[BG Lawyld] Encore une fois...

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Comme toutes les nuits où cette satanée Lune est violette, me voici !


Sur le rocher surplombant la falaise, je me tiens aux aguets. Une recrudescence de l'activité des bandits a été signalée, mais ce n'est pas ce qui m'inquiète. La communauté Defias a toujours été un problème, mais cette nuit s'annonce plutôt tranquille après leur dernier pillage.

Le Marshall m'a encore fait déplacer pour rien. Encore à cause de ce bijou et de la couleur de cette Lune. Je me demande pourquoi mon père a gardé cette vieillerie... Pour son histoire ? ses pouvoirs ?


Foutaises. Ce n'est qu'un vulgaire bout de métal, comme de l'étain sale.

Mon père a fait son temps, et j'occupe maintenant son poste de Gardien. Avec les avantages inhérents, j'aime être seul, mais aussi quelques inconvénients. Je n'ai pas besoin de beaucoup de confort, mais ce bijou, qui ressemble à un pendule, me chagrine...

Jamais mon géniteur n'a voulu m'en parler. Tout ça pour ça : un vulgaire bout de métal au bout d'une chaîne.

J'aspirais à la glorieuse destinée qu'a connu mon père. Chaque nuit à la Lune Violette, il revenait plus fort, mais aussi plus fatigué, presque vieilli. Mais à chaque fois que la nouvelle de grands exploits résonnait, il me défendait d'en faire allusion... Pourquoi ?

Je songe à tout ce temps passé... Perdu ? Non, plutôt oublié...


Mon père, sa mémoire.


Non, je ne veux plus prononcer son nom ! Je le hais ! Quand a-t-il été vraiment mon père ?

À la réflexion, une seule fois, en fait.

Cette fameuse nuit où il m'a laissé ce médaillon pour ne plus revenir.

Pris d'une intuition, je vais chercher dans la tour ce bébé panda offert à mon quinzième solstice.

Il figurait parmi d'autres que nos navires ont rapporté de je ne sais où. Quel effet de mode stupide, c'est un nain pas un bébé. J'avais prévu de le laisser à Ironforge, mais aujourd'hui je suis content de le savoir près de moi.

Le collier pend à son cou. Il l'a porté pour moi durant tout ce temps. Dans ma précipitation, je lui arrache.

Je le tiens dans la main et le présente à la Lune...

Rien.

Je le lève devant mes yeux et le scrute attentivement. Je fronce des sourcils, fais toutes sortes de grimaces, le mets face à la Lune Violette dont les rayons percent ce bijou comme autant de lances. Et soudain...

Encore Rien !

Je suis déçu. Mon passé semble être dans ce médaillon. j'entends encore résonner les dernières paroles de mon père :

"Garde-le. C'est ton passé, mais aussi ton avenir. Tu y trouveras peut-être les réponses à tes questions.

- Pourquoi Père, POURQUOI Maintenant ?

- Il est Temps. Temps pour toi me prendre ma place, mais aussi pour moi d'en trouver une autre. Définitive.

- NON ! Je ne veux pas que tu partes !

- Tais-toi. C'est déjà suffisamment difficile. Adieu mon Fils."

Je n'avais plus la tête à demander des explications. Je voulus le retenir, mais c'était peine perdue. J'étais têtu, mais lui encore plus.

Une raclée plus tard, et il partait par la Grand Route tandis que j'allais me cacher en pleurant dans mon repaire de la forêt. Je lui en avais toujours voulu d'avoir porté la main sur moi.

Jusqu'à maintenant.

Ce bijou, quel est-il ?


Il n'y a qu'une seule façon de le savoir...


Appuyé sur le plat de ma masse, je répare la boucle à l'aide de mon couteau, puis j'attends un signe.

Toujours rien ! Je maudis tout le panthéon connu et jette le bijou de rage.



Je lève la tête, la nuit est calme.



Trop calme.



Ai-je relâché ma garde une fois de trop ?

Paniqué je me relève et je sens l'odeur avant d'en voir la fumée. Le vent est contre moi, ça a pu commencer il y a des heures ! Ca va être ma fête au casernement si ça se sait. Allons voir ce qu'il s'y passe.


Je n'ai pas fait trois pas qu'une lueur violette attire mon regard.

Le bijou, je l'avais pourtant lancé de toutes mes forces, que fait-il là ?

Je le ramasse... le passe machinalement autour de mon cou pour mieux regarder à l'intérieur. Il reflète la Lune, non il rayonne !

Je Vois.

Mon passé... D'autres choses que je ne reconnais pas... Mon futur ? D'autres vies ?


Des cris m'arrachent à ma fascination. Bon sang, la fête va se passer sans moi !

Mais une chose est sûre.


C'est mon Tour.



[ Posté à l'origine sur le site de la guilde de la Meute ]
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