SSybil observa la jeune demi-humaine déterminée.
Leur discussion avait duré peu. Sybil avait écouté, pesé, et accepté. Cette enfant était plus courageuse et étonnante qu’elle ne s’y était jamais attendue, et après le semi échec de l’assemblée, ce qu’elle voulait faire était une évidence. Une folie, mais une évidence.
Blottie dans les bras de Zénia qui, derrière elle, la retenait de ses bras, elle était face à la druidesse, qui se préparait à faire partager à l’enfant l’accès au vent. Nausicaâ en était capable, et la druidesse le savait. La magie brûlait en elle, et elle était elle-même, si tout était vrai, fille de druidesse. Mais ça, c’était quelque chose d’unique. Faire frôler à un esprit qui ne l’a jamais appris à frôler le rêve, parcourir les Vents, à travers tout Azeroth, avait rarement été fait.
Mais elle voulait le faire, pour sa mère. Sybil avait déjà choisi. Elle ferait tout pour Duvnarel. Et elle ferait tout pour cette enfant.
Tout commença. Le Vent souffla et siffla, les yeux de l’enfant se mirent à s’enflammer, brûlant comme des feux rougeoyants, et elle pencha la tête en arrière dans une cri, comme frappé par l’intensité du monde auquel elle était connectée.
« Maintenant, petite fille, maintenant… »
Nausicaâ modela ses pensées. Et ses pensées volèrent à travers le Vent et le Rêve, frappant l’esprit éveillé de tout être à travers la trame. Nausicaâ laissa parler ses sentiments, et le Voile éclata pour hurler à travers Azeroth en entier. Nausicaâ pleura la tête rejetée en extase, et sa voix fut entendue partout où régnait une once de conscience au Rêve, là où l’homme remplace la perception par l’intuition. Le vieillard contemplatif entendit un soupçons de murmure, le mage reçut le message en lettres de feu à travers le prisme de la trame, le démoniste l’entendit à travers les hurlements du voile, le vieux vétéran héroïque en lâcha sa bière de surprise, surpris par la voix implorante d’un fantôme apparu devant lui.
Et Nausicaâ hurlait dans un cri silencieux, sentant son esprit courir sur la Trame, diffusant son message à toutes les consciences. De loin en loin des esprits s’éveillaient et répondaient, mais elle n’entendait déjà pas, répétant encore et encore le même message.
« Je suis la fille de Duvnarel et j’ai assisté à l’assemblée des druides quand elle vous a appelé au secours, quand elle a lancé à travers le Rêve un appel désespéré pour vous demander de réussir le dernier des actes possible : vaincre les dragons qui gardent les portes du Rêve d’Emeraude, et libérer Malfurion, où qu’il soit.
Vous êtes venus. Vous avez parlé. Vous avez crié. Vous avez donné votre avis, vous avez protesté à ceux d’autrui.
Vous n’avez, pas une seconde, écouté.
Au terme d’une soirée d’assemblée, vous n’avez pas choisi un leader alors que vous l’aviez en face de vous. Au terme d’une soirée d’assemblée, vous n’avez pu décider d’un lieu où rassembler les guerriers et les héros qui répondraient à votre appel pour vaincre les dragons.
Au terme d’une soirée d’assemblée, vous allez vous jeter, vous, une poignée de druides sans préparation devant les dragons dans une tentative vouée à l’échec et stupide !!!
Des druides vont aller mourir pour rien, sans jamais avoir enseigné ce qu’ils savaient aux plus jeunes, aux plus solides, à ceux prêts à se battre, face à un ennemi que nul n’a vaincu !
Alors j’en appelle aux héros, j’en appelle aux plus grands mages, aux plus grands guerriers, serviteurs de Cenarius, d’Elune et de la Lumière, paladins, et fiers nains chasseurs, gnomes ingénieux, les plus grands de vous tous, les plus grands héros que porte cette terre !
Vous tous qui luttez pour sauver ce monde, il est une chose à sauver, une chose que nous pouvons sauver, avec vous tous, les plus grands héros de l’histoire ! Les druides ne peuvent trouver comment s’organiser ? Alors, jeunes druides, chasseurs, guerriers, prêtres, paladins, mages, voleurs,vous tous, qui croyez que sauver le Rêve mérite d’y mettre le prix, et que ce prix demande la plus grande des forces, le plus grand des préparatifs, faites-vous connaître !
Appelez, écrivez, faites-vous connaître à Duvnarel, car même si ma mère refuse de le reconnaître, elle est la dernière à vouloir plus que sa vie même réussir ce dernier acte. Elle seule peut guider la croisade devant les dragons, elle, et vos meilleurs leaders à tous ! Trouvez-vous, vous-même, des leaders, chefs des plus grandes guildes, appelez, montrez-vous, et venez parler à ma mère, et lui rendre l’espoir.
Et que son appel n’ai jamais été vain ! »
Nausicaâ n’alla pas plus loin. Le visage en sueur, livide, elle essaya encore de dire quelque chose, mais s’évanouit sous l’effort, sombrant dans le coma…
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