Une vie de chasseur de primes…
JOUR I : Les derniers jours
-Mange !
Mon père, assis à l’autre bout de la table me regardait d’un air froid, tout comme mon plat.
Depuis quelques jours, j’avais perdu l’appétit. Même le Wabbit-Cawote ne me contentait plus, ce délicieux plat concocté par maman.
Et pour cause, dans quelques jours, j’allais recevoir mon premier métier !
Comme beaucoup de jeunes de mon âge, après 16 ans, le premier métier est une étape déterminante dans la vie.
Mon père me l’avait annoncé il y a une semaine.
- Bientôt, tu recevras ton premier métier ! Attention, c’est une tâche difficile, plus ardue qu’un combat ! Tu devras y passer du temps mais quand tu sera expérimenté, tu pourras en faire ton gagne-pain et écumer les régions pour trouver des recettes plus farfelues les unes que les autres !
Mais je lui avais répondu que les recettes ne m’intéressaient pas. Je voulais plus d’action dans ma vie, même pour ma première initiation.
Je voulais devenir chasseur de prime…
Pourtant, je ne connaissais pas grand chose à ce métier, mais il me fascinait.
Tout ce que je savais, je l’avais découvert dans de vieux livres au grenier. Pendant des années, et pour m’entrainer à lire et à écrire, j’avais écumé les pages des règles de la maitrise de la chasse aux primes et j’avais recopié de dizaines de fois les mêmes pages sur des feuilles blanches, après avoir arraché des plumes au tofu de la ferme du village.
Je savais combien ce métier était dangereux mais je voulais agir au service du bien.
J’étais pourvu d’une étonnante agilité et cela m’ouvrait donc la porte de ce métier, pourtant très ardu.
Mais j’était bien décidé, dans quelques jours, je deviendrai chasseur de prime et les démons trembleraient devant mon passage…
Devant, mon assiette, l’appétit ne venait pas. A force de planter ma fourchette dans le Wabbit, elle heurta un os et une dent se cassa.
En levant les yeux, je vis à l’expression de mon père qu’il était épuisé et désespéré, voulant toujours faire renoncer son fils à une vocation si dangereuse.
Ma mère quand à elle, savait très bien que je ne renoncerai pas.
- Tu devrais monter, repose toi avant ton adhésion aux CAA. Tu sais que tu devra passer de nombreuses épreuves. Je crois que tu devrait monter, je viendrait te dire bonsoir.
Je fis ce qu’il, sachant que si je refusais, il laisserai montrer une tète encore plus dépitée.
Je sortait de table et salua ma mère.
Après avoir monté les quelques marches qui séparait le couloir du Ier étage, je poussais la porte de ma chambre et me jetais sur le lit.
J’allumais la bougie présente sur la table de nuit, ornée de nombreuses tâches de cire.
Je me glissais dans mon pyjama, un simple pantalon de duvet de tofu très doux et une sorte de couverture taillée qui faisait office de chemisier.
Soudain, en passant devant la porte, j’entendis de très faibles voix. Encore mes parents en pleine discussion, décidé pour la énième fois à me faire oublier l’idée d’un futur métier ou je risquerai de ne pas revenir.
Je crois que ma mère avait compris que je ne renoncerai pas, restait à convaincre mon père. Je me blottis dans la couverture et saisis un livre. Lors de ma lecture j’entendis une chaise racler sur le sol et des couverts s’entrechoquer.
Mon père entra comma une ombre dans ma chambre, sans faire de bruits et très discretement.
Il s’assit près de moi.
- Bon, je sais qu’on en à déjà parlé mais je ne crois pas que tout cela soit une très bonne idée. Si tu me dis que tu veux vraiment, et que tu en est bien certain, entrer dans cette qualification, je te laisserai aller. La période d’adhésion n’est plus que dans 3 jours et tu les passera à t’entrainer. Mais n’oublie pas que nous avons peur pour toi et que nous tenons à toi. Si nous te perdons… il marqua une pause et s’arreta. Reflechi à tout ça ! Tu sera constamment partit !
- Je sais ! J’ai décidé depuis des jours que je voulais devenir membre des CAA. Toutes les discussions du monde ne m’arreterons pas !
- D’accord. Alors je ne peux que te souhaiter bonne chance. Demains, je t’emmene un peu plus loin dans la foret. Je te ferai rencontrer un vieil ami. En attendant, repose toi bien, dépèche toi de t’endormir !
Il m’embrassa et sortit de la chambre.
Ce jour la, le dernier mot que j’entendis de mon père, parvenant du rez-de-chaussée et adressé à ma mère fut : « Raté »…
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JOUR 2 : Les pierres d’âmes
A venir...
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