Ce débat est résurgent à chaque grand mouvement.
Je trouve le texte très faussé par la vision libérale qu'à celui qui l'écrit. Moi c'est cette phrase qui me fait peur dans son texte :
Sevrés de réflexions sur le devenir de l'Etat, déchirés entre une économie mondialisée et un égalitarisme social franco-français
Pourquoi l'égalistarisme social devrait être franco-français ? Pourquoi met-il en opposition l'économie mondialisée et le social ?
Est-ce à dire qu'on n'y peut plus rien ?
Son expression, et celles qui suivent, donnent l'impression qu'il trouve cela mal et que c'est la base de tout nos maux.
Or j'ai la vision inverse de la société que lui.
Maintenant concernant le droit de grève et le service minimum.
Déjà il faudrait définir ce qu'est le service minimum.
Pour reprendre l'exemple des trains, si décrié, un service minimum serait-il plus acceptable que ce qui existe actuellement ?
Pas sur.
Imaginons que "Service minimum", ça voudrait dire par exemple "assurer les grandes lignes de TGV".
De toute façon ça serait aussi pénalisant pour ceux qui ne prennent pas ces lignes, et d'autres part ça aurait l'immense désavantage de légaliser tout cela.
Ceux qui râleraient parce qu'ils n'ont pas leur train local n'aurait plus aucune chance d'avoir un de ces trains, alors qu'avec le système actuel, c'est fort possible (il y a toujours des trains qui circulent même quand il y a de fortes grèves).
Bref, le service minimum serait une fausse solution : un service minimum, ça existe déjà lors des grèves, de part ceux qui ne font pas la grève, justement.
Et la définition même de "service minimum" pose problème dans ce cas.
Si par exemple dans les écoles on déclare que le "service minimum" c'est au moins d'assurer l'accueil des élèves, alors sachez que dans le secondaire ça existe déjà (pas pour le primaire je pense). Mais après il faut se poser la question de savoir "qui va assurer cet accueil ?"
Evidemment pas les grevistes puisqu'ils sont grevistes !
Donc qui ?
A ce moment là, qu'on le dise tout de suite, on supprime le droit de grève et tout le monde file au pas...
Je crois donc que c'est un faux problème : il faut simplement interdire aux grêvistes d'empecher les non grêvistes de travailler, ça suffira largement.
Or, à part dans certains conflits très durs, c'est toujours le cas.
Ensuite ce texte met en lumière quelque chose qui me fait de plus en plus peur, pour ma part : c'est l'impossibilité totale de réagir si tous ces droits s'envolent.
Comme déjà dit ici, les grèves n'arrivent que quand les négociations préalables ont échouées. Il est totalement faux de dire qu'il n'y a pas de préavis. Les grèves sont toujours le dernier recours possible.
Si on commence à dire qu'elles sont "illégales", alors on ne pourra plus réagir à rien.
Il suffit de regarder le système des USA : tout le monde s'accorde à dire que les inégalités sont très nombreuses la bas, que la couverture sociale est inexistante, mais pourtant personne ne réagit.
Pourquoi ?
Surement pas parce que tout le monde accepte ça sans broncher, et que tout le monde est content.
Mais tout simplement parce qu'il est impossible de réagir !
Ceux qui le voudraient savent pertinenement que, après, pour eux, en tant qu'individu, ça sera pire..
Alors tout le monde se tait.
Il n'y que si la situation est suffisament désespérée, que les gens ne craindront pas de perdre quelque chose, qu'ils réagiront.
On n'en est pas encore là, mais à mon avis on s'en rapproche.
La France échappe encore à ce système, il y a encore quelques contre pouvoir (qui ont montré leur limite d'ailleurs, on l'a vu cette année), mais bientôt, il n'y en aura sans doute plus, si on constate que tout est fait pour.