[maleducata]

Je passais par là et j'ai eu envie de vous rappeler que le si ce film passe encore par chez vous, c'est le moment de vous décider à perdre une heure dans la salle obscure.
C'est monsieur Salvador Allende qui en est le héros, et le reportage est réalisé par Patricio Guzman ("La Bataille du Chili" et "Le Cas Pinochet").
Il n'est pas tout à fait digéré mais il hantera certainement mes rétines pour un temps ; les images d'archive sont tremblantes, troubles à certains moments, mais pleines de ce souffle utopiste qui balaiera le peuple chilien avant les années sombres. Ce sont des bobines qui ont réussi à être sauvées de la censure du dictateur sanguinaire, Pinochet.
Des scènes de foule, de liesse populaire, l'histoire de cet homme qui - élu démocratiquement - restera pacifiste jusqu'au bout, jusqu'au coup d'état organisé par les états-unis et qui le tuera (car se sont bien les bombes envoyées sur le palais présidentiel qui le pousseront au suicide) Que sont-ils devenus, ces gens là, lorsque Pinochet à pris le pouvoir ?
Un peu d'histoire ne fait pas de mal quelque fois - surtout lorsque l'on se penche sur le cas d'un certain Chavez par exemple - elle provoque juste des pincements au coeur, du côté de la rage, lorsque l'injustice est flagrante. Il suffit de s'imprégner du regard de ceux qui se demandent "et si nous avions pris les armes à ce moment là" ? Il suffit de subir le sourire cynique de l'ambassadeur des états-unis qui était en poste à ce moment là, lorsqu'il déclare tranquillement que Nixon voulait éliminer ce "fils de pute" qu'Allende était... Il suffit d'imaginer, et ce documentaire inspire. Ressentir l'exil "comme un puzzle, particulier à soi-même"

Une critique du film tirée au dé google

[Molosba]

Fait attention en parlant d'Allende et du 11 septembre. L'année passée j'avais voulu faire un post pour la date anniversaire et je me suis fait insulter par plein de monde prétextant mon "humour douteux" et mon "manque de respect envers les USA en ce jour de deuil" car je parlais de lui et non pas de l'annif de l'attentat

Sinon, si il passe dans les salles Belges, j'irais surement le voir.

Merci pour l'info.

[Brianos]

Intéressant sujet. Je me devais de le remonter!

[Azhriaz]

Oui d'ailleurs je te remercie de nous rappeler cette date, personnellement j'avais zappé

[Sowan]

Eh oui, voila un "11 septembre" bien oublié....Pinochet a fait tuer plus de gens en son temps que les attaques du 11 septembre 2001 (ce qui n'enlève rien à leurs horreurs évidemment !). Mais Allende était un méchant marxiste n'est-ce pas, et même s'il n'était pas pro-soviétique, cela suffit à le faire condamner à mort.
Ben Laden s'attaque aux USA=gros méchant
Pinochet renverse le gouvernement élue démocratiquement de son pays=ami des USA et champion de la lutte anti-communiste.

A la place de Chavez je vérifierais la loyauté de mes généraux (remarque, Pinochet avait aussi juré loyauté au gouvernement Allende peu de temps avant son coup d'état.... )

[Molosba]

Citation :

Publié par Sowan

Mais Allende était un méchant marxiste...

Il était également franc-maçon.

[TMQT]

Citation :

Publié par po__e__e

Je passais par là et j'ai eu envie de vous rappeler que le si ce film passe encore par chez vous, c'est le moment de vous décider à perdre une heure dans la salle obscure.
C'est monsieur Salvador Allende qui en est le héros, et le reportage est réalisé par Patricio Guzman ("La Bataille du Chili" et "Le Cas Pinochet").
Il n'est pas tout à fait digéré mais il hantera certainement mes rétines pour un temps ; les images d'archive sont tremblantes, troubles à certains moments, mais pleines de ce souffle utopiste qui balaiera le peuple chilien avant les années sombres. Ce sont des bobines qui ont réussi à être sauvées de la censure du dictateur sanguinaire, Pinochet.
Des scènes de foule, de liesse populaire, l'histoire de cet homme qui - élu démocratiquement - restera pacifiste jusqu'au bout, jusqu'au coup d'état organisé par les états-unis et qui le tuera (car se sont bien les bombes envoyées sur le palais présidentiel qui le pousseront au suicide) Que sont-ils devenus, ces gens là, lorsque Pinochet à pris le pouvoir ?
Un peu d'histoire ne fait pas de mal quelque fois - surtout lorsque l'on se penche sur le cas d'un certain Chavez par exemple - elle provoque juste des pincements au coeur, du côté de la rage, lorsque l'injustice est flagrante. Il suffit de s'imprégner du regard de ceux qui se demandent "et si nous avions pris les armes à ce moment là" ? Il suffit de subir le sourire cynique de l'ambassadeur des états-unis qui était en poste à ce moment là, lorsqu'il déclare tranquillement que Nixon voulait éliminer ce "fils de pute" qu'Allende était... Il suffit d'imaginer, et ce documentaire inspire. Ressentir l'exil "comme un puzzle, particulier à soi-même"

Une critique du film tirée au dé google

Salut toi Je garde le conseil sous la main (j'ai un petit espoir dans une de ces salles obscures du côté des petites rues Lausannoises...)

[Fenrhyl Wulfson]

Bien que je connaisse assez bien ce sujet (mais pas dans tous ses détails, juste suffisamment bien pour avoir une vague bouffée de rage quand j'y pense) je tenterai de trouver un cinéma qui le diffuse à Bordeaux. Peut-être l'Utopia.

[Labour d'humus]

Je viens de voir le documentaire de Patricio Guzman, et il m'a marqué. Je connaissais assez confusément l'histoire chilienne de cette période, et principalement la grève de 72 et le coup d'Etat de 73. Il a le mérite de nous replonger dans ces années, de livrer un témoignage exceptionnel de cet homme via documents d'époque et témoignages contemporains de ceux qui l'ont approché. Révolutionnaire légaliste, il reste apparemment peu de choses de lui au Chili, les années de la dictature ayant fait leur œuvre, peut-être mêlé à un sentiment de honte de la part de gens à qui je ne peux décemment reprocher de n'avoir rien fait. Moi-même, je me vois mal sortir dans la rue face à des soldats et des chars.

Sa devise était Intégrité, Patriotisme et Morale, son programme était remarquablement simple et représentait beaucoup : il a mis son ambition personnelle au service d'une aspiration populaire. Il était un guide, mais au bon sens du terme, en se mettant au service du peuple sans forcer sa volonté mais en l'exprimant.

Je rêve d'un dirigeant, en France, qui aurait son envergure, sa vision. On peut retrouver ça et là des personnes ayant certains de ses qualités et objectif, mais ça nous donnerait un président plus que bicéphale, la synthèse n'existant pas.
Je me contenterais à défaut de quelqu'un ayant sa droiture

Son discours à l'assemblée de l'ONU est exemplaire et visionnaire, il annonce les prémices de la contre-révolution conservatrice dite « libérale » dont le Chili va devenir le terrain d'expérimentation pour les fameux Chicago Boys :

Citation :

Nous sommes face à un véritable conflit entre les multinationales et les Etats. Ceux-ci ne sont plus maitres de leurs décisions fondamentales, politiques, économiques et militaires à cause de multinationales qui ne dépendent d'aucun Etat.

Elles opèrent sans assumer leurs responsabilités et ne sont contrôlées par aucun parlement, ni par aucune instance représentative de l'intérêt général. En un mot, c'est la structure politique du monde qui est ébranlée. Les grandes entreprises multinationales nuisent aux intérêts des pays en voie de développement. Leurs activités asservissantes et incontrôlées nuisent aussi aux pays industrialisés où elles s'installent.

Notre confiance en nous-même renforce notre foi dans les grandes valeurs de l'humanité et nous assure que ces valeurs doivent prévaloir. Elles ne pourront être détruites !

Salvador Allende, le 4 décembre 1972

[Derdeder]

Citation :

Les grandes entreprises multinationales nuisent aux intérêts des pays en voie de développement. Leurs activités asservissantes et incontrôlées nuisent aussi aux pays industrialisés où elles s'installent.

A propos de multinationales et d'Amérique du Sud, il y a aussi :

Mémoire d'un saccage - Argentine, le hold-up du siècle

en ce moment au cinéma.