Son pouls commence à battre la chamade tandis qu’une impression de froid envahit progressivement son corps. Le son est toujours là, étouffé, à la limite de l’audibilité, mais intermittent avec de longs espacements : ce genre de son qui ne reparaît avec traîtrise que lorsqu’on relâche sa vigilance en se disant que c’est passé. Sastra commence alors son rituel personnel d’apaisement, cette petite routine rassurante apte à chasser ses angoisses. Elle fouille dans son bureau et en sort une pochette en cuir, sa vieille pipe et un petit caillou. L’anxiété montant, ses gestes sont imprécis, le sourd son de ses cauchemars la tiraillant. Puis elle pousse son fauteuil à bascule devant son officine, récupère les objets sortis du bureau, bourre sa pipe avec du contenu de la pochette et se rend compte que, tracassée, elle a oublié son briquet d’amadou. La peur commence déjà à s’atténuer, car Sastra est obnubilée par la recherche de son briquet. Finalement, elle met la main dessus et va fumer sa pipe dans son fauteuil. Et, au fur et à mesure des bouffées, en se balançant dans son fauteuil tout en triturant son petit caillou entre ses doigts, sa crainte s’estompe.
C’est alors qu’une voix la hèle du bas du chemin menant à son trou :
Dernière modification par Narrateur.0 ; 21/02/2013 à 09h02.
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