Dépense publique, Fonction publique et Service public

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Citation :
Publié par Eden Paradise
Les posteurs t'ont déjà répondu Ron donc je vais synthétiser ma pensée en une fois:
Tu as une tendance beaucoup trop forte à vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain.
Mais il y a urgence Eden, le bébé est en train de se noyer !
Peux tu calculer, selon le déficit de la sécu, et en intégrant la pyramide des âges quand il sera trop tard ?

Citation :
Publié par Doudou
Hmmm, ha mince je n'avais pas vu les choses sous cet angle...
C'est parce que tu n'es pas encore assez libéral. Je me dois de t'aider à ouvrir les yeux.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Ron Jibson
Peux tu calculer, selon le déficit de la sécu, et en intégrant la pyramide des âges quand il sera trop tard ?
Déficit de la sécu : 3 ou 4 milliards.

Budget total de la sécu : 350 milliards.

Il suffirait, littéralement, d'augmenter les cotisations de 1% (donc genre passer de 8% à 8,08%) et il n'y a plus de déficit. Alors bon...
Citation :
Publié par Mangemouton
Si je comprend bien, dans l'habituelle pensée biscornue des libertariens, tu considères que c'est la seule connivence entre les décideurs étatiques (aka l"'État") et les laboratoires qui conduit à cette situation ?
Et donc qu'en supprimant le seul moyen qu'aurait les travailleurs d'améliorer la situation (par le biais de l'État), on aboutirait à une amélioration de la situation
Non. Je pense que l'influence de l'état empire la situation.

Et comme je ne suis pas sectaire, je t'encourage à lire le bouquin de Madame Rivasi, député EELV, sur le sujet, si tu ne l'as pas déjà fait.
C'est tout simplement révoltant. Non seulement l'état ne combat pas les labos, mais au contraire ils les aide à asseoir leur pouvoir.

Bien sûr elle prône plus d'intervention de l'état. J'ai un peu du mal avec cette logique : l'état est complice des labos, luttons contre cela en renforçant le pouvoir de l'état.

Citation :
Publié par Primura
Déficit de la sécu : 3 ou 4 milliards.

Budget total de la sécu : 350 milliards.

Il suffirait, littéralement, d'augmenter les cotisations de 1% (donc genre passer de 8% à 8,08%) et il n'y a plus de déficit. Alors bon...
Je n'ai pas les mêmes chiffres :

http://www.efl.fr/chiffres-taux/soci.../taux_cot.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Budget....C3.A9_sociale

Et 1% c'est énorme.

Dernière modification par Ron Jibson ; 22/08/2017 à 23h39.
Citation :
Publié par Ron Jibson
Bien sûr elle prône plus d'intervention de l'état. J'ai un peu du mal avec cette logique : l'état est complice des labos, luttons contre cela en renforçant le pouvoir de l'état.
Un Etat faible et démuni est un Etat facile à corrompre et à influencer. Les ajustements structurels démentiels imposés par le FMI aux pays du 1/3 monde dans les années 80 ont "mis en vente" les juges, les policiers, les régulateurs.
En France, quand on supprime des dizaines de milliers d'emplois à Bercy, on facilite la fraude. Quand on étouffe le pôle financier (sous Sarkozy par exemple), on favorise la corruption.

Ceci étant, deux sécurités valent mieux qu'une, et dans la lutte contre la corruption, il en faut encore plus, beaucoup plus. D'où la nécessité d'une société plus démocratique, de lois protégeant les lanceurs d'alertes et assurant l'indépendance de la presse, d'organes de contrôle parlementaires, de contre-pouvoirs variés, d'une fiscalité intelligente etc. Ce qui fait la solidité d'un éco-système, c'est sa richesse et sa diversité. C'est vrai AUSSI quand on parle de politique en général. Parce que si tout repose sur un seul élément (par exemple, une haute fonction publique supposée exemplaire), il suffit de corrompre cet élément pour que le système s'effondre.
Mdr, Rivasi. Celle qui invite à ses conférences A. Wakefield, la honte de la médecine moderne, le conspirationniste anti-vaccins, qui a inventé totalement les données de sa fameuse étude qui montrait une corrélation, évidemment fausse, entre le vaccin ROR et l'autisme. Rivasi est une demeurée, une illuminée qui ne comprend rien à rien et préfère, en tant que responsable politique, voir des gens mourir faute de traitements éprouvés plutôt que de faire confiance un minimum aux labos pharmaceutiques. Je suis connu ici pour mes positions très anti-Big Pharma (la preuve en est avec le débat qu'on a eu sur le pré-diabète, qui est un pur exemple de disease mongering, c'est-à-dire la création d'une entité morbide qui n'est en rien une maladie mais qui sert juste à vendre du médoc et à conditionner les gens à la Knock), mais jamais je serai dans l'irrationnel comme Rivasi peut l'être...

Sinon, bel exemple de mauvaise foi comme l'ont dit d'autres par rapport à ta réaction initiale sur "notre" Sécu...
Citation :
Publié par Aloïsius
Un Etat faible et démuni est un Etat facile à corrompre et à influencer. Les ajustements structurels démentiels imposés par le FMI aux pays du 1/3 monde dans les années 80 ont "mis en vente" les juges, les policiers, les régulateurs.
C'est pas parce qu'il est circonscrit dans son rôle qu'il est faible. N'est-il pas aujourd'hui assez gros pour contrôler les conflits d'intérêt entre ses agents les plus hauts placés et ces mêmes labos ? Il l'est absolument, il a toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires.
Question : pourquoi ne le fait-il pas ?

Citation :
En France, quand on supprime des dizaines de milliers d'emplois à Bercy, on facilite la fraude. Quand on étouffe le pôle financier (sous Sarkozy par exemple), on favorise la corruption.
Supprime toutes les niches fiscales et impose un flat tax, tu peux supprimer quelques milliers voire dizaines de milliers de postes de fonctionnaire, faciliter le travail d'enquête des agents restants et rendre la fraude hautement plus difficile.

Citation :
Ceci étant, deux sécurités valent mieux qu'une, et dans la lutte contre la corruption, il en faut encore plus, beaucoup plus
Plus de quoi, d'état ? Les moyens existent déjà.

Citation :
D'où la nécessité d'une société plus démocratique, de lois protégeant les lanceurs d'alertes et assurant l'indépendance de la presse, d'organes de contrôle parlementaires, de contre-pouvoirs variés, d'une fiscalité intelligente etc. Ce qui fait la solidité d'un éco-système, c'est sa richesse et sa diversité. C'est vrai AUSSI quand on parle de politique en général. Parce que si tout repose sur un seul élément (par exemple, une haute fonction publique supposée exemplaire), il suffit de corrompre cet élément pour que le système s'effondre.
Ce que tu exposes est somme toute très cohérent et logique mais ça oublie une chose : l'état n'a pas un seul but, un seul objectif. Il a des objectifs, des buts, qui diffèrent selon ses administrations, et qui sont parfois conflictuels. Le coût de l'anti corruption et le bénéfice ne seront pas le même pour chaque administration.
On sait la difficulté à obtenir un consensus dans un budget de l'état.

Citation :
Publié par Visionmaster
Mdr, Rivasi. Celle qui invite à ses conférences A. Wakefield, la honte de la médecine moderne, le conspirationniste anti-vaccins, qui a inventé totalement les données de sa fameuse étude qui montrait une corrélation, évidemment fausse, entre le vaccin ROR et l'autisme. Rivasi est une demeurée, une illuminée qui ne comprend rien à rien et préfère, en tant que responsable politique, voir des gens mourir faute de traitements éprouvés plutôt que de faire confiance un minimum aux labos pharmaceutiques. Je suis connu ici pour mes positions très anti-Big Pharma (la preuve en est avec le débat qu'on a eu sur le pré-diabète, qui est un pur exemple de disease mongering, c'est-à-dire la création d'une entité morbide qui n'est en rien une maladie mais qui sert juste à vendre du médoc et à conditionner les gens à la Knock), mais jamais je serai dans l'irrationnel comme Rivasi peut l'être...

Sinon, bel exemple de mauvaise foi comme l'ont dit d'autres par rapport à ta réaction initiale sur "notre" Sécu...
Elle absolument raison dans son constat dans la connivence entre labos et l'état. Ce qu'elle expose dans son livre est vérifié et vérifiable. Pour le reste de ce que tu exposes sur elle, je ne sais pas alors je ne vais pas me prononcer.

Pour le cas du pre diabète je vais m'auto quote :

J'ai une dizaine d'études sur des compléments alimentaires ou des médicaments sur des sujets pre diabétiques, rien que sur cet ordinateur. Et tu me dis que ça existe pas. Elles sont parfois menés par des services nutrition des plus grands hôpitaux français.

Donc quoi, ce sont des quiches ?

Je vais te citer Karine Clement.

Pourquoi elle ? Parce que l'INSERM c'est à mont saint aignan, c'est à dire chez moi à rouen. Ça m'avait marqué quand j'avais lu son étude sur un complement alimentaire, inserm c'est chez moi, même si en fait elle était à paname, bref...

Sur son CV y a ça :

Citation :
Fontions hospitalières et universitaires
Depuis 2005: Professeur des Universités - Praticien Hospitalier (PU-PH) à la Faculté de médecine Pierre et Marie-Curie (UPMC)
2001-2005: Maître de conférence des universités de 1ère classe en nutrition - Praticien Hospitalier Service de Nutrition, Hôtel-Dieu, Faculté Pitié-Salpétrière.
1996-1999 et 2000-2001: Chef de clinique - assistant des hôpitaux, Service de Nutrition, Pr. B. Guy-Grand, Hôtel-Dieu, Faculté Broussais Hôtel Dieu Paris.
1990-1995: Internat des hôpitaux de Paris (Spécialité Endocrinologie, Nutrition et Maladie Métabolique)
Fonctions et activités de recherche
2006-2007: Responsable unité Monothématique INSERM U755 « Nutriomique » Nutrition et obésité approche génétique et transcriptomique, devenue Equipe 7 du Centre de Recherche des Cordeliers (UMR S 872).
2002-2005: Responsable Equipe INSERM “Avenir”, EA 3502 UMPC Paris 6. Investigateur principal PHRC 2002. « Rôle des signaux d’adiposité dans l’obésité » AP/HP N°02076. Contrat d’Interface avec INSERM -APHP
Depuis 2001: Responsable de l’équipe « Déterminants biologiques des obésités humaines » de l’EA3502 (UPMC)
1999-2000: Post-doctorat Université Stanford Pr. G Barsh (Beckman Center Pediatrics and Genetics, HHMI).
1996-1999: Investigateur principal « Etude génétique Obésité » Programme Hospitalier de Recherche Clinique, AP/HP 1997. Membre de l’unité CNRS UPRESA 8090 (Dir. Dr P Froguel)
1993-1994: Généthon d'Evry et Centre d’Etude du Polymorphisme Humain : Mise en place d'une étude sur l'obésité familiale (constitution de la banque de données et d'ADN)
1991-1992: Stage DEA. de Physiologie et Physiopathologie de la Nutrition Humaine (Université PARIS 7)
L'inserm pour les joliens qui nous lisent :
Citation :
créé en 1964, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du ministère de la Santé et du ministère de la Recherche.
https://www.inserm.fr/

Tu nous explique que le pre-diabete existe pas.
Je la cite elle (je ne peux link la source c'est un doc sur mon odinateur) mais je t'assure c'est bien elle :


Citation :
Le prédiabète correspond à un état où les taux de glycémie sont plus élevés que la normale, mais sans être suffisamment élevés pour justifier un diagnostic de diabète de type 2 (c’est-à-dire un taux de glycémie à jeun de 7,0 mmol/L ou plus). Toutes les personnes présentant un prédiabète ne développeront pas un diabète de type 2, mais une bonne proportion d’entre elles le développera.

Ce doit être une quiche.


Tu n'avais pas répondu à ça, mais vu que tu relances sur le prediabète...

Dernière modification par Ron Jibson ; 23/08/2017 à 00h08.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Mahorn
Effectivement, la dernière génération sur terre n'aura pas de retraite.
Citation :
Publié par Ron Jibson
Les premiers boomers arrivent à 70+ piges, les derniers ont quoi, 50 ans ? On va en bouffer un moment de l'écope pour ne pas couler !

Si je pars du principe que l'espérance de vie augmente, que le progrès technique va jouer son rôle sur l'emploi dans les trentes prochaines années et bouleverser le travail comme on le connait, que la natalité est en baisse et que nous finançons la génération précédente. La stabilité ne vas pas être vite corrompu ? Je demande comme ça je cherche juste à comprendre.

Citation :
Publié par Visionmaster
Mdr, Rivasi. Celle qui invite à ses conférences A. Wakefield, la honte de la médecine moderne, le conspirationniste anti-vaccins, qui a inventé totalement les données de sa fameuse étude qui montrait une corrélation, évidemment fausse, entre le vaccin ROR et l'autisme. Rivasi est une demeurée, une illuminée qui ne comprend rien à rien et préfère, en tant que responsable politique, voir des gens mourir faute de traitements éprouvés plutôt que de faire confiance un minimum aux labos pharmaceutiques. Je suis connu ici pour mes positions très anti-Big Pharma (la preuve en est avec le débat qu'on a eu sur le pré-diabète, qui est un pur exemple de disease mongering, c'est-à-dire la création d'une entité morbide qui n'est en rien une maladie mais qui sert juste à vendre du médoc et à conditionner les gens à la Knock), mais jamais je serai dans l'irrationnel comme Rivasi peut l'être...

Sinon, bel exemple de mauvaise foi comme l'ont dit d'autres par rapport à ta réaction initiale sur "notre" Sécu...
Tu pense quoi du professeur Joyeux du coup ? (Tu peux me répondre par mp). ^^

Dernière modification par -Ata- ; 23/08/2017 à 00h26.
Citation :
Publié par Ron Jibson
Mais il y a urgence Eden, le bébé est en train de se noyer !
Peux tu calculer, selon le déficit de la sécu, et en intégrant la pyramide des âges quand il sera trop tard ?



C'est parce que tu n'es pas encore assez libéral. Je me dois de t'aider à ouvrir les yeux.
Le trou de la sécu est relativement petit...
Pourquoi pas mettre des cotisations sociales sur la rémunération des actionnaires ?
Citation :
Publié par Eden Paradise
Le trou de la sécu est relativement petit...
Pourquoi pas mettre des cotisations sociales sur la rémunération des actionnaires ?
Parle t'on des dividendes? Dans ce cas il y a déjà des cotisations sociales sur ce type de rémunération (CSG, CRDS) pour un résident FR.
Très peu de revenus échappent à la CSG/CRDS.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Le Squale
et puis l'entreprise n'est pas l’État, elle fait ce qu'elle veut de son argent et si elle veut payer une mutuelle flamboyante à ses salariés c'est tant mieux pour eux. .
Elle n'a pas le choix, c'est la loi qui lui impose de prendre en charge la mutuelle de ses salariés à hauteur de 50% minimum :

Citation :
Tout employeur du secteur privé, entreprise et association, a l'obligation de proposer une couverture complémentaire santé collective à ses salariés (sauf ceux qui en ont déjà une), en complément des garanties de base d'assurance maladie de la Sécurité sociale.
Par contre, quand tu es fonctionnaire, l'Etat ne le fait pas. La loi ne s'applique pas à l'employeur public. Mais là, je n'ai vu personne s'indigner de cette inégalité flagrante entre salariés du public et du privé, ni demander l'égalité.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Le Squale
Qu'est ce qui justifierait sur le papier, que les fonctionnaires puissent bénéficier de cet avantage financé par de l'argent public ?
L'égalité de traitement huh. Celle que tu revendiques, sauf quand elle aurait pour conséquence de payer plus les fonctionnaires.

[Modéré par Silgar : ...]

Dernière modification par Silgar ; 23/08/2017 à 11h19.
Citation :
Publié par Le Squale
Qu'est ce qui justifierait sur le papier, que les fonctionnaires puissent bénéficier de cet avantage financé par de l'argent public ?
Au hasard, ce que tu réclamais ici même :

Citation :
Publié par Le Squale
J'ai dit qu'il était nécessaire de supprimer les différences de traitement qui ne se justifient pas sur le papier, donc de supprimer les privilèges attribuées à des statuts professionnels depuis des décennies : le statut de fonctionnaire à vie, le temps de travail, les problèmes liés à absentéisme avec dans certaines branches la possibilité de toucher une prime de présence (), les aides familiales, les jours de carence, le logement, la retraite, les complémentaires santé, les congés, etc.
Tu ne peux pas à la fois demander la fin d'un traitement différencié pour le public à son avantage supposé et ne pas le faire quand c'est le privé qui est avantagé. Ou alors, tu acceptes qu'il y ait des différences entre le public et le privé et on arrête de demander à chaque fois la fin des "avantages" du public.

Concernant les mutuelles, on a un cas flagrant d'un avantage majeur du privé avec la prise en charge employeur à 50% minimum. La seule raison pour laquelle ce n'est pas le cas dans le public, c'est que l'Etat et les collectivités ne voulaient pas payer plus.

Quand à dire qu'il s'agit d'argent public, soit. A ce compte là, on pourrait demander à ce que tous les agents publics soient payés au SMIC. Après tout, c'est de l'argent public et l'Etat n'a pas à financer une surémunération sur des fonds publics. C'est exactement la même logique.

L'Etat pourrait aussi ne plus payer les congés payés. Après tout, il s'agit là encore d'un avantage qu'il n'y a pas à financer sur des fonds publics.

Bref, cet argument du "c'est de l'argent public" ne tient pas et peut être utilisé à toutes les sauces. Certes, c'est de l'argent public et il doit être manié avec attention, mais tu ne peux à chaque fois refuser de rapprocher public et privé au motif que dans le privé c'est de l'argent privé et qu'ils en font ce qu'ils veulent. L'Etat est aussi un employeur, il n'y a pas de raison de traitement différemment ses agents. Cet argument de l'argent privé ne tient pas par ailleurs puisque l'argent public irrigue toute l'économie que ce soit via le CICE et autres crédits d'impôts ou par les commandes publics.

Si tu veux l'égalité, alors fais le jusqu'au bout et pas juste en défaveur des agents publics.

D'ailleurs, c'est assez drôle de voir qu'on a régulièrement les mêmes qui viennent nous expliquer que les agents publics sont des privilégiés avec leur retraite. Quand on leur dit, rapport à l'appui, qu'une fusion des régimes verrait l'augmentation des pensions pour 53% des agents et donc une hausse du coût des retraites, bizarrement ce privilège des fonctionnaires n'est plus si problématique que ça.

Personnellement, je suis pour une réforme du statut, mais une réforme intelligente qui reconnaisse aussi que les agents publics exercent des missions spécifiques. C'est pour ça qu'ils ont des droits et des devoirs spécifiques à leur profession et qu'on ne pourra jamais avoir un statut parfaitement identique.

Par exemple en tant que fonctionnaire, j'ai une obligation de réserve qui m'interdit de dire ce que je veux en public : je connais une limitation à ma liberté d'expression concernant le gouvernement. J'ai une obligation de neutralité qui m'interdit de pouvoir exprimer mes opinions politiques et religieuses au travail. J'ai un devoir de moralité qui m'interdit de choquer par mon comportement : je peux être sanctionné professionnellement pour des faits purement privés.

Vouloir la fin de l'emploi à vie par exemple, c'est risqué de soumettre encore plus les agents à l'autorité administrative. Est-ce une bonne chose ? Je n'en suis pas sûr. Qu'on lutte contre l'absentéisme ou qu'on réfléchisse au nombre de jours de congés, je suis pour, mais là encore il faut le faire intelligemment.

Par exemple, j'ai certes plus de congés qu'un cadre classique dans le privé (une semaine de plus), mais je suis aussi moins payé pour ce que je toucherais à poste et diplôme équivalent dans le privé. Je ne m'en plains pas, mais le jour où l'on rognera mes congés au motif de l'égalité public/privé, je considérais normal que cette égalité s'applique réellement, y compris pour mon salaire.

Dernière modification par Aedean ; 23/08/2017 à 10h28.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Le Squale
J'ai la sensation d'être cohérent avec ce que je disais, par contre j'ai l'impression que tu places sur le même plan d'égalité l'argent public (celui qui est financé par les contribuables, les entreprises et tous les impôts du capital) et l'argent privé (celui qui sort de la poche d'un entrepreneur et de ses associés). Cette différence ne doit pas être masquée sous prétexte qu'il faudrait une égalité totale de traitement.
Cette différence n'a strictement aucun rapport avec le schmiblick. Elle oblige l'Etat à prendre garde à l'intérêt des missions qu'il confie à ses agents. Elle rend ces derniers responsables de leur action devant le peuple ou ses représentants. Mais elle ne justifie en rien d'aligner systématiquement, comme tu le souhaites, les conditions de travail des agents de l'Etat sur les plus défavorables qu'on puisse trouver dans le public.
Ton propos sur "je souhaite valoriser... mais" est totalement hypocrite, lui aussi. Tu souhaites valoriser, mais en diminuant les pensions (déjà plus faibles que dans le privé dans la majorité des cas) et en dévalorisant le statut. C'est juste du foutage de gueule.
Citation :
Publié par Le Squale
Je ne veux pas être extrémiste dans mon propos donc je vais te répondre partiellement, par exemple il me parait totalement injustifié de maintenir en l'état le calendrier de l'éducation nationale qui offre plusieurs mois de vacances aux enseignants. Sur le plan comptable et non d'un point de vu idéologique, qu'est-ce qui justifie ce privilège ?
La faiblesse de leur salaire et leur absence totale de liberté sur la date de ses congés. Selon ta propre logique, si les enseignants travaillaient pendant les congés scolaires, ils devraient être payés plus puisqu'ils produiraient plus et, mécaniquement, récupéreraient un peu de souplesse sur les dates de leur congés qui leur sont imposées aujourd'hui et le serait toujours partiellement - mais apparemment, il s'agirait d'un privilège.

Je rappelle à toutes fins utiles que les enseignants n'ont pas les mêmes congés que les enfants. Les écoles, collèges et lycées ferment après le départ des élèves et rouvrent avant leur retour et parfois ne ferment pas du tout pendant les vacances scolaires en cours d'années (cf. les lycées en contrat avec le CNAM pour des enseignements de BTS, les cours sont assurés pendant toute la période scolaire et ne sont suspendus généralement que pendant les congés d'été parce que l'établissement est fermé).

A noter aussi que, d'un point de vue purement comptable, les frais inhérents au maintien ouvert d'un lieu de travail tel qu'une école, un collège ou un lycée dimensionnées pour accueillir jusqu'à 3000 élèves pour ne simplement accueillir qu'une centaine d'enseignants sont disproportionnés par rapport au gain d'une égalité des salariés qui se feraient de toutes façons au détriment des enseignants et des personnels de l'éducation nationale dont on pointe toujours les privilèges sans jamais tenir compte des contraintes spécifiques à leurs métiers. Je pense que si on creusait, on se rendrait vite compte pour l'enseignement primaire et secondaire que fermer les établissements et payer les enseignants sans obligation de présence est plus rentable que de maintenir l'établissement ouvert pour que le salaire des enseignants correspondent à du temps travaillé, parce que les établissements publics sont soumis aux articles L4121-1, L4121-5, L4131-1 à L4131-4 et R4121-1 à R4121-4 du code du travail.
Citation :
Publié par Le Squale
L'argent public doit être utilisé au profit de la Cité et non pas pour financer les avantages en nature de ceux qui sont censés la maintenir en bon état. Pour le reste je suis d'accord avec toi sur le fait que les fonctionnaires doivent être reconnus et valorisés, mais pas sous la forme que nous connaissons aujourd'hui. Cela donne plus l'impression de servir les intérêts de l'Etat et des politiques qui se servent de toutes ces sucreries à des fins électoralistes.
Je ne les place pas sur un même plan, mais refuser à chaque fois tout avantage que la loi offre aux entreprises privées au motif que dans le public, il s'agit de l'argent de tous me semble problématique.

D'une part parce que la différence entre argent public et privé est parfois mince, genre pour Vinci ou Dassault, ce sont des boîtes qui ne vivent que de l'argent public et d'autre part parce qu'avec cette logique, on pourrait très bien considérer que payer au delà du salaire minimum est une forme d'avantage que l'argent du contribuable n'a pas à payer.

Ce que je demande, c'est si on veut égaliser le public et le privé, alors le public doit bénéficier des mêmes droits qu'un salarié du privé, c'est à dire inspection du travail (cela n'existe pas dans le public), comité d'entreprise (on a des équivalents, mais beaucoup moins intéressants), mutuelle prise en charge à 50% par l'employeur, calcul de la retraite sur l'ensemble du salaire. Or, quand je lis certains ici et ailleurs, j'ai l'impression que ce que vous entendez par faire rejoindre le public vers le privé, c'est juste transformer toutes les spécificités du public pour les enlever, sans jamais donner les avantages du privé.

Par exemple, je bosse dans une direction de plus de 100 000 agents. Dans une boîte équivalente, tu as plein d'avantages comme un gros CE, une très bonne mutuelle, prise en charge des jours de carence etc... Si l'on devait aligner le public sur le privé, cela voudrait dire que ma direction de 100 000 agents devraient fonctionner comme une grosse boîte niveau avantage des salariés.

Or ce que ces personnes proposent, c'est d'aligner les avantages des salariés de ma direction de 100 000 personnes sur le fonctionnement d'une PME de 3 personnes où il n'y a ni CE, ni prise en charge des jours de carence, ni participation, voire moins qu'une PME puisqu'il ne serait toujours pas question de prendre en charge la mutuelle (ce que fait même une boîte avec 3 salariés) tout en étant toujours moins payé que dans le privé. Tout ça parce qu'il s'agit d'argent public et que cela justifierait le moins disant à chaque fois.

Je ne parle même pas des heures supplémentaires qui ne sont pas payées dans le public, mais juste récupérées. J'ai des collègues qui perdent chaque mois 10h facile, car ils ont dépassé le quota de récupération des heures supplémentaires. En effet, on peut récupérer une journée par mois. Si on a des horaire variables, on peut garder jusqu'à 12h sur un compte temps. A la fin du mois, les heures au delà de 12 sont perdues, ne sont jamais récupérables, ni payées.

Maintenant, je dis aussi que considérer que le public doit être exactement identique au privé n'a pas de sens. Genre, la participation aux résultats de l'entreprise qui est obligatoire pour les entreprises de 50 salariés, cela n'a pas de sens pour le privé. Faut-il mettre en place un mécanisme identique au motif que le public doit rejoindre les mêmes règles que le privé ? Non, ce serait idiot et cela n'aurait pas de sens.

Quid des obligations spécifiques de réserve ou de moralité qui s'imposent à moi, alors que cela n'existe pas dans le privé : je peux avoir un blâme, une sanction professionnelle, si je me comporte mal dans ma vie privée. Un salarié du privé ne pourrait pas être sanctionné par son employeur si ce dernier apprenait qu'on l'avait retrouvé ivre et mis en cellule de dégrisement en dehors de ses horaires de travail. Dans le public, c'est possible. Si l'on aligne, cela veut dire qu'il faut une contrepartie à ces obligations spécifiques du public, comme cela existe pour les clauses de non-concurrence quand elles sont activées.

Citation :
Le devoir de moralité, y compris en dehors du service : un fonctionnaire ne doit pas choquer par son attitude (alcoolisme, scandale public…), ni porter atteinte à la dignité de la fonction publique.
Par exemple :

Citation :
« Considérant qu'il résulte de l'instruction et qu'il n'est pas contesté que le 21 juillet 1990, M. X..., fonctionnaire de police, a, au cours d'un repas de mariage, porté des coups à son épouse et à un des invités présents et a proféré des menaces de mort(…) ; que de tels agissements étaient donc de nature à justifier à l'encontre de l'intéressé le prononcé d'une sanction disciplinaire » (CAA Bordeaux 11 janvier 1996 M. C… req. n° 98BX00308) ;
Le policier condamné pour violences familiales réalisées dans le cadre privé a en plus eu une sanction disciplinaire dans le cadre de son travail. Cela n'existe pas dans le secteur privé.

Tout agissement de sa part, commis dans le strict cadre de sa vie privée, peut engager sa responsabilité professionnelle, dès lors :

  • qu’il est de nature à compromettre la considération portée à son administration et/ou corps ou cadre d’emplois
  • qu’il est incompatible avec les fonctions qu’ils occupent au sein de son administration
Il y a aussi l'impossibilité de choisir son lieu de travail. On peut demander certes, mais rien n'assure qu'on aura un poste. J'ai des amis qui savent qu'ils ne pourront pas revenir dans leur région avant d'avoir 50 ans.

Dernière modification par Aedean ; 23/08/2017 à 14h12.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Artimon
Parle t'on des dividendes? Dans ce cas il y a déjà des cotisations sociales sur ce type de rémunération (CSG, CRDS) pour un résident FR.
Très peu de revenus échappent à la CSG/CRDS.
C'est pas une cotisation sociale la csg. Au mieux c'est un hybride en cotisation et impot.

Une cotisation sociale c'est un truc qui ne vient jamais seul, et qui au total te divise par deux ton revenu

Aedean : le souci dans ton plaidoyer c'est que le privé s'est tellement dégradé que le public devient intéressant niveau thunes et conditions de travail.
Ça c'est la réalité.
En témoigne le nombre de candidats pour le moindre concours catégorie C, B ou A, incluant des mecs largement surdiplômés

Dernière modification par Eden Paradise ; 23/08/2017 à 14h27.
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