Il était tard, sûrement plus de 22 heures. La nuit était tombé depuis longtemps sur la province d'Amakna. Quelque part dans les plaines de Cania, une ombre se faufilait entre les craqueleurs assoupis et les porkass ronflants.
La Cité de Bonta, toujours lumineuse mais en plaine nuit. En plein milieu du quartier des boulangers, dans une auberge, une porte s'ouvre. Un être enveloppé dans une grande cape sombre et poussiéreuse se tient sur le pas de la porte. Après quelques secondes d'hésitation, ce dernier entre, referme la porte derrière lui et se se pose à une table. L'auberge est presque vide à cette heure ci, seuls quelques soûlards habituels continuent de cuver leurs bières tout en chantant (ou en essayant).
La serveuse, seule, s'étonne de voir un nouvel arrivant si mystérieux arriver en pleine nuit. Peu réservée, elle s'approche de lui :
- "Y'a t'il quelque chose que je puisse faire pour vous?"
- ...
Pas de réponse de la part de l'inconnu dont elle ne discerne pas le visage à cause de la cape qui l'enveloppe de la tête au pieds. Un peu vexée de ne pas avoir eu de réponse, la serveuse persévère en haussant la voix :
- "Vous n'avez plus assez de salive pour me répondre ou votre cape vous empêche t'elle de m'entendre?"
Cette fois le personnage mystérieux relève légèrement la tête. La serveuse, distingue à peine ses yeux qui semblent sombres comme le derrière d'un troll.
- "Une pinte de bière je vous prie mademoiselle."
D'abord étonnée par la façon de parler de cet homme, la serveuse réplique :
- "Peut être que je peux vous apprécierez un petit morceaux de viande pour accompagner votre bière..."
- "Cela serait fort agréable en effet, merci de me le proposer."
La serveuse s'en retourne derrière son comptoir. Pendant qu'elle prépare l'assiette de cet homme si étrange, elle repense à sa façon de parler. "Une chose est sur, ce n'est pas un simple garde qui veut oublier ses déboires dans l'alcool, il est bien trop élevé pour ça" pense-t-elle.
- "Voilà, régalez vous !"
- "Merci bien jeune demoiselle" réponds t'il sans la regarder.
Alors que l'homme commence à manger, la jeune femme contemple la salle : les quelques soûlards qui étaient encore là sont complètement ronds, et dorment tous à points fermés. Ne voulant pas rester dans le silence, elle tente de percer l'armure qui semble protéger cet homme si étrange.
- "Pardon de vous dérangez, mais je n'aime pas le silence. Vous ne voudriez pas que l'on discute un peu vous et moi?"
- "Et de quoi voulez vous parlez?" demande t'il toujours la tête dans son assiette.
- "Et bien parlez moi de vous, vous n'êtes pas le genre d'individus que je vous souvent dans cette auberge" dit elle d'une façon pleine de malice.
A ce moment, l'homme relève complètement la tête. La serveuse peut alors voir son visage. Celui ci est recouvert de poussière, comme si l'homme était resté une année sans bouger. Unepetite barbe de quelques jours parcours son visage, visage qui semble avoir beaucoup souffert au vu des nombreuses cicatrices qui s'y trouvent. Ses yeux sont aussi ténébreux que la serveuse avait sembler les voir juste avant. Mais ils semblent en même temps être pleins de souffrances et de peine. Après avoir longuement fixé la serveuse, l'homme lui réponds :
- "Vous ne devriez pas vous intéressé au passé des gens, vous pourriez être horrifié par ce qu'ils ont vécus..."
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