Yamgo, le guerrier élémental

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Assis à une table, un homme écrivait à la lumière d'une lanterne. Quelquefois, il s'arrêtait et levait les yeux, comme pour chercher en lui de lointains souvenirs.

Quelques jours plus tard, on put voir une grosse liasse de parchemin affichée.

Introduction


Tout a commencé une soirée d’hiver, dans le petit village qu’était, à l’époque, Astrub. En l’observant vu du ciel, on voyait des ruelles partant dans tous les sens, comme si une main géante les avaient brouillées. Si l’on s’aventurait, lanterne en main, dans ces sombres ramifications d’Astrub (ce qu’évitaient de faire la plupart des gens bien portant) on pouvait trouver toute sorte d’êtres : des araknes, des pious, des rats et autres hybrides (entre autre…non, il pourrait y avoir des enfants lisant ce parchemin). Au milieu de toute cette faune pas vraiment accueillante, une petite chose haute comme trois pommes roulée en boule grelottait de froid. Cette chose, c’était moi. Voilà comment l’on pouvait observer Yamgo, le guerrier élémental dans sa jeunesse.

Je n’ai jamais vraiment connu mes parents. D’après ce que m’a dit ma mère, mon père l’a quittée avant que je naisse. Quand j’étais jeune, la maladie ravageait Astrub : j’ai appris plus tard qu’il s’agissait d’une invasion de Scorbutes, lâchés par les Brakmariens. Ma mère fut emportée par la mort alors que je n’avais pas dix ans.
Ma vie se résuma alors à piller les riches et les marchands, et, si cela n’avait pas été fructueux, les rats étaient mon seul repas. Personne ne faisait attention à moi, et, en contrepartie, je ne faisais attention à personne.

Un jour, alors que je profitais d’une nuit sans lune pour aller voir ce que je pouvais ravir, je fus témoin de l’arrivée d’un groupe de personnes. Elles étaient habillées d’un simple costume de cuir tanné, et leurs chapeaux de paille masquaient leur visage. Sans faire aucun bruit, ils avancèrent pas à pas dans le village, regardant à droite et à gauche comme pour inspecter les lieux. Ils s’engagèrent dans les sombres ruelles où je vivais.

_Ceux-la n’ont peur de rien, pensais-je, admiratif.

Tous les monstres dont ils croisaient la route se recroquevillaient contre les murs ou partaient en courant. On aurait dit qu’ils étaient invincibles et que rien ne pouvait les arrêter. Ils s’arrêtèrent devant une haute maison ou je dormais parfois, totalement abandonnée. J’avais depuis longtemps crocheté la serrure, ils entrèrent donc sans encombres.
Une fois à l’intérieur, ils allumèrent des lanternes et se regroupèrent autour d’une vieille table dont le bois était depuis longtemps moisi et commencèrent à converser.

Je m’approchai lentement pour surprendre leurs propos…
Chapitre 1


Ils étaient une douzaine. A mieux y regarder, on pouvait y trouver un membre de chaque classe de guerrier (je m’y connaissait relativement dans ce domaine, mais j’avais bien compris que les Enutrofs étaient les plus…fortunés par exemple, comme leur nom l’indique assez bien d’ailleurs). L’Ecaflip prit la parole :

_Chers amis, le moment est venu pour nous de faire nos preuves. Apres l’entraînement : les actes ! Nous passerons à l’action dès demain matin.
_Quels seront exactement nos clients ? demanda le Sadida
_Des gens venus de toutes les contrées, des quatre bouts du monde ! reprit l’Ecaflip, qui semblait être leur chef
_Nous ferons rapidement fortune, s’enthousiasma l’Enutrof
_Si nous avions un problème, je propose que nous ayons un signal d’alarme que nous lancerions dans le ciel, proposa la Xelor

Cela dit, elle tendit un doigt et une vive lumière bleutée éclaira la pièce. Un insigne volait sous forme de fumée au-dessus de la table. Il représentait deux épées croisées et deux mots en dessous.

_Celui-ci me paraît bien, approuva l’Eniripsa, sur ce, je propose que nous allions nous coucher : une grande journée nous attend !
_Très bonne idée… dit en baillant le Sadida. Bonne nuit !

Ils montèrent tous à l’étage du dessus. Juste avant qu’ils ne s’effacent je pus apercevoir les mots de l’insigne :
« Seriane-Kerm »

Le lendemain, je revins discrètement à la maison où les guerriers avaient élu domicile. A ma grande surprise, la rue abandonnée ne l’était plus : des dizaines de personnes affluaient pour voir ce qui se passait. Pendant la nuit, l’habitation semblait avoir été entièrement reconstruite. J’avais pour ces « Seriane-Kerm » un mélange d’admiration et de jalousie. J’aurais tellement voulu être comme eux, fier et fort !
Je me remis alors à errer sans but.
Perché sur le mur d’une des ruelles, je scrutais la ville pour tenter de repérer de riches villas. C’est alors, que, sortant d’une maison, je vis la plus belle créature que j’avais jamais imaginé de ma vie. Une fille, d’à peu près mon âge. Ses longs cheveux blonds et bouclés lui tombaient jusqu’à la taille telle une cascade d’or renvoyant les rayons du soleil. Ses yeux mauves légèrement en amande me firent fondre telle la glace au soleil. Elle portait un tablier, et, sur sa tête, en équilibre, tenait une jarre vide. Une voix féminine jaillit de la maison :

_Eïlan ! Tu vas le remplir, cette jarre, où tu attends le déluge ?
_J’y vais, mère, j’y vais… soupira la jeune fille

Sa douce voix cristalline m’envoûta immédiatement. Sur son visage se peignant un mélange de fatigue et de tristesse. Même aujourd’hui, je suis incapable de dire pourquoi je ne me suis pas précipité pour l’aider à porter son fardeau.

Ce fut un basculement dans ma vie. Dès lors, plus un jour ne passa sans que je me poste sur mon perchoir pour la contempler. Au moment où je la voyais, mon cœur battait plus vite, je transpirais, je ne pouvais plus faire un geste…
Peut-être étais-je malade ?
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