[ÉPOPÉE COLLECTIVE] Les Hobbits, des rencontres inattendues.

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Le ciel est nuageux, pesant tel un couvercle sur la belle Comté ; de nombreux cumulo-nimbus amers et oppressants y stagnent depuis des jours, rendant les habitants aussi maussades que le dit ciel car ils craignent pour leurs semis printaniers. Mais ce matin-là quelques rais de la Soleil réussissent à percer cette tyrannique couverture et à darder leur diaphane lumière bienveillante sur Châteaubouc. Ce qui a pour effet de réveiller le vieille Sastra Veyogrin, ayant oublié de fermer la fenêtre de sa chambre tant la journée précédente fut sombre et qu’elle se crût le soir dès le milieu d’après-midi. Après quelques étirements et moult bâillements, la faim commence à triturer son ventre bien pansu. C’est que ses journées sont bien remplies : l’on a toujours besoin d’une rebouteuse dans les alentours ; qui pour une vache qui boîte, qui pour quelques rhumatismes, qui pour une jambe cassée, et ainsi de suite. Alors Sastra engloutit rapidement son copieux petit déjeuner – deux bols de lait, des œufs au plat, du lard grillé, une miche de pain, et de la confiture de mûres pour les tartines - et commence à se diriger vers son officine, partie attenante à son trou et aménagée pour recevoir les malades et effectuer son travail de bureau. Et comme tous les matins, en bonne hobbite aimant le confort rassurant de la routine, elle ouvre d’abord sa boîte aux lettres.
Constatant les quelques lettres accumulée depuis la veille.

Par la barbe de Brandobras! Tout ça ! Voyons voir… Ha non, lui, plus tard, il suffit maintenant de recevoir uniquement des mathoms en guise de paiement. Ca, plus tard, aucune urgence à cette poule qui bat de l’aile, pas la peine de me relancer ainsi, je leur ai dit ; ils n’ont qu’à la laisser couver, bon sang de bois ! Bien ! un carton d’anniversaire pour le jeune Hollo, vivement qu’on y soit ! Ha, le vieux Fierpied, ça d’accord, jetons-y un œil. Qu’est ce qui peut bien lui arriver de nouveau ?
Elle n’a pas le temps de déchiffrer l’écriture tarabiscotée de Fierpied, un bruit étrange à l’extérieur lui fait lever le nez de sa missive. Silence. Elle a dû rêver. D’un index impatient, elle gratte la peinture qui s’écaille du chambranle et se fige. Oui. Encore ce son, guttural, presque plaintif. Un cri ? Un gémissement ? L’inquiétude se fraye un chemin sous la peau de Sastra, la fait frissonner. La lettre de Fierpied chiffonnée à la main, la hobbite se penche à la fenêtre mais n’aperçoit rien. Le silence, pesant, presque surnaturel, mauvais présage, intensifie son malaise. Elle a peur, à présent.
Son pouls commence à battre la chamade tandis qu’une impression de froid envahit progressivement son corps. Le son est toujours là, étouffé, à la limite de l’audibilité, mais intermittent avec de longs espacements : ce genre de son qui ne reparaît avec traîtrise que lorsqu’on relâche sa vigilance en se disant que c’est passé. Sastra commence alors son rituel personnel d’apaisement, cette petite routine rassurante apte à chasser ses angoisses. Elle fouille dans son bureau et en sort une pochette en cuir, sa vieille pipe et un petit caillou. L’anxiété montant, ses gestes sont imprécis, le sourd son de ses cauchemars la tiraillant. Puis elle pousse son fauteuil à bascule devant son officine, récupère les objets sortis du bureau, bourre sa pipe avec du contenu de la pochette et se rend compte que, tracassée, elle a oublié son briquet d’amadou. La peur commence déjà à s’atténuer, car Sastra est obnubilée par la recherche de son briquet. Finalement, elle met la main dessus et va fumer sa pipe dans son fauteuil. Et, au fur et à mesure des bouffées, en se balançant dans son fauteuil tout en triturant son petit caillou entre ses doigts, sa crainte s’estompe.
C’est alors qu’une voix la hèle du bas du chemin menant à son trou :

Dernière modification par Narrateur.0 ; 21/02/2013 à 09h02.
"mon dieu, s'exclama-t-elle, une voix d'orque" prise de panique, Sastra paniqua. Voulant s'enfuir précipitemment, et trébucha dans l'encadrure de sa verte porte ronde. Rampant sur le sol tel le Frodon des légendes ancestrales acculé par Arachne, elle trainat ses fesses vers le fond de l'entrée et repoussat la porte de son pied nu. "juste à temps" murmura-t-elle dans un murmure de soulagement sonore. Mais non, en fait c'était trop tard, la main de l'orque avait déjà franchi le cadre de la porte et empechait alors sa fermeture. Sastra essaya alors de hurler à l'aide mais son corps était paralysé par la peur tandis que trois orques à demi nu sautaient dans son trou de hobbit. Elle fut alors attrapée par les pieds et trainée à travers le salon tendit qu'elle entendait la porte se refermer sur le souvenir de sa virginité.
Sastra lève les yeux, l'orque qui a prononcé ces mots l'observe comme si elle n'était qu'un misérable insecte à écraser. La lueur dans ses yeux épouvante la hobbite.
Elle ne sait quel sort est le plus enviable.
Des sangsues ou perdre ma virginité ?
Car la question se pose : à quarante ans passés, attendre le hobbit charmant et lui offrir son pucelage n'est guère réaliste.
Mais des orques ? Adieu la tendresse et la douceur qu'elle est en droit d'espérer pour sa première fois.
Elle tente de se débattre, une gifle, une seule, l'assomme à moitié. Ses paupières papillonnent, elle lutte pour ne pas sombrer dans l'inconscience et devine, plus qu'elle n'entend, un bruit sourd.
Encore ce bruit sourd... Et si ce n'était finalement que son attention, si développée, qui lui permettait d'entendre son propre pouls? Sastra ne sait pas et ne veut pas savoir en fin de compte. Par contre elle sait qu'elle veut que les trois orcs quittent sa maison. Elle commence donc à élaborer un stratagème visant à simuler l'inconscience. Elle se concentre sur le bruit étouffé et serre fort dans sa main le petit caillou: devenir de la roche, blindée, insensible aux futurs assauts des orcs qui ne partiront de toute façon qu'une fois rassasiés.
Cela lui en coûtent énormément, mais les larbins de l'Oeil, une fois satisfaits pêchent par excès de confiance et s'endorment. La vengeance est là, à portée de main. Il y a de quoi faire dans son trou et dans son officine: ustensiles de cuisine, plantes diverses et variées, sans compter les innombrables mathoms entassés en guise de remerciement pour les soins prodigués.

Dernière modification par Narrateur.0 ; 21/02/2013 à 15h06. Motif: diverses
Sastra en lâche le bol qu'elle avait à la main. Le bruit qu'il fait en se brisant réveille les orques, tandis que la hobbite réplique au nouveau venu :
- Snake, c'est la porte à côté.
Elle se tourne vers les orques, qui, étrangement, ne l'attaquent pas.
Mais pourquoi... ?
Ils se contentent de l'observer. Froncement de sourcils, Sastra se tourne vers le miroir suspendu et reste stupéfaite. Verts ! Ses cheveux sont devenus verts !
Mais pourquoi... ?²
Une hallucination ? Elle n'a guère le temps de se pencher sur la question, les orques la dévisagent à présent d'un air gourmand.
Sous l'oeil de Sauron, le maitre des 5 régions des terres du milieu, les orques entrent instantanement en crise de convulsion et se tordent de douleur sur le sol de la datcha de Sastra. des bruits de sucion se font entendre dans le fond à mesure que les orques bavent partout.
de son coté Sastra n'est pas en reste, l'oeil de Sauron se pose méchament sur elle. Elle défaille, l'oeil la perce jusque dans ses entrailles, son coeur se serre, elle angoisse terriblement. Il s'avère malheureusement que son cerveau est trop faible pour résister bien longtemps. Grillé jusqu'aux noyaux cérébraux, il fuit rapidement via le sang dans ses oreilles. Sastra meurt ainsi, dans le réconfort de sa hutte tandis qu'un mal lointain se reveille à l'est. Tous les signes sont là.
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