[Kirin Tor] Rêve ou...?

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Un soupir quand ses paupières se ferment. Tapis au creux des bras protecteurs de Zalkan elle s’apaise. La journée fut comme toute autre, à courir d’un point à l’autre du monde pour cueillir quelques trésors, s’enivrer d’air et de rencontre, finir par s’aventurer encore un peu plus dans Zul Gurub avant de rentrer, épuisée et de retrouver le corps chéri de son mari. A ses heures la le sommeil ne tarde plus, il viens dans une brume légère enlever les âmes pour les guider aux cœurs de ténèbres calmes, les envelopper dans un nuage cotonneux et doux ou seul le repos est maître mot. Pourtant il arrive qu’elles se troublent, qu une pensée, un mot s’échappe et ne corrompe le voile protecteur pour en entacher la douceur, alors la brume se lève, l’atmosphère se charge d’une ombre inquiétante qui glisse, insignifiante d’abord puis, qui s’accapare de vos peurs les plus secrètes pour en user des plus insanes façons.

Elle est seule, au milieu des ténèbres, seule à percevoir ce souffle étrange, pesant, ce regard qu’elle sent sur elle et qui semble venir de partout et nulle part. L’air est lourd, chargé d une moiteur inquiétante, étouffante. Un frôlement, comme une caresse glacé sur sa peau, puis un autre, et encore, il lui semble percevoir des ombres autour d’elle, tournant, tourbillonnant, ne cessant leurs danses étranges que pour glisser plus prêt d elle encore. Et tout s’accélère, elle se débat, lutte contre les impalpables mains qui la harcèle, elle tourne, elle cherche, elle remue bras et jambes pour s’arracher à leur étreintes mais ils se rapprochent encore, ce n’est plus que leur mains, mais la masse de leurs corps qui viennent peser, se presser contre elle, l’étouffer, la saisir, la comprimer, la bousculer d’une à l autre dans un espace qui ne cesse de se réduire, elle crie , elle hurle, du moins lui semble t il pourtant aucun son ne semble jaillir de sa bouche, étranglé, étouffé dans une marré de gémissements et plaintes fébriles que les spectres avides laissent échapper.

Une rougeoiement trouble les ténèbres éclairant fébrilement une silhouette monstrueuse, une bête cornue aux ailes membraneuses s’étendant sur un espace phénoménal. Il relâche un rire, froid, sec, profond et menaçant, suivit en échos par les plaintes des spectres qui semblent prendre corps, ou peut être plus simplement émerger des ténèbres. Elle étrangle un hoquet, son regard se perdant sur une armé de non-morts , avançant, vacillant, cahotant prêt d’elle et contre elle. A présent elle sent leurs haleines fétides, l’odeur putride de leurs corps décomposés, le tout mêlés sur une odeur de chair calciné. Sa tête tourne, elle titube et vacille prise de nausée et elle repousse encore les mains décharnées qui arpente son corps, le désespoir succédant a la panique tandis que la voix profonde de la bête s’élève pour lui ordonner de ne pas résister. C’est à ce moment qu’elle sent une main se refermer sur sa gorge, une poigne de fer, enveloppants son cou dans un étaux ferme qui se resserre et se resserre encore, comprimant son souffle, étranglant sa voix, étouffant son être, son corps est saisie de soubresauts, de hoquets et son regard se fixe sur la goule qui la tiens…

Et c’est a ce moment la qu’elle émerge de sa torpeur dans un bon, le corps couvert d’une bruine de sueur, les mains pressés sur sa gorge comme pour en retirer un bras invisible en criant « Père! ».
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