Cela faisait déja des années qu'il s' était installé dans les bas-fonds de Jordheim, sa petite boutique dans le coin le plus sombre, un terrier kobold se fondant dans l' architecture viking.
Cela puait le rat mort, mieux valait ne pas examiner le sol, et au plafond pendait des bestioles crevées en train de sécher.
Sur des multiples étagères étaient rangés ( ô miracle ! ) des pots étiquetés avec dedans des formes indéfinissable qui flottaient dans un liquide saunâtre. et au milieu de la pièce un petit kobold vêtu d' une tunique délavée vous souriait de toute ses dents.
" Cavenupourapporternouvellespochesdepoisons ? Capeutêtrechercherunepotionsparticulière ? "
Il était marrant, ce petit marchand de poisons, à la renommée si vaste. Avec un peu de discretion en entrant , on pouvait l' observer parler tout haut, fouillant dans ses armoires, puisant dans ses bocaux, touillant sa marmitte où il valait mieux ne pas examiner le contenu; "Canousfairemeilleurpoisonpourfoudroyerennemi !!" s' obtinait-il à répéter, alors que personne ne cherchait à contester son savoir.
Il avait commencé à apprendre l' alchimie très tôt, les sciences occultes avaient bercés son enfance. il était bien trop pleutre pour aller lui même chercher les composants nécessaires aux potions, poisons et sauces diverses.
Le système économique de Karanudrülfaga était simple. Meilleur alchimiste de toutes les contrées, sicaires ombres et assassins venaient se pourvoir chez lui, offrant de l'or, le fruit de leurs chasses ou bien encore toutes sortes de friandises dont raffolait le kobold, testicules de lurikeen confies ou oreilles d' elfes juteuses.
Contre une poche de poison de liche de qualité, il vous offrait même un peu de bière rance....
C' est comme cela qu'il vivait de son commerce.
Il était fréquent de le retrouver dans un coin de la taverne de Jordheim, trinquant avec un nain ivre mort; L' argent ne lui servait pas, " Piècesquibrillepasserviràçanous, çanousaimertaverne, car çanouspouvoirécouterhistoirefabuleuse". On l' eût crû volontier si on ne devinait pas que c' est là qu'il surveillait les arrivées de nouveaux chasseurs pouvaient potentiellement le fournir.
Depuis peu, on l' y voyait de plus en plus, son commerce devenait plus rare, car les hommes de l' ombre ne prenait plus le temps de lui rapporter les ingrédients nécessaire, préférant traiter avec les sarrasins qui passaient par la ville assez fréquemment, débalant sur la grande place le fourbi de leur caravanes.
Quelques mois après, il disparut. Même si le commerce de l' ombre était un sujet un peu tabou, sa renommée était telle que l' on ne pouvait l' oublier.
Un chasseur rapporta un jour qu'il avait vu une dépouille de kobold, au fin fond de Raumarik, non loin du repaire des liches...
Le poison retournait à sa source.
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