Fulenn

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L’air est frais dans les montagnes du Nord.
Un makroute sur la tête lui tient chaud alors que kreiz est affairé à sa cueillette de fleurs rares. La nuit va bientôt tomber et elle n’est pas encore réapparue.

Elle le rendra fou.

Cette après-midi là la jeune fille a échappé à son père adoptif pour ses escapades désormais fréquentes.
Le féca range dans sa besace le bouquet récolté, enlève ses gants et se frotte les mains refroidies.
Son regard se tourne encore une fois vers l’entrée de la grotte à côté.
C’est là que quinze années auparavant il l’a trouvé.

Elle n’était alors qu’un nourrisson mal en point. Le bébé avait sans doute été laissé là pour mort-né mais les connaissances de Kreiz en magie lui avait fait entrevoir un espoir de vie.
Cette fois là encore le vent de la vie, magie des magies, avait obéi à son invocateur.

L’enfant, la fille, ne mourra pas.

Le regard innocent de la jeunesse croisa celui de la maturité amère.
Regard reconnu, la propre fille de kreiz était encore présente dans son cœur malgré les efforts de sa raison.

Sauver une vie en rends responsable.

Le féca recueilli la petite fillette et décida d’accompagner et de guider cette vie naissante.
Ce n’est pas sinécure que d’élever seul une fille.

« Tu vas encore avoir mal au dos ! »

La voix vient de derrière kreiz, elle était enfin de retour, pour le moment elle revenait toujours.
Il se retourne.

« Enfin, tu ne te rends pas compte que …. »

La fille fixe son père d’un regard fixe et défiant.

« Papa. »

Kreiz, résigné, rangea ses gants.

« Bon passons, allons y cherchons un abri pour la nuit, viens Fulenn .»
Vérité
Je ne sais comment te l’avouer
Ma fille toi à qui j’ai tous donné
J’ai tant peur de te détruire
Il a été si long de se construire

Lorsque je laisse parler ma raison
Elle me souffle que c’est nécessaire
Lorsque je laisse parler mes émotions
Elles me chuchotent de me taire

La magie ici n’a jamais su m’aider
Tu t’y serais d’ailleurs refusée

Fulenn, ma fille, mon épice
Nous devons franchir ce précipice
Je dois affronter la vérité

A défaut d’être celui de ma chair
Tu es le fruit de ma pitié
Je ne fut jamais réellement ton père

Quinze ans, tu viens de te lever
Pourtant il est déjà si tard
Que de mensonges j’ai assumé
Je ne pouvais plus nous éviter ce dard.


Kreiz.
Tous ce temps, il m’a menti
Trahison d’un faux père

Il m’a sauvé quelle ironie
Ma place est au cimetière

Je suis détruite pour la vie
Je venais de me lever de terre

D’amour je n’ai plus pour lui
Il me reste en bouche un goût amer

En ce jour où je me suis enfui
Devoir de retrouver ma mère

Devant ma naissance elle a fui
De son sang je ne suis pas fière

Fulenn
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