdre connaissance. Un garde accouru.

- "Messire , que vous arrive-t-il ?"

- "Sanctuaire... Arch... angel."

Le garde ne savait pas pourquoi il avait prononcer ces mots mais il saisit Grochaud et l'emmena jusqu'au sanctuaire. Grochaud malgré ses forces qui le quittaient serrait le livre de toute ses forces. Même un iop n'aurait plus le lui arracher des mains.

Arrivé au sanctuaire le garde cria. Les archanges descendirent de suite, remercièrent le garde et portèrent directement l'eni au laboratoire. Nel accouru.

- "Je savais qu'il était revenu et qu'il avais accompli sa tache. Merci grochaud. Prenez ces potions et donnez-les lui. Elle le guériront du poison. Qu'il dorme. Dites a kanako de lui administrer quelques soins grâce a son dieu et il sera sur pied d'ici ce soir."

Nel tenait dans ses mains des potions qu'elle tendit aux archanges présents puis elle pris en main le livre que grochaud ne serrais plus qu'a peine.

- "f..ais , attention!"

Grochaud s'évanouit. Nel lui passa la main dans les cheveux puis parti en direction de son laboratoire où elle s'enferma.
Trois clés
Cela faisait maintenant deux semaines qu'Efer les avait quitté.

Depuis qu'il lui avait porté le mystérieux grimoire de Brakmar, Grochaud avait guère vu Nel. Elle s'était isolé dans une salle reculée de l'Eden avec le corps du Primogardien et n'avait reparu qu'a de brèves reprises, apparemment fatiguée et soucieuse.

Cependant, il fallait bien se faire une raison : Efer était mort, il ne reviendrai pas. Grochaud se chargea donc de la lourde tâche de vider le bureau qu'avait occupé le Féca, de trier les parchemins et les autres affaires. L'Archangel devait se remettre de cette disparition.

L'eniripsa entrepris donc le grand ménage et décida de commencer par le bureau. Il examina avec attention les différents courriers, mis d'un côté les affaires nouvelles, de l'autre les affaires classées puis les affaires à traiter à part. Il clôtura les dossiers en cours et les archiva dans le Prieuré de Sion. Au bout de trois jours, seules quelques affaires nouvelles subsistaient encore.

Il s'attaqua ensuite à mettre de l'ordre sur la table d'Alchimie. Il rangea chaque ingrédient selon leur type et leur nature dans des bocaux qu'il avait préalablement étiqueté. Méthodiquement, il les rangea dans la réserve du sanctuaire en notant scrupuleusement leur emplacement sur le livre de bord. Quantité, qualité, emplacement, étagères, casiers, il notait tout avec un soin extrême.

Ensuite, il s'affaira au nettoyage de l'atelier de boulangerie. Il rassembla les différentes mesures de farines qui étaient encore entreposées près du four, vérifia leur qualité puis il nettoya le pétrin.

Au bout d'une semaine, le bureau du défunt était propre comme un sou neuf. Grochaud était fier de lui, il ne pensait pas pouvoir abattre autant de travail en si peu de temps. Il ne lui restait plus qu'a mettre de l'ordre dans une petite pièce que le Féca gardait jalousement.

Personne, Nel y compris, n'y avait jamais pénétré. Efer y gardait jalousement ses plus grands secrets. On ne pouvait y accéder que par la petite porte située au fond du bureau. Bien que de petite taille, la porte était robuste. Son panneau était fabriqué en ébène avec des renfort en bois bombu. De solides rivets en bronze reliaient les planches entre elles. Des plaques de cuivre et d'aluminium, habilement travaillées, ornaient harmonieusement les huisseries de l'ouverture. Trois énormes serrures finissaient de donner à cette porte une impression écrasante de coffre-fort. Les trois serrures étaient réalisées dans trois matériaux différents. En les examinant minutieusement, Grochaud avait conclu qu'elles avaient était faite par des maîtres serruriers de haut talent.

La première serrure était en kobalt. Elle était finement ciselée avec des motifs géométriques, harmonieusement imbriqués les uns dans les autres. Grochaud en avait vu de semblables dans les sous sols d'Amakna et notamment dans les mines fréquentées par les enutrofs. La seconde serrures, en pierre de diamant celle-la, était elle-aussi très travaillée. Cependant, les motifs anguleux de la serrure de kobalt faisait place à des courbes fluides. L'artisan qui l'avait sculptée semblait maîtriser l'art xélor. Enfin, la troisième serrure était sans doute la plus étrange. Elle était faite par un habile assemblage de bois d'if et de bois envoûté. Des rainures plus ou moins profondes, dessinaient des motifs de feuilles rappelant l'art Sadida. Cependant, un oeil averti pouvait s'apercevoir que des runes de eniripsa stylisées étaient camouflées entre les motifs sylvides. Une particularité frappa l'Archange : Il avait beau chercher, aucune ouverture n'y était visible.

Lors du nettoyage du bureau, Grochaud n'avait découvert aucune clé. Où étaient-elle cachées ?
La clé de kobalt
- Non Chibi, arrête!
- T'inquiète! Regarde faire l'artiste!
- Chibi, allez, déconne pas!
- Chut, tu vas me la faire louper !
- Chib...

Grochaud se demandait s'il avait eut raison de parler au Crâ des trois serrures d'Efer. Chibi-camus était un Archange fidèle à l'Ordre et à l'Oracle. Il était apprécié de tous malgré sa fougue et sa maladresse légendaire : dès sa plus tendre jeunesse, il avait été envoûté par une sortilège étrange qu'il avait nommé Chibipowa. Le mauvais oeil le contraignait à mettre systématiquement les pieds dans le plat. Le moindre piège ou traquenard étaient pour lui, Les tirages au sort, il les perdait tout le temps. Avec l'aide d'Efer, il avait réussi à conjurer le sort, cependant Grochaud soupçonnait le Crâ d'être encore un peu sous l'influence du Chibipowa. Ainsi, lorsqu'il s'était aperçu que la Grosse Colombe d'Efer portait une clé autour du cou, le Crâ ne pu s'empêcher d'élaborer un plan aussi fou que risqué.

Grosse-Colombe, bien qu'un peu obèse comme l'était son maître, était intelligente et très agile. Elle ne se laissait jamais approcher si ce n'est par les destinataires des messages qui lui étaient confié. A plusieurs reprise, Chibi et Grochaud avait tenté de l'amadouer avec des graines de cérame. La gourmande avait réussi à vider le sac entier de grains sans que les deux compères ne réussissent à lui soutirer la clé.

Grochaud commençait à se résigner mais Chibi s'était juré sur son honneur de récupérer cette clé. Il avait donc passé la nuit couché sous un buisson à guetter le pigeonnier du sanctuaire. Aux premières lueurs du matin, Grosse-Colombe était apparut dans une des multiples ouvertures de la tour. Elle s'était ébrouée dans le petit bassin rempli de rosée puis elle avait minutieusement lissé ses plumes blanches. Enfin, elle s'était envolée vers le sud. Chibi se précipita alors vers l'entrée de la volière. Il sorti de derrière l'escalier un tas de bric-à-brac : un seau, de la ficelle de lin, une noidkoko, une planche de frêne et une pelle.

Il avait réussi, on ne sait par quel miracle, à atteindre le sommet du pigeonnier avec tout son attirail. Grochaud l'avait vu s'activer toute le matinée sans parvenir à déterminer ce qu'il était en train de faire. Un peu avant midi, un grand cri avait attiré son attention : Chibi avait fini par dégringoler du toi sur lequel il s'était afféré à coincer la pelle à la girouette. Après quelques soins, le Crâ parvint à se relever :

- Merci Grochaud, ça va mieux.
- Chibi, qu'est-ce que tu fabrique la-haut ?
- Euh, tu verras à midi. Midi ? Damned, quelle heure est-il ?
- Midi!
- Vite, dépêche-toi

Le Crâ avait saisi Grochaud par le col et l'entraîna sous le buisson qui lui avait servi d'abris la nuit précédente. Un arc à double-courbure y était entreposé.

- Un Arc ? Tu vas quand même pas tuer Grosse-Colombe ?
- Meuh non, t'inquiète!

A midi sonnant, Grosse-Colombe était de retour. Comme à son habitude, elle s'était posée devant l'ouverture qu'elle avait quitté le matin. Chibi décocha sa flèche. Elle s'envola bien au-dessus de la colombe.

- Raté! dit Grochaud un peu soulagé!
- N'importe quoi! répondit Chibi, en plein dans le mille!

Chibi n'avait en effet pas visé la colombe mais la pelle qui tenait en équilibre sur le toit du pigeonnier. Le projectile frôla l'outil qui commença à vaciller. Tanguant de gauche à droite, la pelle finit par basculer. Dans un majestueux arc de cercle, le plateau poussa la noidkoko placée en dessous. La boule dévala les tuiles et tomba dans la gouttière qu'elle suivit tranquillement. Elle disparu soudain au-dessus de l'évacuation et reparu quelques instant plus tard au même étage que la colombe. L'oiseau regarda la noidkoko rouler doucement vers elle avec étonnement. La boule ne fut arrêté que par la planche de frêne. Celle-ci bascula à son tour dans le vide en entraînant avec elle la ficelle de lin qui y était fixé.

Supéfaite, la colombe regardait la planche tomber, sans s'apercevoir du saut qui était fixé à l'autre extrémité de la ficelle. Le récipient bascula à son tour en emprisonnant au passage l'oiseau.

- Yessss! s'exclama le Crâ en se précipitant vers le seau.

Il mit le pied sur le récipient en prenant appui sur son arc de la main gauche.

- Ya plus qu'a se servir!

Grochaud glissa la main sous le seau et se saisi de Grosse-colombe. La bête ne semblait pas avoir apprécié le voyage express mais l'eni réussi à lui décrocher la clé de kobalt.
Une plaque sur le front
Habituellement, les gardiens ne se réunissaient qu'une fois par semaine afin de faire le point sur les affaires courantes de l'Ordres. Mais ses derniers temps, les réunions étaient de plus en plus fréquente. En effet, les exactions de nombreux bontaliens avaient conduit les chefs de clan à se réunir plus régulièrement. Ces conseils extraordinaires, appelés Conseils des Justes*, s'évertuait à créer un tribunal Bontalien afin de stopper le chaos qui semblait s'installer dans la ville lumière.

Nel avait eut la bonne idée de proposer une salle du sanctuaire comme salle de réunion du Conseil. Et c'était bien sur à Grochaud qu'avait été confié la tâche de préparer la salle avant chaque réunion. Consciencieux, il ne rechignait pas à la tâche et ne bâclait pas son travail. Cependant, ces obligations lui prenait tellement de temps qu'il n'avait toujours pas pu essayer la clé de Grosse-Colombe.

Mais ce soir, il allait enfin pouvoir l'essayer. Chibi devait le rejoindre dans le bureau du primogardien. Il lui avait confié sa cape d'invisibilité pour qu'il puisse s'infiltrer dans l'Eden** sans être vu.

L'Eni scruta le couloir. Personne. Il s'avança discrètement jusqu'à la porte du bureau, entra et referma rapidement la porte du bureau. Il scruta la pièce, elle était vide. Du moins en apparence.

- Chibi, tu es là ?
Un bruit sourd se fit entendre en provenance du four à pain. Un nuage de suie s'éleva dans la pièce. Elle se dissipa lentement en laissant apparaître le Crâ noir de la tête au pied.
- Présent Chef!
- Mais qu'est-ce que tu faisait la-dedans ?
- Ben je me cachait, tu m'a dit d'être discrets. La dedans personne pouvait me voir! Eh, eh, malin le Chibi!
- Et la cape d'invisibilité que je t'ai passée Chibi ? Ca suffisait pas ?
- La cape ? ah...

Le Crâ se releva et sorti du tas de cendre un chiffon noir. Il présenta un sourire gêné au gardien.

- Ben je crois qu'elle est plus invisible.

Grochaud haussa les épaules et se dirigea vers la petite porte camouflée derrière l'écritoire d'Efer. Chibi le rejoignit en époussetant ses vêtements. Avec des yeux de merlan frit, il découvrit la porte aux trois serrures. Grochaud glissa les doigts dans la petite poche de son gilet et en ressorti la clé de Kobalt. Il l'approcha doucement de l'oeil et l'inséra doucement. Un clic se fit immédiatement entendre et la clé se figeât. Ensuite rien.

- "Ben quoi ?" s'exclama Chibi. "Tourne là".
- "J'y arrive pas, elle est coincée" répondit l'eni en tentant désespérément de faire bouger la clé.
- "Laisse-moi faire, t'es sûrement trop petit.

Le Crâ saisi la clé et tenta lui aussi d'actionner le mécanisme. Rien. Impossible, elle était bloqué. Les deux compères s'y mirent alors à deux, utilisèrent tous les leviers et outils qu'ils purent trouver dans le bureau. Rien à faire, la clé ne voulait pas bouger. Au bout d'une grosse heure, ils étaient épuisés et découragés. Ereinté, Chibi s'étala de tout sont long par terre. Avec sa maladresse devenue légendaire, il se cogna la tête contre l'écritoire d'Efer.
- Aïe!

Il frappa du poing le meuble comme pour le punir. Un plaque se détacha et lui tomba sur le front.

- Re-Aïe!

Il saisi la plaque et pris le parti de la faire valdinguer à l'autre bout du bureau. Il stoppa net sont geste. La plaque lui semblait soudain bien lourde pour du bois. Il la regarda. La plaque n'était pas en bois, mais en kobalt. Dessus était gravé une phrase :
- "Ni feu, ni vent, ni terre, seuls les chasseurs de trésors pourront m'ouvrir".
- "Quoi, qu'est-ce que t'as dit ?" s'exclama grochaud.
- "Ni feu, ni vent, ni terre, seuls les chasseurs de trésors pourront m'ouvrir. C'est écrit là dessus".

Grochaud pris la plaque et relu le message.

- "...seuls les chasseurs de trésors pourront m'ouvrir... Mais bien sur, c'est ça!"

L'Eni se précipita vers la table où Efer entreposait sont matériel d'alchimie. Il saisie une fiole et revint en courant vers la serrure.

- "C'est quoi ?" demanda Chibi.
- "De l'eau. C'est l'élément préféré des Enutrofs. C'est eux les chasseurs de trésors!"

Il versa quelques gouttes d'eau sur la serrure de kobalt. Un bruit d'engrenage se fit entendre puis la clé se mis à tourner rapidement sur elle-même. Enfin, une petite trappe s'ouvrit en dessous de la serrure et un parchemin en tomba.

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* Conseil des justes : Groupement des guildes angéliques qui, sous l'égide de Dame Silaisie, est chargée de trouver des solution afin de lutter contre les exactions des bontaliens.
** Eden : Secteur du sanctuaire de l'Archangel réservé aux gardiens.
Port et pince de cwabe
Les mouwettes témoignaient de la proximité de la mer. Grochaud fréquentait peu la côte mais Chibi connaissait bien la cote où il avait passé de longues heures de farniente seul avec sa canne à pêche. Non pas qu'il aima pêcher mais surtout parce que le bruit des vagues le berçait dans ses nombreuses siestes. D'ailleur il ne mettait jamais d'hameçon au bout de sa ligne de peur que les poissons ne le dérange.

Ils avaient voyagé plusieurs jours. Après avoir traversé les plaines de Cania, ils avaient du affronter de nombreux Abraknides dans la forêt sombre. Ils avaient ensuite bifurqué à l'est pour atteindre le village d'Amakna. Ils s'étaient octroyé quelques heures pour s'approvisionner dans les nombreuses boutiques du village. Ensuite, ils s'étaient joint à un groupe de bontaliens amateur de bière pour vider quelques chopes à la taverne. Bien entendu, Chibi n'avait pas su se gérer et Grochaud avait du le traîner jusqu'à sa chambre pour qu'il cuve son trop plein.

Au petit matin, alors que Xael n'était pas encore apparu, le Crâ et l'Eni étaient reparti plein Est en direction du port.
- "Grochaud ?"
- "Quoi ?"
- "T'aurai pas un mot quelque chose pour me faire passer le mal de crâne ?"
- "Je t'en ai déjà fait deux il n'y a pas dix minutes."
- "Chuuuut, parle pas si fort, ça résonne !"

Une bonne minute passa. Seul les mouwettes brisaient le silence.

- "Grochaud ?"
- "Quoi ?"
- "T'es sur que la bière était de bonne qualité ?"
- "Oui, elle était très bonne, pourquoi ?"
- "Parce que c'est pas normal ce mal de tête."
- "Si Chibi, c'est normal. Tu t'en ai enfilé une bonne quinzaine hier soir et puis tu t'es écroulé sur la serveuse. Elle a pas apprécié que tu mettes ton nez dans son corsage et elle t'as cassé son plateau sur ton crâne. Donc si, c'est normal!"

Les deux amis arrivèrent à proximité des premières habitation du port. L'odeur d'iode et de poisson devenait maintenant plus forte. Les rues étaient déjà animée de l'effervescence d'un marché à la crié. Les pêcheurs de retour de leur campagne, tentaient d'écouler leurs stocks de poissons et cwabes en tout genres.

Chibi tentait tant bien que mal de se boucher les oreilles afin de soulager son cerveau bien trop à l'étroit dans son crâne, et qui semblait doubler de volume à chaque annonce des marchands. Il pressa donc le pas afin de quitter cet enfer de bruit et d'odeur. Presqu'arrivé sur la jetée, il entraîna grochaud dans une petite ruelle et s'engouffra dans une maison. De taille moyenne, la maison arborait une magnifique enseigne jaune tofu sur laquelle était gravée en lettre bleue "Chez Matin Pêcheur - Poissonnier".


- "Chibiiiiiiiiiiiiiiiiii ?"
- "Salut Martin" répondit le Crâ en plaquant sa main sur ses oreilles.


Martin était un homme de petite taille, plutôt corpulent. Cela devait faire un petit moment qu'il n'avait pas vu ses pieds et ses joues démesurées lui donnait un air sympathique que renforçait sa jovialité.

- "Cômment vas-tu mon amiiiiiiiiiiiii ?"
- "Bien Martin et toi ?" chuchota Chibi.
- "ça va, ça vaaaaaaa. Mais ça pourrait aller mieu. Les calamars ne se vendent pas trop ces temps ci. Mais bon, les babiolles en pince de Cwâbe s'arrachent comme des petits pains, ça compense!

Chibi avait fait sa rencontre bien des années avant d'entrer dans l'Archangel alors qu'il cherchait désespérément à maîtriser l'art de manier l'arc. Martin, après de rudes négociations, avait été le seul à risquer de former un Crâ aussi maladroit. En contrepartie, il avait demandé à Chibi de lui sculpter des véritables souvenir en pince de Cwabe. Cela lui avait pris une année entière et un nombre considérable de potions de soin pour s'acquitter de sa dette.

- "Que me vaux l'honneur de ta visite ?"

- "Ben voilà, on a trouvé ce parchemin..."


Martin arracha le morceau de peau des mains du Crâ. La finesse du parchemin témoignait de la grande qualité du document. Il déroula la peau.


- "Ben quoi", dit le marchand avec des yeux ronds que l'étonnement faisait sortir de leur orbite, "y'a rien d'écrit dessus!"
Vieux citron
- "C'est justement pour ça que nous sommes ici. Ce parchemin ne peut pas ne rien contenir" indiqua Grochaud. "Nous l'avons examiné sous toutes les coutures, dans tous les sens rien. La seule chose qui nous parait bizarre, c'est son odeur."

Martin approcha le parchemin de son nez et le renifla longuement.

- "Chibi m'a dit que vous connaissiez toutes les plantes et fruits d'Amakna. Il pense que vous serez à même de nous aider."

Le petit bonhomme regarda Chibi avec ses yeux plein de malice alors qu'il continuait à renifler le papier.

- "En effet, tu ne t'es pas trompé Chibi, je connais cette odeur. Je la connais même très bien. Et je puis même vous dire comment déchiffrer cette énigme!"

Martin pris soins de fermer la boutique et il indiqua aux deux Archanges de le suivre dans l'arrière boutique. La petite salle était peu meublée, seulement une table et quatre chaises mais le sol était jonché de caisses en bois. Grochaud pu apercevoir à travers le couvercle d'une, qu'elles étaient remplies de petites statuettes en pince de Cwabe. Chibi ne les connaissait que trop bien, c'est lui qui les avais jadis sculptées!

- "Dites-moi mon cher amis", demanda Martin à Grochaud, "pourriez-vous faire un peu de lumière ?"

Grochaud s'exécuta. Il tendit sa main, paume en l'air, récita une formule magique presque inaudible. Une petite flamme apparu au creux de sa main.

- "Eh, eh, j'étais sur que vous maîtrisiez ce sort. Les eniripsa adorent les flamiches!"

Martin tendit le bras vers Grochaud et plaça le parchemin sur la flamme magique. Grochaud faillit retirer sa main mais Martin l'en empêcha.

- "Allons mon ami, faites-moi confiance!"

Grochaud résista à sa panique et laissa faire le poissonnier. Le parchemin commençait à brunir sous l'effet de la chaleur. Une odeur âcre emplissait la pièce. Il fixait le parchemin avec inquiétude. Soudains, des inscriptions commencèrent à apparaître. Il reconnu l'écriture d'Efer.

- "Eh, eh ! Vieille technique mais toujours aussi efficace. Un message invisible écrit au jus de Citron!" s'exclama Martin, visiblement fier de lui.
Le Livre de Nel (par Nel)
Extrait du livre de Nel :

Citation :
Il n'est, en vérité, connu que d'un petit nombre, bien que cela demeure néanmoins un fait dont on peut témoigner, que la volonté d'un sorcier mort a pouvoir sur son propre corps et qu'elle est capable de le faire sortir de la tombe et qu'elle peut mener à bien avec cela n'importe quelle action demeurée inachevée au cours de sa vie. Le corps peut être plus aisément animé si tous les membres sont demeurés intacts. Il existe pourtant des cas où la volonté du magicien, surpassant tout, a arraché à la mort les morceaux disjoints d'un corps coupé en de nombreux fragments et les a contraints de servir à ses fins, soit séparés, soit au cours d'une réunion temporaire. Mais dans tous les cas, une fois l'action achevée, le corps a retrouvé son état antérieur.

Il a également été observé les cas de magiciens ayant pu relever de la mort des être en les conservant dans ce même état antérieur, et non pas comme créatures. C'est un Fait véritable et attesté, qu'entre certaines personnes apparentées il existe un Lien plus puissant que les Liens les plus forts de la chair et de la famille, par lequel une telle personne peut avoir conscience de toutes les épreuves et plaisirs de l'autre, oui, jusqu'à expérimenter les douleurs ou passions d'un être lointain ; et de plus, il y a ceux dont les Arts en telles Matières sont aidés par la Connaissance interdite de la Magie noire avec des Esprits et Êtres des sphères extérieures. Ceux-là je les ai recherchés, tant Hommes que Femmes, et après examen ai dans tous les cas découvert en eux des utilisateurs de Divination, Observateurs de Temps, Enchanteurs, Sorcières, Charmeurs et Nécromants. Tous affirmaient faire leurs merveilles au moyen de rapports avec des esprits morts et enfuis, mais je crains que souvent ces dits esprits fussent des Anges du Mal, des messagers du Prince des Ténèbres et de plus anciens maléfices. Ces Devins sont ainsi capables de créer un lien avec des personnes disparues ou mortes et de les ramener à la vie. Il leur faut toutefois, semble-t-il, entrer en possession de certains artefacts majeurs de la personne à ramener à la vie, celui-ci devant posséder certaines affinités avec le monde des esprits afin que les objets en questions soient capables de focaliser le lien, et que les conditions de volonté et d'inachèvement précédemment abordées soient remplies. Certaines conditions contextuelles liées au décès de l'objet du rituel peuvent de même être requises. Il se pourrait également qu'un objet spécifique soit nécessaire pour tout rituel de ce type, mais je n'ai pas pu en avoir la confirmation.

La condition des deux êtres est à partir de cet instant liée d'une façon encore indéterminée, puisque le lien est inaltérable et que de sa force dépend la réussite de l'entreprise. Les actions futures de chacune des parties sera une conséquence des actes passés du tout qu'ils formeront, et le tout créé devra être nourri constamment en paiement de cette Dette de Sang. J'ai eu vent d'un Sorcier qui, après avoir ramené à la vie un servant pour le réduire en esclavage, nourrissait des vers avec ses propres organes. A la mort du mage, les vermines ont disparu et l'esclave est décédé dès la nuit suivante.

Il est à noter que de telles résurrections ont invariablement lieu pour l'accomplissement d'actions malveillantes et faites au détriment d'autrui. Un cas contraire nécessiterait sans aucun doute un Lien du Sang encore plus fort, et les conséquences en seraient inconnues.

Ya na kadishtu nilgh'ri stell'bsna Nyogtha
K'yarnak phlegethor l'ebumna syha'h n'ghft
Ya hai kadishtu ep r'luh-eeh Nyogtha eeh
S'uhn-ngh athg li'hee orr'e syha'h
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