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Voici quelques temps que je n'ai rien laissé ici, la plume s'évadant pour d'autres travaux, quelques écrits différents. Ce texte ci sert simplement de délivrance, quelques flashs peu structurés... c'est un sentiment comme à mon habitude, mais différent. Si vous avez apprécié mes textes précédents évitez de lire celui-ci, la Plume est réellement différente.
Jeune enfant qui joue, seule dans un couloir. Quel âge as-tu ? Trois ans ? Seulement oui, trois ans. Enfant qui joue, insouciante, les hommes t’envient, de tes plaisirs et de tes oublies. Tu es là assise avec ta robe blanche, reine d’une soirée, souriant béatement, sans comprendre ce qu’il se passait. Une simple enfant comme nous l’avons tous été… combien d’entre nous aimeraient connaître de nouveau cet instant, celui de n’être qu’un enfant ?
Des gens sont venus, pour te chercher. Ils t’ont emmenée, t’empêchant de jouer, et toi tu ne comprenais. Un jeu de plus, mais rien que pour toi. Quelques larmes parce que ces visages tu ne les connais pas. Qui es tu jeune enfant ? Le sais tu toi-même ? A-t-on conscience en cet âge de ce que l’on est ? As-tu compris ce qu’il se passait ? Que désormais tu partais, ailleurs… vivre ailleurs…
A quoi penses tu ici, assise à cette table ? Les paroles volent, bruyantes, elles raisonnent contre les mur. Tu as douze ans maintenant, assise ici et sage, trop sage. Ne la regarde pas ainsi ! Elle est celle qui t’élève, qui t’a accueillie ! Pardonne la de cette gifle elle ne la voulait pas, comme les autres. Mais tout est de ta faute, tu es responsable, toi ! Tes grands airs, tes regards… tu es triste mais pourquoi ? Regarde toi, que veux tu de plus ? Alors pourquoi cours tu ? Et cette porte, ce claquement… comme autrefois, un vieux souvenir peut-être ? Non ils ne te comprennent pas, tu n’es pas là pour ça ; alors pleure, oui pleure jusqu’à n’en plus pouvoir, tu as douze ans et ce sont eux tes parents, maintenant. Pleure sans comprendre, sans savoir. Tu es toi, alors ne le regrettes pas.
Non ! Ne fais pas ça… ils t’en voudront encore, ils te le répètent mais tu n’écoutes pas. Que peuvent ils faire d’autre, ils en ont le droit, même lorsque le soir il fait noir. Ce sont tes parents, tu leur dois obéissance, même lorsqu’il est tard le soir. Pleure oui, une nouvelle fois. Rien ne changera, quel que soit ton choix. Pleure jusqu’à ce que grince la porte, serre fort celui qui te protège jusque là, et oublie, ferme les yeux et oublie… il ne te reste plus que ça.
Qui es tu enfant sans parent ? Qui préfères tu, d’autrefois ou maintenant ? Ainsi défilent les ans, tels des blessures sur un enfant. Les souvenirs gardés sont les plus beaux, quelques images rappelant ce qu’on ne connaît, mais sont ils rêves ou réalité ? Tu te demandes qui tu es jeune enfant, tu veux oublier qui tu étais. Tu es partie, tu as fuit, mais où es tu désormais ?
La nuit est douce, et toi tu pleures. Je te couvre en cette soirée, d’une simple pensée, pour que tu puisses dormir réellement. Je ne suis pas là non, ou juste pour toi, mais cela suffit… dors, dors paisiblement. Je ne sais non plus jeune enfant, je n’ai les réponses que tu demandes. Tu fuis lorsque les hommes t’approchent, et pourtant tu dis à qui veut l’entendre que cela t’a fait plaisir. Pourquoi mens tu jeune enfant ? Pourquoi mentir, toi qui n’as que quinze ans ? Oublie, oui oublie tout… et pars ! Avance vers ce que tu appelles néant, peu importe ce qu’il adviendra, tant que tu ne restes là.
Où es tu allée ? Vers quelle fin t’es tu tournée ? Ne sais tu de quelle beauté tu étais parée ? Pureté et innocence, je te revois comme tu étais enfant dans ta robe blanche, le souffle coupé. Tu n’étais qu’une enfant et déjà je t’aimais, toi qui m’étais destinée. Souris oui, enfin, car de nouveau tu peux avancer. L’on dira de toi que tu es folie, l’on dira de toi que c’était prévisible, après le rêve des amants, après les dessins au sang de tes parents. Goûte ce plaisir délicat, ressens cette joie. Folie ? N’est elle pas mieux que raison ? Je suis avec toi oui, comme en chacune de tes pensées, car c’est moi qui te faisais rêver. N’oublie jamais cette ombre, cette couleur pourpre qui ornait ta robe… ne l’oublies jamais, puisque tu l’offres maintenant.
La nuit était douce pour celui qui de toi s’approchait. Il était souriant, sans doute charmé, désirant simplement t’accoster. Jeune homme de vingt ans encore étudient, il ne t’aurait proposé qu’un simple verre, de quoi discuter. Tu lui as souris, et il t’a accompagné, pour son dernier soir, ta première folie. Sois libre toi qui désormais prends du plaisir… sois libre car nous sommes liés à jamais.
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