Radulphus, prêtre d'Ulric

Répondre
Partager Rechercher
Radulphus, l'aspirant-prêtre, regardait de son oeil unique son marteau de guerre souillé par le sang corrompu des bêtes du chaos. Utilisant de vieux vêtements déchirés trouvés sur les restes d'un spectre, il s'apprêtait à débarrasser sa sainte arme de l'impureté qui la maculait. Quand un bruit se fit entendre derrière lui, il se dressa d'un bond, prêt à frapper. Il ne vit cependant qu'un enfant chétif et hagard qui c'était un peu trop éloigné du village.

"Que fais-tu si loin de Grimmenhagen, ne sais-tu pas que c'est dangereux ? Réponds !"
"Je me suis échappé mon seigneur, mes parents et moi étions enfermés dans une maison. J'ai vu ce que vous avez fait aux maraudeurs, et j'ai pensé que je serais plus en sécurité avec vous..."

Radulphus secoua la tête, il avait bel et bien remarqué que quelque chose clochait, dans l'air hagard et fiévreux du petit. Il était pestiféré, et d'ores et
déjà condamné, par les lois de la nature tant que par celle des hommes.

"Dis-moi, d'où viens-tu pour manier le marteau de cette manière ? Les prêtres ont des manières plus maîtrisées ici, alors que tu es bien plus... sauvage."

La perspicacité de l'enfant le troubla au plus haut point.

"Par Ulric, quel culot ! Enfin, tu n'as pas tout à fait tort. Je viens de Kislev, et j'ai décidé de venir servir l'Empire il y a quelques années déjà. Après les récents évènements, me voilà ici. Il n'y a pas grand chose d'autre à dire."

L'enfant écoutait, captivé. Du même air d'effronterie que son état lui permettait, il reprit:

"Et qu'est-il arrivé à ton oeil ?"

Machinalement, Radulphus passa la main sur sa vieille cicatrice. Mal à l'aise, il ne reprit même pas le petit effronté.

"Une... bête sauvage m'a fait ça il y a quelques années, lorsque j'étais encore à Kislev. Mais à moi de poser les questions maintenant, regarde le paysage, là, derrière-toi, et dit-moi ce que tu vois."

"Eh bien... Las, je vois les champs de Grimmenhagen embrasés par les combats et..."

Il ne put jamais finir sa phrase. Le marteau s'était abattu avec force à la base de son crâne, et il s'écroula lourdement, sans un cri. Il avait contrevenu à la loi, et il s'était condamné à mort de cette manière. Et dans tous les cas, la maladie l'aurait emporté...

Cherchant dans ses affaires un semblant d'outil, Radulphus s'affaira à lui creuser une sépulture. Il nettoiera son marteau plus tard.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés