Premiers sangs

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Premiers sangs

Printemps 1285 A.A.




- Les Vanirs! Les Vanirs attaquent le villa...

L'avertissement s'interrompit dans un gargouillis et une grande clameur surgit de dizaines de gorges alors que les guerriers bardés de cuir, de fourrures et de fer bondirent hors du bois, tels une meute de loups affamés.

Le jour était à peine levé et une brume glacée tardait encore à se dissiper. Quelques instants plus tôt on eut pu croire ce village de huttes grossières en pierre et en bois désert, le silence régnant en maître, à peine troublé par le caquettement des poules qui erraient de ci de là. Mais à présent, la plus grande confusion régnait. Les Cimmériens à la noire chevelure sortirent de leurs gîtes, alertés par les cris et le tumulte, et se mirent à courir en tous sens.

Les Vanirs étaient déjà au coeur du village, tailladant à gauche et à droite avec leurs énormes haches. La plupart des villageois n'eurent pas le temps de s'armer correctement. Néanmoins, ils se jetèrent avec courage dans la bataille. Un peu partout, des huttes étaient incendiées et la fumée commença à envahir les lieux.
Le chef Aisling lui-même faisait de grands ravages avec sa fureur coutumière dans un tourbillon de lames et de jurons.Puis, alors qu'il allait succomber sous le nombre, deux guerriers vinrent à son secours et il se replia.

- Vers ma hutte! cria-t-il.

- Inutile! Ta hutte est en feu!

En effet, de la fumée s'élevait en volutes épaisses dans le ciel rougi par les flammes. L'un des deux guerriers, l'aîné, dit à l'autre:

- Vite, Fearghal, trouve mère, ainsi que Deirdre et Caitlín et emmène les par derrière. Nous allons fuir par la rivière.

La mère de Fearghal, Elva, était aux prises avec un Vanir qui gloussait de manière lubrique. Elle protégeait de son corps deux fillettes agées de moins de dix ans. Elle ramassa avec vélocité un couteau sur une table et tenta d'en frapper le Vanir, mais celui-ci bloqua son poignet et la frappa de son poing fermé.

Entendant un bruit derrière lui, il fit mine de se retourner mais fut interrompu quand une lame surgit avec une gerbe de sang de sa poitrine. Il s'effondra et le jeune cimmérien le repoussa de côté alors qu'il tombait.

- Mère, tu n'as rien ? Par Crom, il faut partir d'ici!

- Attention!

Fearghal se retourna juste à temps pour esquiver un coup de hache qui visait sa tête. Lâchant son épée inutile dans un corps à corps il empoigna les poignets de son adversaire et ils roulèrent tous deux au sol, se retrouvant à l'extérieur.
Le Vanir était un géant, bien plus fort que le jeune homme. Sous son casque à cornes ses yeux verts lançaient des éclairs tandis qu'un filet de bave filtrait d'entre ses dents serrées et se mêlait à la sueur avant de couler entre les poils roux de sa barbe épaisse.

Le jeune Fearghal se battait avec l'énergie du désespoir. Mais inexorablement, son adversaire approchait le tranchant de sa hache contre sa gorge. Fearghal lâcha le poignet gauche du géant et tenta d'éloigner de ses deux mains la lame meurtrière.

De sa main libre, le guerrier roux enserra la gorge de Fearghal et serra... L'air vint à manquer pour le Cimmérien et un voile rouge troubla sa vue...

....................................

Ce fut le croassement rauque d'un corbeau qui s'était posé sur son torse qui lui fit reprendre connaissance. L'odeur âcre de la fumée qui empuentissait l'air le fit tousser. Il se redressa péniblement.

Il faisait nuit à présent et un paysage de désolation l'entourait. Une hutte toute proche achevait de brûler, éclairant de ses braises rougeoyantes la vision des corps sans vie, mutilés pour la plupart. Hommes, femmes et enfants, nul n'avait été épargné et les raiders s'en étaient allés comme ils étaient venus, ne laissant au milieu du village qu'une pile de têtes décapitées. Il reconnut la plupart de ces visages; tous étaient des proches, des amis, des parents...

Ebêté, il tourna sur lui-même et partout où ses yeux se posaient, il ne vit que la mort.
Son frère gisait là, ses yeux morts fixant le noir linceul étoilé du ciel. Aisling, le chef, était étendu de ce côté, une hache plantée dans son torse puissant. Une mare de sang s'était formée autour du moignon sanglant de son bras tranché. Fearghal le reconnut sans peine malgré l'absence de sa tête. Le corps d'un jeune enfant, le crâne réduit en bouillie, avait été jeté en pâture aux corbeaux qui s'en donnaient à coeur joie. L'un d'eux picorait les orbites sanglantes...

Il se souvint... Sa mère, ses soeurs, étaient-elles...?
La hutte où il avait vécu n'avait pas été incendiée. La porte avait été enfoncée. A l'intérieur ...
Les genoux de Fearghal cédèrent et il sanglota amèrement.
Il leva ses yeux rougis vers le firmament.

- Crom. Donne moi la force. Je trouverai ces hommes et les tuerai. Où qu'ils aillent je les traquerai, jusqu'à mon dernier souffle. Je le jure par Crom, Morrigan et Babd.

Il se redressa et tourna son regard vers le Nord où les Monts Eiglophiens lui semblaient, ô combien hostiles, en ce moment, silhouettes noires se découpant contre le ciel étoilé.

- Soyez maudits! cria -t-il de toutes ses forces.

Seuls les croassements des corbeaux lui répondirent.
Il entreprit alors de donner une sépulture décente à ses proches, en érigeant de grands cairns. La tâche l'occupa deux jours durant lesquels il ne mangea ni ne se reposa.

Il savait qu'il n'assouvirait jamais sa vengeance seul. Il devait chercher du soutien parmi les clans amis. Il ramassa la grande claymore qui avait appartenu au chef de son village et se mit en route vers le Sud.



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[hrp]

Je te remercie d'avoir pris la peine de lire le texte de mon ami Fearghal.
Ce texte fût écrit le 19 juin 2007 et c'était son post de présentation dans notre guilde précédente.

Fan d'Howard depuis une trentaine d'année, il est complètement immergé dans cet univers : livres, JDR,...et il était présent aux dernières rencontres Howardiennes. Je te rassure donc sur ce que tu suggères, et je prends ça comme un compliment plus qu'un troll basique.

Je te souhaite la bienvenue sur le forum JOL-AOC et je t'invite à venir nous lire sur notre forum car tu as l'air d'avoir envie de rp dans cet univers.

A bientôt.

Amicalement Zenzila.


[/hrp]
ooooh que oui que j'ai envie de faire du rp dans cet univers puisque je pourrais pas en profiter jusque juin je pense.
c'est une des choses qui me permet d'attendre patiement et de passer le temps. ^^

en parlant de rp/bg j'aimerai bien qu'on poste une critique sur ce que j'ai écris et posté dans le fofo ^^.
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