Bonjour,
Voici un petit texte de background. Je ne connais pas bien le monde de War et, du coup, Je ne suis pas vraiment sûr d'avoir bien retranscrit la bonne atmosphère.
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« Eh ? T’é là ? »
« Tchaki ! Tchaki ! Tchaki ! vociféra le meilleur guerrier affilié à son père quelque part devant lui, de l’autre côté du chariot de provision.
_ Aïe ! Aïe ! Aïe ! » lui répondit un chœur de voix jubilant.
L’attaque avait était soudaine, brutale. Enivrante.
Le groupe de guerrier que menait son père s’en allait rejoindre l’ost du chef de leur tribu aux pieds du Mont Bloodhorn quand ils étaient tombés dans cette embuscade. Après la surprise de voir des nains aussi proche de l’illustre montagne, les orques avaient dégainé leur armes et étaient entrés dans la danse.
« Oh ! J’t’côz, t’é là ? »
L’orque noir claque des doigts devant sa figure maculée de sang, ne le faisant pas réagir pour autant.
« Tchaki ! Tchaki ! Tchaki !
_ Aïe ! Aïe ! Aïe ! »
Les hurlements de douleurs, les hurlements de joie, les hurlements d’extase le grisaient. Il ne participait pas activement à la bataille, mais il avait la douce impression de combattre les nains avec les compagnons d’armes de son père.
Membres tranchés, crânes écrasés, côtes enfoncées… il se voyait lui-même estropier, mutiler, estourbir, énucléer leurs adversaires. Il se voyait danser aux milieux des nains, frappant de taille et d’estoc, des arcs de sang l’escortant durant son périple, enivré par l’odeur du sang et des excréments de ses ennemis. Enivré par le carnage.
« Tain, tu m’soul, p’tit. T’é là ? »
La face impatiente de l’orque noir s’abaissa jusqu’à son visage impassible.
« Tchaki ! Tchaki ! Tchaki !
_ Aïe ! Aïe ! Aïe ! »
Moins de voix participaient au chœur.
« Poustoi d’là, k’j’exploz c’nabot à ta place ! »
Soudain, sans qu’il remarquât qui que ce soit venir jusqu’à lui, il fut rejeté en arrière par son père. Sous le coup sourd d’un marteau de guerre percutant un bouclier, il atterrit sur les fesses et leva la tête pour voir un nain à la face rubiconde grogner de dépit d’avoir été empêché d’éliminer une cible facile.
La tête du marteau toujours enfoncée dans le bouclier, le nain hésita clairement entre combattre son père ou se retourner contre lui et l’occire séance tenante.
« Sal’bouffeur d’ku d’troll vérukeu, tu rèv d’t’fair sodome par Gork et Mork ! » cracha son père.
Les traits grossiers du nain s’animèrent, et son regard haineux l’oublia pour se focaliser sur son père. Il ramena son marteau à lui et frappa de toutes ses forces de haut en bas, coup bloqué un nouvel fois par le bouclier. Aussitôt, son père contre-attaqua et sa hache mordit le haut de l’épaule du nain.
Ce dernier tressaillit, et perdit quelques précieux instants que son père ne laissa pas passé : d’un coup de pied magistral dans les parties, il le souleva du sol assez haut pour qu’il puisse lui écrabouiller la face d’un puissant coup de boule.
Casque et cartilages sanglants volèrent au loin et le nain s’écrasa de toute sa masse par terre.
Son père ne lui jeta qu’un coup d’œil légèrement dédaigneux, puis observa le champ de bataille.
« Tchaki ! cria-t-il en indiquant du tranchant de sa hache un nain portant un lourd bâton de guerre à une quarantaine de pas d’eux. Dégom le prètr ! Fo toujour défoncé lé prètr en premié ! »
« Oh ! hurla l’orque noir, de moins en moins patient. Par mé couilles débordantes, t’é là ? »
« Tchaki ! Tchaki ! Tchaki !
_ Aïe ! Aïe ! Aïe ! lui répondirent clairement que deux voix, une troisième étant stoppé au premier "aïe".
La mêlée s’était déplacé, et il voyait maintenant les dernières passes d’arme du combat. Tchaki, tout en muscles et folie meurtrière, avait enfin atteint le nain au bâton de guerre. Ces deux kikoups venaient à peine de décapiter un nain à la chevelure extravagante qu’ils s’abattaient aussitôt contre le prêtre des runes.
Isolé (un nain équipé de deux haches de guerre tenta bien de frapper Tchaki par derrière, mais il passa près d’un autre guerrier de son père qui lui fit un croc-en-jambe, l’étalant de tout son long, avant de se jeter à pieds joins sur son crâne), le nain tenta bien d’incanter quelque sortilège dévastateur, mais Tchaki s’enragea et ses coups taillèrent son bâton et ses membres en copeau de bois.
L’orque noir le gifla violemment. Juste avant, il avait hésité à le frapper de son poing ferré, mais avait refréné son coup au dernier moment.
Hébété, peut-être revenu à lui, il leva enfin son regard vers l’inconnu. Etait-ce son père ? Non, ce n’était pas possible, il baignait dans son sang à quelques pas de là. De plus, il semblait bien plus grand, bien plus massif, son armure recouvrant la moindre parcelle de sa peau noire comme la nuit, à part sa tête, comme il avait attaché son casque à sa ceinture.
Non, ce n’était pas son père.
« Tchaki ! Tchaki ! Tchaki !
_ Aïe ! Aïe ! Aaarrgghhh. »
Tchaki tranchait la tête et les jambes d’un nain quand le dernier orque, hormis son père, fut pris en tenaille par deux nains et abattu sans autres formes de procès alors qu’il beuglait sa joie.
Tchaki, son père et lui _ s’il comptait vraiment _ face à quatre nains.
N’ayant aucun adversaire dans son environnement immédiat, Tchaki commit la dernière erreur de sa vie. Afin de venger la mort du dernier orque, il projeta ses deux kikoups sur ses meurtriers. Alors oui, les lames épaisses s’enfoncèrent comme dans du beurre mou dans les crânes des deux nains, les éliminant pour le coup, il se retrouva alors comme un imbécile sans arme.
Un nain face à son père, le second, le bras gauche le long de son corps, attendait un peu plus loin une quelconque ouverture pour frapper, soit son père, soit Tchaki. Ayant assisté aux vols des kikoups de ce dernier, il s’élança aussitôt à son assaut.
Il grogna, montrant les dents.
« Jou pa o héro avèk moi, p’tit, le menaça l’orque noir. J’combaté déjà lé nains ke t’été encor akroché o miches de ta mèr. »
« Tchaki ! Tchaki ! Tchaki ! »
Il n’y avait plus personne pour répondre à son cri de guerre, son père étant complètement concentré face au nain qu’il combattait depuis son sauvetage. Peut-être le plus féroce adversaire du guet-apens.
Tchaki s’avisa de l’approche du second nain. Il ne pensa même pas à ramasser une arme naine qui traînait autour de lui qu’il se jeta poing en avant sur cet ennemi handicapé.
Mais à l’instar de ses kikoups, la hache du nain le démembra avant de l’éventrer de plusieurs attaques rapides.
Tchaki, traumatisé, observait avec incrédulité les deux moignons qu’étaient devenus ses mains, oubliant son adversaire. Il ne vit jamais le coup qui l’acheva.
Au même moment, le bouclier de son père explosa. Il perçut nettement l’os qui se brisa, fracassé par la tête carré du marteau de guerre. Cette perte permit à son père de trouver un passage jusqu’à la tête du nain, la lame dentelée décalottant le haut de son crâne.
« C’koi ton nom ?
_ Andro… Andro’mélech ! ragea-t-il
_ On diré un nom d’nain.
_ Koi ?! »
L’orque noir ricana et se détourna, ne jetant pas un coup d’œil supplémentaire au carnage alentour.
« Ramass ton barda et rejoin-nou, onna pa ke sa a foutr, » lui ordonna-t-il.
Ses doigts blanchirent sur la hampe du marteau de guerre qu’il avait utilisé pour achever le tueur de son père. Des esquilles d’os et des bouts de cervelle y pendouillaient encore… Finalement, il remarqua enfin la caravane d’orques et de gobelins un peu plus loin qui les observaient avec calme, ne faisant aucun geste pour les morts.
Il jeta un coup d’œil à sa droite à ses pieds. Le cadavre du premier nain qu’il venait d’occire recouvrait le corps sans vie de son père.
Jusqu’à aujourd’hui, il avait une vision très édulcorée de la guerre qui opposait son peuple aux nains. Il se voyait côte à côte avec d’autres orques, soutenus par le
Waaagh ! des chamans gobelins, tailladant les têtes et les membres des nains, avec joie et enthousiasme. Seuls leurs ennemis y périssaient…
Il était entré de pleins pieds dans la réalité de la guerre. C’était autre chose que de tuer des loups ou des sangliers…
Il lâche le marteau et se détourna à son tour des cadavres.
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Voili voilou