Kalimdor n’était plus ! De longs siècles s’étaient écoulés depuis l’effondrement du puits d’éternité et la première défaite de la Légion Ardente !
Les Kaldorei (Elfes de la nuit) se cachèrent des yeux du monde, alors que leurs frères, les Quel’Dorei (Bien Nés) partirent pour s’installer sur les terres de la future Lordearon.
Longtemps, les Quel’Dorei durent guerroyer contre la nation Troll, jadis florissante. Et durant ces années, la nation primitive des hommes prospéra loin de tous… Jusqu’au jour où les Hauts Elfes firent appel à eux. La bataille s’avéra sanglante, mais un coup définitif s’abattit sur les rangs des Trolls. Ces derniers ne devaient jamais retrouver réellement leur puissance perdue.
Un pacte entre les hommes et les Elfes fût scellé, et la magie des Elfes fût transmise à l’homme.
Les cents mages qui avaient appris la magie des elfes, développèrent leurs pouvoirs et étudièrent les disciplines mystiques de la composition des sorts. Ces mages, initialement choisis pour leur forte volonté et leur esprit noble, avaient toujours pratiqué la magie avec prudence et responsabilité ; cependant, ils passèrent leurs secrets et pouvoirs à une nouvelle génération qui n'avait pas idée de la dureté de la guerre ou de la nécessité de retenu. Ces jeunes magiciens commencèrent à pratiquer la magie pour des profits personnels plutôt que par devoir envers leurs concitoyens.
Alors que leurs pouvoirs grandissaient, les magiciens devinrent de plus en plus prétentieux et isolés du reste de la société. Les magiciens fondèrent lors Dalaran, où ils espéraient pouvoir utiliser leur magie avec plus de liberté. Ces magiciens utilisèrent leur compétence pour construire les tours enchantées de Dalaran et fêtèrent la poursuite de leurs études.
Les sinistres agents de la Légion Ardente, qui avaient été bannis quand le Puits d'éternité s'était effondré, furent attirés par les incantations inconsidérées des magiciens de Dalaran. Ces démons relativement faibles n'apparurent pas en force, mais ils jetèrent une confusion considérable dans les rues de Dalaran.
Alertés par les Mageocrates de Dalaran, les elfes dépêchèrent rapidement leurs plus puissants sorciers sur les terres des humains. Ils conclurent que bien qu'il n'y eut que quelques démons dans le monde, la Légion elle même demeurerait une terrible menace aussi longtemps que les humains continueraient à utiliser les forces magiques.
Lors du conseil de Silvermoon, un pacte secret fût conclut avec les seigneurs Mageocrates de Dalaran. Les elfes racontèrent aux Mageocrates l'histoire de l'antique Kalimdor et de la Légion Ardente, une histoire qui menaçait toujours le monde. Ils apprirent aux humains que tant qu'ils utiliseraient la magie, ils devraient protéger la population des agents malveillants de la Légion.
Les Mageocrates proposèrent d'investir un unique champion mortel de leurs pouvoirs combinés afin de mener une guerre secrète et sans fin contre la Légion. Il était souligné que la majorité de l'humanité ne connaîtrait rien de l'existence des Gardiens ou de la menace de la Légion par peur qu'ils ne se soulèvent dans la peur et la paranoïa. Les elfes acceptèrent la proposition et fondèrent une société secrète qui se chargerait de la sélection des Gardiens et les aiderait à contenir la montée du chaos dans le monde.
Les Gardiens de Tirisfal étaient nés.
Les champions mortels choisis pour être Gardiens étaient imprégnés de pouvoirs magiques incroyables à la fois elfiques et humains. Bien qu'il n'y ait qu'un Gardien à la fois, ils possédaient de tels pouvoirs qu'il pouvait combattre d'une seule main les agents de la Légion où qu'ils soient repérés dans le monde.
Le pouvoir du Gardien était tel que seul le Conseil de Tirisfal était autorisé à choisir un successeur potentiel au rôle de Gardien. Dès qu'un Gardien devenait trop vieux ou fatigué de la guerre contre le chaos, le Conseil choisissait un nouveau champion, et sous certaines conditions, canalisait cérémonieusement le pouvoir du Gardien dans un nouvel agent.
L'une des dernières Gardiennes s'est distinguée comme une puissante guerrière dans le combat contre les ténèbres. Aegwynn, une redoutable fille humaine gagna l'approbation de l'Ordre et reçut le manteau de Gardien. Aegwynn oeuvra avec vigueur à la chasse et l'éradication des démons où qu'elle les découvre, mais elle mis souvent en doute l'autorité du Conseil de Tirisfal dominé par les mâles.
Elle pensait que les elfes anciens et les sages humains qui présidaient le conseil avaient une vision trop rigide et n'allaient pas assez de l'avant pour mettre une fin définitive au conflit contre le chaos. Impatiente dans les longues discussions et les débats, elle se languissait de montrer sa valeur à ses pairs et à ses supérieurs, il en résultait qu'elle choisissait souvent le courage au lieu de la sagesse dans les situations critiques.
Ce fût à cette période qu’une dissension capitale marqua le Conseil de Tirisfal. Le Gardien n’ayant de compte à rendre qu’au Conseil, le Gardien étant suffisamment puissant pour garder un œil sur tous les membres du Conseil, il lui était possible d’agir à sa guise. Ce danger fût rapporté par une frange importante du Conseil. L’autre partie jugeait que la confiance mise dans le Gardien devait être total comme le montrait des siècles de quiétude.
Afin d’apaiser chacun, il fût décidé de créer une instance secrète de surveillance du Gardien : la Phalange des trois lunes. Composé d’humains et d’elfes, leur mission se limitait à une traque discrète du Gardien.
C’est ainsi qu’ils rapportèrent l’affrontement d’Aegwynn et d’un avatar de Sargeras, sombre Titan maître de la Légion Ardente…. Sans toutefois comprendre la portée de cet acte sur les générations futures.
La phalange accomplit sa tâche avec abnégation durant plusieurs siècles, et ce jusqu’à l’avènement de Medivh, fils d’Aegwynn, en tant que nouveau Gardien.
Possédé par l’esprit de Sargeras, Medivh devint le traître qui ouvrit la Porte Noire à la Horde des Orcs. Totalement dépassé par la furie sanguinaire des clans orcs, les hommes et les elfes ne purent que contenir l’avancée avant de finir par refouler une partie de la Horde.
Medivh fût également vaincu, et son âme libéré de l’emprise de Sargeras.
Aucun gardien ne fût alors désigné pour reprendre le flambeau. Dispersés ou morts, les membres du Conseil de Tirisfal ne se réunirent plus. La Phalange fût laissé à elle-même. Les innombrables agents de cette phalange se dispersèrent également.
Seul un noyau actif d’agent décida que l’heure de la Phalange des Trois Lunes n’était pas encore venue. Regroupé autour d’Abuldur Tran, un chasseur de forêt de Quel’Thalas, les agents prirent les armes afin d’être plus actifs au sein de ce monde.
Comptant sur leur vaste connaissance du monde, sur leur relation discrète auprès des puissants de ce monde, ils se muèrent en guilde partiellement secrète. Instrument utilisé par les puissants royaumes d’Azeroth, leur renommée et leur furtivité nimbèrent leurs actions d’une aura particulière.
Combattant les forces de la Légion Adente à tous les niveaux, la Phalange s’enorgueillit d’avoir contrecarré à maintes reprises les agents du chaos. Artéfacts puissants récupérés, complots contre les dirigeants d’Azeroth déjoués, seuls certains services rendus à des fins politiques entachèrent l’image de la Phalange des Trois Lunes.
Ces actions aux quatre coins d’Azeroth permirent de recruter des agents nains et mêmes gnomes. On dit encore aujourd’hui que nul lieu n’était inaccessible à la Phalange des Trois Lunes.
Ces actions menées dans une semi-clandestinité savamment entretenue, vécurent jusqu’au retour de la Légion Ardente.
Lors du retour des forces du chaos, celles-ci s’attaquèrent immédiatement aux forces ayant maintes fois œuvré contre elles. Le Prince Arthas devenu chevalier de la Mort fît une chasse impitoyable aux membres de la Phalange. Ceux qui ne succombèrent pas, prirent la route de Kalimdor, ou partirent au Sud d’Azeroth.
A nouveau dispersé, chaque membre s’engagea dans le combat contre la Légion Ardente. Le plus gros des troupes se retrouvant tout de même lors de la bataille du Mont Hyjal.
Le monde ne fût pas à nouveau brutalement transformé mais les peuples d’Azeroth et de Kalimdor furent irrémédiablement changés. Orcs, Elfes, humains, Nains, Taurens, Trolls, tous s’étaient levés contre la Légion Ardente.
… Et si les dissensions réapparurent vite, les relations entre les différents royaumes du monde en furent totalement bouleversées.
Pleurant leurs frères morts, au nombre desquels le légendaire mais vieillissant stratège Abuldur Tran, les membres de la Phalange des Trois Lunes se trouvaient pour la première fois réellement livrer à elle-même. Des agents s’engagèrent au service de Jaina Proudmoore et s’installèrent à Theramore. D’autres regagnèrent Azeroth pour tenter de faire revivre une guide désormais sans but précis.
Aujourd’hui, il ne reste qu’un nom, une ombre, un espoir pour certain, une menace pour d’autre : la Phalange des Trois Lunes. A-t-elle réellement existé ? Son aura brillera-t-il aussi fort un jour prochain ? Ses agents seront-ils à même d’écrire dans l’ombre les pages glorieuses du nouvel âge d’Azeroth ?
Tant de questions qui se bousculent dans ma tête et qui se trouvent là, comme un lègue aux biens communs de notre guilde.
Laïna Aërwind
La Phalange des Trois Lunes
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