Broc - Hibernia - Blackblade - Sa résurrection

 
Partager Rechercher
Le jour et la nuit ne signifiaient plus rien pour lui. Chaque fis que Kjeldor clignait des yeux, il lui semblait que le monde changeait legerement. Quand il fixait son regard sur un element de terain, celui-ci semblait s evanouir dans le lointain. Des lieux qu il pensait rejoindre en quelques minutes s eloignaient toujours plus, quelle que fut l'allure a laquelle il avancait. C est alors qu il se souvint. Il etait mort.

Desormais l'eau ne pouvait plus etancher sa soif. Il desirait ardemment quelque chose qui depassait la substance, quelque chose qu il ne pouvait pas encore nommer. Il n avait plus besoin de dormir ni de manger et ses sens etaient plus aiguises qu il ne lui avait paru possible. Bien que reduit a l'etat d'esprit desincarne, il se sentait fort et rapide, plus qu'il ne l'avait jamais été auparavant.

Le vent surnaturel de cette contrée etait rempli de voix se disputant son ame, des voix qui rappelaient au protecteur ses bonnes comme ses mauvaises actions. Mais une voix puissante couvrait les autres. "Sois fort, car seuls les forts sont les bienvenus."
Une forme gigantesque surgit soudainement des tenebres. C'etait un enorme portail, un autel de teille gigantesque, titanesque, erige comme un passage colossale vers les abysses. Une creature emergea et la terre trembla sous ses sabots alors que ses muscles hypertrophies se bandaient sous sa peau epaisse. De gigantesques bois sortaient de sa tete. Le monstre portait un lame qui devait etre aussi lourde que kjeldor.

En depit de son apparence bestiale, une grande intelligence brillait dans ses yeux. "C est un fils du Seigneur au Bois, pensa Blackblade." Un grondement presque incomprehensible monta de la gueule du guerrier-cerf. "Ceux qui ne peuvent vaincre doivent disparaitre, car seul l'Elu peut trouver la voie." et son attaque fut si rapide que Kjeldor eut a peine le temps de lever son bouclier pour se defendre. Il realisa soudain l'absurdite de ce combat. Pourquoi mettait-il tant d energie dans cette lutte alors qu il etait deja mort ? Alors qu il pensait etre sauve par le Seigneur au Bois, il devait lutter contre un de ses fils. Tous l'avaient abandonnes. Mais au lieu de se laisser aller, il en sourit et chargea a nouveau. Les coups des deux adversaires porterent. La lame de Kjeldor tranchait la tete du guerrier-cerf alors que l'epee de celui-ci s enfoncait a travers le bouclier dans les cotes de Kjeldor.

Il endura alors un ocean de douleur presque insuportable et ce qui lui restait de raison fut submerge. "Es-tu celui qui peut entrer ? Car le chemin de ton corps se trouve derriere la porte, la ou la Dame de Feuilles attends deja. Es tu mon Elu ?" Kjeldor tomba à genoux alors que le cadavre du guerrier-cerf disparaissait. Il toucha la surface des pierres et penetra dans la brume. Il y eut alors une sorte de resistance. Le monde tourbillonait autour de lui.

Toutes ses sensations le quitterent d un seul coups. Kjeldor, protecteur du royaume d hibernia n existait plus. Il etait le Seigneur de Guerre, le Maitre de Justice qui se dressa de l'autre cote de la porte afin de contempler sa nouvelle forme physique. Ses yeux qui scintillaient comme des gemmes brulaient d un feu interieur. Son armure etait magnifique et luisait dans l'obscurite des abysses. Son arme irradiait et semblait gemir a chaque mouvement. Et il etait vivant. La Dame de Feuilles l'avait rendu à son corps, et il etait changé. Plus puissant. Equipe d'objets qui semblaient avoir ete créés pour des dieux. Puis il redevint comme avant.

Il etait redevenu le protecteur celte qu il avait toujours été. "Voila ton futur, vassal. Cherche ce qui doit se trouver et soit beni par la Dame de Feuilles, car tu es mon Elu." Ainsi furent les paroles du Seigneur au Bois et ainsi commenca la quete du Seigneur de Guerre. Cette nuit la, Kjeldor devint membre des Dragons de Kalidors, apres avoir fait part de sa resurection a ses amis.. Les celebrations de son retour continuerent de battre leur plein trois jours et trois nuits durant, et lorsqu elles cesserent enfin, Kjeldor etait vautré sur les fourrures de sa paillasse, epuise mais euphorique. L'esprit embrume par des reves de grandeur et d'exces. Kjeldor se laissa glisser dans le sommeil.
Deux garçons nés à terme et en tout point semblables, mais son épouse n'avait pas survécu à la mise au monde. Pendant une année il n'avait aperçu aucune manifestation du dieu. Lequel des deux allait-il choisir ? Gilles se demandait parfois si l'existence de deux corps n'était pas ce qui empechait l'incarnation. Peut être devrait-il en tuer un ? Parfois il perdait patience mais ce disait qu'il était impossible que l'Esprit ne vienne pas et que chaque jours qui passait augmentait la force des enfants.
Son attente allait durer cinq années.
Un matin ou les enfants jouaient dans un pré un des jumeaux poussa un cri. Gilles reconnu immediatement l lumiere qui l'entourait et l'avait salué comme il se devait.
L'Esprit lui repondit puis designa son frere de la main qui, croyant à un jeu, trottina vers lui. Il faut dire qu'élevés ensemble ils s'enttendaient à merveille.
Il le saisit à la gorge et lui serra le cou d'une seule main, le regardant mourir avec calme Gilles vit ses muscles se durcir sous la peau tandis que l'autre essayait de se liberer.
Mais le Malin ne le lacha pas.
Le fils de Gilles s'était débattu de plus en plus faiblement et son visage était devenu violacé. Sa langue qui paraissait monstrueusement longue sortait de sa bouche et enfin il ne bougea plus. Gilles admirait la stature de l'Esprit qui transfigurait le corps de son fils. Quel spectacle merveilleux ! Par ce meurtre sacré le Malin avait choisi.
Il lacha dedaigneusement le corps de son frêre et marcha vers une lourde pierre dressée, puis éleva les bras. Gilles vit des flêches de feu prendre naissance dans l'air et venir frapper la pierre. Bientôt un symbole apparu sur la surface brulante : C'etait en son honneur. Il fut si boulversé qu'il tombait à genou et pleurait. Il pouvait maintenant contempler toute la gloire de son dieu dans sa splendeur. Le Malin lui donnerait ses tables de la Loi !
Enfin, l'enfant démon lui donna sa bénédiction et s'écroula.
Les jours passaient et son fils continuait de grandir, petit garçon normal et déluré la plupart du temps. Depuis le jour ou il avait tué son frêe, l'Esprit était revenu cinq fois. La dernière il semblait très agité et avait ordonné a Gilles de se munir d'une pelle, de couvrir chaudement son corps et de l'emmener. Gilles l'avait porté dans ses bras, l'air étant froid et le sol presque gelé. Ils avaient marchés longtemps dans une forêt denudée, jusqu'a un cercle druidique. Arrivés l'Esprit lui dit de creuser en ce haut lieu de pouvoir en un point précis. Tout le temps que dura son labeur il ne fut pas quitté des yeux. Cela lui faisait étrange de travailler ainsi sous le regard scrutteu de son fils, le contaste etant d'autant plus frappant que lorsque celui-ci n'était pas possedé il etait un bambin charmant. Il avait même réclamé son frêre en pleurant car il n'avait aucun souvenir de l'avoir tué et son compagnon de jeu lui manquait cruellement.
Enfin le fer de la pelle de Gilles heurta une surface metallique. Il dgageai à grand peine une boite qu'il ouvrit après avoir demandé la permission au Malin, et il put contempler le tresor qu'il lui offrait. C'étais une généalogie écrite de la main de Fallem ainsi qu plusieurs rouleaux. Gilles avait débordé de remerciements aupres du Malin qui l'arrêta d'un geste, eut un sourire de satisfaction et s'écroula inerte sur le sol.
C'était avec un enfant vagissant et frigorifié qu'il fit le chemin du retour. Sitôt revenu il avait dit à une servante de s'occuper de son fils qui grelottait de fièvre, et il était allé lire les précieux manuscrits qu'il lui avait fait découvrir.
C'était la fin, comme il le redoutait depuis un certain temps. Peu avant l'aube son fils se réveilla et Gilles le prit dans ses bras. Il le regarda de ses yeux résignés comme s'il savait qu'il allait mourir. Pour la première fois Gilles sourit à son fils, puis celui-ci mourut.
La sentinelle ne pouvait croire ses yeux en voyant ces deux créatures qui se regardait, et entre elles l'énorme arbre entièrement blanc et bleuté entièrement cristallisé, visible malgré la pluie omniprésente.
Hurdazelthom fit de sa voix la plus forte : "Bien ! fini les petits jeux d'apprenti, on joue sérieusement maintenant" et d'un commun accord ils préparèrent tous deux un sort. Le plus puissant en déduisit le jeune homme qui s'accroupit encore plus derrière son bouclier. Hurdazelthom dégageait d'impressionnants arcs magiques tout autour de son corps, et l'autre sorcière s'entoura d'un gigantesque anneau de feu.
Retenant son souffle, le jeune homme vit le dénommée Hurdazelthom projeter sa magie en une boules noires vers son adversaire. La sorcière sembla étonnée de cette attaque car les flammes disparurent dans de grands nuages de fumées, et malgré ses tentatives de fuites devant ce sort étrange elle reçut l'impact sur tout son corps où nulle armure ne l'a protégeait. Après une longue agonie, la sorcière s'effondra au sol dans de longs spasmes. Hurdazelthom semblait content de cette victoire aisée.
La sentinelle fut le premier à ressentir les vibrations. Du fait qu'il était perché dans sa fragile tour, il pu ressentir des vibrations dans le sol. Un grondement à couper le souffle ébranla alors toute la plaine et la forêt, les rares créatures sauvages qui s'étaient cachées durant le conflit s'échappèrent sans plus attendre de cet enfer. L'homme vu une chose qui l'empêcha de crier, il resta tétanisé pendant quelques instants, pendant que l'elfe cherchait le pourquoi du tremblement de terre. Se ressaisissant, il cria alors à plein poumon, en direction d'Hurdazelthom "AU DESSUS DE TOI !" de nombreuses fois.
Hurdazelthom entendit un lointain murmure à peine audible. Ii se tourna vers l'origine du son mais ne comprenait pas mieux le sens des mots.
"Mais quelle est cette voix ? " murmura-t-il alors qu'il ne s'entendait même pas parler. Il n'était pas au bout de ses surprises car l'arbre centenaire commença a se désagréger et de nombreux blocs de glaces s'écrasèrent derrière son dos dans un monstrueux fracas encore plus bruyant que le tremblement de terre. Il fit alors volte-face et leva la tête vers la cime de l'arbre blanchâtre qui s'émiettait continuellement, et comprit alors.
Des nuages s'écartaient d'un point au-dessus de l'arbre, au centre apparut un point lumineux rouge, qui grossissait rapidement aussi vite que s'écartait les nuages. Un gigantesque roc entouré de flammes tombait à une vitesse vertigineuse en direction de lui.
L'elfe, malgré les vibrations du sol et sa peur soudaine, essaya de se concentrer pour générer son sort, concentration qui sembla durer un temps infini tant le danger était présent et sa fatigue grande. Le météore se rapprochait toujours. Le jeune celte n'entendit alors plus aucun bruit, plus aucune vibration, le temps semblait suspendu... rien... sans un bruit une gigantesque boule de lumière noire partit du corps de l'elfe. La trajectoire fut parfaite et la boule atteint instantanément le météore sur le dessous. A ce moment le jeune homme ressentit la déflagration decomme si le sort l'avait frappé, L'elfe en tomba sur le dos. Il pu voir le roc se disloquer en deux morceaux dans une explosion si intense qu'elle vaporisa les quelques feuilles de l'arbre qui restait, en de minuscules particules.
Le plus gros des morceaux avait changé de direction, ce qui fut une joie pour Hurdazelthom, mais une grande frayeur pour le jeune homme ; le gros bloc se dirigeait maintenant vers lui. Pendant ce temps, Hurdazelthom se releva et essaya de courir aussi vite qu'il pouvait. Il était en danger ; le petit météore avait conservé sa trajectoire et allait s'écraser sur lui.
 

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés