Extraits du Livre de la Création :
La Genèse.
Au début était le néant. Ordre ou chaos, lumière et ombre, rien de cela n'était. Juste l'obscurité, totale et impénétrable. Les Dieux vivaient reclus dans le plan céleste, seuls. Pourtant chacun d'entre eux désirait étendre son pouvoir mais aucun ne savait comment s'y prendre. Il se tournèrent vers Istara et lui dirent :
« Dame de la création, nous avons des pouvoirs, nous avons l'immortalité, mais nous n'avons jamais pu nous en servir faute de défis à relever. Nous perdons petit à petit notre raison. La solitude est notre plus grande ennemie et nous ne pouvons la combattre. Accepterais tu de créer un monde sur lequel nous pourrions régner, apporter notre connaissance et nous libérer ainsi de notre emprisonnement ? »
La déesse ne dit rien. Bien qu'impassible, dans son esprit, elle hésitait à répondre à cette demande :
« Si je créer un monde pour les Dieux, je sais très bien ce qui risque de ce passer. Je voudrais une idéal de paix mais celui-ci sera consumée par l'ambition des autres, et je n'ai pas le pouvoir de les combattre, ni même le désir. Pourtant, notre solitude nous étouffe. Nous ne serons plus longtemps et notre raison pourrait défaillir. Quel serait alors le sens à notre existence ? »
Certains parmis les Dieux se posaient déjà les même questions, mais d'autres ne pensaient qu'à se libérer de leur prison. Ils insistèrent tellement auprès de la déesse qu'elle décida finalement de répondre à leur exigence. Un nouveau monde naîtrait pour satisfaire les Dieux, mais celui ci serait à l'image de la déesse, paisible et magnifique.
Parabole de la Lumière et de l'Ombre.
L'obscurité était omniprésente, totale. Istara décida que puisque les Dieux voulaient user de leur Connaissance, l'obscurité devait disparaître. Joignant ses mains, l'obscurité fut soudainement bannie. A la place que celle ci occupait, il y avait comme une fissure éblouissante, dont l’origine se situait au niveau du front de la Déesse. Tous les Dieux furent surpris. On venait de bouleverser l’Obscurité dans laquelle ils avaient toujours été. Mais rapidement, la curiosité pris le pas sur la terreur. La fissure lumineuse avait quelque chose de rassurant …
« Voici la Connaissance et la sagesse. Chacun en son sein trouvera réconfort car elle ouvre la perception et rassure les peurs … Voici la Lumière … ».
Mais tandis que certains Dieux embrassaient la Lumière, d’autres prirent peur. Où était passé l’Obscurité qui avait été leur tout ce temps ? Istara le remarqua. Plaçant sa main en travers du rayon lumineux, elle coupa celui-ci et dans l’espace que la Lumière n’occupait plus, l’Obscurité revint.
« Je veux monde ou tous pourront s’épanouir. Voici la sœur de la Lumière, obscure et aveugle, hôte de la terreur et de la solitude. Voici l’Ombre … »
Parabole du Feu.
Après avoir créé la Lumière et l’Ombre, Istara comprit qu’elle ne pourrait maintenir la Lumière par elle même éternellement. D’autres tâches restaient à faire pour accomplir la volonté de ses pairs. Il lui fallait trouver une force qui pourrait soutenir la Lumière et la remplacer dans cette tâche :
« La Lumière est savoir et Connaissance, mais sans l’esprit ceux–ci ne sont rien. Alors je vous donne l’esprit, celui qui façonne la Connaissance et le savoir et qui lui donne naissance. Voici le Feu … »
Parabole de la Terre.
Istara et les Dieux étaient maintenant enveloppés de Lumière, maintenu par la flamme que la déesse de la Création avait éveillée. Les Dieux parlèrent alors de ce monde de Lumière, d’Ombre et de Feu qu’Istara avait créé pour eux :
« Dame de la Création, tu nous as offert un monde où la Connaissance peut s’épanouir, mais nous en sommes les seuls habitants. Les Dieux possèdent déjà la Connaissance. Notre problème reste le même. Nous allons mourir par notre solitude. Nous désirons enfanter des êtres à notre image. Mais ils pourraient être perdu dans ce monde de Lumière et d’Ombre. Ne pourrais-tu offrir à nos enfants un lieu où ils pourraient grandir et où nous pourrions leur faire partager notre Connaissance ? »
La Déesse accéda à la requête. Si ses pairs voulaient enfanter, leurs enfants auraient besoin d’un endroit où vivre. Mais elle se dit également que si les Dieux voulaient leur offrir la Connaissance, ces enfants finiraient forcément par connaître l’obscurantisme et la terreur. Istara commença une lente danse gracieuse autour de la Flamme qu’elle avait créée. Elle réuni toutes les pensées perdues des Dieux, les idées éteintes et les souvenirs morts, et elle les aggloméra pour former une sphère. Entraîner dans la danse, la sphère des souvenirs morts se mit à tourner sur elle- même, oscillant entre Ombre et Lumière. Puis à la fin de la danse, la sphère s’immobilisa, puis se désintégra en une fine poussière brune et en petits morceaux de pierre.
« Voici la somme de vos pensées et souvenirs éteints. Connaissance et obscurantisme à la fois, forgée par le Feu, à la fois roche et poussière, tangible et éthéré. Voici l’élément qui donnera à vos enfants un jardin. Voici la Terre … »
Parabole de l’Air.
Les Dieux contemplaient avec admiration la Terre qu’Istara avait créée pour leurs enfants. Pourtant quelque chose manquait. Comment les Dieux pourraient t’ils atteindre leurs enfants sur cette Terre et leurs transmettre la Connaissance et surtout, comment être sur que tous puissent en profiter ? Istara souffla doucement sur la Terre et la poussière, qu’elle fut cacher sous les roches ou à découvert, s’envola.
« Voici le souffle qui transmettra la Connaissance à vos enfants, omniprésent et chargé de vos paroles, sans apparence, pour mieux porter le savoir. Voici l’Air … »
Parabole de l’Eau.
Parmis les Dieux, certains élevèrent alors la voix :
« Toi, Dame de la Création, nous t’avons demandé un monde où nos enfants pourraient exister, et tout ce que tu nous offre, c’est la Terre, stérile et éteinte, ou rien ne peut être. Nos enfants ne pourront jamais exister sur un tel plan. »
Istara fut attristé par ces reproches. Elle avait fait de son mieux et en guise de remerciement, on critiquait sa création. Jetant un regard triste à son accusateur, elle commença à pleurer. Les larmes d’Istara tombèrent sur la Terre et se mélangèrent avec. La Terre se mit alors à briller comme une flamme devant le visage de la Déesse. Son visage attristé afficha alors un sourire doux et tranquille tandis qu’elle versait davantage de larmes.
« Voici la Larme qui apporte à la Terre stérile la fertilité, pure et cristalline, froide et chaleureuse. Voici l’Eau … »
Parabole de la Naissance, de la Vie et de la Mort.
Les Dieux furent alors satisfaits. Le monde que la Déesse avait créé offrait un lieu idéal pour leurs enfants. Il ne leurs restaient plus qu’à donner le jour à leurs fils et à leurs filles. Ils descendirent sur ce monde et le visitèrent. Istara avait embelli cette Terre et lui avait donné l’apparence du jardin de paix qu’elle imaginait. Des arbres, des fleurs, partout la végétation avait poussé, ensemencée par la Déesse de la Création. Mais alors qu’ils s’apprêtaient à ensemencer le jardin avec leurs enfants, les Dieux réalisèrent qu’ils ne savaient comment faire. Ils se tournèrent vers Istara. La Déesse s’approcha de l’un d’entre eux et plongea sa main dans le ventre du Dieu. Elle retira un morceau de chair et le façonna à l’image du Dieu auquel il appartenait puis elle lui donna un souffle :
« Voici la transformation de la chair, fruit du corps des Dieux, par le sang et le souffle de l’existence. Voici la Naissance … et voici la Vie … »
Les Dieux se mirent à donner Naissance à leur tour, puis ils firent cadeau de la Vie à leurs enfants. Mais Istara les interrompit. Ses yeux étaient soudain devenus emplis de tristesse et d’obscurité, une lueur malsaine émanant du fond de son âme, annonceur d’un sombre présage :
« Vos enfants sont à votre image, mais nous sommes les Dieux et nuls ne sauraient être plus puissants que nous. Voici l’enfant, par l’usure du temps et les générations de vos enfants, ils naissent mais devront disparaître. Voici la Mort … »
Le Requiem de la Création.
Alors que les Dieux enfantaient sur le monde qu’Istara avait créé pour eux, la Déesse commença à regretter de leurs avoir donné la capacité d’enfanter. Le jardin qu’elle avait créée ne serait plus d’ici quelques générations et la Connaissance finirait tôt ou tard par corrompre ses habitants. Elle envisagea un instant de faire disparaître tous les enfants des Dieux mais effaça cette idée rapidement. Elle ne pouvait porter atteinte à l’Innocence de ces êtres nouvellement créés. Elle décida donc que puisque qu’elle ne pouvait restreindre la Naissance, la Mort et la Vie, elle restreindrait les autres éléments de sa création :
« La Lumière est magnifique mais elle n’est qu’un fil qu’on peut couper pour faire place à l’Ombre …
L’esprit est flamme brillante mais celui qui s’en approche trop sera mise en garde par la brûlure du Savoir …
La Terre est mémoire mais elle ne se rappellera jamais à vous. Oubliez là et vous perdrez ce qu’elle a à vous offrir.
L’air est invisible. Perdez le de vue et jamais vous ne le retrouverez.
L’eau est pureté et fertilité car emplie de joie, mais également impure et stérile car emplie de colère. »
Malédiction de la Glace : la création de la neige.
Durant l’âge de Dieux, il était une tribu naine qui gagnait en pouvoir et en influence chaque jour. Les Dieux n’y prêtaient pas attention jusqu’au jour ou la corruption qu’avait prédit Istara vint frapper cette tribu. Le pouvoir avait corrompu l’un des fils d’un puissant seigneur nain et l’avait poussez à assassiner un prêtre de Brobbet, le Dieu Nain. Celui-ci décida d’éprouver son peuple et demanda que la tribu lui livre le coupable afin qu’il subisse la justice divine. Mais la tribu refusa, préférant rester loyale à l’un de ses fils qu’à son Dieu.
Brobbet se mit en colère mais que pouvait t’il faire. Devait t’il détruire toute la tribu ? Non, même si il l’avait trahi, ces gens étaient ses enfants et il ne pouvait lever sa main sur eux. Le Dieu les condamna à s’installer dans les terres froides du nord et à vivre dans une plaine de glace pure. Il gela l’eau partout ou elle coulait dans la région. On ne voyais plus que glace, luisante et froide.
Istara eu vent de cette histoire et trouva la décision de Brobbet trop sévère. Mais elle n’avait pas le droit d’annuler la punition. Elle se rendit dans les terres geler de la tribu décida, à défaut de lever la méladiction, de l’alléger. Elle souffla doucement sur la glace et celle ci se fendit jusqu’à se transformer en une poudre blanche et cristalline, aussi pure que du crystal.
« Puisse cette poudre de glace, fine et douce adoucir la froideur et l’austérité de votre malédiction de glace … »