La mer [Petit fragment d'histoire]

Répondre
Partager Rechercher

-"Excusez-moi, sir ?
Ahhh ... Puis-je vous parler quelques instants ? Auquel cas, veuillez ne point me tenir rigueur, quant à ma misérable tenue. Ce ne sont ... que les chaînes de ma faute. Mais assez lamenté, vous, inconnu, sir, venez de raviver dans le coeur d'un homme un passé immortel et mille fois par le plus vicieux des chiens de l'enfer, oui, par ce diable, sanctifié.
Je me rappelle de cet air .. et des voix en sueur déjà qui, ayant quitté la rade d'Elistergallows, mêlaient sang, bile, boue et eau pour que notre vaisseau vive.
Cette histoire, cette chanson dont tu viens de marmonner l'air, ami, m'enjoint à te tutoyer. Oublions tout ceci quelques instants.

Tu ... n'as tu jamais appartenu à l'équipage de cet ancien navire qui, ô malheur, un jour a connu le feu et l'orage, je veux parler du Kerma' De la Ros ? Certainement tu en étais. Autrement tu n'aurais jamais connu les rythmes entêtants qui nous poussaient encore à vivre, mais à vivre toujours plus loin que l'horizon devant nous.. Ses voiles et nos poumons, son pont et nos chairs, cales et coeurs toujours mêlés, et d'un seul son sur la mer, le jour de son naufrage, nous coulions.

Notre capitaine, un hardi soldat, par la grâce de Dieu, s'est battu jusqu'au bout, ainsi son honneur en notre coeur s'élève comme le plus grand exemple que l'homme ait pu donner. Ainsi, avec toi sans doute à nos côtés, nous sommes revenus en France. Sous le ciel du Nord .. oh, sur cette mer blanche, tu as certainement du voir une fois par mes yeux les eaux de la tempête rejaillir, tu as du partager avec moi l'effort des cordes et la détonation sourde des armes. Comment t'appelles-tu, le plus grand des lords, celui qui a déjà vécu le monde de la mer et la perte de sa vie ?

Ah ! c'est donc toi. Fier ! Fier ! Fier ! Milles grâces te soient rendues. Entrons donc, le vin de cette échoppe est fort mauvais mais l'air vicié du port en fait un nectar. L'ivresse tient ma barre, comme tu le vois, mais sérieux, à présent me voilà. Je suis ici pour te reparler d'un enfer, et de ce qui nous a fait vivre. Ce que tu as chanté, laisse-moi le reprendre. Ce que j'ai péché, que le ciel me l'excuse. Si tu veux m'écouter, regarde vers la mer et replonges-toi dans le temps qui était le notre. Un verre s'il vous plaît ! Voyons si le temps m'use ...

Lève ton ver à présent ! As-tu vu comme la chaleur ici te colle à la peau ? Ne regrette tu pas alors l'air moutonnant des grandes rades, le parfum absent de la Terre ? Chantons, à défaut de muse. Chantons pour la mer, pour notre honneur et pour un mort qui hantera nos côtes jusqu'au trépas. Chantons, puis nous partirons. Ecoutez ces mots et, ami, rappelle toi cet air. Ceci avait commencé en Enfer ..."

Ils disaient ...

Sous le ciel du Nord
Quand l'horizon est bas
Ils s'en vont plus forts
Mourir au combat

Il respire encore
Il ne savait pas
C'est face à la mort
Qu'il a souri pour la première fois

Debout sur le port
Le matin de ce jour
Nous avions l'espoir
Et la mer à son tour

Mourir de sa belle mort
Ou marcher au pas
Un jour de Belfort
La revolte grondera

Les drapeaux en berne
Et la mer en furie
Partir voir encore
Ce que leur réserve la nuit.
"
"
A présent, donc, sortons d'ici et laissons les rêver. Par les quais, j'ai aperçu certaines étranges silhouettes et de curieux vaisseaux. Sir, ou devrais-je dire compagnon, silence et discrétion. Venez par cette ruelle, j'ai à vous conter, et peut-être un avenir pour nous sauver, aussi bien vous riche que moi ruiné, un avenir pour nos âmes. La richesse n'excuse rien. Vous le savez. Elle n'est jamais qu'une tentative de racheter nos âmes et notre solitude. Ce qu'elle fait mais elle la fait tomber du ciel. L'argent est une nouvelle danse de la pluie. Nous ne voulons pas ça et je le sais. Nous sommes sortis déjà faits de l'écume. Allons, je vous en prie, c'est aujourd'hui ou bien jamais, il faut partir rejoindre la mer et notre passé!"
Eh bien eh bien .. bonne question.
Je viens régulièrement ici mais à des intervalles assez espacés. La dernière fois, j'avais posté quelque chose sur la Taverne et j'avais cru comprendre que la place des textes étaient sur le Bar. Si ça a changé, je serais ravi de savoir où ceci à sa place
Sinon, merci!
Effectivement depuis de départ de mon amour Leoll/Breto, j'me sens bien seul à faire ça ici. Ca restera comme une erreur, après tout, sauf si un modérateur sent l'envie de le déplacer à un endroit meilleur
Merci de l'indication, ça m'évitera de récidiver
0_o

C'est tout à fait bienvenue ce genre de texte !

Heureusement que le Bar n'est pas qu'un compte aux plus grands nombres de film X .

C'est un forum de détente, ok, mais pas une poubelle.
Si ce n'est pas toi qui l'a écrit, il serait préférable d'indiquer la source. Sans commentaire, je ne vois pas l'intérêt de poster un extrait de texte, si tout le monde s'amusait à citer tout ce qu'il aime, ça deviendrait n'importe quoi.
Bien, euh, c'est moi qui l'ai écrite. Tu sais, dans la vieille tradition que j'voyais parfois avant sur JoL et dans laquelle quelqu'un commençait une histoire que les autres continuaient.
Côtes de Belfast, 1907.

Oui ami, le port n'a rien de nouveau à nous apprendre. Depuis des années et des siècles, la même eau polluée y stagne et les mêmes récifs s'y abîment. N'avez-vous jamais remarqué qu'en dépit de toute vérité raisonnable que l'on voudra admettre, l'eau ici n'est pas l'eau du large ? L'écume ici est dégoût, au loin elle est soie, mousse et légèreté. Dans un verre à présent je retrouve mes voyages. Pourquoi ai-je continué à naviguer après la mort du fier Sarov ? Notre navire ne nous a pas entraîné dans sa chute et alors que je recommençais à m'accrocher à la vie, nageant comme un damné, je vis sur le pont ennemi notre capitaine et nos derniers marins recevoir le feu dans le coeur et tomber morts dans la mer qui devait déjà les oublier. Toi et moi et la vingtaine de survivants dans le même élan de traîtrise avons fui et avons sauvé nos vie pour témoigner de la sienne. Puis nous avons tous abandonné, n'est-ce pas. Je vois que la tentation des affaires et du négoce ne t'a pas parue déshonorante très longtemps, pas plus que les tripots desquels il voulait m'interdire l'accès ne me sont restés fermés très longtemps.

En somme nous voilà. Après tout. Mais je vous ai retrouvé aujourd'hui et je peux à présent me confier à vous. Allons plus loin je vous en prie, ici, l'architecture ment aux trottoirs, leur côté aérien ne peut s'extraire des odeurs d'alcools et de mauvaises nuits. Laissons ici la splendeur de notre pays et allons simplement parler, loin de ces lieux.
Voilà, c'est ici que j'ai longtemps déchargé les navires revenant de Chine. Remarquez la vitesse à laquelle, le voyage devenu non rentable, le quai s'est fait désert. Asseyons-nous ici, où nous arrimions les lourds navires. Agréable, n'est-ce pas, cette brume ? Elle n'est bien connue que par nous, les autres y voient un désagrément. Nous seuls savons qu'elle et elle seule renferme Dieu dans son essence, dans la beauté de la soie, la puissance des vents et l'horizon qu'elle recouvre. Peut-être le savent-ils aussi ? Je ne sais pas.
C'est vrai, je ne leur ai pas demandé, mais nous ne nous sommes pas réunis ici pour ceci. Je devais vous conter mon histoire.
Oui vous avez raison, à présent je me fais parler comme un pleurnicheur, mais je n'en ai plus peur. J'ai marché sur les plus belles vertus et me suis mouché dans les plus belles robes, j'ai piétiné la soie et appelé la tempête. L'augure que j'envoyais était de maladie et de fange et pourtant mon âme est restée saine. Comment ça, impossible ? Reprenez-vous, compagnon, peut-être nous ne nous étions jamais vus sur le navire de Sarov mais nous avons goûté au même lait et au même sang.
Je disais : j'ai tué volé escroqué et déchu, mais jamais je n'ai perdu ce que j'avais de plus sacré. Une femme ? Non pas une femme..
J'ai menti à mes amantes, trompé mes épouses, battu qui se lamente et formulé des excuses que d'elles jamais je ne pouvais accepter. Mais au soir, à chaque soir où la providence me laissait être seul, je mourrais et maudissais ma méchanceté. Oui, chaque larme que j'ai fait couler, je l'ai deux fois faite couler par mes yeux de loup. Je ne veux de la mer que parce qu'elle me rapproche d'un état magnifique, du ciel que parce qu'il pourrait être l'oeil de Dieu, du navire car fragile il reste ce qui sauve nos vies. J'ai connu dans ma jeunesse une enfant qui par son exemple et sa distraite divinité à modifié pour jamais le cours de ma vie. Les quelques paroles qu'alors apprenti corsaire téméraire j'ai osé lui adresser m'apprirent certaines vérités : qu'il fallait savoir parler à une femme, mais aussi et surtout que l'enfant était heureuse et ne savait pas, ne connaissait pas cette magnificence qui émanait d'elle. Je vous vois sourire. Bien sûr je ne l'aime pas. Elle est sans doute morte aujourd'hui et la seule perception de ce que vous devez penser pourrait suffire à me faire vous tuer.
Non je ne l'aimais pas.. Chaque nuit je voudrais la tuer de mes mains. Elle était certes belle, mais n'était pas un ange tel qu'on se les figure si bêtement, elle était belle, oui, mais humaine et connaissais sa bassesse humaine. Pourtant sur elle, de la pudeur et une franchise humaine que parfois seulement une timidité venait voiler. Ainsi elle basculait d'un visage à l'autre sur le rythme de la misère humaine et le seul alto de cette symphonie était son sourire. La plus grave basse était cette profonde maternité que je devinais en elle.
Chaque nuit je voudrais la tuer de mes mains pour ne plus qu'elle me hante. En attendant je dois vivre et retrouver l'air, la mer et notre navire. J'y suis contraint par ma propre servitude auprès de ... peut-être de ce que j'aurais voulu être.
Néanmoins, maintenant que nous sommes ici, je peux vous parler sans détour.
Ecoutez..
Quoique je vous dise, embarquerez-vous avec moi ?
Répondez.
Citation :
Publié par Maraudeur
0_o

C'est tout à fait bienvenue ce genre de texte !

Heureusement que le Bar n'est pas qu'un compte aux plus grands nombres de film X .

C'est un forum de détente, ok, mais pas une poubelle.
j'ai pas dis que les textes de ce genre sont pas les bienvenus sur le bar ... tout (ou presque) est toléré sur le bar, seulement c'est plutot le coin des threads moisis/useless plutot qu'autre chose, dc c'est pas ici qu'elle pourra trouver le plus d'amateurs du genre
tu saisi ?
Je n'ai pas encore lu mais Imrick m'embête à dire des trucs tout pas bien
ce genre de fil sont attendus sur le bar et ils manquent, tout le monde s'expriment comme il veut alors on a le droit d'avoir des fils comme les tiens.
La preuve en est la bibliothèque du bar qui confirme bien que le bar peut/a le droit/doit/a la possibilité/a l'intelligence (t'en veux encore ?????) d'avoir des textes comme les tiens...
Je lirai un peu plus tard,je manque de temps mais je lirai
un gars qui aime bien lire,qui aime bien ce que fait Seele et pas trop ce que dit Imrik

Citation :
j'ai pas dis que les textes de ce genre sont pas les bienvenus sur le bar ... tout (ou presque) est toléré sur le bar, seulement c'est plutot le coin des threads moisis/useless plutot qu'autre chose, dc c'est pas ici qu'elle pourra trouver le plus d'amateurs du genre
tu saisi ?
non pas trop

Voilà j'ai lu et j'ai apprécié(suis-je le seul ?Imrik ?non je ne pense pas quand même alors y'aurait un public sur le bar ? )j'ai plus apprécié la suite que le premier texte, le premiere texte je l'ai trouvé abrupte à lire, donc je souhaite lire la suite
Merci Telefoneur pour ton soutien. Imrik, ta réponse finale m'ayant un peu perdu, je me permets néanmoins de


"Continuer."
Belfort, 1896

Sarov mon ami! Nous voilà bien soûls. Ton vieux Kerma respire, accorché à la terre du port, il n'ira pas loin va. En attendant, nous avons bien bu compagnons. La lumière basse ici alourdit encore mes yeux.De même que la fumée et la cendre. Est-ce que je vous vois tous ? Mico, Harshel, Kare, Attec .. Êtes-vous bien là mes amis ? Quel plaisir d'être arrivé à bon port, j'ai cru un instant que notre navire allait rendre l'âme avant notre équipage. Finalement sa résistance et votre vigueur a dépassé mon optimisme naturel que la tempête avait émoussé.

Nous voici donc adossé -voir couchés pour certains n'est-ce pas Mico- à une table du Sweet Jane. Non amis, ne moquez pas Mico, sa vaillance est pour chacun une chance de sentir le calme sur la mer qui gronde. Il est notre sécurité et notre respiration. Il n'a pas de bras amis où aller se vautrer et n'a que votre sang pour compter sur le sien. Mico, brave Mico, endors-toi ici, le Sweet Jane veille sur toi dans le meilleur des mondes. Pourrions-nous ajouter quelques bougies, remplir quelques verres, quelques tables encore car nous attendons les derniers membres de notre équipage.

Par ici, parfait. Harshel, Kare, venez par ici. Prenez garde à Attec qui est parti danser avec la jeune fille vêtue de rouge, il ne doit pas oublier que nous partons d'ici à la première heure demain. Que sa fièvre soit grande ou que sa peau soit encore imprégnée de l'odeur de draps parfumés, que m'importe, mais il devra tenir debout. S'il gronde rappellez lui que je suis le capitaine, ici.

Mico, te voilà sur pied à nouveau ? Pourquoi souris-tu donc, espèce d'âne ? Ce que j'ai dit ? Le "capitaine", oui .. Rat de Mico, tu me connais trop bien, j'aurais du te tuer avant. En effet tu as raison, je ne suis pas leur capitaine et tous ici auraient plus de pouvoir sur moi que je ne pourrai jamais en avoir sur toi, même, Mico qui me doit la vie. Je ne suis pas ici pour les commander, si tu préfères, je suis celui qui se tient garant de leur survie. Certains sont morts déjà, tu sais. Le monde n'est pas comme le Sweet Jane. J'aime les nuits ici. J'aime leur odeur de plomb et de fumée, j'aime y voir des fleurs nouvelles et des fruits encore frais. J'y ai rencontré l'amour et je l'y ai perdu. Pour dernière parole, je lui ai entendu dire "Je reviendrai bientôt". Une soirée, mon vieux Mico, une soirée d'enfant. Je n'avais encore que seize ans. Mon trève de sentiments, nous irons demain... Je savais que tu n'allais pas me laisser abandonner la question ainsi, vieux porc. Que veux-tu ? Il faut aller préparer le Kerma' De la Ros et le guider dans la rade. Envoie-donc Attec et Kare, les deux semblent bien avoir besoin de prendre l'air.

Merci. Que me faisais-tu dire, alors ? Oui.. ma toute jeunesse. Tu la comprendras en observant la mémoire de cet endroit. Tu trouveras d'ailleurs plus que ma jeunesse, tu trouveras aussi la sienne, et ces deux se retrouveront peut-être au détour de quelque carafe où derrière l'horloge ancienne. Tu verras aussi les gestes du serveur qui glissent sur le sol tandis que l'ombre massive du patron aura donné ses teintes au mur derrière le comptoir. Tu trouveras des larmes de la bière et du sang sur tous les visages et sur toutes les glaces. Du thé, des entrechocs de sabre et des carreaux brisés dans les mémoires des clients.

La promesse d'amour dans la bouche de certains et la lune, surtout la lune glacée qui une fois par nuit, à la verticale de Belfort, éclairait le Sweet Jane de feux blancs et poussièreux. Par cette fenêtre. Aussi vrai que mon nom est Sarov. Une lumière à en perdre la raison, la Sibérie en pleine Bretagne. Sacrée lune qui en a béni des unions et calmées des ardeurs. Peut-être ce soir la verrons nous encore une fois, avant de reprendre notre route. Vers la Caracas il faudra repartir. Je l'ai su par la fille du patron. Comment je la connais ? J'ai vécu dans ce taudis Mico. Harshel reviens vers nous, regarde comme sa tête, pourtant gonflée d'alcool, trahit son jeune âge. Souvent tu sais, Mico, je me demande si je ne leur ai pas volé leur jeunesse. La mienne ? Tu sais bien, vieux chien, un capitaine n'est jamais jeune, il est toujours sage mais jamais vieux non plus. Si je la revoyais aujourd'hui ?

J'aurais vraiment du te tuer avant .. Allez partons, cet endroit me tue. Allons dehors attendre tous, que la mer remonte. Allons sur la rade et là où le mur d'enceinte se jette déjà dans l'Océan. La rade de Belfort est le point le plus éloigné du monde. Les voilà partis ..

Là-bas vieux Mico tu sais, je me tiendrai droit dans votre alignement, mes gants enlevés, ces gants blancs qui illustrent la splendeur de notre dévotion à la mer, je les tiendrai dans mon dos et mes mains nues serreront mes poignets. Mico, je ne serai pas vraiment avec vous. Portez-moi à la mer qu'enfin j'oublie. Le Sweet Jane, pour moi, sera toujours plus qu'un abri, il est également mon cachot. Allez, en avant, si tu me fais remarquer cette larme, promis et juré, je te transperce sur le chant. Allons-y, vers la rade, le soleil montera bientôt. Caracas, nous voilà !
Citation :
Publié par Telefoneur OdO
Je n'ai pas encore lu mais Imrick m'embête à dire des trucs tout pas bien
ce genre de fil sont attendus sur le bar et ils manquent, tout le monde s'expriment comme il veut alors on a le droit d'avoir des fils comme les tiens.

La preuve en est la bibliothèque du bar qui confirme bien que le bar peut/a le droit/doit/a la possibilité/a l'intelligence (t'en veux encore ?????) d'avoir des textes comme les tiens...
Je lirai un peu plus tard,je manque de temps mais je lirai
un gars qui aime bien lire,qui aime bien ce que fait Seele et pas trop ce que dit Imrik


La preuve en est y sont tellement attendus qu'y doit y en avoir un comme ca ts les 36 du mois (serait-on le 36 ? :x) .. y'en a si peu alors ft se poser la question : les personnes inspirées n'existent plus (g un doute) ? ou alors elles sont découragées par le flood de thread useless qui fleurissent ici ds lequel se noient leurs qlq tentatives romanesques ? ou p-e bien aussi pcq les gens inspirés étalent leur "don" ds un endroit plus approprié (la ou ses textes ne passeront pas a la page 5 en moins de 2h ou ne seront pas pollués par des discutions comme les notres, et accessoirement la ou elle sera certaine de trouver un maximum de gens qui partagent sa passion).
Y'a beau y avoir une bibliothèque du bar .. suffit simplement de remonter le listing pr se rendre compte que c'que j'dis n'est pas faux. La tendance c'est les threads qui servent a rien (elle atteind d'ailleurs des sommets ces tps-ci), alors mm si c'est sympas d'avoir un peu de tendresse de tps en tps bah .. y'a de meilleurs endroits (et ca vt pas dire que le bar est totalement hermétique a ce genre de thread, elle trouvera simplement plus de lecteurs interessés et plus de réponses ailleurs).



non pas trop

t'as pas mieux ? (genre un argument au moins)

Voilà j'ai lu et j'ai apprécié(suis-je le seul ?Imrik ?non je ne pense pas quand même alors y'aurait un public sur le bar ? )j'ai plus apprécié la suite que le premier texte, le premiere texte je l'ai trouvé abrupte à lire, donc je souhaite lire la suite

oké, sauf que mes commentaires sont pas liés a la qualité du texte :x (tu px mm lire ds mon 1er reply que j'ai trouvé ca joli)
.
Ceci n'est quand même pas un fil dédié au débat sur le bar. Eventuellement on peut continuer autre part, mais merci énormément Telefoneur. Imrik, je ferai attention à ce que tu as dit.
Néanmoins, si vous voulez poursuivre l'histoire, ce serait avec plaisir !
Rouen , une chambre.

Mico, cesse donc d'importuner Astelz, que t'a-t-il fait encore ? Il t'a menti ? Pourquoi me regarde-tu comme un juge, moi Sarvoc ? Tu attends peut-être que je te donne raison ? Je le pourrais peut-être car en effet tu as l'air de t'être justement animé. Mais je vous regardais avec beaucoup d'intérêt. Comme votre argumentation était éloquente, et comme la boisson l'animait. On aurait dit un feu de haine ou la rencontre de deux éclairs. Qu'en pensez-vous ? Plus sérieusement. Je sens un danger ces derniers jours. Je ne vous dirai pas lequel, il se peut que je me trompe, mais il me semble que notre route n'est plus toute à fait sûre. Il nous faudra ruser pour sortir le teint frais de la Baltique, surtout vu ce que vous avez bu ici, mais surtout pour sortir la tête sur les épaules dans tous les sens de l'expression. Vous connaissez les courants de cette mer, ils déracineraient un chêne de plusieurs siècles ou feraient lever Mico du comptoir du Sweet Jane. Je plaisante mon ami. Il ne t'en ferait certes pas bouger d'un pouce ! Bref, il va nous falloir mentir.
Je ne sais plus qui disait que le menteur était toujours le plus heureux. Celui qui, je pense me le rappeller, était un moraliste, un de ces grandes gargouilles de la race humaine, avait en partie bien raison. En effet, si l'on considère que l'on peut dans une dispute, avoir tort ou avoir raison. Le problème se pose en des termes intimement complexes que nous allons résoudre. Suspendez un Dieu au ciel et appelez-le "Dieu", ou, si ce mot vous choque "Morale, Justice, Vérité", bien que ce soit plus long et moins joli à prononcer. Mais si ainsi il vous plait .. Bref. Considérons une altercation. Ce n'est pas bien dur, nous en vivons tous les jours. Que dire alors ? Que deux personnes se battent et s'affrontent, se déchirent et cherchent à se percer encore pour faire triompher un avis sur l'autre. Dans cette situation, nous dirons toujours que l'un fera preuve de plus de mauvaise volonté que l'autre. Ainsi peut-être n'y a-t-il pas plus qu'un rapport de malhonnêteté dont l'une est plus grande que l'autre. Pourtant vous conviendrez avec moi qu'il arrive qu'un Juste se défende pour tenter de mettre au jour la vérité. Les idéalistes font ceci. Les autres se taisent et vivent heureux. "This is one of the cases where ignorance might have been bliss" a dit le vieil esclave affranchi vers le milieu du dix-neuvième siècle dans le sud de l'Amérique, alors qu'un de ses frères, pendu, se balançait au vent sur les branches d'un chêne. En effet, le malheureux avait vu de ses yeux un crime se perpétrer et dans un élan de justice alors que le criminel s'était déjà caché dans les entrailles de la terre, avait couru vers ceux qui parlent pour la Justice. Après leur avoir décrit la situation il se vit décerner le titre honorifique de "suspect" puis concrétisa sa chance, coupable et pendu. Jusqu'à ce que la corde ne lui coupe la voix, il se battit en larmes et en mots, arguant de son honnêteté et de son intention pure, mais rien n'y fit. Or voilà, il existe certaines situations où celui qui argumente est de bonne foi, quoique la vérité lui échappe peut-être. Si la seconde n'est certainement pas humaine, la première l'est. Le cynisme est la plus belle arme de l'homme avec l'humour, mais je vous en prie, soyons lucides et ne nous trompons pas nous même. Si l'on commence à prendre le rideau pour la frontière vers un autre monde, nous sommes déjà damnés. Ainsi donc, convenez que nous pouvons être de bonne foi. Eh bien supposons un duel de mots et de cris dans lequel personne n'a encore daigné faire couler le sang. Supponsons, pour prendre un exemple plus simple, une querelle d'enfant avec un de ses parents et supposons, je vous vois rire, que l'enfant soit de bonne foi tandis que le parent, fatigué et bourru évidement, ne cesse de jouer les serpents et de noyer la la plaie dans le bouchon (On peut difficilement faire pire lorsque l'on noie le poisson, que l'on pousse le bouchon et que l'on enfonce le couteau dans la plaie). Et alors que le second pourrait utiliser un art consommé de la rhétorique, le premier ne pourrait jamais en faire autant. A ceci, une seule raison :
Celui qui a la vérité doit être juste
Celui qui a tort sait qu'il peut mentir et qu'il est dans la bonne position : celle du bourreau et de l'amuseur.

Il peut jouer tandis que l'autre porte le poids du paradis sur les épaules. Il doit être juste et ne pas abuser de sa force une fois qu'il aura fait reconnaître la vérité. Sinon, il sera la vérité sur Terre, mais un menteur aux yeux de la "Morale Justice Vérité". Celui-ci est obligé de pardonner et aura comme seule arme son visage éclairé et l'appel de l'honnêteté. L'autre aura pour lui les ombres de l'être humain les plus craintes, les lames qui lacèrent, la brume pour couver ses mensonges, le vent qui poussera ses traits, le feu pour des yeux de dément, la vivacité de ses gestes et la démarche du diable. Voilà donc pourquoi mentir est utile, cela développe nos capacités et notre créativité. La vérité fait de nous un animal craintif, nous ôte tout pouvoir et toute gymnastique. La vérité est une larme, le mensonge une lame. Un "R" de différence, celui que l'on roule comme on roule le Juste. L'enfer n'est jamais loin mais dieu que le paradis nous parait caché. Parle donc et tente encore une fois le Vrai, chère âme honnête. Il est utile d'être de mauvaise foi, mais peut-être pendu et sur le point d'expirer , tu ne regretteras pas d'avoir vu ton visage éclairé par des larmes. Alors ici, tu refermeras le gouffre sous nos pieds. Ici, sous la branche de cet arbre, il restera quelques fleurs arrosées par ton sang et que jamais nous ne pourrons regarder, car elles nous aveuglerons. Ce sera la douloureuse faiblesse de celui qui ne peut nous vouloir du mal, car il a tenté d'être Juste. Chacun d'entre nous, aussi malhonnête que nous soyons, au moins une fois dans sa vie, sans doute. Reste celui qui se pend lui même pour n'être plus que puissant. Celui-là, n'a pas sa place dans mon histoire. Mais après tout ...
Nous mentirons pour sauver nos vies et accomplir notre tâche. Notre mensonge sera auréolé de vertu et pour attendre les cieux que nous visons, n'importe quel moyen doit s'accorder à la fin. Tuons, volons et pillons peut-être, mais ce ne sera que parti remise. Je vous sais tous guidés par l'envie de faire vivre notre destination à tous. Que jamais votre main ne soit injuste, ne cherchez ni puissance ni rhétorique, ne pendez jamais ce brave homme, mais il nous faut nous battre et nous nous battrons . Marins, sortons, l'heure de quitter cette rade est arrivée. A la mer et pour la mer, en avant !


Je rêve ... Je suis en train de rêver, Mico mon ami tu délires, tu deviens fou, tu perds la tête. Mais je me rappelle [Ils s'en vont] ces paroles .. Je sais que [plus forts] je rêve .. je sais que depuis longtemps Sarvoc nous a quittés, de même que le brave Aseltz, je les ai vu mourir [mourir..], tous deux, tomber à la mer désarticulés après que le feu ait retenti [au combat] sur le pont .. Je m'en rappelle encore .. Je le
revois et ne peux me reveiller. Et ces voix ... est-ce toi qui parle ou est-ce ma mort ?

A las, far from your land today you are / Calm down and don't weep anymore
L et me remind you of this glorious past / Rest and one day, will be your revival
W ith your comrades, this cursed flare / Even if your sick face once was torn
A stonishing, the fire is now cast / What one day has lived tomorrow will live on
Y ou see the flag torn out and do not care / Sails and wood planks were your body
S ee you in hell, captain, you are now past / While your soul everyday wanted more
O n the ennemy bord, they fell and you / No life can perish by the hand of men
N o life sailors, now sail through the night / You've saved your life and from this day on

M ico , you've seen them dying as you fled / White wind did not bury ten years, ten of falling, ten
Y ou were swiming and you fled as they fell / while you lived with their dead faces you now dream of.

M uch died, others carried the day / Summon your will off your dephts
I n those moments, as you sleep / Now i'll wait here, wait by night and death
N ight and death, over your eyes, shout and yell / I've silently taken care of you
D ead sailor, you've killed them without a cry / Stand proud, sailor, although i cried, i did too


Que ...
Alors ce n'était qu'un rêve, une fois encore, ce n'était qu'un rêve.
Quel jour sommes-nous ?
Le 8 décembre 1906. Je crois que je sais où il faut que j'aille à présent.
Je crois que j'ai compris où tu voulais aller toi aussi, vieux chien de Servoc.
Belfast, j'arrive mais tu ne me verras pas longtemps, j'ai beaucoup de chemin à faire !"
10 décembre 1907 : Large de Caracas




Un bout de mer
Un trou dans l'air
Une voile dehors
Une toile qui sort
De mon sommeil

Une brise qui file
Mico, vieux fou
Te voilà immobile
Un pavillon haut
Au bord d'une île
Il glisse sur l'eau


Un éclair gronde
Une claire seconde
Qui creuse mon front
Et moi, calme océan
Je romps la ronde


J'étends le temps
Et tends ma fronde
De vagues brûlantes
Je tire vers la nuée hurlante

Comme c'est étrange que l'homme m'aime
Donne lui la peine, il te fait divin royaume

Lorsque mon écume
A soulevé son navire
De même qu'une plume
Se soulèverait, j'entendais

"Ils respirent" me disais-je
"Et craignent la mort, et moi
Impie, me prépare à régler leur sort
Qu'en sera-t-il donc, Mico de tes braves
Qui ratissent les flots l'air sombre et grave?"


"Sots" continuai-je "L'océan point ne se courtise
Sarvoc aurait du te l'apprendre à son bord
Je ne suis pas jeune et douce promise
Que ne l'avez-vous compris d'abord ?
L'océan ..
Sa flamme jamais conquise
Prendre sa main c'est souhaiter la mort
Aussi êtes vous fous ou bien alors
Les plus courageux d'entre les hommes
Aussi, gardez en vos songes mes colères
Je m'en retourne au sommeil
La vie, bien je vous la donne
Et laissez-moi à présent
Par mon souffle épars
Signez ma trève
Je l'ordonne
Maintenant
Au Nord
Je pars
Au Nord
Je rêve..
Je dors...
Au Nord
Partez..



18 juillet 1908

Ceci avait commencé en Enfer ..

A présent ils chantent quand le soleil se lève, et c'est ce qu'il faudra en retenir..
Ils chantent, au fond de la Terre,
Et c'est bien là, au tout début, que je voulais en venir.. puisse cette chanson avoir pris d'autre teintes à la lumière du reste.

Sous le ciel du Nord
Quand l'horizon est bas
Ils s'en vont plus forts
Mourir au combat

Il respire encore
Il ne savait pas
C'est face à la mort
Qu'il a souri pour la première fois

Debout sur le port
Le matin de ce jour
Nous avions l'espoir
Et la mer à son tour

Mourir de sa belle mort
Ou marcher au pas
Un jour de Belfort
La revolte grondera

Les drapeaux en berne
Et la mer en furie
Partir voir encore
Ce que leur réserve la nuit.
"


Je suis en train d'en faire une vraie chanson. Si cela aboutit, je la mettrais ici. Sinon, laissons-les naviguer encore. En attendant.

Fin.

P.S : A part si l'envie de la continuer vient à quelque nouveau marin !
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés